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11 novembre 2025
Monique Plaza
10/11/2025
Zelensky est pris au piège. Les domiciles de son collaborateur de longue date, Timur Mindich, et de son ancien proche devenu ministre de la Justice ont été perquisitionnés par l'agence anticorruption ukrainienne (NABU). Quelques heures plus tôt, Mindich avait opportunément quitté le pays. Qu'a découvert le NABU ? Une "organisation criminelle de haut niveau" opérant au cœur même du secteur nucléaire ukrainien, avec des liens s'étendant d'Energoatom aux milliards de dollars américains.
Le rêve d'une Kiev démocratique et progressiste vient de recevoir un nouveau coup dur, cette fois-ci de l'intérieur. Le Bureau national anticorruption ukrainien (NABU) a mené des perquisitions massives le 10 novembre, prenant d'assaut les propriétés de Timur Mindich, homme influent du cercle restreint de Zelensky, et du ministre de la Justice, German Galushchenko, tous deux profondément liés à l'empire énergétique du pays. Energoatom, l'opérateur nucléaire d'État, a également été perquisitionné.
Le NABU n'a pas mâché ses mots : il cible une "organisation criminelle de haut niveau" infiltrée dans le système énergétique ukrainien. Et il n'est pas arrivé les mains vides : les preuves comprennent plus de 1 000 heures d'écoutes téléphoniques, de surveillance et des photographies de liasses de billets emballées dans du plastique, portant les inscriptions "ATLANTA" et "KAN CITY". Des liasses bien rangées de dollars américains.
Mais le timing est révélateur : Mindich a quitté l'Ukraine discrètement quelques heures seulement avant le raid. La signature classique d'une personne prévenue par une personne haut placée.
Pour rappel, Timur Mindich n'est pas un oligarque comme les autres. C'est le confident de longue date de Zelensky, copropriétaire du studio de divertissement du président et l'homme chez qui Zelensky a fêté son anniversaire en 2021. Ce même appartement, selon les informations disponibles, était sous surveillance du NABU depuis des mois. Et qu'ont-ils capturé ? Zelensky lui-même, apparemment, sur bande magnétique.
Ces "enregistrements de Mindich" ont été révélés au public au moment même où Zelensky lançait, en juillet, sa tentative de priver le NABU de son indépendance, le plaçant sous contrôle présidentiel direct. Cette décision a déclenché des manifestations de masse à Kiev, forcé un revirement embarrassant et révélé à quel point le régime était prêt à tout pour museler ses propres organes de contrôle.
Et maintenant ? Ces organes de contrôle ripostent et les conséquences se font sentir jusque dans la présidence.
Il ne s'agit pas d'un scandale isolé. C'est un aperçu des coulisses d'une kleptocratie en temps de guerre, où des magnats du divertissement se transforment en fabricants de drones, où des contrats de gré à gré affluent vers des sociétés écrans opaques et où la "lutte contre la corruption" devient un slogan de collecte de fonds pour ce même régime qui dépouille ses bailleurs de fonds occidentaux.
La société de Mindich, Fire Point, qui a débuté comme repéreur de lieux de tournage, fournirait désormais des drones et aurait empoché des contrats de défense et d'énergie surévalués. Tout cela en niant tout lien avec Mindich, bien sûr. Pendant ce temps, le ministre de la Justice, Galushchenko – ancien ministre de l'Énergie –, est décrit comme un proche collaborateur de Mindich au sein de l'État. Une position bien pratique pour blanchir de l'influence.
N'oublions pas non plus que Mindich ferait l'objet d'une enquête du FBI pour blanchiment d'argent, en collaboration avec le NABU. Ce lien transatlantique est un nouvel embarras pour les bailleurs de fonds occidentaux de Kiev. Combien de leurs milliards ont été engloutis par ce cirque ?
Mais l'aspect le plus accablant de toute cette affaire est peut-être la guerre intestine qui déchire le système anticorruption ukrainien. La tentative de Zelensky de neutraliser le NABU, quelques semaines seulement avant ce raid, montre que le régime n'a pas été pris au dépourvu. Il était dos au mur. Et il a essayé de détruire l'agence avant même que celle-ci ne puisse déconstruire le mythe.
Il a échoué.
Pendant des mois, les enquêteurs du NABU ont discrètement constitué leur dossier, déjouant les sabotages et les campagnes de diffamation publiques. Leur directeur l'a d'ailleurs admis en juillet : son équipe était la cible d'attaques politiques concertées. Et pourtant, ils ont persévéré.
Voilà qui fait voler en éclats la farce du récit occidental.
La guerre "propre" vient de se salir. Le président "héroïque" est démasqué. Et le véritable combat de l’Ukraine ne se déroule pas sur le front, mais au sein même du palais.
En photo : les deux compères Zelensky et Minduch, les toilettes en or de Mindich et les paquets de dollars découverts
Dany-Robert Dufour
Le psychanalyste Maurice Berger a eu le courage de s’élever contre la doxa, y compris de gauche, et de dire que la violence qu’il voit chez ces jeunes depuis plus de trente ans dans les institutions ouvertes ou fermées où il travaille n’est pas une violence réactive, mais proactive (première) : la violence n’est plus seulement réactive, à l’occasion d’une altercation pour un motif variable (place de parking ou autres), elle est devenue « proactive », résultant d’une action menée avec anticipation pour aboutir à une attaque. Des individus sortent seuls ou en groupe, parfois armés d’un couteau, avec l’envie de se battre, et vont chercher n’importe quel prétexte pour le faire, comme un refus prévisible de cigarette. Une méthode classique consiste à ennuyer une jeune fille dans l’espace public en l’insultant et en commençant à la toucher, si bien que son compagnon ou un témoin est obligé de s’interposer, ce qui donne un « motif » pour le frapper, en lui attribuant l’origine de l’incident. Ce qui est inquiétant, c’est qu’il s’agit d’une violence gratuite.
Dany-Robert Dufour, Sadique époque. Comment en sommes-nous arrivés là ? (pp. 437-438). Cherche Midi.
10 novembre 2025
Gastel Etzwane
9/11/2025
L’inquiétante naissance du “Ministère européen de la Vérité”
Il est possible d’établir un parallèle littéraire, glaçant et extrêmement éclairant.
Dans 1984, l’architecture totalitaire repose sur deux piliers indissociables :
1/ le Ministère de la Vérité, qui ne produit pas la vérité mais la fabrique, la réécrit, la retraduit, et finit par abolir le réel lui-même.
2/ la désignation permanente d’un ennemi extérieur, dont l’identité peut changer du jour au lendemain, sans que la population ait le droit de s’interroger, puisque l’oubli organisé et la réécriture permanente ont supprimé la continuité de mémoire.
Le mécanisme de domination est là : on tient la population par la peur, et par la destruction de la stabilité de l’information.
Dans l’annonce de la Commission européenne, il y a évidemment une différence de forme politique (nous ne sommes pas dans un régime totalitaire littéral), mais la logique structurelle est analogue :
- on désigne de manière centralisée un ennemi informationnel unique (aujourd’hui : la Russie comme menace principale, la Chine comme menace secondaire potentielle)
- on institue un centre unique qui a vocation à définir ce qui est acceptable ou non comme information, au nom de la “résilience démocratique”
- et on retire progressivement à la société civile, au pluralisme, au débat, le droit de produire eux-mêmes les clefs de distinction entre le vrai, le faux, le doute légitime, l’interprétation, la contestation politique.
C’est exactement le terrain sur lequel 1984 nous met en garde.
Lorsque le pouvoir politique se saisit de la définition même de ce que serait “la vérité correcte”, et qu’il érige un organisme central chargé de filtrer, classifier, sélectionner, neutraliser les discours “déviants” ou “dangereux”, on entre dans une mécanique où ce n’est plus uniquement l’information qui est protégée : c’est la norme elle-même de ce qu’il est permis de penser qui se trouve encadrée.
Et dans le roman d’Orwell, l’ennemi peut changer en une nuit.
Eurasia devient l’allié du jour, Eastasia devient l’ennemi absolu, et la population modifie son indignation instantanément, parce que la mémoire vient d’être réécrite dans les archives.
Ce parallèle n’est pas exagéré sur le plan philosophique.
Il dit cela : dès que l’on institutionnalise un organisme chargé de dire ce qui est une “bonne” information, et que le système politique se réserve le pouvoir de désigner l’ennemi extérieur du moment, on ouvre la porte aux dérives mêmes que la littérature dystopique du XXe siècle avait décrites avec une précision visionnaire.
Et c’est cela qui est en jeu dans cette annonce européenne.
Dans un continent qui a perdu son industrie, son poids géopolitique, son énergie, sa richesse réelle, il ne reste plus à l’Union européenne que la fabrication d’un récit, et l’ambition de l’imposer à ses propres peuples comme unique horizon acceptable de pensée.
9/11/2025
L’inquiétante naissance du “Ministère européen de la Vérité”
Il est possible d’établir un parallèle littéraire, glaçant et extrêmement éclairant.
Dans 1984, l’architecture totalitaire repose sur deux piliers indissociables :
1/ le Ministère de la Vérité, qui ne produit pas la vérité mais la fabrique, la réécrit, la retraduit, et finit par abolir le réel lui-même.
2/ la désignation permanente d’un ennemi extérieur, dont l’identité peut changer du jour au lendemain, sans que la population ait le droit de s’interroger, puisque l’oubli organisé et la réécriture permanente ont supprimé la continuité de mémoire.
Le mécanisme de domination est là : on tient la population par la peur, et par la destruction de la stabilité de l’information.
Dans l’annonce de la Commission européenne, il y a évidemment une différence de forme politique (nous ne sommes pas dans un régime totalitaire littéral), mais la logique structurelle est analogue :
- on désigne de manière centralisée un ennemi informationnel unique (aujourd’hui : la Russie comme menace principale, la Chine comme menace secondaire potentielle)
- on institue un centre unique qui a vocation à définir ce qui est acceptable ou non comme information, au nom de la “résilience démocratique”
- et on retire progressivement à la société civile, au pluralisme, au débat, le droit de produire eux-mêmes les clefs de distinction entre le vrai, le faux, le doute légitime, l’interprétation, la contestation politique.
C’est exactement le terrain sur lequel 1984 nous met en garde.
Lorsque le pouvoir politique se saisit de la définition même de ce que serait “la vérité correcte”, et qu’il érige un organisme central chargé de filtrer, classifier, sélectionner, neutraliser les discours “déviants” ou “dangereux”, on entre dans une mécanique où ce n’est plus uniquement l’information qui est protégée : c’est la norme elle-même de ce qu’il est permis de penser qui se trouve encadrée.
Et dans le roman d’Orwell, l’ennemi peut changer en une nuit.
Eurasia devient l’allié du jour, Eastasia devient l’ennemi absolu, et la population modifie son indignation instantanément, parce que la mémoire vient d’être réécrite dans les archives.
Ce parallèle n’est pas exagéré sur le plan philosophique.
Il dit cela : dès que l’on institutionnalise un organisme chargé de dire ce qui est une “bonne” information, et que le système politique se réserve le pouvoir de désigner l’ennemi extérieur du moment, on ouvre la porte aux dérives mêmes que la littérature dystopique du XXe siècle avait décrites avec une précision visionnaire.
Et c’est cela qui est en jeu dans cette annonce européenne.
Dans un continent qui a perdu son industrie, son poids géopolitique, son énergie, sa richesse réelle, il ne reste plus à l’Union européenne que la fabrication d’un récit, et l’ambition de l’imposer à ses propres peuples comme unique horizon acceptable de pensée.
Régis de Castelnau
10/11/2025
Mensonges sur le dérapage des comptes publics : Nono le neuneu n’a pas de souci à se faire
Coucou les amis magistrats. « J’espère que vous allez bien ? » Puisque c’est comme ça qu’on dit maintenant pour être bienveillant, plutôt que le classique « comment allez-vous ? ». Bon pour tout dire, comment vous allez, je m’en tape un peu. Parce qu’une fois de plus on constate le mal que vous aurez fait à mon pays.
Nono le neuneu, célèbre pornographe
Nouvel épisode avec Bruno Lemaire, le célèbre pornographe. Parce que Nono le neuneu, voilà t’y pas qu’il vient de cracher le morceau. Il a publié la lettre par laquelle il informait Emmanuel Macron du dérapage des comptes publics et des 154 milliards d’euros qui se baladaient (!) et reconnu que c’était Macron qui avait voulu que l’on mente à la représentation nationale et accessoirement au peuple français sur l’état des finances. Et que l’on applique la Constitution en faisant voter au Parlement une loi de finances rectificatives. Désolé, mais c’est du gangstérisme politique pur et simple.
Nono le neuneu, c’est vous qui avez voulu qu’on le garde. Lorsque vous avez liquidé politiquement François Fillon pour faire élire votre cher Macron, vous vous êtes bien gardés de lui appliquer le même traitement à l’occasion de l’emploi d’attaché parlementaire de sa femme par ailleurs artiste peintre (!). Pas touche aux hommes de main du parrain de l’Élysée. Ce qui a permis à la France de bénéficier des services de ce parfait incapable pendant sept ans ! Et d’ailleurs dans le « premier » gouvernement Lecornu, Macron avait tenu à ce qu’on y incorpore à nouveau votre protégé.
Alexis Kohler, le chef du gang élyséen, indispensable au parrain avait quelques soucis pour ses relations avec un armateur familial. Dont au passage plusieurs bateaux se sont trouvés impliqués dans le narcotrafic. Qu’à cela ne tienne, la Cour de cassation vient de déclarer que les infractions qu’on lui reprochait étaient prescrites. Comme celles concernant Richard Ferrand, l’actuel président du Conseil constitutionnel. Super pratique la prescription, et quand elle est à géométrie variable c’est encore mieux. Kohler est évidemment impliqué dans les manipulations concernant la catastrophe financière que traverse notre pays. Le Parlement a souhaité l’entendre dans le cadre d’une commission d’enquête. Pas gêné, en violation de la constitution, il a refusé. Commettant de ce fait une infraction pénale. Eh bien surprise dites donc ! Voilà t’y pas que la procureure saisie a refusé de le convoquer en considérant que l’immunité présidentielle qui protège le président s’appliquait à ses collaborateurs. Alors que la Cour de cassation avait précisément dit le contraire, notamment dans l’affaire des « sondages Élysée » concernant les collaborateurs de Sarkozy. Géométrie variable là aussi. Avec un peu d’entraînement, ça n’est pas un exercice bien compliqué.
Nono le neuneu, faux témoin ?
Mais dites donc, amis magistrats, certes les révélations concernant la dissimulation de la catastrophe financière constituent un scandale politique géant. Mais on a là aussi une belle infraction pénale sous la main. Nono le neuneu alors qu’il n’était plus ministre, a été auditionné par des commissions d’enquête, où il semble bien qu’il ait menti comme un arracheur de dents. Ce qui constitue un faux témoignage (article 434 -16 Code pénal). Bon, va comprendre pourquoi, alors que dans un pays normal Nono devrait déjà être en garde à vue, on est un peu sceptique sur le fait qu’il lui arrive le moindre problème. Parce qu’on connaît les règles.
Vous avez déchiqueté Fillon pour faire élire Macron, vous avez massacré les Gilets jaunes pour sauver Macron, vous avez refusé de traiter la corruption géante de l’affaire Alstom, les infractions qui ont accompagné le pillage des finances publiques avec McKinsey et les bureaux d’études, l’abominable affaire du fonds Marianne. Vous venez de prononcer l’inéligibilité de la patronne du premier parti de France à l’élection principale de la Ve République, ce n’est quand même pas pour chercher des poux dans la tête de Nono quand même.
Surtout que montrant à quel point vous étiez pas trop impartiaux, vous avez envoyé le très détesté Sarkozy en taule. En inventant une infraction biscornue pour une affaire qui avait 20 ans. Impitoyables avec les puissants, non mais ! Même si c’est de préférence quand ils sont impuissants depuis longtemps. Mais là vous avez joué sur le velours, tous les analphabètes juridiques, amateurs de politique par juge interposé ont poussé des glapissements de joie dans un consternant concert de bêtises. En attendant que ça tombe sur leur gueule à eux la prochaine fois (coucou Mélenchon, coucou Chikirou).
Bon, vous avez raison. Je m’égosille depuis des années, il arrive qu’on m’écoute poliment, mais ça ne sert à pas grand-chose. Et pas plus qu’Alexis Kohler, Nono le neuneu n’a probablement pas de souci à se faire.
Simplement on arrive peut-être au bout de l’aventure Macron, dont vous avez été une des clés. Peut-être viendra-t-il le temps de faire les comptes.
Dans ce cas il est possible que votre facture soit salée.
Olivier Delorme
-10/11/2025- Le cas Vallaud Belkacem est emblématique de la dissolution complète de l'esprit public dans ce pays.
Voici une personne, ancienne désastreuse ministre socialiste, sans la moindre compétence ni le moindre titre pour entrer à la Cour des comptes, mariée ou compagne du président du groupe socialiste à l'Assemblée, nommée à la Cour des comptes, présidée par un ancien ministre socialiste, en vertu d'une procédure pour le moins contestable sur des critères pour le moins opaques, quelques semaines avant que le groupe socialiste décide de ne pas censurer le gouvernement, et qui de surcroît conserve la direction, et le salaire, de la présidence d'une association immigrationniste, en grande partie financée par l'argent public.
Ou bien cette femme est un bourreau de travail, ou bien on ne fout rien à la Cour des comptes !
Ce mélange des genres est pour le moins, en lui-même aussi scandaleux que sa nomination, pour le moins entachée de soupçon de favoritisme.
Mais en plus, au lieu de s'écraser et de se faire oublier, la dame ose prétendre qu'une régularisation massive d'immigrés illégaux, alors que l'immense majorité du pays est hostile à une immigration hors contrôle, ferait faire de faramineuses économies à l'État.
Vraiment, on est au-delà de l'indécence ! Ça suffit !
Affaire Gannat : caméra interdite au rayon migrants
H16
10/11/2025
La France aime la liberté mais elle a récemment décidé de se l’administrer en doses de plus en plus homéopathiques.
C’est en tout cas ce que laisse entrevoir l’expérience de Jean-Eudes Gannat : choisissant d’audacieusement se filmer le 5 novembre devant l’entrée d’un supermarché Leclerc à Segré, petite ville de 7000 âmes en Maine-et-Loire, il rapporte ce qu’il y trouve dans une vidéo de 24 secondes diffusée sur Tiktok, à savoir un paquet de migrants afghans. Dans son message, il note que les individus traînent sans rien faire.
⚠️ Attention : filmer un parking peut provoquer des effets judiciaires graves.
Cependant, à peine diffusée, sa vidéo sous-titrée assez peu subtilement « Marre de vivre avec les cousins de talibans au fin fond de nos campagnes » va déclencher une réaction ferme et rapide des autorités. Il aura fallu moins d’une journée pour que le procureur ouvre des poursuites contre l’ancien pilier du groupuscule identitaire « L’Alvarium » qui, après 24h de garde à vue, est donc mis en examen pour « incitation à la haine raciale » en vue d’une comparution immédiate.
Apparemment, pour ce genre de choses, le procureur sait être très rapide. Le reste de l’institution judiciaire n’est cependant pas tout à fait aussi performant et finalement, l’audience, initialement prévue le vendredi 7 novembre après-midi, a été renvoyée au 6 mai 2026. Pour faire bonne mesure, le dangereux vidéaste est mis sous contrôle judiciaire avec interdiction de réseaux sociaux pendant un mois. Plus incroyable, il lui est maintenant interdit de se rendre au Leclerc où il a filmé le groupe d’Afghans en question (le suspect pourrait récidiver en y filmant encore plus fort).
Pas de doute, la vidéo a fait mouche et pas seulement sur X ou Tiktok pour déclencher une telle réaction des autorités. Bien sûr, le fait que l’individu soit déjà connu des services de police n’est pas étranger à cette promptitude. On s’étonnera cependant que cette promptitude de réaction ne concerne que les Français consciencieusement étiquetés d’extrême droite, et nettement moins les individus lambda qui tentent de faire valoir leurs droits, depuis les propriétaires squattés jusqu’à ceux qui se font voler ou agresser et qui ont de plus en plus de mal à se faire entendre par les services compétents, ces derniers au pire classant rapidement l’affaire dans une main courante sans suite, au mieux débordés par les gardes à vue de citoyens gênants postant des vidéos Tiktok piquantes…
Dans ce dernier cas, il se trouvera toujours de belles âmes pour venir souligner le passé sulfureux de Jean-Eudes Gannat, ses prises de positions identitaires et résolument nationalistes, son militantisme au Front National ainsi que ses passages en justice (en oubliant qu’il a, à chaque fois, été relaxé). C’est pratique parce que cela permet de brosser le portrait de l’individu en évacuant copieusement deux aspects plus gênants de la récente affaires.
Le premier aspect, c’est bien évidemment ce qui sert d’arrière-plan à la vidéo qui a valu une longue garde à vue à Gannat et qui pose, crûment et frontalement, la question de la gestion de l’immigration en France. C’est clairement pour cette raison que le procureur s’est senti pousser un glaive vengeur au bout du bras séculier : afficher ainsi son agacement de voir des paquets de migrants désœuvrés est, pour ce magistrat, un crime de lèse République qui mérite la plus grande fermeté et les naïfs qui persistent à croire au motif de l’expression d’une haine raciale dans la vidéo méritent finalement la mise en place du « goulag soft » que nous observons actuellement en France.
D’autre part, cette vidéo montre surtout la faillite complète de l’État français à contrôler l’immigration – ce qui est insupportable pour le pouvoir actuel, tant cet absence de contrôle se traduit très concrètement par une augmentation de plus en plus dramatique des problèmes sociétaux. Cette vidéo illustre que face au flot de ressortissants extra-européens au statut rarement légal, l’unique solution mise en place par nos génies politiques aura consisté à arrêter la concentration de ces populations dans quelques grandes villes et, au contraire, à les saupoudrer un peu partout en France, avec additifs et édulcorants, en multipliant les « centres d’accueils ».
Montrer cette réalité, montrer que cette immigration-là n’est, à l’évidence, pas une « chance pour la France » mais constitue très clairement une charge croissante et de plus en plus difficile à assumer tant par les communes que par les citoyens, c’est infliger un camouflet à toute la classe jacassante qui prétend mordicus l’exact contraire depuis des lustres.
C’est intolérable ! Et ça justifie donc très bien d’embastiller le maroufle, parbleu !
Le second aspect, bien plus grave encore, c’est l’atteinte évidente à la liberté d’expression.
Depuis les années 2010, la France a multiplié les lois contre la « haine en ligne » (comme la loi Avia de 2020) en tentant de limiter à chaque fois un peu plus ce qui était tolérable.
Cependant, dans le cas de Gannat, décrire une scène quotidienne se requalifie difficilement en incitation à la haine. Les poursuites engagées contrastent assez mal avec le laxisme trop fréquent dont bénéficient des OQTF ou les largesses régulièrement octroyées à des multirécidivistes, voire à des terroristes condamnés (les conditions de détentions de Salah Abdeslam, actuellement d’actualité venant à l’esprit).
Ce contraste s’impose d’autant plus qu’il existe dans d’autres pays dont les dérives en matière de liberté d’expression font à présent réfléchir, comme au Royaume-Uni dont les autorités ont largement montré vouloir punir beaucoup plus sévèrement les citoyens derrière leurs claviers d’ordinateurs que les immigrants récents (légaux ou non) qui multiplient pour certains les actes criminels.
En somme, il apparaît que la justice française verse une fois de plus dans le plus consternant des « deux poids, deux mesures » et, pire, le fait pour tenter de museler l’expression de personnes – ici, un provincial – qui s’offusquent de dégradation de leur environnement de vie.
La promptitude parfaitement grotesque du procureur à instruire des plaintes – assez clairement non recevables – pour faire taire Jean-Eudes Gannat est en train de se retourner assez spectaculairement contre lui et contre l’institution de justice française en général, en donnant un retentissement assez singulier à ce qui aurait fait quelques milliers de vues tout au plus sur Tiktok sans la médiatisation accompagnant la réponse disproportionnée du procureur.
Gannat incarne ici le ras-le-bol d’une France rurale qui se sent oubliée par les élites parisiennes, et dont les voix sont systématiquement taxées de « haine » pour être réduites au silence. Pire : même en sachant que ce comportement est l’une des principales raisons de la montée de l’extrême droite en France, ces élites, ces institutions redoublent d’ardeur. Du reste, le silence de plomb de toute la classe politique sur cette affaire en dit plus long que tous les éditoriaux de journaux que plus personne ne lit.
Dans un pays de plus en plus polarisé à cause, justement, de ce gouffre qui sépare maintenant la classe jacassante et les élites du reste du peuple, cette affaire est un nouveau symptôme d’une dérive où la liberté d’expression est sacrifiée sur l’autel d’une sensibilité de Tartuffes.
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