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12 mai 2025

Un dernier quintile de plus en plus dangereux

H16

-12/5/2025- C’est bien connu : sécuriser les champs Élysées, c’est vraiment compliqué. Une foule qui s’y rendrait de façon totalement inopinée deviendrait vite absolument ingérable, à moins de porter un gilet jaune auquel cas, la sécurisation des lieux ne serait finalement qu’une pure question de logistique et de nombre de balles disponibles dans les flashballs.

Or, le 7 mai dernier, un match de foot totalement improvisé a permis au Paris Saint-Germain de se qualifier – assez inopinément – pour la finale de la Ligue des Champions. Cette grande surprise a, semble-t-il, quelque peu pris les forces de l’ordre parisiennes au dépourvu. Diantre, des gens qui font du foot et qui gagnent, qui fêtent, voilà qui rend le travail plus complexe ! Fichtre, voilà que des groupes de frétillants amateurs de foot se sont déversés dans les rues du 8e arrondissement de la capitale pour y fêter dignement la victoire !


Ici, par « dignement », on veut bien entendu signifier que des hordes de racailles sans rapport avec l’événement ont utilisé ce prétexte pour venir casser, piller, brûler et détruire dans la bonne ambiance générale qui sied à ce genre de razzias une partie de la capitale française, sous les yeux médusés de pas mal de Français, de touristes et des autorités qui semblent encore une fois étonnamment absentes.

Le bilan continue d’être dressé, pas trop près des micros et des caméras : ainsi, pressé par une foule de plus en plus agressive, un chauffeur VTC a tenté de s’extraire de ce qui s’apparente, sur les vidéos assez largement disponibles de l’incident, à un véritable déferlement de violence sur son véhicule. Cette extraction s’est terminée avec plusieurs blessés. De son côté, le chauffeur estime devoir porter plainte – le fait que sa voiture ait été minutieusement détruite et qu’il soit encore en vie tenant d’un miracle.

Ainsi, on a pu noter quelques intéressants exercices balistiques de ces groupes festifs dont on se demande vraiment si leur but n’était pas de déclencher des incendies dans les appartements ainsi visés.


Et bien sûr, des magasins ont été pillés – eh oui, apparemment, fêter le foot permet aussi ce genre de petits débordements – et 47 personnes ont même été interpellées qui seront, rassurez-vous, promptement relâchées par une justice jamais en mal d’une excellente excuse, d’un vice de procédure ou d’une application créative de la loi pour éviter de gonfler nos prisons de ces histrions un peu remuants.

Comme on pouvait s’y attendre, la réaction des autorités – ministre de l’intérieur en tête – est bien sûr tout à fait à la hauteur : les uns et les autres s’écrient que c’est scandaleux, qu’on a même eu à faire à des fous furieux, et on va voir ce qu’on va voir, on va en parler facilement quelques jours et on passera bien vite à autre chose.

Pour une fois, Retailleau n’aura pas besoin de déclarer qu’il se rend sur place sans attendre, puisqu’il y est déjà (ou quasiment) : youpi, joli gain de temps et une facture carbone allégée pour le ministre de l’intérieur ! La suite logique est attendue avec impatience : la distribution de flyers, la mise en place d’un numéro vert et d’une cellule de soutien psychologique s’imposent pour ces événements même si, reconnaissons-le, on pouvait s’attendre à ce genre de débordements.


Eh oui : tout indique – mais si, cherchez un peu dans les archives ! – que ce n’est pas la première fois que ceci arrive. D’ailleurs, compte-tenu des (nombreux) précédents, que se passera-t-il si le PSG emporte la finale ?

Probablement la même chose.

Car oui, même si tout est prévisible, aucun moyen n’est réellement mis en face pour commencer à traiter ce qui devient un problème de plus en plus grave.

Normalement, dans une société fonctionnelle, celle que connaissait par exemple la France il y a encore 40 ans, tout est mis en œuvre pour « gérer le dernier quintile », c’est-à-dire les 20% des individus qui, d’une honnêteté douteuse, se trouvent assez régulièrement dans des histoires louches, dans des violences, dans des affaires criminelles ou délictueuses.

Et une société fonctionnelle met en place les codes de loi, les forces de l’ordre pour gérer ce dernier quintile. C’est pour celui-ci que sont établis les contrats, les garanties, l’immense cohorte de paperasserie qui entoure d’un cocon protecteur une masse croissante d’interaction sociale de notre vie de tous les jours. C’est pour se couvrir de ce quintile agité que les banques, les assurances mettent en place leurs procédures, les scores de crédit. C’est pour cette partie de la population qu’une société établit des principes (éducatifs, sociétaux) comme l’ostracisation par exemple afin de garantir une certaine cohérence d’ensemble.

C’est parce que ce quintile malhonnête et parfois dangereux fait régulièrement parler de lui que les contrôles administratifs et policiers existent, que certains aspects architecturaux des villes sont mis en place (lumière la nuit, mobilier urbain spécifique, largeur des avenues, etc), que nos portes ont des verrous, nos voitures des alarmes et nos comptes bancaires des « facteurs à double authentification »…

Le problème est que la société française est de moins en moins fonctionnelle.

D’une part, le dernier quintile est de plus en plus dangereux et les quatre autres quintiles sont de moins en moins bien protégés. D’autre part, il apparaît – comme le démontrent les récents événements de Paris – que non seulement, le dernier quintile est dangereux, mais qu’à celui-ci – qui restait gérable par les méthodes habituelles de police, de justice et de contrôle social – s’est progressivement puis rapidement ajouté un autre quintile qui n’est pas seulement dangereux, mais qui est devenu puissamment ingérables par choix politique, électoral même, par idéologie, par lâcheté, par mièvrerie et qui est même ouvertement et systématiquement hostile aux autres quintiles.

À la fin, on se retrouve avec non plus un quintile problématique, mais deux, avec lesquels les 60% de population restante doivent composer de façon de plus en plus complexe.


Or ceci n’est pas neutre, cela a même un coût exorbitant.

C’est une des raisons de l’endettement croissant du pays : tous ces contrôles, toutes ces précautions coûtent « un pognon de dingue ». C’est aussi la raison de la perte de la société de confiance dont les plus de 40 ans peuvent sans problème se souvenir, cette société qui comprenait qu’elle pouvait avoir en son sein des éléments problématiques, mais qui, sachant les gérer, ne rendait pas la vie inextricable pour tous les autres.

Ce coût sur les individus, cela se traduit par une myriade de contraintes : le temps de trajet supplémentaire pour aller travailler, car on habite un quartier plutôt qu’un autre, c’est dû à ce quintile ingérable. Le fait de choisir (ou d’essayer) cette école, ce collège et ce lycée plutôt qu’un autre pour ses enfants, c’est pour éviter de côtoyer ce quintile ingérable de trop près. Le fait de ne pas aller à certains endroits, à certains moments (par exemple, se balader dans le 8e à Paris le soir d’un match de foot majeur), c’est aussi pour éviter la confrontation avec ce quintile ingérable.

En transformant une partie de la population en quintile ingérable, une partie de la société (la classe jacassante, essentiellement) a décidé d’abandonner la confiance en estimant que la société de défiance et de surveillance lui était peut-être profitable, soit parce qu’elle permet de faire perdurer le mensonge que la République peut tout gérer (ou faire semblant de gérer), soit parce qu’elle autorise un contrôle toujours plus grand sur les quintiles les plus dociles, soit – vraisemblablement – par un mélange de ces deux raisons.

Ce que les débordements consternants de Paris, le 7 mai dernier, ont encore une fois démontré, c’est que cette société de surveillance, basée sur une utopie d’un vivrensemble chimérique, n’aboutit qu’à la pire des contraintes, celle d’imposer aux quintiles qui veulent créer une société le quintile qui la rejette de plus en plus violemment.

Et l’aspect purement idéologique de cette contrainte ne laisse pas présager de l’application d’une solution à court terme.

Ce pays est foutu.


https://h16free.com/2025/05/12/80869-un-dernier-quintile-de-plus-en-plus-dangereux

11 mai 2025

Natalia Routkevitch
9/5/2025


Ce Jour-là

Pour de nombreux observateurs occidentaux, il est difficile de comprendre le sentiment des Russes — ou plutôt des ex-Soviétiques — qui célèbrent en masse, dans une atmosphère solennelle réunissant toutes les générations, ce qu’ils considèrent comme leur plus grande fête commune.
Ce n’est pas simplement une commémoration officielle d’un événement historique, ni un moment récupéré par les hommes politiques à des fins opportunistes, ni un simple hommage populaire, ni un jour de gloire, ni un jour de deuil. C’est tout cela à la fois, mais, par-dessus tout, un grand rituel sacré, une immense communion, une liturgie dans laquelle on se sent profondément impliqué — jusqu’aux larmes, à une émotion d’une intensité incomparable.
Ce sentiment peut paraître étrange, incompréhensible, absurde, archaïque, artificiel, forcément fruit de propagande et de manipulation.
Les détracteurs des festivités russes, nombreux en Occident, parlent de « la rage de la victoire », du « virus du 9 mai » et d'autres formulations péjoratives. Ils ont néanmoins raison sur un point :
ce jour-là, l’histoire — au sens strict de la chronologie des faits — compte moins que la charge symbolique, mythique, religieuse de l’événement.
- Sous Poutine, écrit le philosophe russe Pavel S., la Victoire est devenue un mythe. Le temps des témoins vivants est révolu. Il ne reste qu’une sorte d’icône — une image et un récit auxquels on s’associe, auxquels on participe. Et tout comme l’icône de la Transfiguration rayonne d’une lumière indicible, la Victoire brille dans la mémoire du peuple russe comme une lumière de rédemption, de sacrifice, de sens retrouvé. C’est là qu’est sa vérité — non dans le comptage exact des obus, des divisions ou des pertes à un moment donné de l’espace-temps. -
La Victoire n’est plus (seulement) un souvenir, mais un culte, un autel autour duquel un peuple se rassemble, se recueille, communie — réuni par cette mémoire en un seul corps.
Les peuples privés de mémoire commune se désagrègent. Ceux qui ont choisi de déconstruire plutôt que de s’unir autour de mythes partagés se délitent.
Foi, mythe, religion sont nécessaires pour maintenir l’unité, pour prévenir l’effondrement et la division. Or, « on ne se rejoint véritablement que dans l’au-delà », disait Régis Debray.
Cela peut sembler une évidence. Et pourtant, nombreux sont ceux qui ont renoncé à « l’au-delà » ; qui ont choisi de déconstruire, d’abdiquer, et d’enseigner une vision dite « objective et neutre » — ce qui est, bien sûr, un leurre.
Ceux qui dénoncent le caractère mythologique ou l’instrumentalisation de la mémoire de la Seconde guerre mondiale en Russie font preuve de duplicité lorsqu’ils prétendent remplacer un récit mythique par un récit factuel et neutre.
Le fait nu est neutre, dénué de toute signification. Il n’oriente pas le regard.
Ceux qui revendiquent la neutralité proposent en réalité leur propre vision du monde, leur propre foi, masquée sous les traits de la « vérité historique ». C’est une foi spécifique, foi d’un homme post-historique — mais cela, c’est un autre sujet.
Toujours selon Pavel S., les différentes versions de la mémoire de la Victoire ne sont pas simplement des récits concurrents, mais des liturgies opposées.
Chacune a ses canons, ses dogmes, ses anathèmes. Un même jour — le 9 mai — devient, selon le mythe auquel on adhère, soit une fête du salut, soit un culte de la culpabilité.
C’est pourquoi toute tentative de réconciliation dans un cadre « européen » ou « mondial » lui semble aujourd’hui vouée à l’échec : les liturgies sont trop opposées. Le conflit autour de la Victoire n’est donc pas un débat d’historiens, mais une forme de guerre de religion.
Je lis enfin Egor K., poète de la ville martyre du Donbass, Gorlovka, qui écrit ceci :
« La guerre que nous menons ici depuis onze ans, c’est un combat acharné pour pouvoir garder notre mémoire, notre code culturel, notre identité — notre droit de fêter le 9 mai, le drapeau rouge à la main, comme nous l’avons toujours fait. C’est une guerre pour notre foi. »
Bonne fête à tous ceux qui se sentent concernés !













Christian Dubuis Santini
11/5/2025

Ils ont inventé la terreur sanitariste, la terreur climatiste…
Ils ânonnent : « Protégez-vous, il faut protéger les autres, pour vous protéger !…»
Et ils se frottent les mains.
« Lorsque tu te rendras compte qu’il te faut l’autorisation de ceux qui ne produisent rien pour pouvoir créer ; lorsque tu verras que l’argent afflue non vers ceux qui échangent des biens, mais des faveurs ; lorsque tu comprendras que beaucoup s’enrichissent non par leur travail, mais par la corruption et les influences, et que les lois, loin de te protéger contre eux, les protègent contre toi ; lorsque tu découvriras que la corruption est récompensée et que l’honnêteté devient un sacrifice, alors tu pourras affirmer, sans l’ombre d’un doute, que ta société est condamnée. »
(Alissa Zinovievna, auteur d’origine russe, mieux connue sous le nom d’Ayn Rand)
Le plus grand péché, nous dit Dante, est la tristesse. Lacan ajoute que c’est une faute morale, une lâcheté.
Le discours dominant, qu’implique-t-il sinon que nous soyons atteints d’une tristesse accablante par l’avenir qui nous pend au nez ?
Ne vous laissez pas terroriser par la propagande des prophètes de malheur, le seul bout de savoir auquel l’homme a accès, c’est le réel dont son "je" est affligé, d’où il appert que l’inconscient reste à déchiffrer…
Christian Dubuis Santini
11/5/2025

"Enfoncez ces plans de paix dans vos culs de non-binaires"

Dmitri Medvedev, vice-président du Conseil de sécurité russe, a réagi dans un message sur X à la proposition d'un cessez-le-feu de 30 jours émanant de l'Europe et des États-Unis…

LE POUVOIR MENT

Jean-Claude Delhez

-10/5/2025- C'est un débat que j'ai déjà eu avec plusieurs d'entre vous : Pourquoi mentent-ils ? Quelles sont leurs mobiles ? L'exemple employé est celui du conflit en Ukraine, parce que le mensonge est flagrant dans ce cas ; mais on pourrait l'élargir à toutes les questions de pouvoir. Pourquoi tous ces gens mentent-ils ? Les politiciens, les journalistes, les experts. Il y a bien sûr ceux qui y trouvent un intérêt personnel, qui le font sciemment, qui manipulent les foules. Mais cette explication ne vaut pas pour tous. Dès lors, quel est le mobile des autres ? Ont-ils conscience de mentir ? Quelle est la part des corrompus ; et qui les corrompt, par quels mécanismes, avec quel argent ? Quelle est la part des idiots utiles ? Il faudrait une étude sociologique ou psychologique sur la question pour y voir clair. Mais elle ne risque pas de voir le jour. Ce serait écorner les pouvoirs, les dominants, ceux qui ont toujours raison, et tirent de juteux bénéfices.
La mécanique du mensonge est illustrée par des textes que j'ai partagés dernièrement. Il y a ce diplomate espagnol qui explique que la plupart des fonctionnaires ont bien compris le mensonge d'Etat et qu'ils en parlent entre eux. Mais ils ne l'expriment pas publiquement pour préserver leur carrière. Il y a ceux qui veulent simplement se protéger ; il y en a aussi d'autres qui en rajoutent en espérant ainsi bénéficier des faveurs du pouvoir ; ce qu'on pourrait appeler une collaboration. A ce constat fait écho la pétition signée en France par des milliers de militaires (qui ne sont plus en service), dont de nombreux officiers ; une pétition qui demande simplement aux parlementaires un débat sur l'Ukraine et le respect de la constitution. Or, vous aurez noté que cette pétition, qui est pourtant chose peu banale, n'a pourtant reçu aucun écho médiatique ou presque, ni aucune concrétisation politique ; vous aurez aussi noté qu'elle a conduit le président Macron à discrètement mettre à la retraite d'office deux généraux.
Cette mécanique du mensonge, cette propagande d'Etat, certains d'entre vous l'ont déjà comparée au monde orwellien, celui de 1984, de Big Brother. Je la mettrais en relation avec une autre dystopie britannique, la série télévisée « Le prisonnier » (1967). C'est un monde clos, au pouvoir unique et plus ou moins masqué, un monde qui se présente comme idéal alors que chacun n'y est qu'un numéro appelé à se fondre dans le moule. Et, pour celui qui ne le ferait pas, il y a des limites et des représailles. La série est l'œuvre originale de Patrick Mac Goohan mais aussi de George Markstein, un auteur allemand qui avait subi le nazisme.
« Le prisonnier » me semble très représentatif de la société actuelle. Une société qui se prétend démocratique mais qui entend contrôler la pensée, pour qu'il n'y en ai qu'une. Une société très hiérarchisée, avec des numéro 1, numéro 2... et le reste des autres qui sont appelés à n'être qu'une multitude de copies insipides, formatées par les dominants. Le tout enrobé dans un vernis de liberté qui masque des mécanismes de pouvoir bien réels où chacun est destiné à rester à sa place.

Pierre Duriot
Porte-parole du RPF
10/5/2025

Ukraine : la diplomatie des sourdingues…


Les télévisions occidentales nous ont expliqué que l’Ukraine et l’Occident allaient gagner la guerre, ils l’ont perdue. Les politiciens occidentaux nous ont expliqué qu’ils allaient mettre la Russie à genoux, c’est nous qui sommes à genoux. Et aujourd’hui, benoîtement, l’Occident dicte ses conditions comme s’il avait gagné et promet de nouvelles sanctions si la Russie qui a gagné la guerre, n’accepte pas de se comporter en perdant et de se plier aux injonctions d’un Macron qui promet encore des sanctions massives. Que pourrait-il bien faire qu’il n’a pas déjà fait et qui n’a pas marché ? Le voilà à promettre la bombe atomique française à la Pologne, avec un subterfuge fichtrement malin : on apporte la bombe mais c’est Tusk qui appuiera, s’il le faut, sur le bouton rouge. On dirait un plan de gamin de CP pour gagner aux billes à la récré sans prendre de risque. L’Occident fait fi de sa défaite, prend Poutine pour un imbécile et nous avec, à tel point que même les « analystes » subventionnés sont sceptiques et emploient des tournures alambiquées pour ne pas avoir à dire que les chefs d’État européens sont complètement à côté de leurs pompes. C'est pas grave, tous ceux qui ne trouvent pas le plan génial on les traitera de dangereux pro-russes.

Rassemblement du Peuple Français

QUE VIVE LEON XIV !

Gabriel Nerciat

-10/5/2025- Si j'avais été cardinal-électeur du Sacré Collège romain, je n'aurais sans doute pas voté pour lui, mais accueillons quand même avec confiance, bienveillance et même un minimum d'espoir l'élection de ce nouveau pape américain porteur d'un nom français.
D'abord parce que le pontificat de Bergoglio a été tellement long, éprouvant et infect que celui-ci, quoi qu'il arrive, ne pourra pas être pire (c'est l'avantage, dans tous les milieux, de succéder à un dirigeant médiocre ou scélérat).
Ensuite parce qu'il a choisi de s'inscrire dans la lignée de Léon XIII et pas de son prédécesseur (il a volontairement refusé de s'appeler François II, peut-être sous la pression des cardinaux traditionalistes qui disposaient d'une minorité de blocage, et assumé toute la pompe protocolaire et liturgique liée dans la tradition romaine à l'élection du successeur de Pierre et de Paul).
Léon XIII, c'est certes le premier pape moderniste de l'Histoire, artisan de la réconciliation - très relative - de Rome avec la République française et auteur de Rerum novarum (la fameuse encyclique qui condamne vigoureusement à la fois capitalisme et socialisme), mais quiconque connaît un peu sa biographie sait que ce fut un pape réaliste et prudent, qui, contrairement à Jean XXIII ou Paul VI après lui, se gardait bien de vénérer les valeurs du monde moderne avec lesquelles il se voyait contraint de composer partiellement (rappelons qu'à l'époque, les papes étaient quasiment prisonniers du jeune Etat italien né avec le Risorgimento en 1860).
Comme Léon le Grand dont il avait choisi le nom, il s'agissait d'un souverain pontife qui ne se leurrait pas sur ce que signifiait l'empreinte croissante du Prince de ce monde sur les esprits de la société moderne et sur la progression des barbares qui l'accompagne autour de Rome (comme au sein de Rome même, d'ailleurs : il fut très clair là-dessus puisqu'on lui attribue une citation assez sidérante sur la présence réelle de Satan au cœur de l'Eglise de Pierre).
Les deux premières déclarations du nouveau pape : "Le mal ne gagnera pas" et "Beaucoup de gens aujourd'hui pensent à tort que ceux qui se tournent vers l'Eglise sont des ignorants et des superstitieux" font directement écho à celles de son lointain prédécesseur. Et j'y vois au moins un signe de lucidité, qu'on aurait eu bien de la peine à trouver dans la bouche d'un autre pape post-conciliaire (saint Jean-Paul II et Benoît XVI exceptés).
Enfin, son appartenance à la Curie comme à l'ordre des Augustins, sa connaissance approfondie du droit canon et de la théologie thomiste, son passé de missionnaire au Pérou, l'importance qu'il accorde publiquement à la dévotion mariale me semblent aussi de très bon augure. Visiblement, ce n'est pas un faux prophète jésuitique, ambitieux et hypocrite comme l'était Bergoglio, qui n'aurait qu'hostilité ou mépris à l'encontre de l'héritage spirituel et historique de la vieille Europe latine.
Alors bien sûr, tout cela ne gage rien pour le reste, et il est probable que nous aurons encore droit à des encycliques et des sermons en nombre pour nous expliquer (faussement) que nous devons être envers les migrants venus d'Afrique ou d'ailleurs l'équivalent du Bon Samaritain de l'Evangile. Mais malgré tout, je crois que ce n'est pas rien.
Si déjà ce pape, que l'on dit rigoureux et discret, s'applique à restaurer l'unité de l'Eglise que son prédécesseur a tellement divisée, ce ne sera pas si mal.
Prions donc pour lui, pour la gloire du Christ, et pour la réussite de son pontificat.
Amen.

9 mai 2025

Dessin de Kiro

Vincent Verschoore
Ze Rhubarbe Blog

-9/5/2025- Le Financial Times publie un éditorial condamnant le silence occidental sur le massacre perpétré à Gaza par les judéo-fascistes.
Extrait :
"Après 19 mois d'un conflit qui a tué des dizaines de milliers de Palestiniens et suscité des accusations de crimes de guerre à l'encontre d'Israël, Benjamin Netanyahu se prépare une fois de plus à intensifier l'offensive israélienne à Gaza. Le dernier plan en date met Israël sur la voie d'une occupation totale du territoire palestinien et repousse les habitants de Gaza dans des poches de plus en plus étroites de la bande de Gaza en ruines. Il conduirait à des bombardements plus intensifs et à la libération et au maintien du territoire par les forces israéliennes, tout en détruisant les quelques structures qui subsistent à Gaza.
Ce serait un désastre pour les 2,2 millions d'habitants de Gaza qui ont déjà enduré des souffrances insondables. À chaque nouvelle offensive, il est plus difficile de ne pas soupçonner que l'objectif ultime de la coalition d'extrême droite de M. Netanyahou est de rendre Gaza inhabitable et de chasser les Palestiniens de leur terre. Depuis deux mois, Israël bloque l'acheminement de toute aide dans la bande de Gaza. Les taux de malnutrition infantile augmentent, les rares hôpitaux qui fonctionnent sont à court de médicaments et les alertes à la famine et à la maladie se font de plus en plus pressantes.
Pourtant, les États-Unis et les pays européens qui présentent Israël comme un allié partageant leurs valeurs ont à peine prononcé un mot de condamnation. Ils devraient avoir honte de leur silence et cesser de permettre à Netanyahou d'agir en toute impunité."

En même temps, Macron reçoit en grande pompe le tueur islamiste al-Jawlani, dont la tête valait un temps dix millions de dollars, aujourd'hui de facto patron de la Syrie sous le nom de Ahmed al-Charaa.
Macron et les manipulateurs de masse ont parfaitement compris que l'absurde et l'outrance permanente ont un effet de sidération sur les populations, que la sidération éteint l'action, et que c'est donc un excellent moyen pour faire passer n'importe quoi.

8 mai 2025

UN REMUGLE DE NAZISME

Jean-Claude Delhez

-8/5/2025- Il y a quelques jours, Kaja Kallas, la charmante commissaire européenne aux Affaires étrangères, a menacé de représailles tout Européen qui assisterait, à Moscou, au 80e anniversaire de la fin de la 2e Guerre mondiale. Dans le même temps, Mme Kallas s'est félicitée des bonnes relations entre l'Europe et l'Azerbaïdjan. Pour rappel, l'Azerbaïdjan est la dictature qui a procédé à du nettoyage ethnique en Arménie. Et Mme Kallas s'est réjouie des fructueuses relations avec cette dictature au moment même de l'anniversaire du génocide arménien, perpétré en son temps par un allié du 2e Reich.
Le personnage de Kaja Kallas est symptomatique de la dérive politique européenne. La dame est estonienne, un pays d'un peu plus d'un million d'habitants ; et elle dirige la politique étrangère d'une union européenne d'un demi-milliard de citoyens. Il faut s'intéresser à ces trois Etats baltes. Estonie, Lettonie et Lituanie, anciennes républiques soviétiques, ne sont peuplés, ensemble, que de 6 millions d'habitants. Une poussière au regard du reste de l'Europe. Et pourtant...
Voyons la Lettonie, d'abord. Le mois dernier, le procureur général de ce pays a classé sans suite le procès contre Herberts Cukurs. Qui est cet homme au nom improbable ? Ce citoyen letton avait rejoint les rangs de la SS allemande pendant l'Occupation, au grade de capitaine. Il joua un rôle important dans le génocide de la communauté juive du pays, avant de s'enfuir en Amérique du Sud, après la guerre. La décision du procureur en sa faveur fait écho à la réhabilitation des collaborateurs du nazisme en Lettonie. Cukurs, par exemple, a eu droit ces dernières années à l'émission d'un timbre-poste à son effigie et à une exposition à sa gloire.
Pour ceux qui s'intéressent au conflit ukrainien, de telles méthodes ne sont pas sans rappeler celles en vigueur à Kiev. Depuis le coup d'Etat de Maïdan, en 2014, le pouvoir a aussi réhabilité les collabos du 3e Reich, génocidaires des Juifs ukrainiens. Qu'il suffise de rappeler toutes les rues qui ont reçu, ces dernières années, le nom de Stepan Bandera, le plus connu de ces collaborateurs. Parmi elles, une avenue du centre de Kiev, proche du site de Babi Yar, le sinistre ravin dans lequel les SS ont fusillé plus de 100.000 Juifs. On peut aussi rappeler l'existence du régiment Azov, au sein de l'armée ukrainienne. Un régiment coupable de crimes de guerre dans le Donbass. Il s'est choisi pour emblème officiel un sigle que les Allemands ont baptisé le Wolfsangel. Cet insigne n'est autre que celui de la division SS « Das Reich », coupable du massacre d'Oradour-sur-Glane. Voilà qui n'a nullement empêché Paris de recevoir certains de ces soldats sur son sol pour une discrète formation au sein de l'armée française.
Cette réhabilitation du passé nazi de ces pays va de pair avec une discrimination des minorités locales. Pour les Juifs, c'est trop tard, il n'y en a quasiment plus, tous ou presque ayant été massacrés entre 1941 et 1944. Mais il y en a d'autres. Depuis 2014, en Ukraine, le pouvoir nationaliste s'en est pris bien sûr aux Russes, mais aussi aux droits des minorités roumaine et hongroise de l'ouest du pays. Dans les pays Baltes, ce sont les Russes qui sont ciblés. La Lettonie vient d'interdire l'usage de la langue russe dans l'enseignement. Elle avait déjà rendu obligatoire un examen de langue lettone pour les russophones, avec expulsion du pays pour qui échouerait à cet examen. En Estonie cette fois, il y a un mois tout juste, le président a validé le retrait du droit de vote, pour les élections locales, à la forte minorité russe du pays. L'Estonie, c'est le pays dont Kaja Kallas était la première ministre jusqu'il y a quelques mois de cela. C'est le parti politique dont elle vient de quitter la présidence qui dirige encore la coalition au pouvoir, celle qui a retiré le droit de vote aux Russes.
Kaja Kallas a quitté ses fonctions en Estonie pour rejoindre la commission européenne présidée par l'Allemande Ursula von der Leyen. Il y a là une sorte d'union féminine de la Baltique. Il est intéressant de se pencher sur la biographie de quelques-unes de ces politiciennes. Mme von der Leyen a connu une jeunesse chahutée. Elle dut se cacher à Londres, en 1978, sous un faux nom. Pourquoi ? A cause de son père, politicien catholique allemand. Ce père était alors aux prises avec ce qu'on a appelé la Bande à Baader, mouvement terroriste d'extrême-gauche. Le vrai nom du mouvement est la Fraction Armée Rouge, arborant une étoile écarlate comme sigle. Cette affaire est un épisode de la Guerre froide, de la lutte entre le communisme international, promu par Moscou, et la bourgeoisie catholique de l'Europe atlantiste. C'est le creuset d'où est sorti l'actuelle présidente de l'Union européenne. Mme von der Leyen, née Albrecht, est une représentante de cette vieille bourgeoisie pour qui le Russe, c'est la menace communiste, et pour qui tout régime vaut mieux que cette menace. Autre femme de la Baltique, l'Allemande Annalena Baerbock, ministre sortante des Affaires étrangères. Une belliciste acharnée (bien qu'écologiste : cherchez l'erreur) et une russophobe convaincue. Le journal Bild avait révélé l'an dernier que son grand-père, contrairement à ce que Mme Baerbock laissait entendre, fut non seulement colonel de la Wehrmacht, mais aussi un nazi pur jus. Vous me direz qu'on n'est pas responsable de son grand-père ; mais on est responsable de la politique guerrière qu'on mène à l'encontre d'un pays où la génération de ses grands-parents, sous les ordres d'Hitler, a envoyé 20 millions de personnes à la fosse commune. Quant à Kaja Kallas, avant d'être en charge des Affaires étrangères de l'Europe, c'est elle qui avait proposé publiquement cette mesure très « diplomatique » : faire disparaître la Russie pour la remplacer par une multitude de petits Etats.
Sans remonter aux chevaliers teutoniques et au berceau de la Prusse, il faut admettre que les relations entre l'Allemagne et les pays Baltes sont étroites. Et, parmi elles, une racine du nazisme, le Baltikum. Le Baltikum, ce sont des corps francs de militaires allemands refusant la défaite de 1918. Ils sont allés, dans les pays Baltes, combattre l'ennemi bolchévique, le Russe, le rouge. Puis ils ont dû refluer en Allemagne. Et ils ont alors rejoint le mouvement naissant d'Adolf Hitler.
L'acharnement de Kaja Kallas et de la commission von der Leyen contre la commémoration de ce 9 mai à Moscou s'inscrit dans cette dérive. Je ne sache pas que Moscou avait menacé qui que ce soit d'une participation aux 80 ans du débarquement de Normandie, l'an dernier. Pour qui ignore l'histoire de cette guerre, dont on célèbre partout en ce moment la fin, voici quelques précisions. A commencer par celle-ci : l'URSS de l'époque, c'est non seulement la Russie, mais aussi l'Ukraine, les pays Baltes, la Biélorussie, le Caucase et l'Asie centrale. C'est, après les Juifs, la bête noire des nazis. Ils considéraient les slaves comme une race inférieure et le communisme comme le diable. D'où l'invasion de l'URSS en 1941, prélude à la lutte la plus violente et la plus sanglante depuis l'origine de l'humanité. C'est en Union soviétique que l'Allemagne nazie a perdu la 2e Guerre mondiale. C'est là que les troupes hitlériennes ont connu l'écrasante majorité de leurs pertes (4,3 millions de morts, contre 600.000 sur le front Ouest). C'est aussi là qu'elles ont massacré à tour de bras les civils, les Juifs, les prisonniers. C'est ensuite l'armée rouge qui a chassé les nazis de la moitié de l'Europe (y compris des camps de la mort, dont celui d'Auschwitz) et conquis Berlin en ruines et le bunker du Führer, dont il ne restait que les cendres. Une guerre qui lui a coûté 14 millions de morts, rien que pour les militaires. A comparer, par exemple, aux 320.000 Américains (40 fois moins !). Que le régime soviétique n'inspire pas la sympathie, surtout celui en place à cette époque, ne change rien à ce constat.
Les dames de la Baltique, les Kallas, von der Leyen, Baerbock, ont une lecture de l'Histoire qui leur est personnelle. Le problème, c'est qu'elles entraînent derrière elles un continent entier. Sous prétexte de faire la grande Europe. Une grande Europe qui, pour elles et leurs suiveurs, semble aller de Stalingrad au mur de l'Atlantique...