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18 novembre 2025

LA TROUBLANTE GENTILLESSE DE VLADIMIR POUTINE

Gabriel Nerciat

-18/11/2025- Le macronisme, plus encore que Macron lui-même, sera vraiment allé jusqu'au bout de la parodie, la démagogie, le déshonneur, la trahison et le grotesque le plus décomplexé.
À un point tel qu'il est un peu dérisoire désormais de se demander à longueur de journée si le Banquier Président le fait exprès ou bien s'il est devenu la dupe de sa propre comédie (au moins, s'il était vraiment fou, comme George III ou Deschanel, on pourrait se débarrasser de lui avant terme).
Aucun des avions Rafale promis à Kiev hier ne sera livré avant quatre ou cinq ans, ni opérationnel avant dix ans, et pour ceux qui le seront (sûrement bien moins de cent) ils ne seront évidemment jamais payés, ou alors par le seul contribuable français. Le pire est que le président ne s'en cache même pas : ses galéjades amusent donc tout le monde, sauf peut-être le patron de Dassault.
Le seul but de cette mascarade – d'autant plus honteuse qu'elle intervient au moment même où la vérité sur les détournements de fonds colossaux (plus de 100 millions de dollars) dont s'est rendu coupable Zelensky est maintenant révélée, sans doute par la volonté de Trump, par tous les médias assermentés d'Occident – est de continuer à désigner publiquement la Russie comme l'ennemi prioritaire de l'Europe (en lieu et place de l'islamisme ou de la construction totalitaire bruxelloise) et surtout de faire comprendre à la chair à canon ukrainienne qu'elle doit se faire massacrer encore pendant trois ans sans moufter.
Le plus généreux avec Macron, je trouve, c'est finalement Poutine, qui l'a comparé, dans une récente conférence de presse, à Napoléon (celui de 1812 et de la campagne de Russie, il est vrai).
On ne dira jamais assez à quel point l'amabilité voire la gentillesse du président russe est un problème pour nous.
Car Macron est bien capable de le croire, et de s'imaginer qu'une bataille de la Moskowa, agrémentée de quelques illuminations nucléaires, serait idéale pour faire oublier ses nombreuses déroutes en Europe, Afrique, Algérie ou Indo-Pacifique.
Poutine a d'ailleurs toujours été beaucoup trop gentil avec lui, même quand il a compris que Paris ne ferait jamais respecter les accords de Minsk. Je ne sais pas trop pourquoi. Peut-être parce qu'il garde un bon souvenir de sa visite à Versailles, en 2017.
Il doit se dire qu'il faut ménager l'avenir, quand il reviendra dans la galerie des Glaces en vainqueur plus illustre que Louis XIV ou Bismarck, lors du prochain quinquennat qui commencera peut-être plus tôt que prévu.