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2 octobre 2025

Régis de Castelnau
1/10/2025

Farce moldave et Occident psychiatrique


Dans les affaires internationales, les batailles de propagande sont habituelles. À base de demi-vérités, de mensonges et d’exagérations évidemment, chacune est au service d’une cause et des objectifs qu’elle poursuit.

L’ère de la post-vérité

Les anglo-saxons ont popularisé le terme « narratif » pour parler des récits ainsi construits, destinés à justifier les politiques mises en œuvre par ceux qui les produisent. Il fut un temps, celui d’un monde partagé en deux où les mensonges réciproques pouvaient être ensuite révélés. Timisoara, couveuses du Koweït, quatrième armée du monde, armes de destruction massive, génocide du Kosovo, on sait aujourd’hui ce qu’il faut en penser. Malheureusement, le dévoilement venait en général après que l’empire ait pu perpétrer ses massacres. La chute de l’Union soviétique, et l’installation d’un monde unipolaire dominé par les États-Unis a fait advenir la « post-vérité ». Celle-ci a été théorisée par Karl Rove un des principaux conseillers de la marionnette imbibée Georges W. Bush, au journaliste Ron Suskind : « Nous sommes un empire maintenant et quand nous agissons nous créons notre propre réalité. Et alors que vous étudierez cette réalité, – judicieusement, si vous voulez, – nous agirons de nouveau, créant d’autres nouvelles réalités, que vous pourrez à nouveau étudier, et c’est ainsi que continuerons les choses. Nous sommes les créateurs de l’histoire… Et vous, vous tous, il ne vous restera qu’à étudier ce que nous avons créé. »

Ce vaste et terrifiant programme, consistant à imposer une perception faussée du réel, s’est fracassé sur la transformation géopolitique du monde. L’unipolarité de « l’ordre international fondé sur les règles » cher aux dirigeants occidentaux est désormais confronté à un sacré adversaire. Le « sud global » fermement décidé à infléchir la marche du monde et imposer la fin de cette domination au profit de la « multi polarité ».

L’intervention russe en Ukraine de février 2022 a provoqué un véritable basculement. Stupéfait de l’audace des « autres » qui osaient remettre en cause sa domination, l’Occident suprémaciste a réagi par un déferlement de propagande mélangeant inepties, absurdités, incantations, et mensonges grotesques, qui finalement ne prouvent qu’une chose, le déclin bien avancé de cet Occident compulsif.

L’accélération de l’Histoire agit comme un révélateur et ce d’autant que l’explosion des moyens de communication numérique a rendu le monde transparent, et qu’elle a fait émerger un outil de contradiction extrêmement puissant avec les réseaux sociaux.

La France mauvaise élève

Comme dans beaucoup de domaines hélas, la France, mauvaise élève de la coalition des aveugles et des paralytiques, donne le spectacle de sa décrépitude.

En commençant par Bruno Lemaire, le ministre de l’Économie maintenu sept ans à Bercy par Emmanuel Macron pour ruiner la France, nous annonçait, entre la publication de deux romans semi-pornographiques, l’effondrement économique de la Russie. Le caractère grotesque de cette prévision a été rapidement avéré. Ce qui n’a pas empêché Emmanuel Macron en personne, et à plusieurs reprises, de la confirmer, alors même que toutes les institutions financières occidentales disaient le contraire… Petit détour par l’Allemagne avec Ursula von der Leyen reprenant à son compte le célébrissime nanar des Russes volant les machines à laver dans les maisons ukrainiennes pour y récupérer les puces destinées à équiper leurs missiles. La presse « officielle » audiovisuelle ou écrite n’étant pas en reste, avec une mention particulière pour les journaux britanniques dégoulinants de haine russophobe et la chaîne d’information LCI exclusivement dédiée à l’expression d’un racisme anti-slave militant. Avilissant spectacle que ces plateaux remplis de faux experts, de ganaches militaires sur le retour, de clochards intellectuels allumés, d’imposteurs évidents venant dégoiser leurs âneries pour des piges de misère.

Nous n’allons pas dresser ici la liste interminable des mensonges entendus depuis trois ans, mais nous poser la question de savoir si ceux qui les profèrent en pensant qu’ils seront utiles à leur cause, ne finissent par s’aveugler et y croire. Que penser par exemple d’un Donald Trump reprenant les termes d’une intervention de Keith Kellogg, imputant à l’armée russe des pertes absurdes, à la Russie une situation économique fantaisiste, et des perspectives de reconquête ukrainienne délirantes. Le président américain pense-t-il décrire le réel, ou s’agit-il d’un baratin utile à des circonvolutions tactiques ? Dans la tradition chrétienne, le mensonge est un vilain péché. Dans certaines conditions, aux États-Unis c’est même une grave infraction pénale. Les anthropologues vous diront et à juste titre que c’est un universel humain, et on peut ajouter une liberté. La sanction étant une perte de confiance, ce qui est le problème de l’émetteur. Parce qu’on est pas obligé d’aller jusqu’à Charles Pasqua selon lequel : « les mensonges n’engagent que ceux à qui ils sont faits »…

Mais il semble que l’Occident – anxieux souffre désormais d’un syndrome qui prend de drôles de proportions, celui de croire dur comme fer à ses propres boniments. Syndrome qui se nourrit du besoin évident de se rassurer, mais qui, à ce point de perte de sens du réel, peut déboucher sur des catastrophes.

La farce moldave

Dernier exemple en date, la farce baptisée « élections législatives » qui s’est déroulée en Moldavie. Région d’Europe centrale qui a passé son temps dans l’histoire à être découpée et partagée entre ses voisins avant que la victoire de l’Armée rouge en 1945 n’en provoque l’incorporation à l’URSS. La chute de cette dernière va déboucher sur l’indépendance de la Moldavie dont la population de 2 400 000 habitants est composée à peu près à 10 % de citoyens s’identifiant comme Russes. Soros a réussi à y installer Maïa Sandu, une young leader américaine comme présidente. Celle-ci s’est déclarée favorable à l’intégration dans l’Union européenne mais a failli perdre le référendum organisé pour l’approuver. Le non l’avait emporté, mais une fraude massive et grossière avec les votes des Moldaves de l’étranger permit de sauver l’imprudente.

Chat échaudé craint l’eau froide. L’Union européenne, Ursula von der Leyen et Emmanuel Macron en tête ont alors décidé de tout faire pour truquer le scrutin législatif suivant. L’expérience cuisante de la Géorgie, pressentie pour intégrer à la fois l’UE et l’OTAN, avait créé un précédent douloureux avec l’échec de la tentative de coup d’état de Salomé Zourabichvili, la diplomate française installée à la présidence géorgienne. Plus question désormais de s’en remettre à la démocratie et à ces élections stupides des citoyens s’imaginant qu’ils ont leur mot à dire. En Roumanie, sans aucune des compétences pour le faire, la Cour suprême a interrompu un processus électoral qui aurait pu donner la victoire à un opposant à l’UE. Cette monstruosité institutionnelle a été bien évidemment acclamée chez nous, comme le nouveau scrutin organisé cette fois-ci sans les candidats qui pensaient mal, interdits d’élections ! En France, grâce à de grossières astuces judiciaires, on a interdit à la patronne du premier parti de France de se présenter à l’élection présidentielle. Et en Allemagne les candidats des partis qui déplaisent sont également proscrits.

Pour la Moldavie, on a fait bien pire. Histoire de rassurer les opposants, Macron y a carrément envoyé des soldats. Pavel Durov, le patron de Télégram a confirmé les chantages dont il a été l’objet pour mettre son réseau au service de la désinformation européenne. Ursula von der Leyen a multiplié les déplacements et les cadeaux financiers comptés en milliards de dollars (!). Une femme politique d’importance, rivale de Madame Sandu a été condamnée à sept ans de prison. L’organisation des votes de la diaspora installée en Russie a été complètement sabotée et les urnes de la diaspora de l’Ouest soigneusement bourrées. Dans les régions susceptibles de voter contre le parti de la présidente, on a assisté à de véritables sabotages, y compris en fermant les voies d’accès aux bureaux de vote, et tout à l’avenant. L’avant-veille du scrutin les deux principaux partis d’opposition ont simplement été interdits ! Comme ça c’est plus simple ? Malgré tout cela, le parti de Madame Sandu a reculé, conservant la majorité de justesse.

Dans un pays normal ces irrégularités effarantes auraient débouché sur une annulation du scrutin. Rien de tout cela, nous sommes en Europe et l’UE assistée de la « coalition des toxicos » est à la manœuvre. La stratégie est claire : si on laisse les peuples se prononcer, on ne va pas s’en sortir.

La farce est évidente, venant après celle de Roumanie, les scandales français et allemands, tout le monde le voit, tout le monde le sait. Malgré cette évidence l’ensemble du système Macron, politiques, médias, presse écrite ont donné à voir leur ravissement : « Victoire ! Victoire ! La démocratie a gagné ! Les Moldaves ont choisi l’Europe, et avec elle le progrès, les valeurs, le succès économique, en un mot l’avenir radieux ! » Sans ajouter : « et on va tous ensemble faire la guerre à la Russie » mais ça en a manifestement démangé certains. Et aux grincheux qui émettaient quelques réserves du type de celles du vice-président américain récemment à Munich à propos de la Roumanie, la réponse habituelle fusait immédiatement : « Célérusses, célérusses, célérusses ! »

De Lecornu cherchant la porte de son bureau de Matignon, à Nathalie Loiseau basculant dans l’hystérie, en passant par Jean-Noël Barrot halluciné, Yaël Braun-Pivet et ses pin’s, Olivier Faure abonné aux trahisons, les pitres de plateaux, etc. etc., il n’a manqué personne pour saluer la farce et la présenter comme une victoire de la démocratie. On se dit, mais ce n’est pas possible et on pense à la citation attribuée à Soljenitsyne : « Ils savent qu’ils mentent, ils savent que nous savons qu’ils mentent, nous savons qu’ils savent que nous savons qu’ils mentent, et pourtant ils persistent à mentir. »

Malheureusement, le pire est arrivé. Nul cynisme chez ses gens-là, ils ne mentent pas. Ils croient à ce qu’ils disent, sont vraiment persuadés que le réel est celui qu’ils décrivent. Passant de l’inquiétude à l’anxiété et de l’anxiété à la panique, la réalité leur est devenue insupportable. Alors ils en construisent une autre. Ils ne cherchent pas à convaincre, ils veulent se rassurer.

Et, en mode Occident psychiatrique, ils nous emmènent à fond vers le mur.

Radu Portocala
2/10/2025

« Il est très important d’avoir un message clair. Les drones, qui violeraient nos territoires, représentent un risque important. Ils peuvent être détruits, point final. »
C’est ce que dit Jupiter qui, depuis des mois, opère sa transformation en Mars.
Ces drones qui agitent les génies de quelques capitales occidentales viennent, nous disent-ils, nécessairement de Russie. Aucun n’a été abattu, aucun donc n’a été observé de près, mais la certitude est absolue : c’est la Russie qui les envoie. Pourquoi ? Les génies ne s’embarrassent pas de telles questions oiseuses. Par quel miracle peuvent-ils voler si loin ? Aussi arriérée soit-elle, la Russie est capable de prouesses que les génies ne se fatiguent pas à expliquer. Et ces drones qui ont volé plus qu’ils ne peuvent voler, où vont-ils après avoir troublé notre quiétude ? Ils volent mille autres kilomètres pour revenir à leur base supposée ?
« Nous sommes dans une confrontation avec la Russie » assure post-Jupiter. C’est-à-dire : nous pensons que la Russie envoie des drones dans notre ciel, nous ne savons pas pourquoi, nous les laissons voler et ça nous permet de pérorer. Ça ne s’appelle pas vraiment une confrontation. Agitation stérile décrirait mieux les choses.
Cette histoire de drones n’est pas sans rappeler la profanation du cimetière juif de Carpentras. Pendant longtemps, des accusations très précises ont été formulées contre le seul coupable que politiciens et journalistes pouvaient se permettre de désigner – celui qui arrangeait leurs affaires. Aujourd’hui, ce coupable universel, ce coupable absolu est la Russie. Il faudrait se demander jusqu’à quel point ces stupidités font rire au Kremlin.
Natalia Routkevitch
1/10/2025

Dans son essai "The Paranoid Style in American Politics" (1964), l'historien américain Richard Hofstadter montre que la vie politique américaine est traversée, depuis des siècles, par un mode de pensée qu’il appelle le « style paranoïaque ». Il ne parle pas de problème psychiatrique mais d’une mentalité qui transforme les adversaires politiques en forces diaboliques conspirant dans l’ombre.
Ce style paranoïaque n’est pas un phénomène marginal ; il est profondément enraciné dans l'histoire politique et ressurgit à chaque crise nationale qui devient alors une lutte apocalyptique entre le bien et le mal, chaque hésitation se transformant en une preuve de trahison.
Ce mode de pensée naît dans une culture politique marquée par le puritanisme protestant. Le cadre religieux a préparé le terrain à une rhétorique politique où les adversaires deviennent des comploteurs sataniques ou des instruments d’une puissance étrangère. Mas si la matrice religieuse protestante a pu donner une forme initiale à ce style, celui-ci s’est largement sécularisé et diffusé dans toute la politique américaine. Hofstadter insiste que ce style n’est pas l’apanage de la droite : on le retrouve à travers tous les courants politiques.
De la peur des sociétés secrètes au XIXᵉ siècle jusqu’aux fantômes du communisme au XXᵉ, et jusque dans les polémiques les plus récentes, il témoigne d’une profonde inquiétude obsessionnelle nationale.

« Je parlerai ici de « style paranoïaque », comme un historien de l’art parlerait de style baroque ou maniériste.
La formule renvoie avant tout à une certaine vision du monde, à un certain mode d’expression.
L’image centrale est celle d’un gigantesque mais néanmoins subtil réseau d’influence mis en œuvre pour saper et détruire un mode de vie. On pourrait objecter qu’il a bel et bien existé des actes de conspiration au cours de l’histoire, et que ce n’est pas être paranoïaque que d’en prendre acte. Le trait distinctif du discours paranoïaque ne tient pas à ce que ses adeptes voient des complots çà et là au cours de l’histoire, mais au fait que, à leurs yeux, une « vaste » et « gigantesque » conspiration constitue la force motrice des événements historiques. L’histoire est une conspiration, ourdie par des forces dotées d’une puissance quasi transcendante et qui ne peuvent être vaincues qu’au terme d’une croisade sans limites. L’adepte du discours paranoïaque appréhende l’issue de cette conspiration en termes apocalyptiques. Il a toujours le sentiment de se trouver face à un tournant majeur : c’est maintenant ou jamais que la résistance doit s’organiser.
Parfait modèle de malignité, l’ennemi, dépeint avec précision, est une sorte de surhomme amoral ; maléfique, omniprésent, puissant, cruel, versé dans les plaisirs de la chair, attiré par le luxe. Agent libre, actif, démoniaque, il dirige – à vrai dire, il fabrique – lui-même la mécanique de l’histoire, ou détourne son cours normal en direction du mal. Il fait naître des crises, déclenche des paniques bancaires, provoque des récessions et des désastres pour ensuite en jouir et en tirer profit. En ce sens, le paranoïaque se fonde sur une interprétation de l’histoire qui donne clairement le primat aux individus : les événements importants ne sont pas appréhendés chez lui comme partie intégrante du cours de l’histoire, mais comme le produit d’une volonté particulière. »
Richard Hofstadter

1 octobre 2025

Deutschland unter alles

H16
1/10/2025

La situation allemande est catastrophique et si vous vous contentez des médias de grand chemin français, vous ne le savez probablement pas.

En effet, la presse française, arc-boutée sur les petits soubresauts de la politique nationale, ne semble guère préoccupée de ce qui se passe ailleurs dans le monde. Il y a bien, de temps en temps, quelques gros titres sur les frasques de Trump outre-Atlantique, mais décidément, l’économie n’est pas un sujet qui intéresse la presse française, ni, par conséquent, les Français.

Oh, il y a bien, pour ceux qui les cherchent, quelques articulets pour expliquer les mauvaises passes de l’une ou l’autre entreprise, les impacts éventuels d’une nouvelle législation inventive propulsée par une Union européenne en roue libre. Et bien évidemment, lorsqu’il s’agit de pousser la taxe Zucman et autres débilités socialistes, là, la presse est sur le pont.

Mais lorsqu’il s’agit d’expliquer que l’Allemagne est en train de s’effondrer économiquement, on trouve assez peu d’articles.


Pourtant, l’Allemagne a perdu 125.000 emplois industriels ces deux derniers mois. Ce chiffre, monstrueux en lui-même et surprenant par la rapidité avec laquelle il est atteint, ne donne pas forcément la mesure du désastre. Le détail permet de mieux se rendre compte de l’ampleur du problème puisqu’on apprend que, sur l’année écoulée, les constructeurs automobiles ont ainsi éliminé 111.400 emplois : Volkswagen 35.000, Mercedes-Benz 40.000, Audi 7.500, Ford à Saarlouis 2.900, Daimler Truck 5.000, ZF Friedrichshafen Group (équipementier automobile) 14.000, Bosch avec Continental et Schaeffler 7.000. Dans le rail et les transports, Deutsche Bahn s’est séparé de 30.000 employés, et DB Cargo de 5.000. La Deutsche Post perd 8.000 emplois, et la Commerzbank 3.900. Signalons que SAP (logiciels de gestion) se sépare de 3.500 salariés en Allemagne et 10.000 dans le monde.

Enfin, dans l’acier – et c’est particulièrement éclairant compte-tenu de l’histoire allemande – Thyssenkrupp a viré 11.000 personnes, soit environ 40% de leur masse salariale, rejoignant ainsi d’autres géants industriels comme Bosch ou Continental, tous âgés de plus de 100 ans. En réalité, c’est une véritable vague d’entreprises centenaires qui luttent actuellement pour leur survie : Ainsi, Mayer & Cie. (1905), Brüder Schlau (1921) et Gärtner Pötschke (1912) ont toutes déposé le bilan.

Galeria, dont les origines remontent au XIXe siècle, a échappé de justesse à la faillite.


La crise des « Traditionsunternehmen » allemandes (les « entreprises traditionnelles », ces entreprises qui existent depuis longtemps et peuvent se prévaloir d’une longue tradition, et se distinguent souvent par des valeurs telles que la qualité, la durabilité ou les liens familiaux et qui se différencient d’une jeune start-up) montre à présent que le patrimoine seul ne suffit pas à protéger contre les pressions structurelles globales liées aux coûts élevés de l’énergie, à la disruption numérique et à la concurrence mondiale.

En effet, ces entreprises et la bonne santé économique de l’Allemagne reposaient essentiellement sur deux principaux piliers, à savoir une énergie bon marché en provenance de Russie et une main-d’œuvre bon marché provenant d’Europe de l’Est. À cela s’ajoutait des perspectives de stabilité notamment géopolitique avec une « Pax Americana » garantie par le parapluie nucléaire américain.

Cependant, ces trois éléments viennent de disparaître assez rapidement : l’énergie bon marché n’existe plus, emportée par l’instabilité géopolitique. Et les vagues migratoires actuellement subies par l’Europe ont largement mis à mal les paradigmes ouvriers.

Et au-delà de la question géopolitique, on ne peut pas passer sous silence la « transition écologique » qui transforme une difficulté passagère provoquée par la guerre en Ukraine en véritable massacre industriel durable : c’est cette « transition » qui impose des choix énergétiques dont on s’aperçoit bien tard – malgré les avertissements répétés des libéraux qui, eux, comprennent quelque chose à l’économie – qu’ils se révèlent calamiteux.


Eh oui, une énergie verte, c’est une énergie extrêmement chère. Et une énergie chère, cela veut dire des produits plus difficiles à produire, beaucoup plus coûteux, une compétitivité plus faible et, à la fin, moins d’emplois.

Le bilan est sans appel : alors qu’en France, les industries sont démantelées ou simplement revendues à vil prix à l’étranger pour des raisons à la fois idéologiques et un coût du travail qu’on a conservé prohibitif pour tenter de faire tenir un modèle social à tout prix, en Allemagne les industries s’effondrent pour des raisons encore plus idiotes à base de greenwashing, poussant par exemple ThyssenKrupp à se faire racheter par des Indiens.

Ces choix politiques idéologiques suicidaires se traduisent d’ailleurs assez directement chez les particuliers puisqu’on observe une croissance alarmante du nombre d’Allemands ayant maintenant des difficultés à payer leurs factures de gaz et d’électricité.

Pour un pays qui, de surcroît, doit maintenant faire face à une véritable « falaise démographique », voilà qui ne laisse augurer rien de bon.

L’Allemagne était peu ou prou le moteur industriel de l’Europe mais elle a choisi le pari de vieillir, de se désindustrialiser, de rater le tournant de la robotique et de l’IA pour garantir que leurs grues de construction sur des chantiers immobiliers à l’arrêt seront superbement carbone-neutres. Audacieux, n’est-ce pas ? À présent, les prévisions de la Bundesbank ressemblent à une pochette d’un album de black métal avec 0% de croissance, 0% de sourire et 100% de serrage de dents.

Il va sans dire que l’effondrement allemand ne présage absolument rien de bon pour le reste de l’Europe, surtout pour une France quasiment en faillite.


https://h16free.com/2025/10/01/81982-deutschland-unter-alles
Monique Plaza

-1/10/2025- Opération concertée de propagande intensive pour préparer les esprits à une potentielle confrontation militaire directe avec la Fédération de Russie.
Sur LCI (appartenant au groupe Bouygues) le Chef d’état-major de l’Armée de Terre indique que nous devons « être prêts dès ce soir » à la guerre de haute intensité et ajoute : « il y a un adversaire qui est à nos portes et qui nous teste, qui a un intérêt objectif à affaiblir l’Alliance en créant des distorsions d’appréciation ».
Cette confrontation n’aurait pas lieu directement sur le sol français mais sur le sol ou dans l’espace d’un pays européen et de l’OTAN, par exemple l’Estonie où des centaines de soldats français sont déjà déployés.
En cas d’agression d’un pays de l’OTAN et de l’UE, l’article 5 de l’Alliance pourrait s’appliquer mais également l’article 42-7 du Traité de l’Union européenne où les États se doivent assistance par tous les moyens en cas d’agression.
Le ministre démissionnaire de la Défense, Barrot, a publié hier une vidéo intitulée « Nous sommes prêts à réagir pour défendre chaque centimètre carré de l’OTAN et de l’Union européenne ».
Comme l’Ukraine n’est membre ni de l’UE ni de l’OTAN, les faiseurs de guerre, briefés en permanence par le camé de Kiev, inventent une fable selon laquelle l’ogre Poutine se prépare à dévorer des anciens pays de l’URSS. Trump, qui s’est retourné contre Poutine, et ne cesse de dire tout et son contraire, contribue à cet enfumage, son unique intérêt étant de vendre des armes à l’UE qui les enverra à Zelensky sans risquer la vie d’un soldat américain.
Pour les personnes qui s’informent uniquement par la télévision, et ne vont pas consulter des médias alternatifs et des réseaux sociaux, ce matraquage insensé risque hélas de marcher.

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30 septembre 2025

Le totalitarisme sous couvert de démocratie : la grande illusion moderne

Prune Arnoul
28/9/2025

1. Quand la liberté devient façade

Nous vivons dans des sociétés qui se revendiquent “démocratiques”. Les élections, les médias, les institutions, tout semble garantir que le peuple reste souverain. Pourtant, un paradoxe s’impose : jamais les citoyens n’ont eu l’impression d’avoir aussi peu de prise sur leur destin.

Ce décalage n’est pas un accident. C’est la marque d’un nouveau régime : un totalitarisme soft, masqué derrière les apparences démocratiques.

2. Qu’est-ce que la démocratie… et qu’est-elle devenue ?

· Étymologie : “demos” (peuple) + “kratos” (pouvoir). La démocratie suppose donc un pouvoir exercé par et pour le peuple.

· Dans la pratique : elle est devenue un rituel électoral où l’on choisit entre des candidats pré-sélectionnés par des partis, des médias, des lobbies.

· La métamorphose : la démocratie moderne ressemble à une mise en scène. On conserve les formes (votes, débats parlementaires, discours sur la liberté), mais le fond est confisqué par une oligarchie politico-financière.

3. Le totalitarisme du XXIe siècle : invisible mais omniprésent

Contrairement aux dictatures du passé, le totalitarisme moderne n’a pas besoin d’un tyran unique. Il avance sous le masque du pluralisme.

· Contrôle par l’information : la concentration médiatique fait que 90 % de l’information provient de quelques grands groupes liés aux mêmes intérêts financiers. La pluralité n’est qu’un décor.

· Contrôle par la peur : crises sanitaires, menaces terroristes, catastrophes climatiques — autant de leviers pour justifier la restriction progressive des libertés.

· Contrôle par la loi : au nom de la sécurité, de l’écologie, de la santé publique, des textes de plus en plus intrusifs régissent nos vies quotidiennes.

· Contrôle par la technologie : caméras, biométrie, traçage numérique. La surveillance s’impose non par la violence, mais par le confort et le consentement.

Résultat : le citoyen vit dans l’illusion d’être libre, alors qu’il est étroitement encadré, surveillé, modelé.

4. La grande ruse : faire croire que le choix existe

· Élections sous contrôle : on vote, mais dans un champ balisé. Les options réellement alternatives (systémiques, révolutionnaires, hors système financier mondial) ne franchissent jamais la barrière médiatique.

· Débat public tronqué : certaines questions fondamentales (monnaie, souveraineté alimentaire, rôle des banques centrales, liens entre gouvernements et multinationales) sont hors champ médiatique.

· L’illusion du progrès : on nous promet plus de droits, plus d’inclusivité, plus de transparence, mais en échange, les citoyens abandonnent leur souveraineté réelle au profit d’instances supranationales opaques.

5. Le citoyen comme rouage docile

Ce totalitarisme moderne repose sur la psychologie. Il ne cherche pas à écraser, mais à fabriquer du consentement.

· Les écrans saturent d’informations contradictoires, créant fatigue et confusion.
· Le travail et le quotidien absorbent toute l’énergie, empêchant le recul critique.
· Les distractions (sport, divertissement, réseaux sociaux) anesthésient les frustrations légitimes.

L’homme moderne ne se sent pas oppressé, mais épuisé, désorienté et dépolitisé.

6. Les signes concrets d’un basculement

· État d’urgence permanent : sanitaire hier, climatique demain. On s’habitue à des restrictions temporaires qui deviennent structurelles.
· Langage inversé : surveillance = protection, censure = lutte contre la haine, restriction = progrès écologique.
· Économie financiarisée : les peuples travaillent, mais le pouvoir réel est dans les mains d’institutions financières transnationales que personne n’élit.
· Colonisation mentale : les valeurs traditionnelles (famille, culture, souveraineté) sont déconstruites au profit d’un consommateur standardisé, docile et interchangeable.

7. Clés pratiques pour sortir de l’illusion

Sortir du totalitarisme déguisé ne peut pas passer uniquement par le vote ou la plainte. Cela exige des actes concrets et quotidiens :

1. Se réapproprier l’information : diversifier ses sources, lire hors des médias de masse, croiser les perspectives, vérifier l’origine des financements.

2. Reprendre du pouvoir économique : acheter local, soutenir des circuits courts, sortir de la dépendance aux multinationales.

3. Créer des micro-démocraties : associations, collectifs, villages, communautés qui expérimentent des formes d’autogestion.

4. Pratiquer la désobéissance civile douce : refuser certaines intrusions, défendre la vie privée, contourner les systèmes trop intrusifs.

5. Cultiver la souveraineté intérieure : méditation, spiritualité, enracinement. Car un peuple sans conscience intérieure est plus manipulable.

8. Un monde à double visage

Le XXIe siècle n’a pas besoin de dictateurs hurlants. Le totalitarisme est désormais élégant, numérique, consensuel, invisible. Il se présente comme démocratie, mais il fonctionne comme contrôle total.

La bonne nouvelle : dès qu’on voit le mécanisme, le sortilège s’effondre. Car un système basé sur l’illusion ne tient que tant que nous y croyons.

La vraie démocratie ne viendra pas d’en haut, mais d’en bas, de la capacité des citoyens à retrouver leur souveraineté, leur lucidité et leur courage collectif.

Le défi de notre temps n’est pas seulement de dénoncer la fausse démocratie, mais de réinventer la vraie.

Lecornu et son armée de zombies...

Gilles La Carbona
28/9/2025

Lecornu pourrait-il résister à une censure ? Tout était presque sécurisé, le PS avait eu la satisfaction de voir Najat Vallaud-Belkacem nommée à la Cour des comptes et pourtant il semblerait que le parti ne soit plus d’accord avec la macronie. Le point d’achoppement : le budget bien entendu. Et nous revoilà avec les menaces de censure qui pleuvent à droite, hors LR comme d'habitude, et à gauche. Et Mélenchon de vouloir faire tomber ce gouvernement. Sur le fond il a raison et nous sommes favorables au RPF, à une chute systématique de tous les gouvernements de Macron pour forcer ce dernier à démissionner. Mais en réalité si censure il y a, ce sera pour faire chuter seulement un premier ministre, car Lecornu n’a pas de gouvernement et on se demande s’il en aura un, un jour, malgré ses annonces ? C’est ce que nous avons déjà écrit dans nos billets. Les ministres en place, sont ceux qui sont déjà tombés le 8 septembre, et par un miracle que seule la France est capable de réaliser, ils sont toujours en place, administrent leur ministère, se font obéir de leurs fonctionnaires et curieusement, tous les parlementaires acceptent cette situation.
Ils vont même jusqu’à en oublier que ces ministres, se désignant eux-mêmes comme « démissionnaires », ne devraient plus être là. Et d’annoncer donc, à grand fracas qu’ils sont prêts à censurer le gouvernement ! On croit rêver, et comme nous l’écrivions il y a quelques semaines, nous risquons de voir des ministres sans légitimités officielles tomber une nouvelle fois. Venir prétendre que nos institutions ne sont pas malades après un tel constat, relève du tour de magie ou d’un mensonge. Avant de censurer Lecornu il serait souhaitable d’exiger qu’il nomme ses ministres. Ou de demander un droit de retrait à tous les fonctionnaires des ministères qui n’ont pas à obéir ni à appliquer des directives ou consignes d’une personne qui a été virée. Le problème est bien celui de la légitimité des mesures prises en ce moment. On va nous répondre que l’État doit poursuivre ses missions. Oui, mais dans ce cas il ne peut que gérer les affaires courantes et tous les ministres n’ont plus à apparaître dans les manifestations officielles, ni même se présenter aux antennes des radios avec le titre de "ministre démissionnaire" qui n'est reconnu dans aucun texte et ne constitue pas un statut.
Ils continuent à se déplacer aux frais de la princesse et perçoivent sans doute toujours leur salaire. Cette république est devenue un capharnaüm de première, et les autres nations doivent nous observer avec un sentiment partagé entre rire et tristesse, entre stupéfaction et indignation. Venir donner des leçons de démocratie au reste du monde quand on agit de la sorte, ne peut que décrédibiliser un peu plus la parole de la France, qui depuis les saillies de Macron n’est plus au firmament… et le mot est faible.
Nous sommes dans l’impasse, Lecornu le sait, il ne peut reprendre les mêmes ministres sans trahir sa volonté de changement affichée dès le début. Alors il demande aux parlementaires de faire eux-mêmes le budget, de trouver le consensus au sein de l’hémicycle, chose qui devrait en effet être réalisée, mais qui s’avère impossible compte tenu des demandes et exigences qui entrent en contradiction avec les courants politiques actuellement présent.
Lecornu risque bien de tomber en effet, mais ce sera une première dans la Vème République, si vaillamment défendue par Larcher, que de voir un gouvernement démissionnaire se faire censurer deux fois. Macron refuse de partir, il refuse aussi de dissoudre, dans la foulée il garde des ministres qui juridiquement n’ont plus rien à faire là, et tout le monde s'accommode de cette situation. Quand au RPF nous disons que cette constitution, du moins exploitée comme elle l’est, ne peut plus rester en place et qu’il faut en changer. Nous avons donc hâte de voir Lecornu se faire censurer pour apprécier le comportement des parlementaires devant cette situation ubuesque, ou un premier ministre entraîne dans sa chute des ministres fantômes censés ne plus être là et pourtant toujours présents, comme s’ils n’étaient pas concernés par les événements.


Sarah Knafo
30/9/2025

On découvre encore +1000 visas aux étudiants algériens cette année !
L'Algérie nous coûte 9 milliards d’euros chaque année. J'ai établi la facture et elle augmente encore !
Sébastien Lecornu, vous cherchez des économies : supprimez tous les avantages à ce pays hostile.

29 septembre 2025

Gastel Etzwane

-29/9/2025- Fin août, Macron, Merz et le Polonais Donald Tusk se sont déplacés pour tenir un meeting électoral en Moldavie aux côtés de Maia Sandu, candidate adoubée par Bruxelles. Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, y va régulièrement ; Antonio Costa, président du Conseil européen, aussi ; et à chaque fois, Ursula annonce un nouveau chèque pour le pays.
C’est ça l’ingérence autorisée : soutenir une candidate qui ne représente personne, sous perfusion d’argent européen. Imaginez une seconde que Vladimir Poutine ait fait la même chose en venant soutenir un candidat anti-Union européenne : les médias en feraient des « breaking news » pendant des semaines et crieraient au scandale absolu.
Mais là, silence radio : on appelle ça « la démocratie ».

Kuzmanovic Georges
29/9/2025

Commentaire entendu sur France Info : le « but de Trump est de trouver une solution de paix pour Gaza »... toute honte bue.
Allô Radio France ? Trump (comme Biden avant lui, bref : les États-Unis) :
- Bloquent depuis des décennies toute reconnaissance de l’État de Palestine.
- Soutiennent militairement et financièrement Israël.
- Sans les USA, pas d’opérations militaires à Gaza ou en Cisjordanie.
- Sans les USA, Israël aurait été contraint de négocier depuis longtemps (ce qui aurait d’ailleurs été favorable à Israël aussi).
- Le blocus humanitaire de Gaza relève également de leur responsabilité.
- Les juges de la CPI sont traqués par les USA.
- Sans leur accord, pas de bombardements du Qatar.
- Les USA ont sauvé Israël de sa guerre absurde contre l’Iran.
- Etc.
En réalité, Netanyahou et Trump visent le dégagement total des Palestiniens de Gaza. C'est ça la réunion.