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6 août 2025

L’affaire Nour Atallah et l’enquiquinante puissance des réseaux sociaux

H16

-4/8/2025- Si vous n’en avez pas entendu parler, il est indispensable de prendre connaissance de l’affaire Nour Atallah, cette jeune femme originaire de Gaza accueillie avec frétillement par la classe jacassante française : dans un court reportage paru sur RMC le 28 juillet dernier, on la découvre généreusement hébergée chez Étienne Peyrat, l’actuel président de l’IEP de Lille, qui s’est réjoui de pouvoir la faire étudier à SciencePo Lille dès septembre.

Tout ceci est fort choupinet jusqu’au moment où de chafouins internautes découvrent, médusés, des pelletées de tweets consternants dans l’histoire de l’immigrante : apologie d’Hitler, soutient vigoureux du Hamas et notamment son opération du 7 octobre 2023, tout ceci fait plutôt désordre pour une future « étudiante » dans les locaux de l’IEP lillois.


Cela picote suffisamment fort pour que certains s’interrogent : serait-ce parce qu’Etienne Peyrat est intraitable avec les nazis et les apologistes du terrorisme qu’il héberge même chez lui pour mieux les combattre ?

Rapidement, quelques députés relaient les interrogations et la stupéfaction de ces internautes qui demandent des comptes, tant au directeur de l’IEP Lille qu’au Quai d’Orsay (qui a donc laissé rentrer une personne clairement indésirable en France) et aux journalistes – à commencer par ceux de RMC – qui n’ont pas cru bon de faire leur travail avant de fourrer un gros micro mou sous le pif de l’impétrante pro-Hitler.

On se doute que la journée qui s’écoule alors a dû être quelque peu nerveuse pour Jean-Noël Barrot : le ministricule des Affaires étrangères, complètement à la ramasse, a fort probablement découvert l’existence de l’étudiante et de son passé et s’est retrouvé acculé à pondre un communiqué pâteux.


Voilà, l’affaire est réglée : les « criblages effectués par les services compétents n’ont pas fonctionné »… Ou disons, lorsqu’on voit la facilité consternante avec laquelle l’apologiste antisémite a été débusquée, que les services n’étaient pas compétents (ce qui est la plus charitable des hypothèses) ou que les criblages n’ont pas été effectués du tout, par personne, ni les services, ni Barrot, ni Science-Po Lille qui se doutait assez probablement mais s’en foutaient en espérant que ça passe au bleu, comme à peu près tout dans le pays actuellement.

Prenant son courage à deux mains (pas les siennes, ses bras sont trop petits), Barrot a finalement décidé de l’expulsion de la jeune femme et, dans la foulée, d’arrêter les processus d’importation gourmande de gazaouis à l’historique chargé, le tout dans une déclaration pleine de tact et de classe qui lui permet d’accuser en filigrane les autorités israéliennes d’avoir manqué d’avertir les autorités françaises de l’énormité de la situation.

Pendant que certains avocats rappellent qu’on dispose déjà des lois nécessaires pour éviter de conserver sur notre sol un individu manifestement hostile, du côté gauche de la classe jacassante, les gesticulations gênées se multiplient pour éviter l’expulsion, faisant jouer à fond le relativisme gauchiste (y compris pour les discours apologétique d’Hitler), au point qu’un intéressant reportage de FranceInfo, jamais en retard d’une saloperie, nous explique à quel point l’étudiante (celle-là même qui réclamait qu’on filme les mises à mort d’otages en haute définition) serait « bouleversée », la pauvrette.

À ce point de l’intéressante histoire, on se demande – comme l’a fait du reste François-Xavier Bellamy sur Europe1 – où sont passés tous les partis de gauche et d’extrême gauche qui prétendent depuis des années lutter contre le nazisme ? Leur évaporation soudaine n’inquiète pas vraiment, mais la curiosité titille.

Cependant, alors que la polémique concernant Nour Atallah n’était pas encore apaisée, on apprenait dans la foulée que la France venait aussi d’accueillir un autre réfugié palestinien au passé croustillant et clairement aux antipodes du vivrensemble tintinabulesque dont toute la gauche nous rebat les oreilles à longueur d’ondes et de débats parlementaires.


Saperlipopette, il apparaît ainsi que Fady Hossam Hanona, un « collaborateur régulier » pour France 24, a lui aussi fait l’apologie du nazisme et appelé à « tuer et brûler les Juifs », notamment en 2022, ce qui lui avait valu de ne plus pouvoir travailler avec le New York Times qui avait jugé sa collaboration un peu trop sulfureuse.

Décidément, les criblages des services de Jean-Noël Barrot sont particulièrement légers, ou défaillants, ou pas faits. Ou peut-être Jean-Noël prend-il son travail par dessus la jambe et n’a l’air vraiment éveillé que sur les plateaux télé ? Peut-être ce clown devrait-il démissionner, ses couacs s’accumulant maintenant de façon inquiétante ?

En tout cas, une chose apparaît clairement : la décontraction avec laquelle les autorités françaises, depuis les services consulaires jusqu’au ministère des Affaires Étrangères en passant par la direction d’établissements universitaires, accueillent des personnes ouvertement antisémites serait passée complètement inaperçue sans l’intervention des réseaux sociaux et notamment de la plateforme américaine de Musk, dont l’audience permet un relai efficace des informations pertinentes.

Si ce réseau n’existait pas, ou disons, s’il était lourdement censuré comme il le fut par exemple dans la période de la crise pandémique, ceux qui auraient appris les frasques passées des Gazaouis effervescents n’auraient pas pu les faire connaître. Et c’est précisément ce qui agace le pouvoir actuellement.


C’est d’autant plus vrai que les faux-pas et les débilités gouvernementales s’empilent et provoquent ce genre d’incidents.

On apprenait par exemple, toujours via le réseau social X, qu’une poignée de dangereux taulards allait bénéficier d’une semaine de surf du côté de St Malo.

Il s’agissait en fait de la mise en avant, par un compte très suivi, d’un communiqué consterné d’un syndicat pénitentiaire découvrant ce programme médical de surf.

Sans les réseaux, sans la diffusion de ce message, il est assez peu probable que Darmanin, l’actuel ministricule de la Justice, se serait emparé du dossier pour annuler la semaine de surf de ces détenus violents.

Ces cas comme celui de Nour Atallah ou tant d’autres avant ont montré que les réseaux sociaux pouvaient imposer un agenda aux médias grand public et aux politiciens. Or, un tel pouvoir, hors de la portée de nos dirigeants, leur est rapidement insupportable.

Pas étonnant dès lors qu’ils font tout pour les censurer.


https://h16free.com/2025/08/04/81614-laffaire-nour-atallah-et-lenquiquinante-puissance-des-reseaux-sociaux

ILS MEURENT POUR RIEN

Jean-Claude Delhez

-5/8/2025- Autant les médias aiment à commenter la mort du moindre civil dans les bombardements de la guerre russo-ukrainienne (mais seulement ukrainien, ce civil, jamais russe), autant ils ne se soucient pas de là où les hommes meurent vraiment, c'est-à-dire au front. Sauf à propager des chiffres hautement fantaisistes. Aucun chiffre de pertes diffusé jusqu'ici n'est fiable. Ce qui est certain, c'est qu'elles sont plus élevées pour les Ukrainiens, alors même que le pays est quatre fois moins peuplé que la Russie. Et cela pour une raison simple : ce sont eux qui reculent. Et ils reculent sous la pression, sous le feu, jour après jour. Actuellement, l'armée ukrainienne perd en moyenne un village chaque jour, sur tous les fronts, depuis le Dniepr jusqu'au-delà de Kharkov. La ville de Tchassiv Yar vient de tomber, celles de Pokrovsk et Koupiansk sont en train de suivre.
Plus que des villages, l'Ukraine perd surtout des hommes. Face à cela, Zelensky fait feu de tout bois. Il vient d'autoriser l'engagement de militaires de plus de 60 ans. Le mois dernier, il avait lancé un appel aux mercenaires étrangers afin qu'ils viennent se battre en Ukraine au sein d'une légion internationale. Or, il y a déjà foule d'étrangers sur le front ukrainien, notamment des Colombiens (pas très satisfaits de leurs « conditions de travail »). Le pouvoir ukrainien va aussi recruter dans ses prisons. Et il emploie de plus en plus de femmes au front. Dans le même temps, comme il est en faillite, il a fait une demande à l'Europe pour qu'elle paie la solde des militaires ; et il est accusé de ne pas verser la pension aux veuves de guerre. Par contre, certains membres de ce pouvoir s'enrichissent en s'appropriant une partie de l'argent destiné aux contrats militaires.
Du côté des mobilisés, la situation ne s'améliore pas. Les recruteurs continuent leur chasse à l'homme dans les rues d'Ukraine, éventuellement avec bastonnade à la clef, pour forcer le civil à rejoindre la caserne (malgré l'hostilité des populations locales). Dans ces conditions, on ne s'étonnera pas du nombre considérable de déserteurs. Exemple parmi tant d'autres, on se souvient de la brigade Anne de Kiev, formée et équipée en France pendant plusieurs mois et qui, une fois arrivée au front, a vu une partie de ses hommes disparaître dans la nature. Dans un pays comme l'Ukraine, la corruption joue aussi son rôle, permettant à certains, issus de la bourgeoisie, d'échapper à l'enrôlement. C'est dans ce contexte que les bombardements russes ont ciblé, il y a quelques semaines, tous les centres de recrutement militaires du pays. Les Russes prétendent que des civils ukrainiens leur transmettent les adresses de ces centres de recrutement dans l'espoir d'échapper à la mobilisation si ces centres finissent détruits.
Cela ne signifie pas que les Ukrainiens sont des lâches, mais qu'ils savent bien qu'ils vont au casse-pipe, à la boucherie. On ignore le nombre de tués et de blessés mais le chiffre des gueules cassées a circulé récemment : 60.000. Les gueules cassées, ce sont les hommes à qui il manque un bras, une jambe, un bout du crâne... À cela, il faut ajouter ceux qui sont internés en hôpital psychiatrique.
La démographie ukrainienne est une catastrophe. La population s'effondre depuis la fin de l'URSS. Les décès sont plus nombreux que les naissances et des millions d'habitants migrent. La guerre n'a fait qu'amplifier le phénomène. Le pays se vide de sa population, en particulier des jeunes. Ce qui donne une démographie déséquilibrée, avec beaucoup de personnes âgées, et des milliers d'hommes mûrs qui manquent parce qu'ils sont morts au front. Et plus la guerre dure, plus ce phénomène s'accentue. Or, cette guerre, on le sait depuis longtemps, l'Ukraine ne peut pas la gagner. Donc, au front, les soldats meurent pour rien. Plus exactement, ils meurent pour que le pouvoir en place, en Ukraine et en Europe, ne perde pas la face (« On va gagner, on ne négocie pas avec les Russes, etc. »), et poursuive la politique des néo-conservateurs américains visant à affaiblir la Russie avec le sang des Ukrainiens.

3 août 2025

L'or de tous les dangers, ou quand la Russie se décorrèle de l'or de la City

Romain Vignest

-2/8/2025- Exclue du London Bullion Market Association (LBMA), la Russie prépare le lancement d’une nouvelle bourse de l’or à Saint-Pétersbourg destinée en priorité aux acteurs nationaux et aux partenaires des BRICS et renforce sa coopération avec la Chine pour établir des circuits de négoce de l’or non liés à la City. Ce découplage du système financier occidental s’inscrit dans une politique plus large de dédollarisation. Sur le plan intérieur, la Banque centrale de Russie et les consommateurs privilégient désormais l’or physique comme réserve de valeur. Si la Russie, rejointe par les pays des BRICS, parvient à restructurer le marché de l’or — avec ses propres mécanismes de fixation des prix, ses propres devises d’échange et ses propres infrastructures — cela pourrait gravement affaiblir Londres. Et par extension, l’influence de la City sur les flux de capitaux mondiaux.
Dès lors, une question se pose : ce mouvement vers un système multipolaire et désoccidentalisé — porté par la Russie et ses alliés — pourra-t-il se déployer sans rencontrer de résistance frontale ? Laisser faire, pour ces puissances financières, reviendrait à abandonner une position de contrôle vieille de plusieurs siècles. La guerre n'est donc peut-être plus très loin, et pas pour les raisons que l'on avait imaginées.
Romain Vignest

-1/8/2025- Comment, en soumettant la politique à la finance, la logique économique et idéologique du modèle anglo-saxon, remis au goût du jour néolibéral par Margaret Thatcher, détruit notre pays en profondeur, le pressure et le vend au plus offrant.

Cliquer sur l'image (vidéo de 19 min 19 s) ↴
Vincent Verschoore

-3/8/2025- Selon le très mainstream New York Times, l'existence des messages disparus entre von der Leyen et Bourla, dans le cadre du racket vaccinal covid, est avérée. Ils furent lus par un cadre de la Commission, puis effacés (officiellement, perdus) suite à la demande par une journaliste d'y avoir accès. Ce qui engendra ensuite la plainte du NYT.
Extrait de l'article :
"L'image qui se dégage est celle d'une présidente puissante dont les communications écrites sur une question d'intérêt public majeur, à un moment critique de l'histoire récente, semblent avoir été partagées uniquement avec son conseiller le plus proche, puis perdues ou détruites.
"Il y a beaucoup de questions — je ne trouve pas cette réponse satisfaisante pour quiconque", a déclaré Nicholas Aiossa, directeur de Transparency International E.U., un groupe de réflexion anti-corruption. Il s'est interrogé sur les raisons pour lesquelles les textes n'ont pas été divulgués s'ils étaient connus pour exister en 2021."
VDL et le machin européen sont réputés pour l'omniprésence de la corruption, donc pas besoin d'aller chercher bien loin les raisons de ce déni. Et Pfizer, de son côté, est un habitué des procès. Grand symbole de cette collusion de gangsters, la remise d'un prix de l'Atlantic Council (un lobby Otan pro-guerre) par VDL à Bourla pour bons services. Tout est dit.
Cela dit, comment fait-on pour se débarrasser de tous ces gens, surpayés, sur-privilégiés qui nous pourrissent la vie et nous vendent à leurs potes du grand capital US ?

PENDANT CE TEMPS-LÀ, EN CHINE

Jean-Claude Delhez

-3/8/2025- Il y a déjà quelques années, il était courant de donner des coups de projecteurs sur la Chine, pour parler de sa croissance économique, de son commerce avec l'Occident (y compris ses effets néfastes en matière de concurrence et de pollution). C'est passé de mode. L'Occident n'en parle plus, occupé qu'il est par ses propres guerres, ses conflits en tous genres. Mais pendant ce temps-là, la Chine, qui n'est pas en guerre, elle, poursuit son chemin.
Sur Facebook, je suis toute une série de site chinois dédiés à l'économie et aux technologies. Il ne se passe plus une semaine sans qu'une nouvelle invention apparaisse dans ce pays. Quelques exemples parmi d'autres. Tout récemment, une méthode de guérison du diabète de type 1 par des cellules souches. Auparavant, un nouveau type de réacteur nucléaire, ou un procédé sidérurgique permettant la production d'acier avec peu d'énergie par pulvérisation de minerai en poudre, ou des drones pompiers, ou une barge captant l'énergie de la houle, etc. Idem pour les matières premières : découverte de nouveaux gisements de lithium, d'uranium... Idem pour les infrastructures. La Chine bâtit à tours de bras des voies de chemin de fer, des autoroutes, des ponts, des ports, des engins de génie civil, effaçant souvent les records en la matière. Dans le domaine ferroviaire de la grande vitesse, par exemple, elle possède, de très loin, le réseau le plus long au monde, avec les trains les plus rapides.
Ces constats trouvent écho dans les statistiques scientifiques. C'est désormais la Chine qui dépose le plus de brevets d'innovation et qui publie le plus d'articles dans le domaine technologique. Le pays est aussi connu pour dominer, au niveau mondial, des secteurs industriels comme les voitures électriques, les panneaux solaires, au point de tendre vers le monopole. Quant à la production de biens plus classiques, pour beaucoup d'entre eux, la Chine fait figure de première économie mondiale.
Il fut un temps où la Chine rattrapait l'Occident. Elle semble maintenant occupée à le dépasser, à le larguer. Dans un désintérêt complet de la part de cet Occident.

Gérard Boyadjian
29/7/2025

On a beau se dire, un peu pour se rassurer, que l'histoire ne se répête qu'une fois.
Mais le génocide (juif) durant la seconde guerre mondiale était bien précédé d'un autre génocide (celui des Arméniens) lors de la première guerre mondiale.
Et en ce qui concerne l'épuration ethnique des Gazaouis aujourd'hui, elle avait aussi un précédent avec l'épuration ethnique des Arméniens du Haut Karabagh, il y a à peine 3 ans, et ce dans la plus grande indifférence internationale.
Depuis petit, on nous ressasse le génocide juif hier et le malheur des Gazaouis aujourd'hui, mais seuls les Arméniens ont vécu les deux tragédies. Le génocide et l'épuration ethnique.
Et pourtant, est-ce que ce peuple prend en otage le monde avec son récit de martyr qui repose sur une souffrance qu'on impose jusqu'à l'indécence ? Non !
Comme dit ma grand mère : "On a la gorge qui brûle, le cœur qui se serre et la poitrine entière qui se déchire... Mais en silence."
Alors on n'a peut-être pas de grande armée, pas de vrai lobby, pas de pétrole, pas de gaz ni aucune richesse sous le tapis.
Mais où qu'on aille, on est aimé et embrassé pour cette dignité.
Et ce trésor-là est le chef d'œuvre d'un héritage qui n'a pas de prix.

2 août 2025

Ukraine : Zelensky sur la sortie ?

H16

-1/8/2025- Décidément, sur le front ukrainien, les choses ne se déroulent pas comme prévu. Non seulement la propagande occidentale ne parvient pas à faire oublier l’avancée des Russes, mais Zelensky semble lui-même de plus en plus empêtré dans des affaires de politique interne qui pourraient bien lui coûter son poste.

Ces derniers jours, le dirigeant ukrainien a en effet décidé de mettre les agences anticorruption ukrainiennes sous la direction du procureur général i.e. de son propre gouvernement, ce qui n’a pas du tout plu à la population qui a multiplié les manifestations contre lui dans la capitale.

La population ukrainienne subit l’usure d’une guerre qui dure depuis trop longtemps. Beaucoup de familles ont perdu des leurs au front, et ceux qui le peuvent cherchent à quitter le pays. S’il était révélé que Zelensky était corrompu et avait profité de la guerre pour son profit personnel, il semble acquis que cela se terminerait fort mal pour lui et son clan : de ce point de vue, le dirigeant ukrainien a beaucoup plus à craindre des Ukrainiens eux-mêmes que des Russes ou de Poutine.


Dans ce cadre, plusieurs articles du Kyiv Independent, un media pro-occidental ukrainien, font part d’un certain désarroi des soldats qui se sentent trahis. Cet organe de presse compare la situation actuelle à celle de l’Euromaïdan en 2013 qui était, au départ, une manifestation contre la corruption émanant du gouvernement pro-russe de l’époque.

De façon révélatrice, l’Union européenne voit se développer cette situation politique intérieure avec un très mauvais œil au point que von der Leyen, l’actuelle présidente de la Commission, a demandé à Zelensky de s’expliquer au sujet de ces changements sur le traitement de la corruption. Le Kyiv Independant considère même désormais que Zelensky est une menace à la démocratie en ces termes :

« Le président Zelensky choisit de saper les institutions démocratiques ukrainiennes pour étendre son pouvoir personnel. »

De fait et ce n’est pas une nouveauté, avant le début de l’invasion russe de 2022, l’administration ukrainienne avait déjà réduit un certain nombre de libertés et avait d’ailleurs été critiquée en Occident pour ces atteintes. Comme rapporté par le Global Investigative Journalism Network, la répression et les attaques contre les journaliste étaient alors fréquentes.

Cette situation n’est pas sans rappeler dans une certaine mesure celle de la Russie où ceux qui tentent d’exposer la corruption des dirigeants finissent par avoir de sérieux problèmes légaux ou « paralégaux » (se traduisant parfois en menaces ou agressions).

On ne saura pas exactement qui, des protestations et manifestations ukrainiennes ou des rodomontades européennes, aura eu raison de Zelensky, mais il a toutefois décidé de revenir sur sa dernière loi.

Malgré ce revirement, Zelensky n’en est pas pour autant sorti d’affaire.


L’Union européenne, actuellement la seule entité qui soutient encore activement le président ukrainien depuis que les Américains ont clairement marqué leur volonté de ne plus couler de fonds dans ce conflit, reste vigilante au point d’être, selon différentes sources, prête à geler les aides qu’elle accorde à l’Ukraine si ces lois devaient rester en vigueur. Il est aussi question de repousser l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne.

Du côté américain, c’est le même son de cloche. Et si l’administration Trump ne semblait pas s’entendre au mieux avec l’administration von der Leyen, au moins se sont-elles retrouvées sur la question de la corruption en Ukraine : si cette loi était finalement passée, il est probable qu’elle aurait servi de prétexte aux Occidentaux pour abandonner complètement le dirigeant ukrainien, laisser tomber son gouvernement ou se désengager plus ou moins vite.

Par conséquent, Zelenski va devoir rassurer les Occidentaux s’il tient à son avenir… Avenir pourtant compromis puisque ces agences anticorruption sont en train d’enquêter sur le gouvernement ukrainien et les alliés de Zelensky.

Il semble bien que Zelensky se retrouve dans une impasse, ou, disons, entre le marteau et la faucille l’enclume…

Ou bien ce dernier laisse faire ces agences qui, inévitablement, finiront par attaquer son clan : il ne faut pas se leurrer, l’Ukraine reste un pays très corrompu ou toutes les factions ont des casseroles plus ou moins sordides. Dans ce cas, l’affaiblissement interne et international de Zelensky ne fait pas de doute.

Ou bien ce dernier tente, malgré tout, de bloquer ces agences, et les Occidentaux en profiteront pour le lâcher définitivement, le laissant seul à gérer ses problèmes internes et internationaux.

Il devient légitime de se demander si cette situation n’aboutira pas à un changement de gouvernement (et donc de président), ce qui pourrait d’ailleurs satisfaire les Occidentaux qui bénéficierait alors peut-être de quelqu’un de plus malléable à leur point de vue…

Le risque serait pour eux de récupérer quelqu’un de plus nationaliste : actuellement les sondages montrent une montée de Valerii Zaluzhnyi, un général ukrainien, ancien commandant des forces armées de l’Ukraine, et actuellement ambassadeur de l’Ukraine au Royaume-Uni. Si une élection se tenait actuellement, il gagnerait face à Zelensky.

Une telle situation serait une victoire pour les nationalistes du pays, et rendrait bien difficile une résolution de l’actuel conflit : pour Zaluzhnyi, cette guerre de haute technologie pourrait durer encore 10 ans.

Compte-tenu de l’état général démographique et économique du pays, on pourra raisonnablement en douter mais une chose semble se profiler : le chaos politique qui résulterait d’une telle transition au pouvoir bénéficierait à coup sûr à la Russie, et ce d’autant plus que l’aide américaine promise par Trump (à savoir les défenses anti-missiles Patriot) a été retardée au printemps 2026.

Manifestement, les jours de Zelensky sont comptés.


https://h16free.com/2025/08/01/81524-ukraine-zelensky-sur-la-sortie

C'EST DIEU QUI L'A VOULU...

Jean-Claude Delhez

-2/8/2025- Amélie de Montchalin, à qui on donnerait le bon dieu sans confession avec son air angélique, est la ministre des comptes publics du gouvernement français. Il y a quelques semaines, répondant à une interpellation au sujet du budget 2026, elle expliquait qu'il n'était pas possible de taxer les plus riches. Pourquoi ? Parce qu'alors, les plus riches s'en iront. Ils déménageront dans un pays voisin, pour éviter de payer la taxe. C'est ce qu'on nomme, dit-elle, l'exit tax. Et Amélie de Montchalin de conclure : non seulement une telle taxe ne rapportera rien mais, en plus, on perdra des gens qui créent de l'activité économique, de la valeur.
Elle n'a rien inventé. C'est un discours classique : il ne faut pas taxer les plus riches ou réduire les subventions publiques en faveur des entreprises parce que les uns et les autres risquent de déménager à l'étranger.
Où vont se loger certaines fortunes françaises ? En Belgique. Parce que l'impôt sur les grandes fortunes y est plus faible. Et elles créent éventuellement une société à Luxembourg, où l'impôt sur les entreprises est plus faible. France, Belgique, Luxembourg, c'est l'Union européenne. La libre circulation des personnes, des biens et des services. Le grand marché. Donc, tous les avantages pour les entreprises et les fortunés, avec un petit plus : une taxation variable.
Dès lors, chaque politicien européen peut tenir ce discours : il ne faut pas trop taxer les plus riches parce qu'il y aura toujours un pays de l'UE où il pourront s'installer et payer moins d'impôt. C'est la course au moins disant, la concurrence vers le bas.
L'Union européenne impose quantité de règles aux Etats membres, mais pas dans ce domaine, justement. C'est un choix. Très commode, ce choix, pour ceux qui en bénéficient. Un choix politique. Celui d'ouvrir les frontières pour l'activité des entreprises et la circulation monétaire, tout en les fermant pour la taxation de leurs propriétaires et actionnaires. Qui fait ce choix ? La main invisible du marché ? Non. C'est la majorité politique européenne. Quel est le parti majoritaire ? Le PPE, la droite. Il est en coalition avec le centre, la gauche et les écologistes. Quasi tout le monde sauf les extrêmes. Cette grande coalition, au pouvoir depuis des années, s'appuie sur ses représentants nationaux. Et ces représentants nationaux appartiennent à la classe sociale qui bénéficie de la non taxation des plus riches. Un Emmanuel Macron, ancien de la banque Rotschild, un Friedrich Merz, millionnaire, ancien de Black Rock, une Ursula von der Leyen, proche de McKinsey... L'actuel gouvernement français est le plus riche de toute l'Histoire depuis que l'on déclare les patrimoines, celui qui compte le plus de millionnaires. D'autres millionnaires existent en politique, au voisinage, les Donald Trump, les Rishi Sunak...
La haute bourgeoisie se fait élire au pouvoir par une majorité provenant des classes moyenne et populaire, majorité à qui elle va expliquer qu'il n'est pas possible de taxer la haute bourgeoisie, c'est-à-dire elle-même, et qu'en conséquence les inégalités vont continuer de croître. On ne peut rien y faire, mon bon Monsieur, c'est Dieu qui l'a voulu...

1 août 2025

NETTOYAGE ETHNIQUE EN EUROPE

Jean-Claude Delhez

-1/8/2025- La Lettonie est l'un des trois pays baltes, ceux situés à la frontière de la Russie, tout en étant membres de l'Union européenne. Ce petit Etat conduit une politique à l'encontre de sa population de langue russe, au même titre que sa voisine, l'Estonie (dont Kaja Kallas était la première ministre avant de devenir l'adjointe de von der Leyen).
Ainsi la Lettonie a-t-elle institué un examen de langue lettone pour sa population russophone. Celui qui ne le réussit pas est condamné à être expulsé vers la Russie. Les russophones de Lettonie représentent tout de même un tiers de la population du pays. Ils avaient formulé un recours contre cette initiative. Il a été rejeté en février 2024 par la Cour constitutionnelle du pays. Dès lors, la machine à expulser s'est mise en route. Début 2025, 1167 habitants ont reçu leur avis d'expulsion. En juillet, 841 autres ont suivi.
Les deux tiers des expulsables sont des retraités. Ce sont des personnes qui ont toujours habité la Lettonie et qui ne parlent correctement que le russe parce qu'à l'époque de leurs études et de leur jeunesse, la Lettonie, c'était l'Union soviétique.
Les actions menées par les pays baltes contre leur population de langue russe sont des violations du droit européen des minorités. Pourtant, elles se déroulent en toute impunité, et en toute discrétion. En Europe, on peut expulser des personnes âgées de leur maison, de leur région natale, pour les envoyer dans un pays qu'elles ne connaissent pas.