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27 septembre 2025

AFFAIRE SARKOZY – CETTE CURIEUSE EXÉCUTION PROVISOIRE

Marc Amblard
27/9/2025

Dans ce dossier, le prévenu vient d’être condamné par les juges à une peine de prison ferme.
Évidemment, il pourra faire appel de cette décision. L’appel permet de demander la révision du jugement : réexaminer les preuves, les infractions retenues, éventuellement la peine et surtout soumettre le cas à de nouveaux juges.
Généralement, l’appel est suspensif. Cela signifie que la peine infligée par le tribunal de premier ressort ne s’applique pas jusqu’à ce qu’elle soit confirmée ou infirmée par la Cour d’appel.
Au cas présent, les juges de premier ressort ont imposé à l’ancien président une exécution provisoire de la peine. Il devra donc commencer à la purger même si l’arrêt d’appel n’est pas encore rendu. Il sera convoqué par le parquet dans les semaines qui viennent pour qu’on lui indique la date d’incarcération (mandat de dépôt différé).
Cette décision est ici assez surprenante. En effet, en droit français, l’exécution provisoire est une exception à la règle selon laquelle une personne ne peut être sanctionnée sans qu’on lui accordé la possibilité de se défendre une seconde fois.
Selon le Code pénal, une peine privative de liberté quasi immédiate peut-être invoquée généralement pour trois raisons :
• les faits sont incontestables (preuves matérielles fortes) et la gravité exceptionnelle des faits justifie de refuser des délais supplémentaires au délinquant ou criminel,
• le risque de fuite est réel,
• le maintien en liberté du prévenu fait courir un danger à l’ordre public.
Je ne connais pas suffisamment le dossier mais, de prime abord, aucun de ces motifs ne semble devoir s’appliquer au cas d’espèce.
On ne peut s’empêcher alors de s’interroger sur le pouvoir des juges et surtout sur la neutralité morale et politique que la société doit exiger d’eux. A défaut, il ne saurait y avoir de justice équitable.
N.B. Je tiens à rajouter que je n'ai aucune sympathie particulière pour Monsieur Sarkozy.

26 septembre 2025

Le régime de sanctions imbécile de l’Europe

Thomas Fazi
26/9/2025

Dix-neuf paquets de sanctions, zéro résultat : la Russie tient, l’Europe s’effondre. Entre dépendance au gaz américain et désindustrialisation, Bruxelles orchestre sa propre chute. Moscou et Pékin se moquent de Bruxelles.


« Il est temps de fermer le robinet », a annoncé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, la semaine dernière, lors de sa 19e tentative d’exercer une pression sur la Russie.

Le dernier paquet de sanctions proposé inclut une interdiction d’importer du gaz naturel liquéfié (GNL) russe à partir de janvier 2027 – soit un an plus tôt que prévu – et étend les sanctions aux raffineries et négociants en pétrole de pays tiers, comme la Chine et la Russie, accusés d’aider Moscou à contourner les sanctions.

Sur le papier, cela est présenté comme une étape décisive pour « réduire les revenus de guerre de la Russie » et forcer Moscou à la table des négociations. En pratique, ce n’est guère plus que la continuation d’une politique qui a échoué à maintes reprises. La Russie n’a pas été mise à genoux et a redirigé ses flux énergétiques ailleurs, tandis que l’Europe a été paralysée par la flambée des prix et s’est enfermée dans une position de dépendance permanente vis-à-vis des États-Unis.

Avant l’invasion de l’Ukraine en 2022, la Russie était le premier fournisseur de pétrole et de gaz naturel de l’UE. Depuis, la part de la Russie dans les importations de pétrole de l’UE est passée de 29 % à 2 %, et celle du gaz de 48 % à 12 %. Pourtant, les importations ne se sont pas totalement arrêtées. Deux pipelines restent opérationnels : l’oléoduc Druzhba, qui livre encore du pétrole à la Hongrie et à la Slovaquie, et le gazoduc TurkStream, qui fournit du gaz à la Bulgarie, la Hongrie, la Grèce et la Roumanie. Dans le même temps, l’UE s’est précipitée pour remplacer le gaz russe par gazoduc par du GNL beaucoup plus cher et volatil, dont la part dans les importations totales de gaz de l’UE a plus que doublé, passant de 20 % à 50 %. Près de la moitié de ce GNL provient désormais des États-Unis, faisant de l’Europe le marché le plus important pour les exportations américaines de GNL.

L’ironie est que, tandis que l’UE se vantait de réduire ses importations par gazoduc en provenance de Russie, elle a discrètement augmenté ses achats de GNL russe, dont la majorité va en France, en Espagne, aux Pays-Bas, en Belgique et en Italie. C’est tout simplement une question de réalité économique : non seulement le GNL russe est « significativement moins cher » que le gaz liquéfié américain, mais des accords existants lient les acheteurs européens aux livraisons russes.

Rien, cependant, n’illustre mieux l’absurdité du régime de sanctions de l’UE que le fait que l’Europe continue d’importer indirectement de grandes quantités de pétrole russe. Au lieu d’acheter directement du brut bon marché à la Russie, comme elle le faisait autrefois, elle achète désormais des produits raffinés à des pays comme l’Inde et la Turquie, qui importent du brut russe, le raffinent et le revendent à l’Europe avec une marge significative. Rien que durant les six premiers mois de 2025, l’UE et la Turquie ont importé 2,4 millions de tonnes de produits pétroliers en provenance de l’Inde. Les estimations suggèrent que les deux tiers de ce volume proviennent du brut russe. En pratique, l’UE et la Turquie ont payé à l’Inde environ 1,5 milliard d’euros pour du pétrole d'origine russe.

Cela signifie que l’Europe paie désormais plus cher pour le même pétrole russe qu’auparavant, tout en payant plus pour le GNL afin de remplacer le gaz russe par gazoduc. Le bloc s’est donc tiré deux balles dans le pied : une première fois en substituant le gaz russe bon marché par gazoduc par du GNL américain (et russe) plus cher, et une seconde fois en remplaçant les importations directes de pétrole russe par des achats indirects plus coûteux auprès de l’Inde et de la Turquie.

Les conséquences ont été brutales. L’Europe a subi trois années consécutives de stagnation industrielle. L’Allemagne – jadis moteur du continent – connaît désormais une désindustrialisation pure et simple, avec 125 000 emplois industriels perdus rien que ces dernières semaines.

La Russie, quant à elle, s’en est sortie relativement indemne, redirigeant ses exportations vers l’Asie et consolidant son partenariat avec la Chine. Du point de vue des intérêts à long terme de l’Europe, la voie évidente serait de renormaliser les relations économiques avec Moscou, de reprendre les importations d’énergie bon marché et de travailler à une fin négociée de la guerre. Mais la rationalité a depuis longtemps disparu de la politique européenne. En effet, Bruxelles a redoublé d’efforts, annonçant non seulement l’interdiction du GNL mais aussi une interdiction de facto de tout usage futur des gazoducs Nord Stream, tout en sabotant parallèlement tout effort de paix.

La justification, une fois encore, est que les sanctions forceront la Russie à mettre fin à la guerre aux conditions de l’Occident. La réalité est que 18 paquets de sanctions n’ont pas permis d’atteindre cet objectif, et que le 19e ne fera pas mieux. Ce qu’il fera, en revanche, c’est approfondir la dépendance de l’Europe vis-à-vis des États-Unis.

En effet, le calendrier du nouveau paquet de sanctions n’est pas une coïncidence. Quelques jours plus tôt, Donald Trump avait adressé un ultimatum aux alliés de l’Otan. Les États-Unis, déclara-t-il, n’imposeraient de « nouvelles sanctions majeures » à la Russie que lorsque les Européens auraient accepté de cesser d’acheter du pétrole russe. Il alla plus loin, suggérant que l’Otan impose des tarifs douaniers de 50 à 100 % sur la Chine et l’Inde, qu’il accusait toutes deux de contourner les sanctions. Il insista sur le fait que de telles mesures affaibliraient le « contrôle fort » de la Russie sur ses partenaires. Trump alla jusqu’à affirmer que l’arrêt des importations d’énergie russe, combiné à de lourds tarifs douaniers sur la Chine, serait « d’une grande aide » pour mettre fin au conflit.

La logique est déconcertante. L’Europe n’a aucun pouvoir pour forcer la Chine ou l’Inde à cesser d’acheter du pétrole russe. Des tarifs sur ces pays alimenteraient une inflation galopante et déclencheraient des contre-tarifs qui dévasteraient les exportateurs européens, tout en changeant peu leur comportement d’achat. Même les diplomates de l’UE reconnaissent en privé que les conditions de Trump sont irréalistes – comme Trump lui-même le comprend probablement très bien. Pourtant, ses exigences révèlent l’essence transactionnelle de la politique transatlantique actuelle.

L’ultimatum de Trump s’inscrit dans une stratégie américaine plus large : dominer le marché énergétique européen. Le secrétaire américain à l’Énergie, Chris Wright, l’a dit explicitement : « Vous voulez avoir des fournisseurs d’énergie sûrs qui soient vos alliés, pas vos ennemis. » Selon le plan de Washington, les États-Unis pourraient représenter près des trois quarts des importations européennes de GNL d’ici quelques années. En effet, ExxonMobil s’attend désormais à ce que l’Europe signe des contrats pluri-décennaux de gaz américain dans le cadre de son engagement à acheter pour 750 milliards de dollars d’énergie américaine.

Jusqu’à récemment, les pays de l’UE résistaient à de tels accords, craignant une dépendance accrue aux énergies fossiles et une mise à mal des objectifs climatiques. Mais la tendance a changé. L’italien Eni a récemment signé un contrat de 20 ans avec Venture Global, son premier accord de long terme avec un producteur américain de GNL. Edison et l’allemand Sefe ont conclu des accords similaires. Le résultat est une dépendance structurelle au gaz américain – qui est non seulement plus cher mais aussi doté d’une empreinte carbone bien plus élevée que le gaz russe par gazoduc – pour les décennies à venir. C’est un exemple typique de vassalisation géopolitique.

Mais c’est encore pire. Alors que l’on demande à l’Europe de couper tous ses liens avec l’énergie russe, des rapports ont révélé l’existence de discussions secrètes entre ExxonMobil et la compagnie pétrolière russe Rosneft sur une reprise de coopération dans le cadre du gigantesque projet Sakhaline, en Extrême-Orient russe. Si cela était confirmé, cela signifierait que, tandis qu’il est interdit aux Européens d’acheter du gaz et du pétrole russes bon marché, les entreprises américaines se préparent discrètement à revenir. L’objectif semblerait être d’acheter de l’énergie russe à bas prix, de la revendre avec une prime et d’évincer des concurrents comme la Turquie et l’Inde.

Mais cette stratégie présente une faille évidente. Il est difficile d’imaginer les entreprises américaines reprendre réellement leurs activités avec la Russie tant que la guerre se poursuit – surtout alors que Washington menace de sanctions toujours plus sévères la Russie et ses partenaires clés, comme la Chine et l’Inde. En effet, le PDG d’Exxon a nié ces rumeurs. Cette contradiction souligne les limites de l’approche transactionnelle de Trump : la croyance qu’il peut séparer nettement l’économie de la politique, conclure des accords commerciaux avec Moscou tout en contestant les objectifs sécuritaires et géopolitiques plus larges de la Russie.

« Le résultat est un paradoxe géopolitique si tordu qu’il défie presque la compréhension. »

Pendant ce temps, la poussée pour découpler l’Europe de l’énergie russe n’a fait que renforcer le partenariat stratégique entre Moscou et Pékin. Plus tôt ce mois-ci, ils ont signé un mémorandum pour construire le gazoduc Force de Sibérie 2, un projet de 13,6 milliards de dollars s’étendant sur 2 600 kilomètres à travers la Mongolie. S’il est confirmé, il livrerait 50 milliards de mètres cubes de gaz par an à la Chine, offrant à Pékin une source fiable d’énergie bon marché.

Pour l’Europe, c’est une catastrophe. S’étant volontairement coupé de l’énergie russe, le continent est désormais condamné à un avenir de prix élevés et de faible compétitivité. La Russie, en revanche, sécurise des marchés à long terme en Asie. Le nouveau gazoduc aurait également des implications pour les États-Unis. Les analystes prévoient qu’il provoquera un « choc structurel » sur le commerce mondial du GNL, réduisant la dépendance de la Chine aux cargaisons maritimes et sapant les ambitions américaines de contrats de long terme.

Mais cela ne fait que souligner pourquoi il est impératif pour les États-Unis de maintenir leurs États clients aussi dépendants que possible des combustibles fossiles américains. Vu sous cet angle, la guerre a été rien de moins qu’un triomphe pour les États-Unis : elle garantit des profits exceptionnels pour leurs compagnies énergétiques et lie l’Europe toujours plus étroitement à leurs priorités géopolitiques. En effet, il est difficile d’éviter le soupçon que ce résultat faisait partie du plan dès le départ. Après tout, creuser un fossé permanent entre l’Europe et la Russie tout en sécurisant l’Europe comme marché captif pour l’énergie américaine a sans doute été un objectif constant de la stratégie américaine depuis des décennies.

En adoptant des sanctions conformes aux exigences de Trump, Bruxelles sacrifie ce qui reste de son autonomie. Le résultat est un paradoxe géopolitique si tordu qu’il défie presque la compréhension. Les gouvernements européens, piégés par leur propre rhétorique et par un engagement dogmatique à une confrontation permanente avec Moscou, se sont manœuvrés dans une position ridicule. Ils ont permis à Trump de présenter ses exigences comme un donnant-donnant pervers : il peut présenter l’automutilation économique de l’Europe et sa dépendance croissante au gaz américain comme le prix à payer pour accélérer son propre déclin stratégique.

Dans l’ensemble, la politique énergétique de l’UE depuis 2022 a été un cas d’école d’automutilation. En se coupant des approvisionnements russes bon marché, elle a offert aux États-Unis une occasion unique de dominer le marché énergétique européen. En adoptant des sanctions, qui n’ont pas affaibli la Russie mais ont dévasté l’industrie européenne, Bruxelles a transformé le continent en pion géopolitique. Les dirigeants européens prétendent défendre des valeurs et la solidarité ; en réalité, ils président à un processus de désindustrialisation et de déclin, tout en continuant à dangereusement intensifier les tensions avec la Russie. À moins d’un revirement spectaculaire, l’avenir du continent sera fait de stagnation et d’irrélevance – et, au pire, d’une guerre totale.

Les ministres sont virés mais ils restent...

Gilles La Carbona

-25/9/2025- La France cherche désespérément son gouvernement. Quelqu’un l’aurait-il vu ? Il a disparu institutionnellement depuis le 8 septembre, depuis plus rien… Ah si, nous avons eu avec une extrême rapidité la nomination de Lecornu, qui depuis, ne cesse de consulter, prend des initiatives, du moins fait des discours. Les ministres démissionnaires restent en place, et nous avons le loisir d’en voir certains continuer à administrer leur ministère, alors qu’ ils auraient dû partir. Mais le sens des responsabilités qui est chevillé à leur corps leur défend d'abandonner un navire duquel ils ont quand même été virés ! Ce sont finalement nos OQTF VIP. On leur a signifié de quitter leur poste, et ils sont toujours là… Certes c’est une caricature de la situation, faite à dessein pour montrer que nos institutions ne répondent plus du tout aux exigences du moment. Surtout pour souligner avec quel dédain est traité le vote de défiance contre Bayrou. Le pouvoir se moque bien des parlementaires et de leur avis.

En ne formant pas de gouvernement, Lecornu peut-il être renversé ? Ce serait là ubuesque, car nous aurions un Premier ministre qui tomberait, entraînant avec lui la chute de ministres qui ont déjà chuté début septembre. La situation ne manque pas de truculence. Nous aurions un Retailleau, un Barrot qui seraient doublement démissionnaires et pourtant toujours là ! N’aurait-on pas inventé le gouvernement perpétuel ?! L’exécutif nous envoie le message fort du… allez-y, amusez vous, on garde les mêmes sans vraiment le dire, ils restent en place, ainsi ils ne peuvent plus être censurés. De toute façon le seul qui décide et gouverne c’est Macron. Larcher si attaché à la Vème République pourrait-il nous donner son avis sur ce phénomène ? Ou mieux, le fameux Conseil constitutionnel peut-il nous confirmer que nous n’avons plus de gouvernement et que finalement on s’en passe très bien, tout en soulignant la permanence de ceux que le parlement a rejeté, faisant de cette sanction un acte si ce n'est manqué, du moins dérisoire, qui s'efface automatiquement devant la grandeur de la tâche à accomplir… Enfin un truc dans ce genre, on connaît à présent tout le talent de ces pseudos juges qui gouvernent et réécrivent à leur guise la constitution.

Pourrait-on exiger qu’un gouvernement soit constitué dans un délai précis ? Qui peut encore prétendre que nos institutions sont les meilleures du monde et qu’elles ne méritent pas un sérieux toilettage ? Si Lecornu ne parvient pas à former un gouvernement, c’est que le problème est plus profond et que la tâche est au-dessus de ses capacités, il doit alors partir. Il n'en fera rien. Il peut aussi reprendre les mêmes, ce qui était préalablement un peu le cas avec Bayrou et constituait déjà un bras d’honneur aux Français. Reconduire in extenso ceux qui ont été renversés serait la pire des solutions et en même temps la marque évidente d’une escroquerie constitutionnelle… et même d’une escroquerie tout court. Si Bayrou n’a pas eu la confiance, il ne peut en assumer seul les conséquences, c’est son équipe qui a été sanctionnée. Retrouver les mêmes serait un signal fort envoyé aux Français et au reste du monde du style : regardez, chez nous quand on renverse un gouvernement, il ne se passe rien, on s’en fout, on garde les mêmes.

C’est donc cet esprit que Larcher et toute la clique des bien-pensants politiciens défendent becs et ongles ? Eh bien au RPF nous ne sommes pas de cet avis, et nous pensons qu’il est urgent de mettre en débat le fonctionnement de nos institutions et de la composition d’instances comme le Conseil constitutionnel, la Cour des comptes, ou le Conseil d’État. Qu’il est vital de dénoncer ce qui ne va plus et de corriger ces travers. Si ces ministres ont été désavoués, ils doivent quitter physiquement leurs ministères, ou alors, nous sommes une République bananière du fin fond de l’Afrique.

Il est temps d’en finir avec les discours lénifiants qui se veulent pompeusement rassurants, sur les bienfaits et la solidité de nos institutions qui ne se révèlent que dans l’illusion d’une Vème République lustrée par la patine d’hommes d’honneur qui ne composent plus les rangs de nos gouvernants. Mais cet aveu ne viendra pas de la bouche de ceux qui se gavent des avantages qu’offre cette Vème République piétinée, violée maintes fois, humiliée, au seul profit d’une caste de privilégiés qui acceptent sans broncher ce jeu de dupe, en veillant soigneusement à ce que rien ne change pour conserver leurs postes. En attendant nous avons un Premier ministre qui gouverne par la voix du Président, avec un gouvernement composé de démissionnaires que l’on a toutes les chances de revoir nommés, faisant de cette seconde censure une farce de plus. Le monde entier nous observe et doit se dire qu’il y a quelque chose d’éteint au pays des Lumières. Qu’en pense nos oppositions qui ne bronchent toujours pas ?


25 septembre 2025

LA PRISE DE POUVOIR DES JUGES, SEUL VRAI SCANDALE D'ÉTAT

Gabriel Nerciat
25/9/2025

Je n'ai jamais voté pour Nicolas Sarkozy (au grand dam, à l'époque, de pas mal de mes amis droitards), et l'ai toujours tenu pour une fripouille indigne d'occuper le bureau élyséen de Louis-Napoléon Bonaparte et de Charles De Gaulle.
De plus, la forfaiture impardonnable qu'il a commise après son élection en annulant le vote référendaire des Français sur le rejet de la Constitution européenne, par le biais de la ratification parlementaire du traité de Lisbonne, me paraît un acte de haute trahison beaucoup plus grave que celui qui mena Louis XVI à l'échafaud.
Et ne parlons même pas de la réintégration de la France dans l'OTAN, de la désinvolte réforme constitutionnelle de 2008 qui accrut encore le pouvoir discrétionnaire des gnomes du Palais-Royal, des liens de connivence malsaine noués avec le Qatar, du rétablissement de l'alliance avec Israël ou encore de l'expédition militaire désastreuse commise avec les néo-cons anglo-saxons en Libye qui fit tomber le régime du colonel Kadhafi (le même Kadhafi dont les juges pensaient paradoxalement qu'il aurait pu être le corrupteur du président qui trama sa chute).
S'il avait dû être mis au cachot, c'est pour cela et seulement pour cela, pas pour autre chose.
Car le jugement ahurissant (à tous points de vue) qui le frappe aujourd'hui ne peut d'aucune manière être approuvé par quiconque croit encore plus ou moins à ce que doit être la bonne tenue d'une République démocratique.
Il ne fait que confirmer la justesse de ce que tous les théoriciens de l'illibéralisme répètent depuis un quart de siècle : une nation où les pouvoirs exécutif et législatif sont décisivement diminués ou entravés par des pouvoirs non élus ne peut à terme qu'être soumise à l'arbitraire de l'hydre à deux têtes que constitue désormais la double et perverse autorité des juges et des médias libéraux.
N'ayons aucun doute : la condamnation à cinq ans de prison ferme de l'ancien président, même si l'exécution provisoire est cassée dans quelques mois par la cour d'appel chargée de l'exécution des peines, ne fait que préparer en la justifiant la peine similaire qui frappera Marine Le Pen au mois de février prochain et l'empêchera de concourir à la prochaine élection présidentielle.
Le pronunciamiento des juges a commencé, et il ne s'interrompra que si et seulement si les Français se montrent résolus à l'entraver (personnellement, j'ai des doutes).

Jonathan Sturel
25/9/2025

Lorsqu'il ira en prison, est-ce que Nicolas Sarkozy sera isolé des autres détenus ou sera-t-il avec eux, au milieu d'eux ?
Si je demande, c'est pour savoir s'il pourra « relever le défi du métissage », y goûter un peu comme on y goûte, nous autres, à son métissage, à son vivre-ensemble, à sa mixité chérie.
Pour rappel, voilà textuellement ce qu'il disait le 17 décembre 2008 dans une intervention sur le thème « Égalité des chances et mixité » à Palaiseau dans l'Essonne :
« L'objectif, c'est de relever le défi du métissage. Défi du métissage que nous adresse le XXIe siècle. Le défi du métissage, la France l'a toujours connu. Et en relevant le défi du métissage, la France est fidèle à son histoire. D'ailleurs c'est la consanguinité qui a toujours provoqué la fin des civilisations et des sociétés, jamais le métissage. »
Ailleurs dans son discours, il déplore que l'administration et le fonctionnariat, que la société, que les entreprises, que les partis ne jouent pas assez le jeu de cette diversité qu'il s'engage à ériger en priorité absolue de son mandat. Il menace alors en ces termes :
« Mesdames et messieurs, c'est la dernière chance : si ce volontarisme républicain ne fonctionnait pas, il faudra alors que la République passe à des méthodes plus contraignantes encore ! »
(Dans le verbatim officiel de son intervention, cette partie menaçante a été purement et simplement supprimée. Pourtant, Nicolas Sarkozy a bien prononcé ces mots comme en témoigne la vidéo de son discours.)
Dans ce discours complètement lunaire, il explique qu'il veut promouvoir la diversité mais pas sur des critères ethniques et confessionnels, mais réclame cependant que l'on puisse mesurer la proportion des Arabes et des Noirs dans l'administration, les médias, les entreprises, etc., afin, dit-il, de « pouvoir mesurer nos progrès dans ce domaine »...
Voilà qui est Nicolas Sarkozy, voilà son œuvre, en plus de tout le reste.
Plus qu'aucun autre avant lui, il a établi le culte républicain de la diversité, allant jusqu'à déclarer dans sa partie surréaliste sur la consanguinité que si la population française devait rester elle-même, elle finirait par périr, ... avant de lui intimer l'ordre de « relever le défi du métissage », c'est-à-dire exactement de se mélanger avec les Africains et les Arabes venus en masse chez nous pour nous sauver de nos gènes de Blancs consanguins.
Ce type infâme, cet ennemi total de notre pays et de notre peuple peut bien finir sa vie au fond d'une geôle de sa précieuse République métissée, cela ne m'arrachera jamais la moindre larme.
Au Diable !

Bruno Le Maire ou l’irresponsabilité politique

Kuzmanovic Georges
25/9/2025

Sept ans ministre de Macron, vingt-cinq ans au cœur de l’État : Bruno Le Maire feint de découvrir les méfaits de l’Union européenne. Une tartufferie de plus, symbole d’une caste politique jamais responsable, jamais coupable.


Il est des moments de la vie publique où le citoyen se demande s’il doit rire ou pleurer. Quand Bruno Le Maire, ministre de l’Économie depuis plus de sept ans et acteur de premier plan de la vie politique française depuis un quart de siècle, explique désormais que « l’Union européenne est responsable de la désindustrialisation de la France » et que « les technocrates de Bruxelles tuent l’Europe », le sentiment oscille entre la stupéfaction et la colère. Voilà donc celui qui a accompagné, justifié et promu les politiques européennes les plus destructrices depuis Maastricht qui, soudain, découvre les dégâts dont il est l’un des principaux architectes.

Voilà donc l’homme qui, depuis un quart de siècle, a occupé toutes les places clés de l’appareil d’État, l’homme qui a voté, justifié, appliqué et défendu tous les traités européens, qui découvre aujourd’hui les dégâts qu’il a lui-même semés. Tartufferie ? Hypocrisie ? Cynisme ? Sans doute les trois à la fois.

Vingt-cinq ans à défaire la souveraineté française

Bruno Le Maire n’est pas un météore politique, c’est un vieux routier du système. Directeur de cabinet de Dominique de Villepin à Matignon, secrétaire d’État aux Affaires européennes, ministre de l’Agriculture sous Sarkozy, puis ministre de l’Économie d’Emmanuel Macron depuis 2017 et pendant presque 8 ans, il est dans les arcanes du pouvoir depuis un quart de siècle au moins.

Et à chaque étape, il a participé à défaire la souveraineté de la France. Il a été de ceux qui ont enterré le vote du peuple en 2005, quand les Français ont rejeté massivement le traité constitutionnel européen, ressuscité sous la forme du traité de Lisbonne en 2008 et imposé par un Congrès réuni à Versailles. Il a été de ceux qui ont vanté les mérites de la dérégulation, du libre-échange, des délocalisations, du dumping fiscal et social en Europe. Il a été de ceux qui ont imposé le dogme de la mondialisation heureuse, en sacrifiant des pans entiers de notre économie sur l’autel de la « compétitivité ».

Alors, entendre aujourd’hui Bruno Le Maire se plaindre que « Bruxelles tue l’Europe », c’est un peu comme voir un pyromane se lamenter de voir brûler une maison qu'il a lui-même incendiée.

L’euro, cette camisole qui étrangle la France

Au cœur du problème se trouve bien sûr l’euro. Conçu à l’image du Deutsche Mark, cette monnaie unique est taillée sur mesure pour l’industrie exportatrice allemande. Pour Berlin, c’est une aubaine : elle bénéficie d’une devise parfaitement adaptée à sa puissance industrielle. Pour Paris, c’est un piège : la France se retrouve coincée avec une monnaie trop forte pour son appareil productif, et trop faible pour soutenir son pouvoir d’achat.

Résultat : pour tenter de compenser ce handicap, l’État français dépense chaque année au moins 150 milliards d’euros. CICE (Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi), Crédits d’impôt, subventions, allègements de charges, primes à l’exportation… Autant de pansements budgétaires pour maintenir vaguement à flot une industrie qui suffoque sous le joug de l’euro.

Ce sont 150 milliards qui pourraient aller à l’école, à la santé, à la recherche, à la transition écologique, aux infrastructures. Mais non : ils servent à colmater les brèches d’un système monétaire absurde, voulu par nos élites, imposé aux peuples, et qui ronge année après année les bases de notre économie.

Une désindustrialisation qui n’a rien d’un accident

Ce n’est pas la fatalité qui a conduit à la désindustrialisation française, mais bien des choix politiques. Les élites françaises ont accepté les règles du jeu maastrichtien en toute connaissance de cause. Elles ont préféré vendre aux Français les vertus supposées de la « compétitivité », du « consommateur roi » et des « marchés ouverts », plutôt que de défendre l’indépendance économique et la souveraineté productive du pays.

Ainsi, au lieu de maintenir et moderniser notre appareil productif, on a organisé la fuite des usines à l’étranger. Au lieu de protéger notre avantage énergétique lié au nucléaire, on a accepté le système européen absurde de fixation des prix de l’électricité, conçu pour neutraliser l’avantage français et aligner nos coûts sur ceux de l’Allemagne. Au lieu d’investir dans des filières stratégiques, on a préféré signer des accords commerciaux ouvrant nos marchés à des produits fabriqués au bout du monde, au prix d’un désastre écologique et social, tout cela pour flatter les dogmes du libre-échange et du marché unique.

Et beaucoup en ont profité financièrement, et encore plus la classe sociale qu'ils ont servi, et en premier lieu, les ultra-riches, ceux dont la fortune a été multipliée par 5 en 10 ans.

Évolution du patrimoine cumulé des 500 plus grandes fortunes de France de 1996 à 2024
- 1996 : le patrimoine cumulé des 500 plus grandes fortunes représentait ≈ 6,4 % du PIB (environ 80 Mds €).
- 2017 : des responsables politiques et médias reprennent un ordre de grandeur d’≈ 25 % du PIB (repère souvent cité pour illustrer la montée depuis 1996).

On a sacrifié Alstom sur l’autel de Bruxelles et pour amplifier la fortune de quelques milliardaires à qui, in fine, profite la perte de souveraineté dans tous les domaines. On a laissé partir nos raffineries, nos aciéries, nos fleurons de l’électronique, notre industrie chimique et une partie de l'industrie militaire. On a accepté que notre agriculture soit broyée par les accords de libre-échange et même de perdre notre souveraineté agricole. Et surtout, on a consenti à ce que notre avantage énergétique – le nucléaire – soit neutralisé par un système européen de fixation des prix pensé pour priver la France de son atout compétitif et par des lobbies (puissances étrangères surtout mais, aussi écologistes) qui ne veulent pas que la France soit doté d'une énergie souveraine.

L’Allemagne, elle, a joué sa partition : enchaînant les excédents commerciaux, imposant ses règles, profitant de la monnaie unique. La France, elle, a perdu des millions d’emplois et accumulé des déficits abyssaux.

Jamais responsables, jamais coupables

Et aujourd’hui, que fait Bruno Le Maire ? Il dénonce les technocrates de Bruxelles, comme si l’Union européenne était tombée du ciel, comme si lui et ses semblables n’avaient jamais signé, jamais voté, jamais défendu ces politiques. C’est la grande tradition des élites françaises : jamais responsables, jamais coupables.

Quand les déficits se creusent, c’est la faute des Français « trop dépensiers ». Quand l’emploi s’effondre, c’est la faute des travailleurs « pas assez productifs ». Quand les usines ferment, c’est la faute de la mondialisation « inévitable ». Et quand l’Union européenne, qu’ils ont eux-mêmes façonnée, révèle son vrai visage, c’est la faute aux « technocrates ».

« On ne joue pas impunément avec les peuples et leur his­toire. Toutes les chimères politiques sont appelées un jour ou l'autre à se briser sur les réalités historiques. » - Philippe Séguin, Discours du 5 mai 1992 à l'Assemblée nationale

Non, Monsieur Le Maire. Gouverner, ce n’est pas jouer les Ponce Pilate. Gouverner, ce n’est pas se laver les mains des choix que l’on a imposés.
Gouverner, c’est décider, assumer, rendre des comptes.
On ne gouverne pas impunément !

Le prix de la trahison démocratique

Il ne faut jamais oublier que les Français ont dit « non » en 2005. Ce « non » massif au traité constitutionnel européen a été piétiné trois ans plus tard par la ratification du traité de Lisbonne. Depuis ce coup de force, le divorce est consommé entre une élite politique qui gouverne contre son peuple et des citoyens qui n’ont plus confiance.

Le système maastrichtien a donc deux effets délétères : d’un côté, il appauvrit la France en la privant de ses leviers économiques ; de l’autre, il mine la démocratie en privant le peuple de sa souveraineté. Une double peine dont Bruno Le Maire et ses amis sont les premiers comptables.

Retrouver le sens de la responsabilité

La France ne pourra pas éternellement supporter ce double fardeau : une économie bridée par l’euro et un peuple trahi par ses élites. Il faudra tôt ou tard rompre avec ce système, retrouver une monnaie adaptée à nos intérêts, protéger nos industries, rétablir un État stratège capable d’investir dans l’avenir.

Mais surtout, il faudra réapprendre ce que signifie gouverner. Gouverner, ce n’est pas se cacher derrière Bruxelles, derrière les marchés, derrière l’OTAN ou la mondialisation. Gouverner, c’est décider pour son peuple, et devant son peuple. Gouverner, c’est accepter d’être jugé sur ses actes.

Bruno Le Maire n’est pas une exception. Il est le symbole d’une génération politique qui a choisi de dissoudre la souveraineté de la France dans le système maastrichtien, puis de se cacher derrière ses règles quand les choses tournent mal.
Bruno Le Maire incarne à la perfection cette génération de dirigeants qui ont troqué la souveraineté contre les lambris européens, et qui, aujourd’hui, osent pleurer sur les ruines qu’ils ont eux-mêmes causées. À lui, comme à toute la caste politique qui l’a accompagné, il faut rappeler une vérité simple, républicaine, que le général de Gaulle résumait d’une formule : « La politique de la France ne se fait pas à la corbeille ». Elle ne devrait pas non plus se faire à Bruxelles.

La France ne retrouvera ni son indépendance économique, ni sa dignité démocratique tant qu’elle sera prisonnière de cette logique mortifère. Le retour au principe de responsabilité est indispensable : des responsables politiques qui assument leurs choix, qui rendent des comptes, et qui cessent de rejeter sur le peuple ou sur Bruxelles les conséquences de leur propre idéologie.

Il ne s’agit pas seulement d’un débat économique ou institutionnel. Il s’agit de la survie d’une nation qui, si elle continue à se dissoudre dans l’irresponsabilité et la dépendance, finira par n’être plus qu’une périphérie de l’empire germano-américain, sans industrie, sans voix, et sans avenir.

Laurence Muller-Bronn
Sénatrice du Bas-Rhin
Conseillère d'Alsace - Canton d'Erstein

-24/9/2025- J'étais présente aujourd'hui au collège de Benfeld, situé dans mon canton pour soutenir la communauté éducative, les personnels après l'agression au couteau d'une enseignante par un élève de 14 ans.
Elisabeth Borne, ministre de l'Éducation nous a rejoints cet après-midi avec le Préfet de la région Grand Est et du Bas-Rhin, Frédéric Bierry, président du département, Olivier Klein, recteur de l'académie de Strasbourg, Jacky Wohlfart, maire de la commune.
Un coup de couteau dans une petite ville comme Benfeld n’est pas seulement un drame individuel : c’est aussi un signal qui interroge sur le climat social global de crise, de peur, d'angoisse ou de colère dans notre pays.
L'équipe éducative nous a exprimé un désarroi profond, les classes chargées et le manque criant de personnel de santé : la suppression progressive des postes d’enseignants spécialisés et le manque dramatique de psychologues scolaires fragilisent notre école. Pourtant, leur rôle est essentiel dès la maternelle pour prévenir, repérer et accompagner les difficultés des enfants, et soutenir leurs familles.
Je souhaite un prompt rétablissement à la professeur victime, et pour ce jeune qui a voulu ensuite mettre fin à ses jours.

Yann Bizien

-24/9/2025- Accusé par Donald Trump de vouloir "instaurer la charia" à Londres, le maire Sadiq Khan l’accuse d’être "raciste, sexiste, misogyne et islamophobe" (le Figaro).
Le président américain irrite les artisans du malheur européen. Calmement, à la tribune de l'ONU, il met les fossoyeurs de nos vieilles nations européennes devant leurs échecs et leurs responsabilités.
Il rappelle les conséquences insupportables de la politique d'immigration extra-européenne massive et délirante vers notre continent pour nos nations : "Vous allez tout droit vers l'enfer et la destruction de votre civilisation".
La réalité est que l'immigration de masse importe des jeunes violents, brise l'unité de nos sociétés, fait exploser l'insécurité, provoque un choc culturel, génère des crispations identitaires, développe le communautarisme et le clanisme, impacte nos finances publiques, transforme notre démographie, engorge nos tribunaux, sature nos prisons et coûte beaucoup aux vieilles nations chrétiennes et européennes.
En Grande-Bretagne, en France, en Allemagne, en Espagne, en Belgique, en Italie, partout en Europe, les peuples subissent les effets d'une immigration imposée et qu'ils n'ont jamais voulue.

24 septembre 2025

Marc Amblard

L’inquiétante infiltration des institutions républicaines

H16
24/9/2025

Il y a quelques jours, on apprenait par très discrète voie de presse qu’un étudiant en alternance au ministère de l’Intérieur venait d’être congédié après la fortuite découverte de propos antisémites et anti-France sur ses réseaux sociaux.

Quelques jours seulement après son recrutement en alternance et alors qu’il venait d’être affecté à la préfecture de police de Paris, Marc T. avait fièrement annoncé sa nomination sur les mêmes réseaux sociaux que ceux sur lesquels il avait, fort imprudemment, expliqué quelques mois plus tôt être antisémite et trouver la France « détestable » :



On pourra noter la rapidité avec laquelle ces mêmes réseaux sociaux, d’une part, puis la préfecture, d’autre part, se sont mobilisés pour régler le problème : quelques comptes sur X qui suivaient l’antisémite avoué ont en effet rapidement alerté la préfecture et cette dernière n’a pas tardé à agir pour renvoyer l’alternant problématique dans ses pénates.

Bien sûr, cette péripétie n’a fait aucun gros titre, et n’a guère agité les médias traditionnels.

Elle n’en reste pas moins intéressante à plusieurs titres.

D’une part, il apparaît évident que notre individu s’est fait embaucher sans que le moindre travail d’enquête minimale n’ai été effectué. De ce point de vue, on pourra se rassurer en espérant qu’il ne s’agit dans le meilleur des cas que d’un problème de moyens, les services de l’État apparaissant encore une fois débordés dès que la moindre tâche un tant soit peu complexe lui est confiée. Dans le pire des cas, il s’agit de pure incompétence de la part des services de ressources humaines, ce qui n’est pas, en réalité, l’hypothèse la moins crédible.

Et ce n’est même pas la moins perturbante : en effet, compte-tenu des circonstances et des répétitions de ce genre de péripéties, on est en droit de se demander s’il ne s’agit pas d’un cas d’infiltration finalement standard, aidé de l’intérieur par de précédents infiltrés. On passe du sempiternel « manque de moyens » ou de l’incompétence à quelque chose qui s’approche plus du sabotage.


D’autre part, comme si tout ceci ne suffisait pas, il semble bien que ce genre de cas ne déclenche apparemment aucune prise de conscience a posteriori de l’ampleur et de la gravité du problème. Comme mentionné, ce n’est pas la première fois qu’un cas équivalent est mis au jour par les réseaux sociaux et l’erreur semble se répéter avec insistance, sans qu’il soit fait quoi que ce soit pour l’éviter.

Cette infiltration d’éléments potentiellement problématiques voire dangereux dans les administrations et institutions françaises ne semble gêner réellement personne (ou en tout cas, clairement pas autant que l’absence d’une taxe Zucman bien sentie).

Dès lors on doit se demander combien de personnes correspondant au profil de ce Marc T. émargent dans les ministères de l’intérieur ou de la défense ? Combien d’individus au profil linkedIn léché, à l’image publique soignée et au parcours universitaire aussi normal que possible se retrouvent, progressivement, à des postes de plus en plus importants aux seins des administrations françaises alors qu’ils sont anti-blancs, anti-France, antisémites et gavés de la propagande qu’on entend généralement sur l’aile la plus à gauche de la représentation parlementaire ? Combien finalement aident ou prêtent allégeance à des puissances étrangères ?


La question n’est pas rhétorique : un cas récent (qui ne date que de quelques mois puisqu’il remonte à la fin de l’année dernière) illustre comment un fonctionnaire de Bercy fournissait des informations sensibles voire classifiées à l’Algérie par le truchement d’une assistante sociale de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) avec laquelle il avait noué des « relations intimes ».

Plus récent encore, on se souvient de la désinvolture assez stupéfiante avec laquelle les services de l’État s’étaient empressés d’accueillir dans une des filiales de SciencePo une certaine Nour Atallah, cette étudiante de Gaza dont les publications sur les réseaux sociaux montraient sans la moindre ambiguïté qu’elle ne pouvait pas partager les « valeurs » ni de la République française, ni de l’institution dans laquelle elle s’apprêtait à débarquer, ni encore moins – on l’espère – de l’enseignant qui l’hébergeait alors.

Et cette fois-là encore, ce furent les réseaux sociaux qui permirent de rappeler à l’ordre ces autorités décidément très peu pointilleuses dans leurs recrutements.

Pourtant, il ne fait pas le moindre doute que ce genre de profil représente bien un danger, non seulement pour les intérêts nationaux – avoir accès à des informations sensibles, notamment au ministère de l’Intérieur, donne de larges opportunités de dégâts importants – mais aussi et tout simplement pour les gens qui travaillent et évoluent avec et autour d’eux.

Ce n’est pas une exagération : on pourra se rappeler du cas de Mickaël Harpon, devenu islamiste par mariage et rapidement radicalisé au contact de la mosquée de la Fauconnière, à Gonesse, et qui tua quatre de ses collègues à la Préfecture de Police – celle-là même qui vient de se réveiller après l’alerte des réseaux sociaux sur Marc T. Certes, Harpon était officiellement « bien noté et bien intégré » mais des signes avant-coureurs s’étaient pourtant accumulés que ses collègues et sa hiérarchie n’ont pas pris suffisamment au sérieux…


Alors, bien sûr, il ne s’agit pas de dire ici que ce Marc T. risquait d’aller égorger ses collègues (et rien ne permet d’affirmer le contraire non plus, du reste), mais bien de pointer le problème maintenant visible de recrutement dans les institutions et administrations françaises : ou bien les ressources humaines ne sont clairement pas à niveau, et l’urgence d’une remise à niveau ne peut pas être sous-estimée, ou bien ces ressources humaines ont maintenant un agenda en décalage croissant avec les besoins et les attentes réelles de leurs administrations, autrement dit sont elles-mêmes suffisamment gangrenées pour ne plus savoir ou vouloir faire le tri nécessaire lors de leurs recrutements.

Quoi qu’il en soit, il est maintenant impossible de nier l’infiltration des institutions républicaines – ce qui veut dire toutes les institutions, notamment l’armée et les forces de l’ordre – par des individus qui n’ont pas du tout à cœur le bien-être des Français (et pour une fois, on ne parle pas ici des politiciens).

Et vu l’équipe de branquignoles ultimes au pouvoir actuellement, voilà qui n’est pas du tout rassurant.