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31 octobre 2025

Croissance morte et taxe vive

H16
31/10/2025

Nous sommes fin octobre, et le budget 2026 est toujours en discussion : les parlementaires se succèdent à l’Assemblée, le débat s’éternise, et c’est le Black Friday des taxes (et « deux pour le prix de trois »).

Si l’on s’en tient aux discussions, il n’y a pas de doute : la France, pays clairement sous-fiscalisé au point d’être quasiment une Suisse avec des croissants, ne parvient plus à boucler ses budgets par un manque criant de recettes. Entre des impôts trop faibles, dont la collecte semble hasardeuse, des riches toujours plus riches et des pauvres toujours plus pauvres et des niches fiscales trop nombreuses qui transforment la France en véritable paradis fiscal, pas de doute pour nos parlementaires, il faut frapper plus fort.


Si, à présent, l’on sonde les Français eux-mêmes, ceux que nos effervescents parlementaires taxophiles sont censés représenter, le doute s’installe. Pour eux (et à 91%), le pays va assez clairement « dans la mauvaise direction ». S’ils s’inquiètent bien sûr de certaines inégalités, leurs préoccupations sont dominées par l’inflation, les impôts et les taxes trop élevées. Et non seulement ce sondage illustre bien cette tendance hautement pessimiste, mais il montre qu’elle est en hausse.

Sacrés Français ! Toujours à râler !

Pourtant, la réalité semble donner raison à leur perception, tant les éléments factuels s’accumulent dans leur sens.

Ainsi, la croissance française reste atone et la croissance en berne, pendant que les ménages épargnent comme jamais. Selon l’INSEE, au deuxième trimestre 2025, même si l’inflation ralentit (autour de 2,3 %) et le taux de chômage est stable à 7,5 %, la croissance n’atteint qu’un petit 0,5 %, présenté comme fulgurant et digne d’une ferveur extatique de la part d’une presse décidément en pleine banqueroute intellectuelle.

Et comme le mentionnait un article du Monde d’il y a quelques semaines, le taux d’épargne des ménages français atteint 18,8 % du revenu disponible brut au deuxième trimestre 2025, ce qui constitue un record depuis les années 1970.

Concrètement, cela veut dire qu’en moyenne, près d’un euro sur cinq ne circule pas dans l’économie mais reste dans le système bancaire. Pire, c’est un euro qui dort, en pyjama rayé, sur les comptes courant très souvent non rémunérés : autant de perte pour leur propriétaire, et autant de perte pour une partie de l’économie française qui ne peut bénéficier de mettre cet euro au travail. La prudence des ménages transforme leur (absence de) consommation en une sorte de « compte-épargne géant avant la tempête », avec des dépenses qui sont clairement mises en pause.

Fini le café à 5 €, la machine à café design ou le billet de train « juste parce que » : chaque dépense est de plus en plus minutieusement pesée et à l’approche du « Black Friday », il apparaît évident que d’un côté, le consommateur français tente un timide « J’aimerais bien en profiter » mais que son compte en banque lui répond vertement « Bah non », le dur crépi de la réalité venant frotter les joues tendres des plus naïfs.


Cette période, traditionnellement vécue comme un ballon d’oxygène pour les commerçant, accumule cependant les signaux négatifs. Ainsi, les études sur la consommation des Français montrent sa baisse tendancielle, et les enseignes notent de leur côté que le panier moyen se réduit, les consommateurs se concentrant sur les « bonnes affaires utiles » (électroménager, téléphonie, carburant, énergie, etc.) nettement plus rares. Au final, beaucoup de ménages reportent leurs achats à janvier, espérant des baisses de prix encore plus fortes ou un contexte plus clair.

En somme, c’est un changement progressif mais majeur dans le comportement des Français qui anticipent un accroissement des difficultés économiques. On se demande pourquoi, alors que les services publics n’ont jamais été d’aussi bonne qualité, que le Président et sa cour ne parlent que de guerroyer, que l’Assemblée bruisse du seul mot « taxe », que les agences de notations exsudent l’optimisme et la décontraction au sujet de la dette de l’État qui n’a jamais eu aussi bonne mine…

Peut-être cette méfiance s’est-elle développée à la suite des crises qu’on vient de traverser (COVID, inflation, guerre en Ukraine…) les forçant à faire attention, anticiper les imprévus que le pouvoir politique semble friand de générer, mélangée à l’actuelle incertitude politique et sociale (qui introduit un climat tendu à cause des menaces de réformes et de la peur du déclassement de plus en plus présente dans la population) ? Allez savoir. On pourra toujours y ajouter une hausse évidente du coût de la vie courante, dans l’énergie, le logement, l’alimentation, pour faire bonne mesure.

Enfin, la structure même de cette épargne, qui croît essentiellement grâce aux individus de 50 ans et plus, rappellera que les jeunes générations sont actuellement les moins capables d’épargner. Cela tombe bien puisque les efforts qui s’annoncent – notamment fiscaux – portent essentiellement sur ces dernières.


Tous les indicateurs macro-économiques montrent un affaiblissement de plus en plus inquiétant de la dynamique française, avec une quasi-« japonisation » de l’économie, caractérisée par une croissance atone, des ménages de plus en plus prudents et un vieillissement accéléré de la population.

Face à ce repliement, la députaillerie semble pourtant acquise aux causes les plus socialistes et spoliatrices du moment : depuis les taxes tous azimuts jusqu’à la volonté de supprimer l’héritage, quasiment tout le spectre politique français semble être parti en guerre contre le bas de laine des Français. Et plus ces derniers tentent de mettre quelques sous hors de portée du fisc, plus le législateur lance de véritables fatwas contre le cochon-tirelire de l’épargne de la classe moyenne.

D’un côté, les Français n’ont jamais mis autant de côté, de l’autre les parlementaires font tout pour aspirer l’épargne. La dynamique financière du pays ainsi expliquée, on comprend immédiatement qui est du côté de la création de richesse et qui est du côté du pillage. Les Français épargnent par prudence, l’État dépense par compulsion et quelque part entre les deux, la croissance agonise discrètement.

Et plus rien ne retient l’État dans sa boulimie suicidaire.


https://h16free.com/2025/10/31/82334-croissance-morte-et-taxe-vive

30 octobre 2025

Dessin de Remoortel

Gastel Etzwane

-30/10/2025- On feint de s’étonner, mais enfin… comment peut-on encore être surpris ? Depuis huit ans, tout dans la politique d’Emmanuel Macron concourt à la même fin : détruire méthodiquement ce qui faisait la force et l’autonomie de la France.
Notre agriculture, naguère enviée, est à genoux. Nous étions non seulement autosuffisants, mais exportateurs ; nous voilà dépendants pour nourrir notre propre population.
Cet accord Mercosur n’est pas une volte-face, c’est la suite logique d’un programme : sacrifier les producteurs français sur l’autel du libre-échange, livrer nos campagnes à la concurrence déloyale, et continuer de répéter des mots creux sur la « transition écologique ».
Le résultat est simple : des fermes qui ferment, des paysans qui se pendent, et un pouvoir qui signe des accords en souriant.
Non, rien d’étonnant : Macron continue, avec constance, à démanteler la souveraineté alimentaire française. Les agriculteurs peuvent toujours mourir en silence, c’est, semble-t-il, la seule chose qui ne dérange pas Bruxelles.

Pierre Duriot
30/10/2025

Ukraine : cette fois-ci, nos soldats partent au front...


Cela a commencé avec de l’argent et des armes, le tout en expliquant que « non », on n’est pas des cobelligérants, sans penser une seule seconde que c’était à la Russie d’évaluer si nous étions cobelligérants ou pas dans cette guerre qui ne nous regardait ni de près, ni de loin. L’Ukraine n’est ni dans l’Europe, ni dans l’OTAN, Zelensky est la créature des démocrates américains et les USA sont là-bas pour de très sombres raisons, probablement inavouables. La Russie ne menace pas la France, elle ne menace d’ailleurs même pas l’existence de l’Ukraine, elle s’est contentée d’un petit bout de terre, occupé par des russophones…
Mais non, le ton martial monte chez Macron et la presse nous gratifie d’images d’étreintes à la fois ambiguës et ridicules entre chefs d’États, entre Macron et Zelensky. Et on continue, canons Caesar, Mirage F1, dizaines de milliards… on n’est toujours pas cobelligérant ? Mais non, on monte encore d’un cran et on envoie des « conseillers », des « techniciens », des « formateurs », mais attention, ce ne sont pas des combattants, donc on n’est toujours pas cobelligérant. Le tout sans l’aval du Parlement qui n’est pas consulté, qui ne dit rien, ni les uns ni les autres. Sans l’aval du Conseil constitutionnel, qui aurait dû rappeler que faire entrer le pays en guerre ne peut se faire sans l’aval du Parlement. Il ne le fait pas. Et pour faire bonne mesure, la France participe à deux dizaines de trains de sanctions dont les effets ont été de nous ruiner et de renforcer la Russie, militairement et économiquement.
Donc Macron tout seul donne des ordres, envoie des armes, des milliards et des hommes, qui d’ailleurs se sont parfois fait tuer et tout le monde obtempère. Le chef d’État-Major est réticent ? Pas de problème, on change le chef d’État-Major. Et cette fois-ci, on enverrait des hommes, des combattants, près de deux mille paraît-il, qui seraient en partance, avec armes et bagages, toujours sans l’aval de personne, avec un président sans majorité, à une dizaine de pour cent dans les sondages et qui continue à pouvoir ne faire que ce qu’il veut. Impensable. On envoie aussi le nouveau missile Aster à deux millions d'euros pièce, une bagatelle qui correspond au forfait journalier hospitalier de 42 500 malades, ou à 100 euros de plus sur la pension retraite de 20 000 retraités pauvres pendant un mois. Mais pour Zelensky, il continue à y avoir de l’argent du contribuable alors que tout le monde sait qu’une partie de cet argent est détourné.
Il se murmure que ça regimbe chez les généraux et les colonels, que ça regimbe même majoritairement, mais ça obéit quand même, vaille que vaille. Les parlementaires ? Aux abonnés absents. Et là par contre, on est cobelligérant, avec tous les risques que cela comporte… un missile russe sur un site stratégique français. Faudra-t-il qu’un missile hypersonique russe liquide une chaîne d’assemblage Dassault pour qu’on se réveille ? La France possède moins de 300 têtes nucléaires, la Russie 5500. D’autres Européens vont-ils nous emboîter le pas ? Rien n’est moins sûr. Tout le monde semble avoir compris que la confrontation directe avec la Russie présente de très gros risques, sauf la France, ou alors Macron tient à ce que la France essuie des représailles sanglantes. On voit un peu pourquoi, il activerait l’article 16 et s’installerait comme dictateur à vie.
Au RPF, nous avions toujours privilégié cette idée que cette guerre n’est pas la nôtre et que nous ne devrions pas nous en mêler. Et si d’aventure, nous le faisions, cela doit se cantonner à la stricte voie diplomatique. Financièrement et militairement, nous n’avons pas les moyens de quoi que ce soit. L’inexplicable est que tous ceux qui devraient avoir leur mot à dire, ne disent rien et ne protestent pas.

Georges Renard-Kuzmanovic
Fréquence Populaire

L’Argentine, nouveau protectorat américain

-27/10/2025- Sous perfusion de dollars et sous influence américaine, Javier Milei gagne les législatives. Quarante milliards de “soutien” conditionnés à sa victoire : un scrutin transformé en référendum pro-Trump. La démocratie argentine n’a plus que l’apparence du choix. Sa souveraineté est enterrée.


Vote obligatoire, abstention record, aide étrangère massive : la victoire de Milei n’est pas celle d’un peuple souverain, mais d’une tutelle financière. L’ère Monroe renaît, et Buenos Aires en devient la première colonie politique du XXIᵉ siècle.

Milei a gagné, mais à quel prix ?
Vote obligatoire, abstention record, aide étrangère massive : la victoire de Milei n’est pas celle d’un peuple souverain, mais d’une tutelle financière. L’ère Monroe renaît, et Buenos Aires en devient la première colonie politique du XXIᵉ siècle.
Une victoire en trompe-l’œil, achetée à coups de 40 milliards $ et d’ingérences assumées.
Donald Trump, Elon Musk, l’Atlantic Council : tout Washington derrière Milei. L’Argentine ne vient pas de voter, elle vient d’être achetée. La démocratie argentine, elle, ne s’en relèvera pas si facilement.
Avec ces 40 milliards $ d’aide conditionnée à la victoire de Milei, Washington transforme l’Argentine en protectorat. Le vote est obligatoire, mais la souveraineté ne l’est plus. Sous les applaudissements de l'Atlantic Council, Milei qui en a été le lauréat cette année avec Emmanuel Macron, consolide son pouvoir. Derrière le vernis libéral, une réalité brutale : l’Argentine redevient une colonie financière.

Le dimanche 26 octobre 2025, l’Argentine a organisé ses élections législatives de mi-mandat afin de renouveler la moitié de la Chambre des députés et un tiers du Sénat.
Le résultat est indéniable : le parti du président Javier Milei, La Libertad Avanza (LLA, « La Liberté Avance ») s’impose comme première force : autour de 40,6 % des voix au niveau national. En face, la coalition pé­ro­niste de l’opposition, Fuerza Patria obtient un résultats moindre, autour de 31,7 %.
Le scrutin renforce la base parlementaire de Milei : son alliance triple ses sièges dans les deux chambres.


Principales forces politiques en Argentine lors du scrutin du 26 octobre 2025

- Libertad Avanza (Milei) – 40,6 % et obtient 64 nouveaux sièges
C'est un parti libertarien / d’extrême droite, anti-establishment, volonté d'un choc économique néolibéral, privatisations généralisées, suppression de l’inflation, dollarisation avancée de l'économie argentine (et donc mise sous tutelle). Corrélation forte avec l'expérience dramatique d'Augusto Pinochet au Chili et l'intervention des « Chicago boys » de l'école néolibérale d'économie de Chicago et de Milton Friedman.

- Fuerza Patria - 31,7% et obtient 44 nouveaux sièges
Coalition peroniste traditionnelle – héritière du péronisme, populisme de centre-gauche, dont la dernière grande figure fut Cristina Fernández de Kirchner (Présidente de l'Argentine de 2007 à 2015 et Vide-Présidente de 2019 à 2023), favorable à l'État providence et des dispositifs sociaux, soutien aux plus pauvres et faibles, pro services publics, proche des BRICS qu'ils devaient rejoindre en tant que membre à part entière, avant la décision de Miléi de rompre cet accord... à la demande des USA.

- Divers partis provinciaux, fédéralistes, de gauche radicale (ex. « Frente de Izquierda ») – mais marginalisés dans le duel entre les deux premiers. :

« Provencias Unidas » : 7% et 8 sièges
« Frente de Izquierda » : 4,7 % et 3 sièges
« Fuerzas provinciales » : 4,4 % et 6 sièges

La participation fait partie des premiers signaux d’alarme : environ 67,9 % de taux de participation, soit le niveau le plus bas depuis le retour de la démocratie en 1983 pour une élection nationale ! Et... dont très peu de commentateurs ont fait état, y compris en Europe.
Il faut préciser que le vote est obligatoire en Argentine depuis de nombreuses années – ce qui rend ce taux faible d’autant plus inhabituel. Cela signifie que près de un tiers du corps électoral ne s’est pas rendu aux urnes alors que le cadre légal l’y obligeait.
Dans ce contexte, on peut d’emblée s’interroger : que vaut une « victoire » obtenue avec une participation réduite ?

Mais la critique ne doit pas s’arrêter à la seule question de la participation. Car derrière l’apparente victoire de Milei se profile une logique d’ingérence étrangère, de dépendance extérieure et une souveraineté nationale fortement remise en cause au profit des intérêts des États-Unis.

L’ingérence américaine et la « victoire » de Milei
L’un des éléments les plus frappants de cette élection est le rôle joué par les États-Unis d’Amérique : Donald Trump a autorisé un plan d’assistance financière à l’Argentine de deux fois 20 milliards de dollars, soit 40 milliards de dollars. Concrètement : une ligne d’échange (currency swap) de 20 milliards de dollars a été signée, et un second volet de 20 milliards en financement privé ou via fonds souverains est à l’étude. Son délivrement dépendait, entre autres du résultats de ces élections législatives.

Qu'est-ce qu'un currency swap ?

Un currency swap est un accord entre deux parties – souvent deux banques centrales – pour échanger une certaine quantité de devises (par exemple des dollars contre des pesos argentins dans le cas présent) afin de stabiliser la monnaie locale ou de soutenir les réserves de change.

Dans le cas de l’Argentine, il s’agit d’un accord de swap de devises avec les États-Unis (ou indirectement via la Réserve fédérale), permettant à Buenos Aires d’obtenir des dollars pour soutenir sa monnaie et financer ses importations, en échange d’engagements financiers équivalents en pesos ou en garanties futures... et donc d'inféodation encore plus importantes aux États-Unis, qui, par ce biais, « achètent » une part de la souveraineté de l'Argentine.

Cette injection massive survient alors que l’économie argentine est en crise grave : inflation galopante, dette étrangère élevée, réserves de change faibles, etc.
Le soutien financier américain est colossal en proportion du budget de l'Argentine.
Les recettes totales de l'État argentin s'élevaient en 2023 à 123,90 milliards de $, soit environ 17,9 % du produit intérieur brut (PIB). Dès lors, 40 milliards de dollars représentent une proportion considérable du budget national argentin, un tiers, ce qui met son économie sous perfusion, de facto, des États-Unis.

Par comparaison, si l’on appliquait cette logique à la France voilà ce que cela donnerait : les recettes nettes du budget général de l’État s’élèvent à 308 milliards d'Euros, si les États-Unis nous aidaient à hauteur de l'Argentine soit untiers de ces recettes, c'est comme si nous recevions 100 milliards pour appuyer un candidat pro-américain. Rapporté aux difficultés budgétaires de la France, ce serait un bon ballon d'oxygène et cela souligne l’ampleur de l’ingérence qui se joue à Buenos Aires.
Cela paraîtrait aussi absurde et inacceptable - comme le fait que notre Président en exercice reçoive lui aussi le Global Citizen Award de l'Atlantic Council.

Autre détail hautement significatif : lors d’une réunion à la Maison-Blanche avec Milei, Donald Trump avait déclaré que « si Milei ne gagne pas », alors « il n’y aura plus d’aide pour l’Argentine ». Autrement dit : l’aide est conditionnée à la victoire électorale de Milei. Cela n’est plus simplement du « soft power », mais bien de la logique de « financement externe mis au service du succès d’un candidat » – ce qui, dans nombre de démocraties, serait qualifié d’ingérence insupportable et qui fort logiquement a dû motiver bon nombre d'électeurs argentins tétanisés par le risque d'une nouvelle crise financière catastrophique.

À cela s’ajoutent d’autres vecteurs d’intervention : les réseaux sociaux américains (X, Facebook) ont joué à plein la carte Milei - Elon Musk était allé plusieurs fois directement soutenir Milei, recevant de ses mains une tronçonneuse d'honneur alors qu'il s'occupait du DOGE (Department of Government Efficiency - « département de l'Efficacité gouvernementale ») et coupait dans les dépenses publiques américaine (avec un faible succès et beaucoup de coupes absurdes).
Dans ce genre de situation, il faut imaginer les évènements en images miroirs : que dirait-on si Pavel Durov, patron de Telegram, menait une campagne clairement en soutien d'un candidat pro-russe et venait officiellement recevoir un cadeau symbolique de « son » candidat, c'est-à-dire du candidat du Kremlin ? Evidemment tous nos médias hurleraient à l'ingérence insupportable.
On peut se référer au cas de l'élection présidentielle en Roumanie, invalidée pour ingérence étrangère supposée (russe) à travers le réseau social TikTok, alors même que la preuve n'en a pas été réellement établie. Mais dans le cas de l'Argentine c'est à visage découvert sans que cela provoque une levée de bouclier médiatique. On se demande pourquoi...

On note également la sur-présence de lobbyistes ou parlementaires américains en tous genres et à tous les niveaux de la société américaine.
On ne sait pas encore quel a été le rôle de la Nation Endowment for Democracy (NED), mais il très certainement été majeur, ainsi que l'indiquent plusieurs observateurs locaux - ce ne serait pas une première en Amérique Latine, pas plus que l'implication de la CIA.

C'est quoi la National Endowment for Democracy (NED) ?

La NED – en français Fondation nationale pour la démocratie – est une organisation américaine « à but non lucratif » créée en 1983 sous la présidence de Ronald Reagan.
Officiellement, elle a pour mission de promouvoir la démocratie dans le monde.
Mais en réalité, son rôle et ses financements en font un instrument d’influence politique et géopolitique des États-Unis, souvent décrit comme le bras civil de la CIA.

Objectifs officiels et réalités :

“Promouvoir la démocratie, les droits humains et la société civile dans les pays autoritaires ou en transition.” - c'est beau comme l'antique.
Mais derrière cette rhétorique, ses actions consistent souvent à financer, former et conseiller des mouvements, ONG, médias ou partis politiques alignés sur les intérêts américains – notamment dans les pays du Sud global ou les zones d’influence de la Russie et de la Chine.
- De nombreux chercheurs et journalistes (notamment William Blum, John Pilger, Noam Chomsky) ont montré que la NED a repris les missions d’ingérence politique autrefois confiées à la CIA, mais sous une façade « publique et morale ».
- La NED est accusée d’avoir soutenu ou influencé des mouvements de renversement de régimes, dont elle s'est plusieurs fois vanté :
> le Nicaragua.
> la Serbie : création et soutien à « Otpor! », qui a renversé Milosevic, première révolution de couleur.
> la Géorgie : « Révolution des Roses » en 2003.
> l’Ukraine : « Révolutions orange » en 2004 et Maïdan en 2014.
(dans les deux derniers pays cités, Raphaël Glucksmann a participé dans une logique toute NED, mais ce sera un prochain article de Fréquence populaire).
> Hong Kong, Venezuela, Biélorussie, et récemment Cuba.


Son ancien président, Allen Weinstein, avait d’ailleurs reconnu dès 1991 : « Beaucoup de ce que nous faisons aujourd’hui ouvertement était fait secrètement par la CIA il y a 25 ans. » - Sans commentaire...

Structure et financement :
- La NED est financée presque entièrement par le Congrès américain, via le budget du Département d’État (donc de l’argent public).
- Son conseil d’administration comprend des représentants des deux grands partis américains (Républicains et Démocrates), d’anciens diplomates, des militaires, des patrons de médias et des dirigeants d’entreprises.
- Son conseil d’administration comprend des représentants des deux grands partis américains (Républicains et Démocrates), d’anciens diplomates, des militaires, des patrons de médias et des dirigeants d’entreprises.
- Elle redistribue ses fonds à quatre “branches” principales :
1) NDI – National Democratic Institute (proche du Parti démocrate).
2) IRI – International Republican Institute (proche du Parti républicain).
3) Center for International Private Enterprise (CIPE) – lié à la Chambre de commerce américaine.
4) Solidarity Center – proche de la centrale syndicale américaine AFL-CIO.
Bref... pour influencer la gauche, la droite, le patronat et les syndicats dans le monde entier. L'affaire est bien rodée.

La NED est un instrument d’influence extérieure des États-Unis, qui finance des acteurs politiques, médiatiques et associatifs à l’étranger sous couvert de « promotion démocratique ».
Elle illustre parfaitement la stratégie américaine d’ingérence douce (soft power), habillée d’un discours moral mais poursuivant des objectifs géopolitiques très concrets : affaiblir les gouvernements non alignés, renforcer les élites pro-occidentales et contenir les influences russe ou chinoise.

Enfin, Milei a reçu le 24 septembre 2025 le « Global Citizen Award » du Atlantic Council – un des think-tanks d’influence américaine les plus puissants dans le domaine de l’influence globale. Ce type de reconnaissance internationale contribue symboliquement à légitimer l’axe Milei–Washington, renforçant l’idée que l’Argentine entre dans une logique de protectorat, ou du moins de quasi-vassalité.

Pourquoi cette élection « ne vaut rien » au regard de la légitimité
Sur la base de ces éléments, on peut poser la thèse suivante : oui, Milei a formellement gagné les élections législatives en Argentine — mais non, sa victoire ne peut être interprétée comme l’affirmation limpide d’une souveraineté populaire libre et autonome. Plusieurs raisons :

- Participation affaiblie – Le taux (~67,9 %) est historiquement bas pour une élection nationale avec vote obligatoire. Cela affaiblit la représentation démocratique et soulève la question de savoir si le corps électoral a massivement adhéré ou simplement ployé sous des contraintes économiques.

- Soutien extérieur massif et conditionnel – Lorsque l’aide d’un pays tiers (ici les États-Unis, première superpuissance mondiale) est conditionnée à la victoire d’un candidat ou d’une force politique, cela transforme l’élection en instrument géopolitique, plutôt qu’en expression libre de la volonté nationale.

- Crise économique extrême – L’Argentine traverse une situation économique catastrophique. Une économie en détresse rend l’électorat vulnérable, les choix plus dictés par la contrainte et/ou le financement extérieur que par la conviction politique. Dans ce contexte, un soutien financier extérieur massif peut peser d’un poids déterminant.

- Affaiblissement de la souveraineté – En acceptant ce type d’assistance, et en s’alignant sur les priorités géopolitiques de Washington (blocage de l’influence chinoise en Amérique latine, contrôle des ressources, etc.), l’Argentine s’engage dans une trajectoire qui rappelle certaines heures sombres de l’histoire latino-américaine, comme l'époque de l’Opération Condor;
Pour les États-Unis, c'est au minimum la réactivation sans scrupules de la « doctrine Monroe ».
En un mot : la «victoire» de Milei est certes incontestable sur le plan quantitatif, mais sa légitimité qualitative, en termes de souveraineté populaire autonome, est sérieusement entamée.

Un petit crochet sarcastique
Imaginons un instant la scène suivante : la Russie finance à hauteur de 40 milliards de dollars le candidat d’un pays tiers, et déclare que « nous couperons toute aide si notre candidat ne gagne pas ». Et cela, dans un pays en crise économique grave, fortement dépendant de cette aide extérieure. Ne parlerions-nous pas tous d’ingérence politique majeure, de mise sous tutelle, de manipulation électorale flagrante ? On dénoncerait massivement l’atteinte à la souveraineté et à la démocratie.
Et pourtant, dans le cas argentin, cette double condition (soutien + condition « victoire ou rien ») semble être à l’œuvre, sans que la communauté internationale occidentale n’ait élevé le même niveau de protestation.

Ainsi, la victoire de Javier Milei aux élections législatives argentines comporte bien un double visage : celui d’un triomphe politique apparent, mais aussi celui d’une capitulation tacite de la souveraineté nationale au profit des intérêts géopolitiques américains et au prix d'un asservissement financier.
Le vote obligatoire, un taux de participation faible, l’intervention étasunienne massive et conditionnelle, la reconnaissance internationale par un think-tank de Washington : tous ces éléments combinés soulèvent la question : l’Argentine vient-elle de renouveler librement sa représentation parlementaire, ou bien de confirmer une nouvelle phase de dépendance exogène ? Difficile de parler ici de « souveraineté retrouvée ». L’Argentine semble reculer, se prêter à un format de protectorat moderne, et perdre un peu – peut-être beaucoup – de son indépendance politique.
À ce titre, cette « élection » vaut moins qu’il n’y paraît, et mérite d’être analysée non pas comme un triomphe démocratique, mais comme un ajustement du pays à d'un nouveau système de domination des Etats-Unis sur le continent Sud-Américain.

L'Opération Condor, c'est quoi ?

L’Opération Condor (Operación Cóndor en espagnol) fut une campagne de coordination politico-militaire secrète, mise en place dans les années 1970 en Amérique du Sud, sous impulsion et supervision des États-Unis.
Son objectif : éliminer les opposants politiques (réels ou supposés) aux dictatures militaires alliées de Washington dans la région. C'était un système de répression globalisé.

L'Opération Condor fut lancée officiellement en 1975 à Santiago du Chili, sous la direction du général Manuel Contreras, chef de la DINA (la police politique de Pinochet), donc après le coup d'État du 11 septembre 1973 fomenté et soutenu logistiquement, techniquement et financièrement par la CIA et d’autres agences américaines.
Cette opération avait été inspirée de la doctrine de sécurité nationale développée dans le cadre de la guerre froide, qui assimilait tout mouvement de gauche, socialiste ou syndical à une menace communiste - on peut se demander si avec le développement des BRICS, les États-Unis ne replongent pas dans leurs anciens travers.

Les principales dictatures d’Amérique du Sud y ont participé à l'Opération Condor :
- Le Chili de Pinochet.
- l'Argentine de la junte militaire de Videla.
- L'Uruguay.
- Le Paraguay.
- La Bolivie.
- Le Brésil.
- Le Pérou.
- L'Equateur.

Quels étaient les objectifs de l'Opération Condor ?
- Identifier, traquer et éliminer les militants, intellectuels, syndicalistes, journalistes ou opposants politiques exilés d’un pays à l’autre.
- Mettre en place un réseau transnational d’espionnage, d’enlèvements et d’assassinats.
- Créer une base de données commune sur les « ennemis intérieurs ».
- En définitive : défendre d'abord les intérêts géopolitiques américains et faire appliquer la doctrine Monroe se manière stricte.
- La doctrine Monroe (1823) affirme que toute intervention européenne dans les affaires du continent américain sera considérée comme une menace pour les États-Unis, posant ainsi le principe : « L’Amérique aux Américains » — c’est-à-dire, aux États-Unis.

Moyens et méthodes :
- Enlèvements d’exilés politiques dans des pays voisins.
- Transferts clandestins (“extraordinary renditions”) d’opposants d’un pays à l’autre.
- Torture systématique et exécutions extrajudiciaires.
- Opérations conjointes menées par les services secrets des différents États sous supervision américaine.
- Formation des « élites » des dictatures (militaires, police politique) à « l'Ecole des Amériques » (dite « école des dictateurs ») : c'était un centre de formation militaire américain créé en 1946 au Panama pour former les officiers d’Amérique latine aux techniques de contre-insurrection, la torture, l'assassinat et la répression politique.
- l’École des Amériques a été fermée au Panama en 1984 et déplacée aux États-Unis, sur la base de Fort Benning (Géorgie), où elle a rouvert sous un nouveau nom en 2001 : Western Hemisphere Institute for Security Cooperation (WHINSEC), en 2001.
Malgré ce changement de nom, les critiques persistent : « l'école » poursuit les mêmes missions d’ingérence et de formation idéologique pro-américaine auprès des officiers latino-américains.
- Les archives déclassifiées montrent que le Secrétaire d’État Henry Kissinger était informé de l’existence de l'Opération Condor et n’a rien fait pour l’arrêter, au contraire, il en a été un des instigateurs.
- La CIA, le FBI et le Pentagone ont fourni des moyens logistiques, de communication, des formations et du renseignement aux dictatures.

Bilan humain de l'Opération Condor :
On estime que plus de 60 000 personnes ont été assassinées, torturées ou portées « disparues » dans le cadre direct ou indirect de l’Opération Condor.
En Argentine seule, la dictature (1976-1983) fit environ 30 000 disparus.

Quand l’État transforme votre voiture en prison sur roues

H16

-27/10/2025- Au contraire de l’avalanche de taxes que nos frétillants parlementaires entendent nous faire tomber dessus, on a assez peu entendu parler de quelques importantes modifications concernant le permis de conduire et le contrôle technique automobile.

C’est dommage, ces modifications sont tout sauf anodines.

Ainsi, le premier janvier prochain, le contrôle technique va se durcir : au-delà de l’inévitable renforcement des normes anti-pollution (qui ne sert assez concrètement à rien de nos jours), notons que ce contrôle va imposer aux centres de vérifier que le véhicule ne fait pas l’objet d’un rappel constructeur. Si c’est le cas, le véhicule sera bon pour une contre-visite.


En somme, on transforme le contrôle technique en officier de liaison du service après-vente.

Or, si l’on peut admettre intéressant d’utiliser ce contrôle pour assurer une certaine sécurité des véhicules sur le principe général, on comprend qu’il ne s’agit que d’un principe. En réalité, cette sécurité dépend surtout du conducteur (la première cause d’accident étant avant tout la vitesse inadaptée à la circulation), la bonne tenue du véhicule n’entrant que dans une part modeste des accidents en général. Du reste, c’est l’amélioration constante des véhicules et notamment leur sécurité passive et active qui a permis une vraie décroissance des accidents routiers et non les (forts modestes) améliorations environnementales – notamment les radars dont la présence n’a, en pratique, absolument pas modifié la trajectoire globale des statistiques routières.

Plus gênant, ce contrôle sera l’occasion de collecter des données (nom, adresse, téléphone, email et donc marque et modèle du véhicule), collecte qui va venir alimenter de nouvelles bases de données qui seront aussi bien protégées que d’habitude : il est toujours rassurant de savoir qu’on va pouvoir trouver une véritable liste de pièces pas encore détachées ou certains modèles spécifiques, avec le nom des propriétaires et leurs adresses, prête à l’emploi. Voilà qui va grandement simplifier le rapprochement entre les modèles les plus luxueux et leurs propriétaires pour un futur cambriolage voire un petit car-jacking artisanal comme notre douce France sait les développer actuellement. À défaut d’État fort, on prépare l’open-bar des appétits mal intentionnés.


Parallèlement, c’est le permis de conduire qui va subir dans les prochaines années la plus forte évolution : récemment adoptée au Parlement européen, la réforme de ce permis instaure des règles plus strictes pour le renouvellement des permis, des exigences accrues pour leur obtention et favorise évidemment la fuite le partage d’informations entre États, pour éviter que les auteurs d’infractions routières graves à l’étranger échappent aux sanctions.

Elle met surtout en place une durée de validité de 15 ans maximum pour les permis voitures et motos, qui peut être ramenée à 10 ans si ce permis sert de pièce d’identité. Enfin, la durée de validité pourra être réduite pour les conducteurs de plus de 65 ans : avec un raisonnement assez vaseux, l’idée est d’éviter que des personnes âgées aux réflexes émoussés ne puissent plus prendre leur voiture, et ce même si toutes les statistiques montrent que le principal des accidents ne provient pas de cette population.

On attend avec gourmandise l’application du même raisonnement sur les accidents domestiques comme les chutes d’escalier qui font, eux, des ravages chez les personnes âgées ; le « Permis de prendre les escaliers » a de beaux jours devant lui.


Cependant, comme pour le contrôle technique, on retrouve là encore les lubies de la collecte d’information (et de leur échange entre États membres) – qui ne fuiteront jamais, ne vous inquiétez pas – et surtout de « dématérialisation » : grâce à un permis totalement numérique, le législateur peut rapidement imposer que le moteur de la voiture vérifie effectivement que tout est en règle pour démarrer. Plus de permis ? Plus de démarrage de votre voiture.

On ne s’étonnera dès lors pas du tout de l’engouement des voitures d’occasion : plus simples à gérer, avec des frais réduits, une voiture un peu âgée garantit qu’elle n’aura pas d’ordinateur de bord capable de couper le sifflet au conducteur.

On le voit ici avec ces deux éléments : nos élites auto-proclamées ont décidé de transformer la voiture, par trop émancipatrice, en véritable objet de luxe.

Tout est fait pour rendre consciencieusement ces engins extrêmement coûteux, aussi pénibles que possible à gérer au jour le jour – multiplication des alarmes pour faute d’attention, dépassement de vitesse limite, rappels constants, etc. – et dont les caractéristiques techniques sont progressivement rendues de moins en moins attirantes.

L’actuel massacre de la filière automobile en France et en Allemagne, qui aurait pu être le résultat malheureux de politiques débiles, prend alors tout son sens et impose de se demander s’il ne s’agit pas d’un dessein planifié de longue date : eh oui, cela ne sert à rien de produire des véhicules par millions alors qu’on cherche, assez visiblement, à limiter les déplacements des populations, contraindre les options des citoyens et surtout rendre l’objet même aussi dépassé que coûteux.

Ainsi, rendre les contrôles techniques plus stricts garantit que les voitures d’occasion seront, à terme, toutes refoulées, obligeant les automobilistes à changer leur véhicule pour l’un de ceux qui – cela tombe bien – tiendra bien compte de toutes les nouvelles règles dont celles imposant une surveillance permanente et le verrouillage à distance. La suite (la ville de 15 minutes dans laquelle votre véhicule ne pourra pas aller bien loin) est alors triviale une fois que tout le monde dispose de son petit pot de yaourt électrique intégralement piloté et surveillé par les autorités…


Petit bonus dans les crânes d’œuf parlementaires : pour ces derniers, cela devrait pousser les ventes de voitures neuves qui en ont bien besoin actuellement, sans comprendre que cela ne fait qu’ajouter un clou dans le cercueil de l’automobile européenne. Eh oui, remplacer une voiture d’occasion de 3 000 € par une neuve à 25 000 € n’est pas à la portée de tout le monde.

Plus vraisemblablement, à mesure que l’élite folle tente, sous l’indépassable couvert de sécurité, de rogner toutes les libertés les plus élémentaires des citoyens, ces derniers vont s’organiser pour rouler sans contrôle ni permis. Il est donc d’ores et déjà garanti que l’objectif de contrôle et de sécurité sera complètement raté.


https://h16free.com/2025/10/27/82040-quand-letat-transforme-votre-voiture-en-prison-sur-roues

29 octobre 2025

Dessin de Faro

Pierre Duriot

Non, Brigitte Macron n’est pas harcelée...


-29/10/2025- L’affaire Brigitte Macron prend des proportions soigneusement calculées, pour plusieurs raisons. Il est extrêmement facile de prouver de quel sexe on est né, mais la femme du président n’emploie aucune des méthodes à la disposition du quidam. En France comme aux États-Unis, elle n’a pas apporté la moindre preuve tangible et les photos d’elle, petite, dans le dossier américain, ne peuvent être des preuves à l’époque de Photoshop et de l’intelligence artificielle. Brigitte Macron trépigne dans tous les sens pour qu’on la croie sur parole, rien de plus. Elle serait harcelée, la bonne blague. Comment donc, étant donné qu’elle n’a aucun compte personnel sur les réseaux sociaux : pas de Twitter à son nom, ni d’Instagram et encore moins de Facebook… aucun profil Brigitte Macron, elle est harcelée comment ? On ne va pas nous faire croire qu’un corbeau colle des lettres de journaux découpées à l’ancienne qu’il envoie à l’Élysée ?
Ce qui n’empêche pas le chef de l’État, son mari, de vouloir, sur cette base, réguler les réseaux sociaux, arguant que la démocratie y serait menacée. L’inversion des valeurs, comme toujours, alors même qu’il est la principale menace pour la démocratie, gouvernant sans majorité, décidant de donner notre argent ou d’engager le pays dans la guerre, sans le moindre aval démocratique et on en passe… L’affaire Brigitte Macron est juste un contre-feu tant l’urgence est grave, que personne ne mette son nez dans les comptes de la France, dans les chiffres de la délinquance, ceux de l’immigration, ceux de l’aide à l’Ukraine et on en passe encore.
Le couple Macron a donc tout intérêt à laisser pourrir la situation et même à l’entretenir pour occuper le terrain, se poser en victime, alors qu’il est le bourreau de la cinquième république. Les misères faites à Brigitte, dont objectivement la poitrine est à géométrie variable et les cheveux pas naturels, vont servir à justifier de nouvelles coupes dans la liberté d’expression, dans la parole des opposants et dans la critique de la politique menée. Les Macronistes ne ménagent d’ailleurs pas leur dialectique. Toute opinion contraire est de la « désinformation », tout budget contraire est « inepte » et « irresponsable », toute forme de doute est du « complotisme », autant de mots qui ne sont en aucun cas des arguments et qui permettent de jeter le discrédit à moindre prix et moindre risque.
La méthode est globale et ne marche pas que pour Brigitte. Pendant le Covid, les morts du cancer, de vieillesse ou de crise cardiaque, étaient comptabilisés Covid, histoire d’affoler les foules pour les inciter à aller à la vaccination et pendant le cyclone Mélissa, une nouvelle couche de réchauffement climatique est passée, dans laquelle on comptabilise comme effet du réchauffement climatique, les incendies criminels, comme celui de Los-Angeles… ben voyons. Ceci alors que c’est bien le dérèglement climatique qui est entropique, avec les nombreux brevets déposés pour faire pleuvoir, les sociétés d’ensemencement qui ont pignon sur rue et leurs avions de largage désormais interdits de séjour à l'aéroport de Palm Beach en Floride, qui a définitivement fermé son Tarmac à tous les avions aménagés d'un dispositif d'épandage, lequel est destiné à répandre des produits chimiques dans l'atmosphère. On se demande le pourquoi d’une telle décision si tout cela n’est que pure invention.
Macron toujours, reste arc-bouté sur l’interdiction des moteurs thermiques en 2035 alors que toute l’Europe est en train de lâcher du lest à ce sujet. Il apparaît dans ce qu’il est, le chef de file, du moins l’un des principaux chefs de file de l’agenda 2030 visant à mettre l’Europe sous crédit social, ça non plus ce n’est pas un secret : bagnole électrique obligatoire, Euro numérique fléché à durée de vie limitée, imposition aux forceps d’une immigration arabo-afro-musulmane, surveillance complète de la parole et de l’attitude des opposants et privation des ressources d’un simple clic à la moindre pensée iconoclaste ou critique. Seulement ça n’a pas l’air de marcher aussi bien que prévu et pas mal de pays commencent à regimber. Il faut donc commencer à imaginer des contre-feux, des distractions pour contrer les appels à la démission, les demandes de comptes et d’explication. Et Brigitte, il ou elle, grassement entretenue par le contribuable peut bien se fendre d’un petit rôle, elle est prof de théâtre non ?

Vincent Verschoore
Ze Rhubarbe Blog

-28/10/2025- Plus de 700 scientifiques, personnalités politiques, entrepreneurs de la tech, religieux ou célébrités demandent ce mercredi 22 octobre l’arrêt des travaux liés au développement de la superintelligence artificielle, susceptible de surpasser les capacités humaines.
On peut d'ores et déjà constater la bouillie informationnelle ("slop") issue des millions d'agents IA qui produisent du contenu en bonne partie généré par d'autres IA, menaçant de tuer Internet par asphyxie. Dans un tel contexte où plus rien ne peut être considéré comme vrai, les opportunités de manipulation ne manquent pas et développer à l'arrache une superintelligence, au sens d'une entité capable de raisonner et de développer des objectifs propres qu'elle sait cacher, capable de se copier elle-même (donc indestructible) et de s'auto-améliorer, c'est en effet appeler à une forme de suicide collectif aux mains d'une entité dont le fameux Skynet, de la série Terminator, reste le modèle de référence.
"Nous appelons à l’arrêt du développement d’une superintelligence, tant qu’il n’y a pas un consensus scientifique que cela peut être construit de façon contrôlée et sécurisée et tant qu’il n’existe pas un soutien de la part de la population", indique le texte relié à l’initiative lancée par le Future of Life Institute, un organisme non lucratif basé aux États-Unis.
Ils mettent en garde contre les usages délétères de l'IA, aux mains de terroristes ou de régimes mal intentionnés. La course à la superintelligence est en même temps commerciale et géopolitique, et personne n'a l'autorité pour imposer un moratoire. Nous sommes donc embarqué dans un camion fou où plusieurs conducteurs se battent pour le volant, chacun sachant qu'il y a un mur barrant la route quelque part devant...

Politique de la ville : on a voulu acheter la paix, on a financé la guerre

H16

-29/10/2025- C’était il y a 20 ans, le 27 octobre 2005, deux mineurs manifestement mal isolés choisissaient de devenir des symboles de résistances à 100 kΩ : en pénétrant dans un transformateur afin d’échapper à un contrôle d’identité, l’électrocution de Zyed et Bouna allaient déclencher trois semaines de bordel homérique en France.


Et en 20 ans, il s’est certes passé beaucoup de choses mais si certaines ont changé, ce n’est pas en mieux.

Les cités existent toujours. Certaines ont bien sûr bénéficié d’un petit coup de peinture rapide et quelques unes de quelques caméras de surveillance – souvent inopérantes ou rapidement détruites –, mais la plupart continuent de se dégrader. Les maux qui les gangrenaient en 2005 sont devenus endémiques et fermement installés. Les petits gangs locaux sont devenus des mafias régionales, les quartiers sont passés de sensibles à émotifs et les zones prioritaires sont devenues de non-droit.

L’échec est visible, total et sans appel et pourtant, ce n’est pas faute d’y avoir mis des moyens… et des médiocres.

Les moyens, financiers, ont été colossaux : en 20 ans, on estime que plus de 150 milliards d’euros ont ainsi été cramés dans ces banlieues problématiques qui nous les ont rendus en cramant toujours plus de voitures, d’écoles et de médiathèques. À raison de plus de 10 milliards d’euros jetés par des fenêtres en flammes tous les ans, la réponse politique a été complètement inepte et finalement délétère : cet argent, largement repompé par des myriades d’associations lucratives sans but, n’a fait qu’acheter une « paix sociale » complètement factice et a surtout irrigué toute une économie parallèle qui a renforcé la séparation de ces quartiers du reste du territoire. Bien joué.

Quant aux médiocres, politiciens et associatifs, ils se sont succédé entre électoralisme et récupération avec des résultats à peu près inexistants, à l’exception de leurs propres carrières, jamais oubliées.


Autrement dit, avec ces 150 milliards qui ont transformé la politique de la Ville en France en fête foraine sans attractions, le « recyclage » des banlieues ne parvient même pas à faire un tri sélectif des bonnes volontés.

Bref, rien à changer dans le constat dressé ici même il y a 20 ans dans ces colonnes, et rien n’a changé dans la direction prise par les politiciens et l’État au sujet de ces quartiers.

Parallèlement, on ne peut s’empêcher de noter les hommages véritablement dégoulinants de la presse pour ce qui reste un fait divers bêtement tragique (ou tragiquement bête, au choix), et, beaucoup plus problématiques, ceux des politiciens – notamment à gauche, sans surprise – qui n’hésitent pas à se lancer dans une récupération parfois carrément mensongère.


Cette récupération et ce mensonge n’ont rien d’un hasard.

Ici, une partie de la gauche n’hésite pas à continuer de faire croire, mordicus, que la police est responsable de la mort des deux adolescents alors qu’il n’en est rien, sans l’ombre d’un doute.

En poussant, par sous-entendu ou par mensonge direct – comme pour Manon Aubry par exemple – l’idée que la police serait raciste ou qu’elle tue sans vergogne, cette gauche de la récupération la plus crasse favorise en réalité l’implantation et la diffusion de l’idée que la fuite devant les forces de l’ordre est une idée lumineuse pour les populations ciblées.

Fidèle à sa tradition de trouver, à chaque fois que possible, un moyen pour créer un chaos chaud et fertile à leurs idées qui ne résistent pas à l’analyse à froid, cette gauche joue la victimisation car un jeune qui périt (même bêtement, que ce soit en se prenant un poteau suite à un rodéo sauvage, en refusant d’obtempérer ou en s’électrocutant dans un transformateur), c’est toujours une belle occasion de faire du battage politique, une récupération pas subtile mais entièrement basée sur l’émotion du moment, et autant de chance de récolter des voix électorales.

Ce calcul électoral est parfaitement sordide, mais il est systématique et s’étend sans problèmes à d’autres occasions.

Enfin, au-delà de ces constats déjà pas follement réjouissants, comment ne pas voir l’éléphant au milieu du transfo du salon, celui de l’insécurité et de la violence qui se sont largement développées sur ces deux dernières décennies ?

Depuis les experts et leurs (encombrants ?) rapports aux conclusions sans ambiguïté, jusqu’aux forces de l’ordre sur le terrain, en passant même par les quelques (rares) journalistes qui osent ouvrir les yeux, tous s’accordent à dire que non seulement le problème n’a pas été résolu mais qu’il a largement empiré.

Dans la bouche de certains spécimens locaux, cela se traduit même par des saillies lourdes de sens :

« Avant on cramait des voitures, on rentrait chez nous, ça nous soulageait. Ça nous ne suffit plus. Les prochaines émeutes, on va tout péter ! […] La France est de plus en plus raciste. »

Eh oui : exactement comme partout ailleurs, la distribution d’argent en lieu et place d’une vraie politique basée sur la liberté, la responsabilité et la garantie de justice n’aboutit qu’à exacerber les tendances les plus délétères déjà présentes. En arrosant de 150 milliards d’euros ces cités sensibles, on y a enkysté le non-droit, et on a montré que brûler des voitures et lapider des forces de l’ordre permettait de faire dégringoler de l’argent. Riche idée !

En somme, non seulement l’ascenseur social est tombé en panne mais depuis, il a été entièrement tagué, il y règne une odeur de chichon et une partie des pièces a été revendue sur le marché noir pour acheter des flingues.

Ce pays est foutu.