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29 septembre 2025

René Chiche

-27/9/2025- On s'approche de la date à laquelle une bande de m'as-tu-vu hypocrites va rendre encore une fois des hommages appuyés à Samuel Paty, Dominique Bernard et tant d'autres belles personnes qui ont fait les frais de l'incurie générale.
Parmi ceux qui me dégoûtent le plus se trouvent quelques personnes en quête de reconnaissance médiatique qui utilisent le nom de Samuel Paty pour vendre des livres où ils ne parlent que d'eux et font leur prêchi-prêcha sur la fameuse laïcité.
Comme si c'était le problème.
Comme si Samuel avait été décapité parce qu'il était un héraut de la laïcité ou un militant de leur cause, alors que chacun sait qu'il a été assassiné parce qu'il faisait son métier de professeur, qui est d'instruire, dans une institution qui ne soutient plus ses professeurs et se retourne même contre ceux qui font correctement leur job.
Cette vérité simple dérange, car elle révèle l'état catastrophique dans lequel se trouve présentement l'institution la plus utile en république.
Je suis donc très en colère, comme à la première seconde où j'ai appris l'horreur de ce qui s'était passé ce 16 octobre 2020, et profondément dégoûté par ces hommages mondains et hypocrites qui persistent à refuser de nommer les choses : car c'est d'abord l'institution qui a abandonné Samuel et l'a laissé sans défense, voire s'est retournée contre lui, à l'instar de ces quelques collègues qui par lâcheté ont estimé qu'il avait "merdé" alors qu'il ne faisait, et même faisait très bien, que son travail.
Samuel est mort parce qu'il était un très bon professeur.
Et que, dans ce qu'est devenue notre école, être un bon professeur peut constituer une faute.
Seule exception à mon jugement sévère et peut-être excessif, Mickaëlle Paty évidemment, dont le livre intitulé Le cours de Monsieur Paty devrait se trouver dans tous les CDI (ce que le ministère aurait dû à mon sens imposer) et être lu par tous les professeurs (ce pourquoi, à Action & Démocratie/CFE-CGC, nous en avons diffusé de larges extraits l'an dernier au million de personnels recevant notre lettre d'info).
Car son frère n'attend pas des hommages ni des salles de réunion dans les rectorats qui portent son nom, pas davantage que des rues ou des ronds-points qui portent son nom.
Il attend justice.
Le reste est sans intérêt.
Le système a bien récupéré la mémoire de Samuel pour se dédouaner, à coups d'hommages en veux-tu en voilà. Mais la justice n'est toujours pas passée, et l'œil est toujours dans la tombe, regardant Caïn...
Radu Portocala

-29/9/2025- Les élections en Moldavie ont été gagnées par qui devait les gagner. Ce n’est pas en vain que le contribuable français a payé le voyage électoral d’Emmanuel Macron dans ce pays qui intéresse tellement les démocrates et les pacifistes occidentaux.
On nous dit que cette victoire des euro-enthousiastes est une défaite de la Russie. Cette Russie qui est à ce point impuissante et que nous craignons tant. À qui nous voulons faire la guerre pour l’empêcher de nous faire la guerre. La petite Moldavie l’a mise en échec. Sous la lumière de Bruxelles, Maia Sandu triomphe, alors que Vladimir Poutine, dans sa sinistre tanière, lèche les plaies qui viennent de s’ouvrir dans son orgueil.
Réjouissons-nous ! La vaillante Moldavie, poussée par sa foi en la bureaucratie européenne, a vaincu l’ogre.
Yann Bizien
29/9/2025

Scandale politicien, islamo-gauchiste et électoraliste à Strasbourg, aux frais des contribuables, à quelques mois du scrutin municipal

La municipalité puise dans le budget de la commune pour financer sans modestie ni pudeur une campagne de collaboration avec l’islam politique et radical, comme le régime de Vichy avec le nazisme.
La Maire écologiste de la ville de Strasbourg choisit une femme voilée pour incarner le slogan « Strasbourg, la douceur de ville ».
Une ville qui choisit une femme voilée pour incarner sa “douceur”, c’est une ville soumise à l’islam politique, une ville qui tourne le dos à la laïcité, une ville qui rabaisse la femme au-dessous des hommes et une ville qui collabore avec des fondamentalistes.
C'est une ville qui plaide pour l’infériorité des femmes plutôt que pour leur émancipation. C'est une municipalité prête à tout pour gagner quelques électeurs au mois de mars 2026.
Dans ma France de jadis, je n'imaginais pas qu'un maire puisse un jour choisir une femme voilée pour représenter sa ville.
L'islamisme gagne du terrain sur notre sol avec tous ces élus qui collaborent à son travail de domination culturelle, de séparatisme politique et de conquête territoriale avec un clientélisme déguisé.
Qu'en pensent les femmes et les jeunes femmes de Strasbourg ?
Que va faire le Préfet ? Que décidera Bruno Retailleau contre cette propagande islamiste qui sape les fondations de notre nation ?
Stop !

Nos dirigeants méprisent le peuple et ne feront donc aucune économie

H16
29/9/2025

Le nouveau premier ministre, un certain Seb Lecornu, a tout compris de la situation catastrophique dans laquelle se trouve le pays : il va faire des économies !

Voilà, les « grandes orientations » du budget sont tombées et le frétillant Premier ministre, qui s’est jeté sur la place encore chaude de Françoiheu Bayrouheu, n’a pas traîné pour les diffuser à toute la presse : si l’on peut se réjouir que la débilissime taxe Zucman a été écartée des propositions budgétaires, le Premier ministre a néanmoins convenu qu’il était nécessaire de tenir compte de l’envie des Français d’une nécessaire « justice fiscale », cet intéressant concept qui mélange la jalousie envers les riches avec l’absolue nécessité de tabasser les autres fiscalement tout en se ménageant des niches pour soi.

Avec de telles prémices, Lecornu ne peut enfiler ensuite que des propositions du meilleur bon sens, avec « une proposition de budget dans laquelle certains impôts augmenteront, mais d’autres diminueront », ce qui laisse songeur dans le pays le plus imposé du monde. Alors bien sûr, le Cornu annonce des économies de 6 milliards sur le train de vie de l’État, mais, dans la même foulée, sans rire et avec cet aplomb que seuls les cuistres peuvent déployer, le voilà qui explique aussitôt qu’on va devoir augmenter les retraites de 6 milliards d’euros (après tout, elles ne coûtent que 420 milliards d’euros par an) et la santé de 5 milliards pour faire bonne mesure.

En définitive, on se retrouve donc avec une économie de -5 milliards ; autrement dit, les dépenses continuent d’augmenter, sous les applaudissements de la foule en délire. Grâce à l’argent gratuit des autres, la fête peut donc continuer sans s’arrêter.


Mais allons, voyons les choses du bon côté : avec ces nouvelles dépenses pour la santé, l’Hôpital d’Evreux va enfin pouvoir bénéficier de dotations à la hauteur de ses besoins, n’est-ce pas ? Ah tiens, non ! On apprend par voie de presse qu’en réalité, il est obligé de faire un appel à un « emprunt citoyen » pour 100.000 euros afin de pourvoir l'hôpital de 22 lits qui manquent cruellement.

Ceci n’est pas sans évoquer les mésaventures d’un hôpital parisien qui avait été lui-même obligé, en décembre 2023, de faire un appel aux dons pour l’achat d’un scanner. Rappelons, à toutes fins utiles et rigolotes, que la France dispose de 36 scanners par million d’habitants, ce qui la place confortablement entre le Chili et l’Estonie, alors que l’Allemagne en dispose de plus de 70, les États-Unis 91 et le Japon, 171. Pour l’un des pays qui dépense le plus dans sa santé, on se demande vraiment où passe l’argent.

Et justement les affaires récentes nous permettent d’évoquer quelques pistes. Si des masses considérables sont routées dans les tubulures chromées des administrations et de la bureaucratie délirante françaises et viennent arroser de façon de plus en plus chaotique un nombre décroissant de Français, certains sprinklers d’argent gratuit des autres n’oublient pas d’asperger certaines personnes ou certaines institutions avec une générosité de plus en plus obscène.

Et alors que l’hôpital d’Evreux se bat donc pour 100 000 euros, on ne peut s’empêcher de noter que les notes de frais d’Anne Hidalgo évoluent à un multiple de ce chiffre, de façon complètement injustifiable.

Dans un pays bien géré, Anne Hidalgo serait forcée de rembourser ses frais et l’argent récupéré serait ajouté aux contributions de l’hôpital d’Evreux. Dans la France actuelle, malheureusement, ce ne sera pas le cas et on ne pourra que constater en parallèle la gestion catastrophique de France Télévisions par une Ernotte complètement en roue libre. Malgré sa belle assurance affichée lorsqu’elle avait pris ses fonctions il y a 10 ans – lorsqu’elle fanfaronnait sur les économies qu’elle ferait réaliser aux chaînes publiques de télévision, les derniers rapports de la Cour des comptes montrent que l’institution publique est maintenant au bord d’un dépôt de bilan fracassant.

Et plus exactement, dans le cas spécifique de France Télévisions, les capitaux propres sont maintenant inférieurs à la moitié du capital social, ce qui est insuffisant pour la pérennité de l’institution au point de la menacer de dissolution d’ici fin 2026. Bref, l’argent public abonde ici à une catastrophe industrielle majeure.


Ce n’est malheureusement pas les seuls exemples que l’actualité récente nous permet d’exhumer.

Ainsi, alors qu’on devrait faire spécialement attention à toutes les dépenses de l’État pour en couper les moins impérieuses, on découvre que la France continue à distribuer le pognon des Nicolas à l’étranger, encore et encore, et avec une générosité véritablement louche.

C’est ainsi qu’on apprend que la ville de Yaoundé, au Cameroun, a récemment bénéficié de plus de 65 millions d’euros d’argent français par l’Aide Française au Développement, dans le cadre d’un programme visant à améliorer la circulation dans ce centre-ville. Les Parisiens qui souffrent de la multiplication invraisemblable des chantiers mal boutiqués et mal finis au cœur de la métropole française – dont la Maire a fait croître la dette hors de toutes proportions – seront heureux d’apprendre que les Camerounais, eux, rouleront mieux dans leur capitale.

Dans le même temps, la Palestine devrait bénéficier de 170 millions de dollars d’aides diverses fournis par 12 pays – soit à peu près 14 millions de dollars par pays – dont la France, et ce, alors que le pays continue d’empiler dettes et déficits, comme jamais. L’histoire ne semble pas apprendre grand chose à nos dirigeants : les sommes (maintenant colossales) détournées par les autorités palestiniennes ne semblant jamais suffire, on peut raisonnablement imaginer que ces 170 millions viendront abonder les comptes bancaires déjà fort dodus de certains dignitaires locaux.

Rassurez-vous, l’Hôpital d’Evreux, de son côté, pourra continuer à faire un appel aux dons des contribuables français qui participent, sans le savoir, à cette générosité tous azimuts. De toute façon et quoi que puissent penser ces contribuables, le gouvernement, l’administration et la classe jacassante actuels (médias et politiciens) sont tous fermement décidés à aider des étrangers loin d’eux plutôt que leur compatriotes qui fument des gitanes, roulent en diesel et finalement, ne sont rien.

Ce faisant, cette classe jacassante illustre encore une fois et de façon frappante les études sociologiques implacables démontrant bien que les « progressistes » (dans lesquels on retrouve bien évidemment les étatistes et les socialistes de tous crins) auront toujours à cœur de secourir le reste du monde bien avant leur famille, leurs proches et leurs compatriotes qu’ils détestent pas toujours cordialement.


28 septembre 2025

Radu Portocala
28/9/2025

La présidente de la Moldavie, créature du couple Soros-Schwab et filleule de von der Leyen, a déclaré que la Russie a dépensé « des centaines de millions d’euros » pour manipuler l’élection législative qui se déroule aujourd’hui dans son pseudo-pays issu de l’imagination de Staline.
Il faudrait se décider : soit la Russie est en faillite comme nous disent les personnes ineptes de la famille à laquelle appartient cette Maia Sandu, soit elle est en mesure, comme nous disent les mêmes personnes ineptes, de jeter par les fenêtres des sommes monstrueuses pour influencer la vie politique dans nombre de pays, pour manipuler la presse « d’extrême droite » dans d’autres, pour déstabiliser des continents entiers, pour faire « la guerre hybride » à la moitié du monde, etc.
Quand les imbéciles font semblant de nous informer, on finit par ne plus rien comprendre. Ce qui, en fin de compte, n’est pas plus mal.
Natalia Routkevitch
28/9/2025

Accélération ?

Dans "The Fog of War" (2003), Robert McNamara, ancien secrétaire à la Défense des États-Unis sous John F. Kennedy et Lyndon B. Johnson, propose une réflexion tristement actuelle sur la guerre moderne. À travers onze leçons, il met en lumière la difficulté des choix en temps de conflit, le danger extrême que représente toute décision d’escalade à l’ère nucléaire, ainsi que les limites de la rationalité humaine dans des situations critiques.
En écho à cette réflexion, l’analyse très pessimiste formulée vendredi dernier par Jeffrey Sachs, spécialiste du monde post-soviétique, invite à méditer sur les événements récents.
On dirait que la course s’accélère.

Robert Mc Namara, 2003

"Beaucoup de gens se trompent sur la leçon à tirer de la crise des missiles de Cuba. Beaucoup ont regardé ce qui s’est passé et en ont conclu que les dirigeants pouvaient gérer une crise nucléaire. Tant que chacun se comportait de manière rationnelle, disaient-ils – tant que chacun était logique et agissait de façon cohérente avec ses objectifs – tout finirait par s’arranger. Mais la rationalité ne nous sauvera pas.
Des individus rationnels – Kennedy était rationnel, Khrouchtchev était rationnel, Castro était rationnel – sont passés à deux doigts de la destruction totale de leurs sociétés. Les trois dirigeants ont agi de façon rationnelle, et pourtant ils ont failli plonger le monde dans une guerre nucléaire.
Et ce danger existe encore aujourd’hui.
La grande leçon de la crise des missiles de Cuba est la suivante : la combinaison de la faillibilité humaine et des armes nucléaires peut entraîner la destruction de nations.
Je veux le dire, et c’est très important : à la fin, nous avons eu de la chance. C’est un coup de chance qui a empêché la guerre nucléaire. Nous sommes passés à un cheveu d’une catastrophe.
La rationalité présumée des acteurs politiques, à elle seule, ne nous empêchera pas de commettre des erreurs fatales. Sachant cela, il est impératif d’éviter les situations où le contrôle peut être perdu. Si une situation peut escalader, il faut tout faire pour ne pas la laisser advenir.
Si une seule personne peut se tromper à cause de biais ou d’informations erronées, alors peut-être qu’une seule personne ne devrait pas avoir un pouvoir discrétionnaire total sur nos arsenaux nucléaires. Avec les armes nucléaires, il n’y aura pas de période d’apprentissage."

Aurons-nous un coup de chance cette fois-ci ?

Jeffrey Sachs, 26 septembre 2025

"La semaine passée a été marquée par une escalade dramatique qui pourrait conduire à une guerre directe entre, au minimum, l’Europe et la Russie – voire entre l’OTAN et la Russie –, avec des affrontements s’étendant au-delà de l’Ukraine, jusque sur le sol européen.
Les dirigeants européens évitent toute discussion honnête et publique sur ces risques. Aujourd’hui, nous n’entendons rien du triumvirat Starmer-Macron-Scholz à propos des risques d’une Troisième Guerre mondiale, d’une guerre nucléaire, ou du fait que l’Union européenne et le Royaume-Uni pourraient devenir un champ de bataille. Rien de tout cela n’est exprimé. Aucun choix n’est exposé, aucune discussion n’a lieu. Et bien sûr, il n’y a pas eu un seul moment de vérité sur l’histoire du conflit : comment il est né, pourquoi il est né, comment il pourrait être désamorcé. Pas un seul mot.
Nous faisons face à un colossal échec de leadership, à une confusion croissante et à des risques indéniablement accrus d’escalade – qu’elle soit délibérée ou accidentelle.
Ce que Trump n’a jamais fait, depuis le début de son mandat, c’est expliquer clairement au peuple américain ou au monde la position des États-Unis vis-à-vis de cette guerre. Par exemple, la question la plus simple : sur quelle base cette guerre peut-elle être terminée ?
Les États-Unis et les dirigeants européens n’ont aucune position sur ce point, si ce n’est de dire : « C’est l’Ukraine qui décidera », ce qui est une idée pour le moins extraordinaire. En somme, ils disent : « Nous ferons tout ce que l’Ukraine demande, que ce soit dans notre intérêt ou non, que cela ait du sens ou non. » Et bien sûr, quand je dis « ce que dit l’Ukraine », j’entends en réalité ce que décide une seule personne, gouvernant désormais sous la loi martiale. C’est cela qui va déterminer ce que l’Europe et le monde occidental feront.
Dans cette situation, nous avons un belligérant qui a mis sur la table un ensemble très clair de conditions de paix. L’autre camp, lui, n’a soit rien dit, soit répété : « aucune concession » et « l’Ukraine intégrera l’OTAN ». Cela revient à dire, premièrement, pas de négociations ; deuxièmement, la guerre continuera malgré les destructions massives, le bain de sang et les risques démultipliés d'une catastrophe absolue.
Les dirigeants ne s’engagent pas dans une véritable discussion. Ils ne débattent pas publiquement et n’expriment pas leurs vues. Ce n’est pas ainsi que des dirigeants responsables devraient agir si l’on veut maintenir la sécurité mondiale. Lorsque j’ai essayé de soulever ces questions dans une conversation directe avec eux, ils ont esquivé.
Et nous ne parlons ici que de l’Ukraine – on pourrait dire exactement la même chose de la guerre au Moyen-Orient.
Ce ne fut pas une bonne semaine pour la diplomatie.
Ce qui m’inquiète le plus, c’est la peur constante qu’un accident ne dégénère très rapidement. Nous assistons à un discours haineux, amplifié sans cesse, une rage aveugle qui peut déclencher une chaîne d’événements : un incident en entraînant un autre, puis un autre encore.
Ces dirigeants ont le pouvoir de déclencher des systèmes de missiles. Ils n’ont pas besoin de demander l’aval de leurs populations – qui, d’ailleurs, désapprouvent massivement ce qui se passe. Une guerre dévastatrice pourrait éclater bientôt.
Combien de guerres ont commencé par un incident, une insulte, un accident ou une opération sous faux pavillon qui a déclenché une spirale d’escalade ? La Première Guerre mondiale qui avait commencé de cette manière a détruit tout espoir de paix pour le siècle qui a suivi, mais on pourrait citer d’innombrables exemples.
C’est le chemin que nous empruntons – un chemin vers l’abîme. Nous prenons délibérément le risque d’accidents terribles, sans diplomatie, sans honnêteté, sans réflexion, sans maturité, sans cohérence, sans garde-fous. Et nous continuons à foncer vers le précipice."

27 septembre 2025

AFFAIRE SARKOZY – CETTE CURIEUSE EXÉCUTION PROVISOIRE

Marc Amblard
27/9/2025

Dans ce dossier, le prévenu vient d’être condamné par les juges à une peine de prison ferme.
Évidemment, il pourra faire appel de cette décision. L’appel permet de demander la révision du jugement : réexaminer les preuves, les infractions retenues, éventuellement la peine et surtout soumettre le cas à de nouveaux juges.
Généralement, l’appel est suspensif. Cela signifie que la peine infligée par le tribunal de premier ressort ne s’applique pas jusqu’à ce qu’elle soit confirmée ou infirmée par la Cour d’appel.
Au cas présent, les juges de premier ressort ont imposé à l’ancien président une exécution provisoire de la peine. Il devra donc commencer à la purger même si l’arrêt d’appel n’est pas encore rendu. Il sera convoqué par le parquet dans les semaines qui viennent pour qu’on lui indique la date d’incarcération (mandat de dépôt différé).
Cette décision est ici assez surprenante. En effet, en droit français, l’exécution provisoire est une exception à la règle selon laquelle une personne ne peut être sanctionnée sans qu’on lui accordé la possibilité de se défendre une seconde fois.
Selon le Code pénal, une peine privative de liberté quasi immédiate peut-être invoquée généralement pour trois raisons :
• les faits sont incontestables (preuves matérielles fortes) et la gravité exceptionnelle des faits justifie de refuser des délais supplémentaires au délinquant ou criminel,
• le risque de fuite est réel,
• le maintien en liberté du prévenu fait courir un danger à l’ordre public.
Je ne connais pas suffisamment le dossier mais, de prime abord, aucun de ces motifs ne semble devoir s’appliquer au cas d’espèce.
On ne peut s’empêcher alors de s’interroger sur le pouvoir des juges et surtout sur la neutralité morale et politique que la société doit exiger d’eux. A défaut, il ne saurait y avoir de justice équitable.
N.B. Je tiens à rajouter que je n'ai aucune sympathie particulière pour Monsieur Sarkozy.

26 septembre 2025

Le régime de sanctions imbécile de l’Europe

Thomas Fazi
26/9/2025

Dix-neuf paquets de sanctions, zéro résultat : la Russie tient, l’Europe s’effondre. Entre dépendance au gaz américain et désindustrialisation, Bruxelles orchestre sa propre chute. Moscou et Pékin se moquent de Bruxelles.


« Il est temps de fermer le robinet », a annoncé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, la semaine dernière, lors de sa 19e tentative d’exercer une pression sur la Russie.

Le dernier paquet de sanctions proposé inclut une interdiction d’importer du gaz naturel liquéfié (GNL) russe à partir de janvier 2027 – soit un an plus tôt que prévu – et étend les sanctions aux raffineries et négociants en pétrole de pays tiers, comme la Chine et la Russie, accusés d’aider Moscou à contourner les sanctions.

Sur le papier, cela est présenté comme une étape décisive pour « réduire les revenus de guerre de la Russie » et forcer Moscou à la table des négociations. En pratique, ce n’est guère plus que la continuation d’une politique qui a échoué à maintes reprises. La Russie n’a pas été mise à genoux et a redirigé ses flux énergétiques ailleurs, tandis que l’Europe a été paralysée par la flambée des prix et s’est enfermée dans une position de dépendance permanente vis-à-vis des États-Unis.

Avant l’invasion de l’Ukraine en 2022, la Russie était le premier fournisseur de pétrole et de gaz naturel de l’UE. Depuis, la part de la Russie dans les importations de pétrole de l’UE est passée de 29 % à 2 %, et celle du gaz de 48 % à 12 %. Pourtant, les importations ne se sont pas totalement arrêtées. Deux pipelines restent opérationnels : l’oléoduc Druzhba, qui livre encore du pétrole à la Hongrie et à la Slovaquie, et le gazoduc TurkStream, qui fournit du gaz à la Bulgarie, la Hongrie, la Grèce et la Roumanie. Dans le même temps, l’UE s’est précipitée pour remplacer le gaz russe par gazoduc par du GNL beaucoup plus cher et volatil, dont la part dans les importations totales de gaz de l’UE a plus que doublé, passant de 20 % à 50 %. Près de la moitié de ce GNL provient désormais des États-Unis, faisant de l’Europe le marché le plus important pour les exportations américaines de GNL.

L’ironie est que, tandis que l’UE se vantait de réduire ses importations par gazoduc en provenance de Russie, elle a discrètement augmenté ses achats de GNL russe, dont la majorité va en France, en Espagne, aux Pays-Bas, en Belgique et en Italie. C’est tout simplement une question de réalité économique : non seulement le GNL russe est « significativement moins cher » que le gaz liquéfié américain, mais des accords existants lient les acheteurs européens aux livraisons russes.

Rien, cependant, n’illustre mieux l’absurdité du régime de sanctions de l’UE que le fait que l’Europe continue d’importer indirectement de grandes quantités de pétrole russe. Au lieu d’acheter directement du brut bon marché à la Russie, comme elle le faisait autrefois, elle achète désormais des produits raffinés à des pays comme l’Inde et la Turquie, qui importent du brut russe, le raffinent et le revendent à l’Europe avec une marge significative. Rien que durant les six premiers mois de 2025, l’UE et la Turquie ont importé 2,4 millions de tonnes de produits pétroliers en provenance de l’Inde. Les estimations suggèrent que les deux tiers de ce volume proviennent du brut russe. En pratique, l’UE et la Turquie ont payé à l’Inde environ 1,5 milliard d’euros pour du pétrole d'origine russe.

Cela signifie que l’Europe paie désormais plus cher pour le même pétrole russe qu’auparavant, tout en payant plus pour le GNL afin de remplacer le gaz russe par gazoduc. Le bloc s’est donc tiré deux balles dans le pied : une première fois en substituant le gaz russe bon marché par gazoduc par du GNL américain (et russe) plus cher, et une seconde fois en remplaçant les importations directes de pétrole russe par des achats indirects plus coûteux auprès de l’Inde et de la Turquie.

Les conséquences ont été brutales. L’Europe a subi trois années consécutives de stagnation industrielle. L’Allemagne – jadis moteur du continent – connaît désormais une désindustrialisation pure et simple, avec 125 000 emplois industriels perdus rien que ces dernières semaines.

La Russie, quant à elle, s’en est sortie relativement indemne, redirigeant ses exportations vers l’Asie et consolidant son partenariat avec la Chine. Du point de vue des intérêts à long terme de l’Europe, la voie évidente serait de renormaliser les relations économiques avec Moscou, de reprendre les importations d’énergie bon marché et de travailler à une fin négociée de la guerre. Mais la rationalité a depuis longtemps disparu de la politique européenne. En effet, Bruxelles a redoublé d’efforts, annonçant non seulement l’interdiction du GNL mais aussi une interdiction de facto de tout usage futur des gazoducs Nord Stream, tout en sabotant parallèlement tout effort de paix.

La justification, une fois encore, est que les sanctions forceront la Russie à mettre fin à la guerre aux conditions de l’Occident. La réalité est que 18 paquets de sanctions n’ont pas permis d’atteindre cet objectif, et que le 19e ne fera pas mieux. Ce qu’il fera, en revanche, c’est approfondir la dépendance de l’Europe vis-à-vis des États-Unis.

En effet, le calendrier du nouveau paquet de sanctions n’est pas une coïncidence. Quelques jours plus tôt, Donald Trump avait adressé un ultimatum aux alliés de l’Otan. Les États-Unis, déclara-t-il, n’imposeraient de « nouvelles sanctions majeures » à la Russie que lorsque les Européens auraient accepté de cesser d’acheter du pétrole russe. Il alla plus loin, suggérant que l’Otan impose des tarifs douaniers de 50 à 100 % sur la Chine et l’Inde, qu’il accusait toutes deux de contourner les sanctions. Il insista sur le fait que de telles mesures affaibliraient le « contrôle fort » de la Russie sur ses partenaires. Trump alla jusqu’à affirmer que l’arrêt des importations d’énergie russe, combiné à de lourds tarifs douaniers sur la Chine, serait « d’une grande aide » pour mettre fin au conflit.

La logique est déconcertante. L’Europe n’a aucun pouvoir pour forcer la Chine ou l’Inde à cesser d’acheter du pétrole russe. Des tarifs sur ces pays alimenteraient une inflation galopante et déclencheraient des contre-tarifs qui dévasteraient les exportateurs européens, tout en changeant peu leur comportement d’achat. Même les diplomates de l’UE reconnaissent en privé que les conditions de Trump sont irréalistes – comme Trump lui-même le comprend probablement très bien. Pourtant, ses exigences révèlent l’essence transactionnelle de la politique transatlantique actuelle.

L’ultimatum de Trump s’inscrit dans une stratégie américaine plus large : dominer le marché énergétique européen. Le secrétaire américain à l’Énergie, Chris Wright, l’a dit explicitement : « Vous voulez avoir des fournisseurs d’énergie sûrs qui soient vos alliés, pas vos ennemis. » Selon le plan de Washington, les États-Unis pourraient représenter près des trois quarts des importations européennes de GNL d’ici quelques années. En effet, ExxonMobil s’attend désormais à ce que l’Europe signe des contrats pluri-décennaux de gaz américain dans le cadre de son engagement à acheter pour 750 milliards de dollars d’énergie américaine.

Jusqu’à récemment, les pays de l’UE résistaient à de tels accords, craignant une dépendance accrue aux énergies fossiles et une mise à mal des objectifs climatiques. Mais la tendance a changé. L’italien Eni a récemment signé un contrat de 20 ans avec Venture Global, son premier accord de long terme avec un producteur américain de GNL. Edison et l’allemand Sefe ont conclu des accords similaires. Le résultat est une dépendance structurelle au gaz américain – qui est non seulement plus cher mais aussi doté d’une empreinte carbone bien plus élevée que le gaz russe par gazoduc – pour les décennies à venir. C’est un exemple typique de vassalisation géopolitique.

Mais c’est encore pire. Alors que l’on demande à l’Europe de couper tous ses liens avec l’énergie russe, des rapports ont révélé l’existence de discussions secrètes entre ExxonMobil et la compagnie pétrolière russe Rosneft sur une reprise de coopération dans le cadre du gigantesque projet Sakhaline, en Extrême-Orient russe. Si cela était confirmé, cela signifierait que, tandis qu’il est interdit aux Européens d’acheter du gaz et du pétrole russes bon marché, les entreprises américaines se préparent discrètement à revenir. L’objectif semblerait être d’acheter de l’énergie russe à bas prix, de la revendre avec une prime et d’évincer des concurrents comme la Turquie et l’Inde.

Mais cette stratégie présente une faille évidente. Il est difficile d’imaginer les entreprises américaines reprendre réellement leurs activités avec la Russie tant que la guerre se poursuit – surtout alors que Washington menace de sanctions toujours plus sévères la Russie et ses partenaires clés, comme la Chine et l’Inde. En effet, le PDG d’Exxon a nié ces rumeurs. Cette contradiction souligne les limites de l’approche transactionnelle de Trump : la croyance qu’il peut séparer nettement l’économie de la politique, conclure des accords commerciaux avec Moscou tout en contestant les objectifs sécuritaires et géopolitiques plus larges de la Russie.

« Le résultat est un paradoxe géopolitique si tordu qu’il défie presque la compréhension. »

Pendant ce temps, la poussée pour découpler l’Europe de l’énergie russe n’a fait que renforcer le partenariat stratégique entre Moscou et Pékin. Plus tôt ce mois-ci, ils ont signé un mémorandum pour construire le gazoduc Force de Sibérie 2, un projet de 13,6 milliards de dollars s’étendant sur 2 600 kilomètres à travers la Mongolie. S’il est confirmé, il livrerait 50 milliards de mètres cubes de gaz par an à la Chine, offrant à Pékin une source fiable d’énergie bon marché.

Pour l’Europe, c’est une catastrophe. S’étant volontairement coupé de l’énergie russe, le continent est désormais condamné à un avenir de prix élevés et de faible compétitivité. La Russie, en revanche, sécurise des marchés à long terme en Asie. Le nouveau gazoduc aurait également des implications pour les États-Unis. Les analystes prévoient qu’il provoquera un « choc structurel » sur le commerce mondial du GNL, réduisant la dépendance de la Chine aux cargaisons maritimes et sapant les ambitions américaines de contrats de long terme.

Mais cela ne fait que souligner pourquoi il est impératif pour les États-Unis de maintenir leurs États clients aussi dépendants que possible des combustibles fossiles américains. Vu sous cet angle, la guerre a été rien de moins qu’un triomphe pour les États-Unis : elle garantit des profits exceptionnels pour leurs compagnies énergétiques et lie l’Europe toujours plus étroitement à leurs priorités géopolitiques. En effet, il est difficile d’éviter le soupçon que ce résultat faisait partie du plan dès le départ. Après tout, creuser un fossé permanent entre l’Europe et la Russie tout en sécurisant l’Europe comme marché captif pour l’énergie américaine a sans doute été un objectif constant de la stratégie américaine depuis des décennies.

En adoptant des sanctions conformes aux exigences de Trump, Bruxelles sacrifie ce qui reste de son autonomie. Le résultat est un paradoxe géopolitique si tordu qu’il défie presque la compréhension. Les gouvernements européens, piégés par leur propre rhétorique et par un engagement dogmatique à une confrontation permanente avec Moscou, se sont manœuvrés dans une position ridicule. Ils ont permis à Trump de présenter ses exigences comme un donnant-donnant pervers : il peut présenter l’automutilation économique de l’Europe et sa dépendance croissante au gaz américain comme le prix à payer pour accélérer son propre déclin stratégique.

Dans l’ensemble, la politique énergétique de l’UE depuis 2022 a été un cas d’école d’automutilation. En se coupant des approvisionnements russes bon marché, elle a offert aux États-Unis une occasion unique de dominer le marché énergétique européen. En adoptant des sanctions, qui n’ont pas affaibli la Russie mais ont dévasté l’industrie européenne, Bruxelles a transformé le continent en pion géopolitique. Les dirigeants européens prétendent défendre des valeurs et la solidarité ; en réalité, ils président à un processus de désindustrialisation et de déclin, tout en continuant à dangereusement intensifier les tensions avec la Russie. À moins d’un revirement spectaculaire, l’avenir du continent sera fait de stagnation et d’irrélevance – et, au pire, d’une guerre totale.

Les ministres sont virés mais ils restent...

Gilles La Carbona

-25/9/2025- La France cherche désespérément son gouvernement. Quelqu’un l’aurait-il vu ? Il a disparu institutionnellement depuis le 8 septembre, depuis plus rien… Ah si, nous avons eu avec une extrême rapidité la nomination de Lecornu, qui depuis, ne cesse de consulter, prend des initiatives, du moins fait des discours. Les ministres démissionnaires restent en place, et nous avons le loisir d’en voir certains continuer à administrer leur ministère, alors qu’ ils auraient dû partir. Mais le sens des responsabilités qui est chevillé à leur corps leur défend d'abandonner un navire duquel ils ont quand même été virés ! Ce sont finalement nos OQTF VIP. On leur a signifié de quitter leur poste, et ils sont toujours là… Certes c’est une caricature de la situation, faite à dessein pour montrer que nos institutions ne répondent plus du tout aux exigences du moment. Surtout pour souligner avec quel dédain est traité le vote de défiance contre Bayrou. Le pouvoir se moque bien des parlementaires et de leur avis.

En ne formant pas de gouvernement, Lecornu peut-il être renversé ? Ce serait là ubuesque, car nous aurions un Premier ministre qui tomberait, entraînant avec lui la chute de ministres qui ont déjà chuté début septembre. La situation ne manque pas de truculence. Nous aurions un Retailleau, un Barrot qui seraient doublement démissionnaires et pourtant toujours là ! N’aurait-on pas inventé le gouvernement perpétuel ?! L’exécutif nous envoie le message fort du… allez-y, amusez vous, on garde les mêmes sans vraiment le dire, ils restent en place, ainsi ils ne peuvent plus être censurés. De toute façon le seul qui décide et gouverne c’est Macron. Larcher si attaché à la Vème République pourrait-il nous donner son avis sur ce phénomène ? Ou mieux, le fameux Conseil constitutionnel peut-il nous confirmer que nous n’avons plus de gouvernement et que finalement on s’en passe très bien, tout en soulignant la permanence de ceux que le parlement a rejeté, faisant de cette sanction un acte si ce n'est manqué, du moins dérisoire, qui s'efface automatiquement devant la grandeur de la tâche à accomplir… Enfin un truc dans ce genre, on connaît à présent tout le talent de ces pseudos juges qui gouvernent et réécrivent à leur guise la constitution.

Pourrait-on exiger qu’un gouvernement soit constitué dans un délai précis ? Qui peut encore prétendre que nos institutions sont les meilleures du monde et qu’elles ne méritent pas un sérieux toilettage ? Si Lecornu ne parvient pas à former un gouvernement, c’est que le problème est plus profond et que la tâche est au-dessus de ses capacités, il doit alors partir. Il n'en fera rien. Il peut aussi reprendre les mêmes, ce qui était préalablement un peu le cas avec Bayrou et constituait déjà un bras d’honneur aux Français. Reconduire in extenso ceux qui ont été renversés serait la pire des solutions et en même temps la marque évidente d’une escroquerie constitutionnelle… et même d’une escroquerie tout court. Si Bayrou n’a pas eu la confiance, il ne peut en assumer seul les conséquences, c’est son équipe qui a été sanctionnée. Retrouver les mêmes serait un signal fort envoyé aux Français et au reste du monde du style : regardez, chez nous quand on renverse un gouvernement, il ne se passe rien, on s’en fout, on garde les mêmes.

C’est donc cet esprit que Larcher et toute la clique des bien-pensants politiciens défendent becs et ongles ? Eh bien au RPF nous ne sommes pas de cet avis, et nous pensons qu’il est urgent de mettre en débat le fonctionnement de nos institutions et de la composition d’instances comme le Conseil constitutionnel, la Cour des comptes, ou le Conseil d’État. Qu’il est vital de dénoncer ce qui ne va plus et de corriger ces travers. Si ces ministres ont été désavoués, ils doivent quitter physiquement leurs ministères, ou alors, nous sommes une République bananière du fin fond de l’Afrique.

Il est temps d’en finir avec les discours lénifiants qui se veulent pompeusement rassurants, sur les bienfaits et la solidité de nos institutions qui ne se révèlent que dans l’illusion d’une Vème République lustrée par la patine d’hommes d’honneur qui ne composent plus les rangs de nos gouvernants. Mais cet aveu ne viendra pas de la bouche de ceux qui se gavent des avantages qu’offre cette Vème République piétinée, violée maintes fois, humiliée, au seul profit d’une caste de privilégiés qui acceptent sans broncher ce jeu de dupe, en veillant soigneusement à ce que rien ne change pour conserver leurs postes. En attendant nous avons un Premier ministre qui gouverne par la voix du Président, avec un gouvernement composé de démissionnaires que l’on a toutes les chances de revoir nommés, faisant de cette seconde censure une farce de plus. Le monde entier nous observe et doit se dire qu’il y a quelque chose d’éteint au pays des Lumières. Qu’en pense nos oppositions qui ne bronchent toujours pas ?


25 septembre 2025

LA PRISE DE POUVOIR DES JUGES, SEUL VRAI SCANDALE D'ÉTAT

Gabriel Nerciat
25/9/2025

Je n'ai jamais voté pour Nicolas Sarkozy (au grand dam, à l'époque, de pas mal de mes amis droitards), et l'ai toujours tenu pour une fripouille indigne d'occuper le bureau élyséen de Louis-Napoléon Bonaparte et de Charles De Gaulle.
De plus, la forfaiture impardonnable qu'il a commise après son élection en annulant le vote référendaire des Français sur le rejet de la Constitution européenne, par le biais de la ratification parlementaire du traité de Lisbonne, me paraît un acte de haute trahison beaucoup plus grave que celui qui mena Louis XVI à l'échafaud.
Et ne parlons même pas de la réintégration de la France dans l'OTAN, de la désinvolte réforme constitutionnelle de 2008 qui accrut encore le pouvoir discrétionnaire des gnomes du Palais-Royal, des liens de connivence malsaine noués avec le Qatar, du rétablissement de l'alliance avec Israël ou encore de l'expédition militaire désastreuse commise avec les néo-cons anglo-saxons en Libye qui fit tomber le régime du colonel Kadhafi (le même Kadhafi dont les juges pensaient paradoxalement qu'il aurait pu être le corrupteur du président qui trama sa chute).
S'il avait dû être mis au cachot, c'est pour cela et seulement pour cela, pas pour autre chose.
Car le jugement ahurissant (à tous points de vue) qui le frappe aujourd'hui ne peut d'aucune manière être approuvé par quiconque croit encore plus ou moins à ce que doit être la bonne tenue d'une République démocratique.
Il ne fait que confirmer la justesse de ce que tous les théoriciens de l'illibéralisme répètent depuis un quart de siècle : une nation où les pouvoirs exécutif et législatif sont décisivement diminués ou entravés par des pouvoirs non élus ne peut à terme qu'être soumise à l'arbitraire de l'hydre à deux têtes que constitue désormais la double et perverse autorité des juges et des médias libéraux.
N'ayons aucun doute : la condamnation à cinq ans de prison ferme de l'ancien président, même si l'exécution provisoire est cassée dans quelques mois par la cour d'appel chargée de l'exécution des peines, ne fait que préparer en la justifiant la peine similaire qui frappera Marine Le Pen au mois de février prochain et l'empêchera de concourir à la prochaine élection présidentielle.
Le pronunciamiento des juges a commencé, et il ne s'interrompra que si et seulement si les Français se montrent résolus à l'entraver (personnellement, j'ai des doutes).