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14 août 2025

ALASKA, LA FONTE DES ILLUSIONS ET DES GLACIERS

Gabriel Nerciat

-14/8/2025- Il faut bien comprendre que dans l'entrevue Trump-Poutine qui aura lieu dans 24 heures en Alaska, c'est Trump qui sera redevable à Poutine de sa présence sur le sol américain (et pas l'inverse).
Sans elle, l'ultimatum lancé par Donald sur les ventes de pétrole russe – dont plus personne ne parle désormais – se serait achevé par un échec consommé de la Maison Blanche, acculée dans une confusion totale par la résistance unanime des BRICS (dont Poutine s'est entretenu au téléphone avec tous les membres exécutifs ces dernières heures avant de partir pour Anchorage).
Les imbéciles et les cocus euro-atlantistes, dépités, évoquent le souvenir de Yalta où De Gaulle n'avait pu être accepté, mais cela n'a rien à voir : dans un Yalta 2.0, Xi Jinping aurait été convié lui aussi en Alaska, et la guerre en Ukraine, au grand regret des néo-cons, n'est pas une guerre mondiale.
Simplement, et quelle que soit l'issue de ce sommet, il actera trois réalités majeures qui seront autant d'humiliations cinglantes (et bienvenues) pour les séniles dirigeants libéraux du vieux monde continental, marquant ainsi l'entrée définitive dans un nouveau siècle :
1) la fin de l'alliance transatlantique créée par Churchill et Franklin Roosevelt en 1941-1945, qui aboutit en 1949 à la création de l'OTAN ;
2) la disqualification publique et totale de l'Europe comme acteur géopolitique mondial et éventuel futur centre de puissance diplomatique ;
3) la fin du multilatéralisme onusien comme cadre incontesté de régulation diplomatique de l'ordre du monde.
Par rapport à cela, l'entité ukrainienne, avec ses militaires déconfits, ses oligarques véreux et son pétomane en chef, ne pèse pas grand chose – et c'est heureux.
Dès lors, accrochez-vous. Il n'y a pas que les glaciers en Alaska qui vont commencer à fondre demain soir.

Vers une récession majeure : les conséquences d'une politique du “parler fort, agir mou”

Jean Mizrahi

-14/8/2025- Les chiffres récemment publiés par l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH) sont sans appel : la fréquentation des restaurants a chuté de 15 à 20 % en moyenne au niveau national, avec des pointes à -30 % dans certaines régions touristiques. Ce ne sont pas des “jérémiades de restaurateurs” comme les réseaux sociaux ont aimé à le prétendre mais des données consolidées issues des systèmes de caisse et de facturation, recoupées par plusieurs fédérations professionnelles.
Dans mon propre groupe, j’ai pris la décision de mettre fin à notre branche “divertissement immersif” : huit centres de réalité virtuelle en propre, huit autres sous licence de marque. Le constat est brutal : effondrement de la fréquentation depuis le printemps, particulièrement sur le segment entreprises (team-building, événements). Les prestataires de billetterie nous confirment que l’ensemble du secteur des loisirs est en crise : escape games, bowlings, parcs de trampolines… on parle de -30 % de revenus en moyenne sur les derniers mois.
Ce que disent vraiment ces chiffres :
Les Français ne sont pas devenus subitement hostiles aux loisirs ou à la restauration : ils anticipent. Ils voient arriver une détérioration économique majeure et, surtout, une hausse de la pression fiscale. Depuis des mois, le gouvernement prépare les esprits à un “resserrement budgétaire” – un euphémisme pour augmentation d’impôts. Résultat : les ménages coupent dans les dépenses discrétionnaires (sorties, vacances, loisirs) pour préserver leur trésorerie.
C’est un effet bien documenté par la théorie des anticipations rationnelles en économie : annoncez des temps difficiles, et les acteurs économiques s’ajustent immédiatement, réduisant leur consommation et leur investissement. Si les annonces sont suivies d’actions crédibles, la confiance peut se restaurer. Si elles restent lettres mortes, on obtient le pire des deux mondes : contraction de l’économie + maintien des déséquilibres.
François Bayrou s’apprête à tomber dans un piège prévisible, révélateur de l’inculture économique qui gangrène notre classe politique. Il annonce la couleur : “il va falloir se serrer la ceinture”, mais ne met en place aucune mesure structurelle immédiate. Sans même passer par un vote parlementaire, il pourrait :
• Geler immédiatement les recrutements dans la fonction publique (hors secteurs régaliens et urgences hospitalières).
• Supprimer discrètement les agences et commissions redondantes : la Cour des comptes a recensé plus de 600 structures administratives à l’utilité discutable.
• Cibler les subventions non stratégiques (plusieurs milliards d’euros annuels selon la DGFiP).
Ces mesures ne demandent pas de loi, simplement du courage politique. Mais à la place, on agite la menace d’un serrage de vis fiscal sans réformes réelles. Résultat : double peine. Les ménages et les entreprises réduisent leurs dépenses par anticipation. Les dépenses publiques ne baissent pas : le déficit risque de se creuser mécaniquement, du fait de recettes fiscales en baisse.
Quand une organisation – entreprise ou État – va droit dans le mur, il faut agir vite et fort. Dans ma vie de chef d’entreprise, j’ai dû restructurer : réduction d’effectifs, fermetures d'activités, renégociation de contrats… Ce n’est jamais agréable, mais c’est la seule voie vers le redressement. Javier Milei, en Argentine, a appliqué ce principe sans fard dans un contexte public : réduction immédiate des dépenses, coupes massives dans l’administration, suppression des postes inutiles. Les résultats commencent à apparaître dans ses comptes publics. La croissance économique est désormais vigoureuse, la pauvreté en chute libre.
Bayrou, lui, choisit la méthode inverse : annoncer la rigueur pour demain, tout en perpétuant la gabegie aujourd’hui. Ce n’est pas de la gestion ; c’est une garantie d’échec. Et pas un échec mou : un échec qui pourrait précipiter la France dans une récession majeure, avec un déficit public qui franchira à nouveau des records historiques.
Kuzmanovic Georges
14/8/2025

"Les frontières internationales ne devraient pas être modifiées par la force."
Certes, mais prononcé par ces gens-là, c’est presque comique (presque autant que de faire nourrir ses poules par la police, mais passons).
La "Coalition des volontaires" ? À l’origine, c'est le nom de la coalition menée par les États-Unis en 2003… pour faire une guerre illégale en Irak.
Aujourd’hui, elle réunit des pays qui :
- ont allègrement modifié les frontières internationales par la force en Yougoslavie en général, et spécifiquement au Kosovo, ouvrant la boîte de Pandore du non-respect de l’intangibilité des frontières.
- ferment les yeux sur les annexions d’Israël depuis 1967.
- comptent la Turquie, membre de l’OTAN, qui occupe illégalement la moitié de Chypre depuis 1974.
Tartuffes qui ignorent qu’ils se couvrent de ridicule et que la majorité du monde n'écoute plus leurs leçons de morale.


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Yann Bizien

-14/8/2025- Emmanuel Macron a réalisé une performance peu remarquée hier au fort de Brégançon.
Flanqué de ses deux valets chargés de l'Europe, des Affaires étrangères et de la Défense, et du Président tournant du Conseil européen, il a prononcé douze fois le mot "Europe" en 1 minute et trente secondes.
En 2017, puis en 2022, des Français ont été capables de porter au pouvoir un individu qui n'aime ni la France souveraine, ni son peuple, et qui est en réalité un agent fédéraliste de Bruxelles.
Il a un rêve : l'Europe fédérale.
Il réalise son plan : déconstruire l'État nation par le fait accompli, profiter de toutes les circonstances en suscitant de la peur, tirer avantages de la guerre en Ukraine et au Proche-Orient, entraîner le plus grand nombre de fédéralistes derrière lui pour faire son Europe sans vote et sans référendum.
Des Français ont considéré qu'ils votaient pour élire un président de la France sur les deux derniers scrutins présidentiels. Ils ont en réalité voté pour un simple gouverneur de région et pour un ambassadeur d'un projet fédéraliste qu'une majorité d'entre nous a clairement refusé en 2005.
Emmanuel Macron est une arnaque. Il a trompé les Français. Et il va encore les tromper. Il ne les aime pas. Pour lui, ils ne sont que des choses et des objets à manipuler froidement et cyniquement.

Eber Haddad

-14/8/2025- Je suis bien content d’avoir résilié mon abonnement au « Point » il y a quelques mois. Violent coup de barre macroniste, à gauche et anti-américain. J’aurai ainsi résilié tous mes abonnements avec la presse francophone qui génère de la propagande au lieu d’informer. Quant à l’audiovisuel avec ses généraux de plateaux totalement dépassés et ses analystes qui ne voient la situation qu’à travers le prisme de leur haine pathologique de Trump et des États-Unis, ce n’est guère mieux. La médiocrité a vaincu.
En France et dans les pays francophones, Belgique particulièrement, on n’est plus informés du tout. La réalité est déformée et biaisée, la désinformation de rigueur et les mensonges par omissions systématiques. Quant au parti pris automatique ça ne vaut même pas la coup d’en parler. C’est probablement pour ça que toute la presse est subventionnée par le gouvernement en France afin de contrôler la manière de penser et le manque d’éthique des soi-disant journalistes.

Gabriel Nerciat
14/8/2025

UNE COMPTINE MAGA
 
Promenons-nous dans les bois,
Les glaciers de l'Alaska.
Si Zelensky y était
Il nous truciderait.
Mais comme il n'y est pas,
Il ne nous trucidera pas.

Zelensky, y es-tu ?
Que fais-tu, entends-tu ?
- Non, je lèche les bottes de mon nouveau Führer teuton !

Promenons-nous dans les bois,
Les glaciers de l'Alaska.
Si Macron y était
Il nous entuberait.
Mais comme il n'y est pas,
Il ne nous entubera pas.

Macron, y es-tu ?
Que fais-tu, entends-tu ?
- Non, je laboure des terres arides avec mon bœuf béarnais.

Promenons-nous dans les bois,
Les glaciers de l'Alaska.
Si Ursula y était,
Elle nous morigènerait.
Mais comme elle n'y est pas,
Elle ne nous morigènera pas.

Ursula, y es-tu ?
Que fais-tu, entends-tu ?
- Non, je mets de côté l'argent que j'ai volé pour payer les taxes aux exportations allemandes.

Promenons-nous dans les bois,
Les glaciers de l'Alaska.
Si Lindsey Graham y était,
Il nous exploserait.
Mais comme il n'y est pas,
Il ne nous explosera pas.

Lindsey, y es-tu ?
Que fais-tu, entends-tu ?
- Je mets mon chapeau, mes bottes, ma cravate, ma veste rembourrée de dollars, ma brosse à reluire avec couteau apache incorporé, et j'arrive au cœur du volcan sur l'avion privé de George Soros.
 
Vite, vite, sauvons-nous, sauvons-nous vite.

Gabriel Nerciat
14/8/2025

ÉCRIT DEPUIS UN CACHOT

Un écrivain français pourrit dans les geôles d'Alger depuis des mois, et la diplomatie comme l'intelligentsia françaises s'en foutent radicalement.
Il est quand même parvenu à jeter une bouteille à la mer, et elle nous arrive sur les vagues portées par la Toile.
Relayons-la.


''Mes amis,
Si cette lettre vous parvient, c’est que malgré les murs, les verrous et la peur, il existe encore des brèches par lesquelles la vérité peut se faufiler. Je vous écris depuis une cellule où l’air se fait rare, où la lumière n’entre que pour rappeler aux prisonniers qu’ils sont toujours en vie, mais jamais libres.
Je ne suis ni le premier ni le dernier à subir l’arbitraire du régime algérien. Ici, la prison n’est pas un lieu exceptionnel réservé aux criminels, mais un outil banal de gouvernance. La dictature enferme comme on respire : sans effort, sans honte. On enferme les journalistes, les militants, les écrivains… et parfois même ceux qui n’ont rien dit, juste pour servir d’exemple.
Ma faute ? Avoir persisté à croire que les mots pouvaient sauver ce pays de ses propres démons. Avoir écrit que l’Algérie ne se résume pas à un drapeau et un hymne, mais qu’elle est d’abord un peuple qui mérite dignité et justice. Avoir refusé que l’histoire se répète, que la corruption et la violence continuent de tenir le haut du pavé.
Je souffre, oui. Mon corps me trahit, la maladie grignote mes forces, et le régime espère que je partirai en silence. Mais qu’ils se trompent ! Ma voix, même enchaînée, ne leur appartient pas. Si elle peut encore atteindre l’extérieur, c’est pour dire ceci : ne croyez pas à leur façade de respectabilité. Ce pouvoir n’est pas un État, c’est une machine à broyer.
À la France, je m’adresse sans détour. Vous avez été ma deuxième patrie, mon refuge intellectuel. Vous qui vous proclamez patrie des droits de l’homme, souvenez-vous que ces droits ne s’arrêtent pas aux rives de la Méditerranée. Les gouvernements passent, les diplomaties calculent, mais les principes, eux, doivent tenir bon. Ne baissez pas les bras, ne sacrifiez pas vos valeurs sur l’autel des intérêts économiques ou des alliances de circonstance.
Je ne demande pas ma liberté par charité, mais au nom de ce qui fonde toute société humaine : la justice. Si vous cédez aujourd’hui devant un régime qui se croit intouchable, demain, d’autres prisons se rempliront, d’autres voix s’éteindront.
Aux Algériens, mes frères et sœurs, je dis : tenez bon. La peur est une prison plus vaste que celle où je me trouve, et elle est plus difficile à briser. Mais je sais qu’un jour, le mur tombera. Les dictateurs finissent toujours par tomber.
Quant à moi, je continuerai à écrire, même si mes pages restent cachées sous ce matelas de prison. Car l’écriture, c’est la seule liberté qu’ils ne peuvent pas confisquer, et c’est par elle que nous survivrons.''
Boualem Sansal
Prison d’El-Harrach, Alger
Source : Maroc Hebdo

13 août 2025

Dessin d'Alex

Sommet en Alaska : l’Europe face à son « étrange défaite »

Régis de Castelnau

-13/8/2025- Toute ma vie, je me suis opposé à la construction européenne. Du premier référendum de 1973 sur l’admission de la Grande-Bretagne, à celui de 2005 sur le TCE, en passant par Maastricht, j’ai toujours voté non. Et soutenu ceux qui dénonçaient et combattaient la mise en place de ce qui s’est révélé être un monstre politique, économique et institutionnel. Avec un rappel particulier pour le premier scrutin parlementaire de 1979 où le (vrai) PCF avait conduit sa liste avec les mots d’ordre prémonitoires : « non à l’Europe allemande ! » et « produisons français ! ». Ce qui lui valut évidemment les anathèmes socialistes, assortis d’accusations de dérives nationalistes quasiment fascisantes. Dans une longue vie d’engagement, je me suis souvent trompé et j’ai subi moulte défaites. Mais s’il y a bien un sujet où je considère avoir eu complètement raison depuis le début, c’est celui des conséquences de la mise en place de cette structure supranationale. Destinée à priver la France de sa souveraineté, un système juridique soigneusement construit pour être irréformable, l’a transférée à un monstre bureaucratique. Et ossifié dans des traités à valeur constitutionnelle, le néolibéralisme a été mis à l’abri de l’expression démocratique des peuples qui composent cette UE.
De trahisons politiques en trahisons politiques, tout ce processus, a été conduit en s’appuyant sur une idéologie imbécile et mensongère et grâce à des promesses de prospérité et de puissance économique dont absolument aucune n’a vu le jour. Ce sont au contraire les prévisions des opposants qui se sont toutes réalisées. Y compris la fable ridicule de l’Europe facteur de paix, oubliant que c’est l’arme atomique et la guerre froide qui l’ont garantie après 1945.
L’extraordinaire humiliation que vient de subir l’Europe et les pantins ineptes qui la dirigent est la démonstration ultime de l’imposture. Ridiculisée au plan international, en crise économique insoluble, totalement soumise aux foucades d’une Amérique exclusivement mobilisée pour la défense de ses intérêts étroits, dirigée par des imbéciles minoritaires, en pleine dérive néofasciste autoritaire, cette Europe apparaît désunie et au bord de la dislocation. Et l’on sait bien que la seule réponse à la colère des peuples qui commencent à gronder sera celle de ce parlementaire européen répondant à un député russe qui lui posait la question de cette fragilité politique : « Nous avons assez de chiens et de policiers pour maintenir l'Europe sous contrôle ».
L’Europe vient de subir trois défaites considérables, qui finalement n’en font qu’une. D’abord économique avec le « traité inégal » imposé par Donald Trump à une UE représentée par une imbécile allemande hébétée. Ensuite diplomatique par l’organisation en Alaska d’une rencontre entre deux des grands patrons d’un monde en rapide évolution. Les pitres de la « coalition des volontaires » n’ont même pas été prévenus et il faut entendre leurs petits et dérisoires jappements. Enfin géostratégique au spectacle de la défaite militaire subie en Ukraine, dans une guerre stupide à la suite de laquelle l’UE va se retrouver toute nue devant le vainqueur.
Défaite économique : misère du « traité inégal »

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