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30 septembre 2025

Lecornu et son armée de zombies...

Gilles La Carbona
28/9/2025

Lecornu pourrait-il résister à une censure ? Tout était presque sécurisé, le PS avait eu la satisfaction de voir Najat Vallaud-Belkacem nommée à la Cour des comptes et pourtant il semblerait que le parti ne soit plus d’accord avec la macronie. Le point d’achoppement : le budget bien entendu. Et nous revoilà avec les menaces de censure qui pleuvent à droite, hors LR comme d'habitude, et à gauche. Et Mélenchon de vouloir faire tomber ce gouvernement. Sur le fond il a raison et nous sommes favorables au RPF, à une chute systématique de tous les gouvernements de Macron pour forcer ce dernier à démissionner. Mais en réalité si censure il y a, ce sera pour faire chuter seulement un premier ministre, car Lecornu n’a pas de gouvernement et on se demande s’il en aura un, un jour, malgré ses annonces ? C’est ce que nous avons déjà écrit dans nos billets. Les ministres en place, sont ceux qui sont déjà tombés le 8 septembre, et par un miracle que seule la France est capable de réaliser, ils sont toujours en place, administrent leur ministère, se font obéir de leurs fonctionnaires et curieusement, tous les parlementaires acceptent cette situation.
Ils vont même jusqu’à en oublier que ces ministres, se désignant eux-mêmes comme « démissionnaires », ne devraient plus être là. Et d’annoncer donc, à grand fracas qu’ils sont prêts à censurer le gouvernement ! On croit rêver, et comme nous l’écrivions il y a quelques semaines, nous risquons de voir des ministres sans légitimités officielles tomber une nouvelle fois. Venir prétendre que nos institutions ne sont pas malades après un tel constat, relève du tour de magie ou d’un mensonge. Avant de censurer Lecornu il serait souhaitable d’exiger qu’il nomme ses ministres. Ou de demander un droit de retrait à tous les fonctionnaires des ministères qui n’ont pas à obéir ni à appliquer des directives ou consignes d’une personne qui a été virée. Le problème est bien celui de la légitimité des mesures prises en ce moment. On va nous répondre que l’État doit poursuivre ses missions. Oui, mais dans ce cas il ne peut que gérer les affaires courantes et tous les ministres n’ont plus à apparaître dans les manifestations officielles, ni même se présenter aux antennes des radios avec le titre de "ministre démissionnaire" qui n'est reconnu dans aucun texte et ne constitue pas un statut.
Ils continuent à se déplacer aux frais de la princesse et perçoivent sans doute toujours leur salaire. Cette république est devenue un capharnaüm de première, et les autres nations doivent nous observer avec un sentiment partagé entre rire et tristesse, entre stupéfaction et indignation. Venir donner des leçons de démocratie au reste du monde quand on agit de la sorte, ne peut que décrédibiliser un peu plus la parole de la France, qui depuis les saillies de Macron n’est plus au firmament… et le mot est faible.
Nous sommes dans l’impasse, Lecornu le sait, il ne peut reprendre les mêmes ministres sans trahir sa volonté de changement affichée dès le début. Alors il demande aux parlementaires de faire eux-mêmes le budget, de trouver le consensus au sein de l’hémicycle, chose qui devrait en effet être réalisée, mais qui s’avère impossible compte tenu des demandes et exigences qui entrent en contradiction avec les courants politiques actuellement présent.
Lecornu risque bien de tomber en effet, mais ce sera une première dans la Vème République, si vaillamment défendue par Larcher, que de voir un gouvernement démissionnaire se faire censurer deux fois. Macron refuse de partir, il refuse aussi de dissoudre, dans la foulée il garde des ministres qui juridiquement n’ont plus rien à faire là, et tout le monde s'accommode de cette situation. Quand au RPF nous disons que cette constitution, du moins exploitée comme elle l’est, ne peut plus rester en place et qu’il faut en changer. Nous avons donc hâte de voir Lecornu se faire censurer pour apprécier le comportement des parlementaires devant cette situation ubuesque, ou un premier ministre entraîne dans sa chute des ministres fantômes censés ne plus être là et pourtant toujours présents, comme s’ils n’étaient pas concernés par les événements.


Sarah Knafo
30/9/2025

On découvre encore +1000 visas aux étudiants algériens cette année !
L'Algérie nous coûte 9 milliards d’euros chaque année. J'ai établi la facture et elle augmente encore !
Sébastien Lecornu, vous cherchez des économies : supprimez tous les avantages à ce pays hostile.

29 septembre 2025

Gastel Etzwane

-29/9/2025- Fin août, Macron, Merz et le Polonais Donald Tusk se sont déplacés pour tenir un meeting électoral en Moldavie aux côtés de Maia Sandu, candidate adoubée par Bruxelles. Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, y va régulièrement ; Antonio Costa, président du Conseil européen, aussi ; et à chaque fois, Ursula annonce un nouveau chèque pour le pays.
C’est ça l’ingérence autorisée : soutenir une candidate qui ne représente personne, sous perfusion d’argent européen. Imaginez une seconde que Vladimir Poutine ait fait la même chose en venant soutenir un candidat anti-Union européenne : les médias en feraient des « breaking news » pendant des semaines et crieraient au scandale absolu.
Mais là, silence radio : on appelle ça « la démocratie ».

Kuzmanovic Georges
29/9/2025

Commentaire entendu sur France Info : le « but de Trump est de trouver une solution de paix pour Gaza »... toute honte bue.
Allô Radio France ? Trump (comme Biden avant lui, bref : les États-Unis) :
- Bloquent depuis des décennies toute reconnaissance de l’État de Palestine.
- Soutiennent militairement et financièrement Israël.
- Sans les USA, pas d’opérations militaires à Gaza ou en Cisjordanie.
- Sans les USA, Israël aurait été contraint de négocier depuis longtemps (ce qui aurait d’ailleurs été favorable à Israël aussi).
- Le blocus humanitaire de Gaza relève également de leur responsabilité.
- Les juges de la CPI sont traqués par les USA.
- Sans leur accord, pas de bombardements du Qatar.
- Les USA ont sauvé Israël de sa guerre absurde contre l’Iran.
- Etc.
En réalité, Netanyahou et Trump visent le dégagement total des Palestiniens de Gaza. C'est ça la réunion.

René Chiche

-27/9/2025- On s'approche de la date à laquelle une bande de m'as-tu-vu hypocrites va rendre encore une fois des hommages appuyés à Samuel Paty, Dominique Bernard et tant d'autres belles personnes qui ont fait les frais de l'incurie générale.
Parmi ceux qui me dégoûtent le plus se trouvent quelques personnes en quête de reconnaissance médiatique qui utilisent le nom de Samuel Paty pour vendre des livres où ils ne parlent que d'eux et font leur prêchi-prêcha sur la fameuse laïcité.
Comme si c'était le problème.
Comme si Samuel avait été décapité parce qu'il était un héraut de la laïcité ou un militant de leur cause, alors que chacun sait qu'il a été assassiné parce qu'il faisait son métier de professeur, qui est d'instruire, dans une institution qui ne soutient plus ses professeurs et se retourne même contre ceux qui font correctement leur job.
Cette vérité simple dérange, car elle révèle l'état catastrophique dans lequel se trouve présentement l'institution la plus utile en république.
Je suis donc très en colère, comme à la première seconde où j'ai appris l'horreur de ce qui s'était passé ce 16 octobre 2020, et profondément dégoûté par ces hommages mondains et hypocrites qui persistent à refuser de nommer les choses : car c'est d'abord l'institution qui a abandonné Samuel et l'a laissé sans défense, voire s'est retournée contre lui, à l'instar de ces quelques collègues qui par lâcheté ont estimé qu'il avait "merdé" alors qu'il ne faisait, et même faisait très bien, que son travail.
Samuel est mort parce qu'il était un très bon professeur.
Et que, dans ce qu'est devenue notre école, être un bon professeur peut constituer une faute.
Seule exception à mon jugement sévère et peut-être excessif, Mickaëlle Paty évidemment, dont le livre intitulé Le cours de Monsieur Paty devrait se trouver dans tous les CDI (ce que le ministère aurait dû à mon sens imposer) et être lu par tous les professeurs (ce pourquoi, à Action & Démocratie/CFE-CGC, nous en avons diffusé de larges extraits l'an dernier au million de personnels recevant notre lettre d'info).
Car son frère n'attend pas des hommages ni des salles de réunion dans les rectorats qui portent son nom, pas davantage que des rues ou des ronds-points qui portent son nom.
Il attend justice.
Le reste est sans intérêt.
Le système a bien récupéré la mémoire de Samuel pour se dédouaner, à coups d'hommages en veux-tu en voilà. Mais la justice n'est toujours pas passée, et l'œil est toujours dans la tombe, regardant Caïn...
Radu Portocala

-29/9/2025- Les élections en Moldavie ont été gagnées par qui devait les gagner. Ce n’est pas en vain que le contribuable français a payé le voyage électoral d’Emmanuel Macron dans ce pays qui intéresse tellement les démocrates et les pacifistes occidentaux.
On nous dit que cette victoire des euro-enthousiastes est une défaite de la Russie. Cette Russie qui est à ce point impuissante et que nous craignons tant. À qui nous voulons faire la guerre pour l’empêcher de nous faire la guerre. La petite Moldavie l’a mise en échec. Sous la lumière de Bruxelles, Maia Sandu triomphe, alors que Vladimir Poutine, dans sa sinistre tanière, lèche les plaies qui viennent de s’ouvrir dans son orgueil.
Réjouissons-nous ! La vaillante Moldavie, poussée par sa foi en la bureaucratie européenne, a vaincu l’ogre.
Yann Bizien
29/9/2025

Scandale politicien, islamo-gauchiste et électoraliste à Strasbourg, aux frais des contribuables, à quelques mois du scrutin municipal

La municipalité puise dans le budget de la commune pour financer sans modestie ni pudeur une campagne de collaboration avec l’islam politique et radical, comme le régime de Vichy avec le nazisme.
La Maire écologiste de la ville de Strasbourg choisit une femme voilée pour incarner le slogan « Strasbourg, la douceur de ville ».
Une ville qui choisit une femme voilée pour incarner sa “douceur”, c’est une ville soumise à l’islam politique, une ville qui tourne le dos à la laïcité, une ville qui rabaisse la femme au-dessous des hommes et une ville qui collabore avec des fondamentalistes.
C'est une ville qui plaide pour l’infériorité des femmes plutôt que pour leur émancipation. C'est une municipalité prête à tout pour gagner quelques électeurs au mois de mars 2026.
Dans ma France de jadis, je n'imaginais pas qu'un maire puisse un jour choisir une femme voilée pour représenter sa ville.
L'islamisme gagne du terrain sur notre sol avec tous ces élus qui collaborent à son travail de domination culturelle, de séparatisme politique et de conquête territoriale avec un clientélisme déguisé.
Qu'en pensent les femmes et les jeunes femmes de Strasbourg ?
Que va faire le Préfet ? Que décidera Bruno Retailleau contre cette propagande islamiste qui sape les fondations de notre nation ?
Stop !

Nos dirigeants méprisent le peuple et ne feront donc aucune économie

H16
29/9/2025

Le nouveau premier ministre, un certain Seb Lecornu, a tout compris de la situation catastrophique dans laquelle se trouve le pays : il va faire des économies !

Voilà, les « grandes orientations » du budget sont tombées et le frétillant Premier ministre, qui s’est jeté sur la place encore chaude de Françoiheu Bayrouheu, n’a pas traîné pour les diffuser à toute la presse : si l’on peut se réjouir que la débilissime taxe Zucman a été écartée des propositions budgétaires, le Premier ministre a néanmoins convenu qu’il était nécessaire de tenir compte de l’envie des Français d’une nécessaire « justice fiscale », cet intéressant concept qui mélange la jalousie envers les riches avec l’absolue nécessité de tabasser les autres fiscalement tout en se ménageant des niches pour soi.

Avec de telles prémices, Lecornu ne peut enfiler ensuite que des propositions du meilleur bon sens, avec « une proposition de budget dans laquelle certains impôts augmenteront, mais d’autres diminueront », ce qui laisse songeur dans le pays le plus imposé du monde. Alors bien sûr, le Cornu annonce des économies de 6 milliards sur le train de vie de l’État, mais, dans la même foulée, sans rire et avec cet aplomb que seuls les cuistres peuvent déployer, le voilà qui explique aussitôt qu’on va devoir augmenter les retraites de 6 milliards d’euros (après tout, elles ne coûtent que 420 milliards d’euros par an) et la santé de 5 milliards pour faire bonne mesure.

En définitive, on se retrouve donc avec une économie de -5 milliards ; autrement dit, les dépenses continuent d’augmenter, sous les applaudissements de la foule en délire. Grâce à l’argent gratuit des autres, la fête peut donc continuer sans s’arrêter.


Mais allons, voyons les choses du bon côté : avec ces nouvelles dépenses pour la santé, l’Hôpital d’Evreux va enfin pouvoir bénéficier de dotations à la hauteur de ses besoins, n’est-ce pas ? Ah tiens, non ! On apprend par voie de presse qu’en réalité, il est obligé de faire un appel à un « emprunt citoyen » pour 100.000 euros afin de pourvoir l'hôpital de 22 lits qui manquent cruellement.

Ceci n’est pas sans évoquer les mésaventures d’un hôpital parisien qui avait été lui-même obligé, en décembre 2023, de faire un appel aux dons pour l’achat d’un scanner. Rappelons, à toutes fins utiles et rigolotes, que la France dispose de 36 scanners par million d’habitants, ce qui la place confortablement entre le Chili et l’Estonie, alors que l’Allemagne en dispose de plus de 70, les États-Unis 91 et le Japon, 171. Pour l’un des pays qui dépense le plus dans sa santé, on se demande vraiment où passe l’argent.

Et justement les affaires récentes nous permettent d’évoquer quelques pistes. Si des masses considérables sont routées dans les tubulures chromées des administrations et de la bureaucratie délirante françaises et viennent arroser de façon de plus en plus chaotique un nombre décroissant de Français, certains sprinklers d’argent gratuit des autres n’oublient pas d’asperger certaines personnes ou certaines institutions avec une générosité de plus en plus obscène.

Et alors que l’hôpital d’Evreux se bat donc pour 100 000 euros, on ne peut s’empêcher de noter que les notes de frais d’Anne Hidalgo évoluent à un multiple de ce chiffre, de façon complètement injustifiable.

Dans un pays bien géré, Anne Hidalgo serait forcée de rembourser ses frais et l’argent récupéré serait ajouté aux contributions de l’hôpital d’Evreux. Dans la France actuelle, malheureusement, ce ne sera pas le cas et on ne pourra que constater en parallèle la gestion catastrophique de France Télévisions par une Ernotte complètement en roue libre. Malgré sa belle assurance affichée lorsqu’elle avait pris ses fonctions il y a 10 ans – lorsqu’elle fanfaronnait sur les économies qu’elle ferait réaliser aux chaînes publiques de télévision, les derniers rapports de la Cour des comptes montrent que l’institution publique est maintenant au bord d’un dépôt de bilan fracassant.

Et plus exactement, dans le cas spécifique de France Télévisions, les capitaux propres sont maintenant inférieurs à la moitié du capital social, ce qui est insuffisant pour la pérennité de l’institution au point de la menacer de dissolution d’ici fin 2026. Bref, l’argent public abonde ici à une catastrophe industrielle majeure.


Ce n’est malheureusement pas les seuls exemples que l’actualité récente nous permet d’exhumer.

Ainsi, alors qu’on devrait faire spécialement attention à toutes les dépenses de l’État pour en couper les moins impérieuses, on découvre que la France continue à distribuer le pognon des Nicolas à l’étranger, encore et encore, et avec une générosité véritablement louche.

C’est ainsi qu’on apprend que la ville de Yaoundé, au Cameroun, a récemment bénéficié de plus de 65 millions d’euros d’argent français par l’Aide Française au Développement, dans le cadre d’un programme visant à améliorer la circulation dans ce centre-ville. Les Parisiens qui souffrent de la multiplication invraisemblable des chantiers mal boutiqués et mal finis au cœur de la métropole française – dont la Maire a fait croître la dette hors de toutes proportions – seront heureux d’apprendre que les Camerounais, eux, rouleront mieux dans leur capitale.

Dans le même temps, la Palestine devrait bénéficier de 170 millions de dollars d’aides diverses fournis par 12 pays – soit à peu près 14 millions de dollars par pays – dont la France, et ce, alors que le pays continue d’empiler dettes et déficits, comme jamais. L’histoire ne semble pas apprendre grand chose à nos dirigeants : les sommes (maintenant colossales) détournées par les autorités palestiniennes ne semblant jamais suffire, on peut raisonnablement imaginer que ces 170 millions viendront abonder les comptes bancaires déjà fort dodus de certains dignitaires locaux.

Rassurez-vous, l’Hôpital d’Evreux, de son côté, pourra continuer à faire un appel aux dons des contribuables français qui participent, sans le savoir, à cette générosité tous azimuts. De toute façon et quoi que puissent penser ces contribuables, le gouvernement, l’administration et la classe jacassante actuels (médias et politiciens) sont tous fermement décidés à aider des étrangers loin d’eux plutôt que leur compatriotes qui fument des gitanes, roulent en diesel et finalement, ne sont rien.

Ce faisant, cette classe jacassante illustre encore une fois et de façon frappante les études sociologiques implacables démontrant bien que les « progressistes » (dans lesquels on retrouve bien évidemment les étatistes et les socialistes de tous crins) auront toujours à cœur de secourir le reste du monde bien avant leur famille, leurs proches et leurs compatriotes qu’ils détestent pas toujours cordialement.


28 septembre 2025

Radu Portocala
28/9/2025

La présidente de la Moldavie, créature du couple Soros-Schwab et filleule de von der Leyen, a déclaré que la Russie a dépensé « des centaines de millions d’euros » pour manipuler l’élection législative qui se déroule aujourd’hui dans son pseudo-pays issu de l’imagination de Staline.
Il faudrait se décider : soit la Russie est en faillite comme nous disent les personnes ineptes de la famille à laquelle appartient cette Maia Sandu, soit elle est en mesure, comme nous disent les mêmes personnes ineptes, de jeter par les fenêtres des sommes monstrueuses pour influencer la vie politique dans nombre de pays, pour manipuler la presse « d’extrême droite » dans d’autres, pour déstabiliser des continents entiers, pour faire « la guerre hybride » à la moitié du monde, etc.
Quand les imbéciles font semblant de nous informer, on finit par ne plus rien comprendre. Ce qui, en fin de compte, n’est pas plus mal.
Natalia Routkevitch
28/9/2025

Accélération ?

Dans "The Fog of War" (2003), Robert McNamara, ancien secrétaire à la Défense des États-Unis sous John F. Kennedy et Lyndon B. Johnson, propose une réflexion tristement actuelle sur la guerre moderne. À travers onze leçons, il met en lumière la difficulté des choix en temps de conflit, le danger extrême que représente toute décision d’escalade à l’ère nucléaire, ainsi que les limites de la rationalité humaine dans des situations critiques.
En écho à cette réflexion, l’analyse très pessimiste formulée vendredi dernier par Jeffrey Sachs, spécialiste du monde post-soviétique, invite à méditer sur les événements récents.
On dirait que la course s’accélère.

Robert Mc Namara, 2003

"Beaucoup de gens se trompent sur la leçon à tirer de la crise des missiles de Cuba. Beaucoup ont regardé ce qui s’est passé et en ont conclu que les dirigeants pouvaient gérer une crise nucléaire. Tant que chacun se comportait de manière rationnelle, disaient-ils – tant que chacun était logique et agissait de façon cohérente avec ses objectifs – tout finirait par s’arranger. Mais la rationalité ne nous sauvera pas.
Des individus rationnels – Kennedy était rationnel, Khrouchtchev était rationnel, Castro était rationnel – sont passés à deux doigts de la destruction totale de leurs sociétés. Les trois dirigeants ont agi de façon rationnelle, et pourtant ils ont failli plonger le monde dans une guerre nucléaire.
Et ce danger existe encore aujourd’hui.
La grande leçon de la crise des missiles de Cuba est la suivante : la combinaison de la faillibilité humaine et des armes nucléaires peut entraîner la destruction de nations.
Je veux le dire, et c’est très important : à la fin, nous avons eu de la chance. C’est un coup de chance qui a empêché la guerre nucléaire. Nous sommes passés à un cheveu d’une catastrophe.
La rationalité présumée des acteurs politiques, à elle seule, ne nous empêchera pas de commettre des erreurs fatales. Sachant cela, il est impératif d’éviter les situations où le contrôle peut être perdu. Si une situation peut escalader, il faut tout faire pour ne pas la laisser advenir.
Si une seule personne peut se tromper à cause de biais ou d’informations erronées, alors peut-être qu’une seule personne ne devrait pas avoir un pouvoir discrétionnaire total sur nos arsenaux nucléaires. Avec les armes nucléaires, il n’y aura pas de période d’apprentissage."

Aurons-nous un coup de chance cette fois-ci ?

Jeffrey Sachs, 26 septembre 2025

"La semaine passée a été marquée par une escalade dramatique qui pourrait conduire à une guerre directe entre, au minimum, l’Europe et la Russie – voire entre l’OTAN et la Russie –, avec des affrontements s’étendant au-delà de l’Ukraine, jusque sur le sol européen.
Les dirigeants européens évitent toute discussion honnête et publique sur ces risques. Aujourd’hui, nous n’entendons rien du triumvirat Starmer-Macron-Scholz à propos des risques d’une Troisième Guerre mondiale, d’une guerre nucléaire, ou du fait que l’Union européenne et le Royaume-Uni pourraient devenir un champ de bataille. Rien de tout cela n’est exprimé. Aucun choix n’est exposé, aucune discussion n’a lieu. Et bien sûr, il n’y a pas eu un seul moment de vérité sur l’histoire du conflit : comment il est né, pourquoi il est né, comment il pourrait être désamorcé. Pas un seul mot.
Nous faisons face à un colossal échec de leadership, à une confusion croissante et à des risques indéniablement accrus d’escalade – qu’elle soit délibérée ou accidentelle.
Ce que Trump n’a jamais fait, depuis le début de son mandat, c’est expliquer clairement au peuple américain ou au monde la position des États-Unis vis-à-vis de cette guerre. Par exemple, la question la plus simple : sur quelle base cette guerre peut-elle être terminée ?
Les États-Unis et les dirigeants européens n’ont aucune position sur ce point, si ce n’est de dire : « C’est l’Ukraine qui décidera », ce qui est une idée pour le moins extraordinaire. En somme, ils disent : « Nous ferons tout ce que l’Ukraine demande, que ce soit dans notre intérêt ou non, que cela ait du sens ou non. » Et bien sûr, quand je dis « ce que dit l’Ukraine », j’entends en réalité ce que décide une seule personne, gouvernant désormais sous la loi martiale. C’est cela qui va déterminer ce que l’Europe et le monde occidental feront.
Dans cette situation, nous avons un belligérant qui a mis sur la table un ensemble très clair de conditions de paix. L’autre camp, lui, n’a soit rien dit, soit répété : « aucune concession » et « l’Ukraine intégrera l’OTAN ». Cela revient à dire, premièrement, pas de négociations ; deuxièmement, la guerre continuera malgré les destructions massives, le bain de sang et les risques démultipliés d'une catastrophe absolue.
Les dirigeants ne s’engagent pas dans une véritable discussion. Ils ne débattent pas publiquement et n’expriment pas leurs vues. Ce n’est pas ainsi que des dirigeants responsables devraient agir si l’on veut maintenir la sécurité mondiale. Lorsque j’ai essayé de soulever ces questions dans une conversation directe avec eux, ils ont esquivé.
Et nous ne parlons ici que de l’Ukraine – on pourrait dire exactement la même chose de la guerre au Moyen-Orient.
Ce ne fut pas une bonne semaine pour la diplomatie.
Ce qui m’inquiète le plus, c’est la peur constante qu’un accident ne dégénère très rapidement. Nous assistons à un discours haineux, amplifié sans cesse, une rage aveugle qui peut déclencher une chaîne d’événements : un incident en entraînant un autre, puis un autre encore.
Ces dirigeants ont le pouvoir de déclencher des systèmes de missiles. Ils n’ont pas besoin de demander l’aval de leurs populations – qui, d’ailleurs, désapprouvent massivement ce qui se passe. Une guerre dévastatrice pourrait éclater bientôt.
Combien de guerres ont commencé par un incident, une insulte, un accident ou une opération sous faux pavillon qui a déclenché une spirale d’escalade ? La Première Guerre mondiale qui avait commencé de cette manière a détruit tout espoir de paix pour le siècle qui a suivi, mais on pourrait citer d’innombrables exemples.
C’est le chemin que nous empruntons – un chemin vers l’abîme. Nous prenons délibérément le risque d’accidents terribles, sans diplomatie, sans honnêteté, sans réflexion, sans maturité, sans cohérence, sans garde-fous. Et nous continuons à foncer vers le précipice."