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4 octobre 2025

Pierre Duriot

-4/10/2025- L’OTAN a volé au secours des Yougoslaves et a rasé Belgrade, elle est venue au secours des Libyens et a rasé Tripoli et ainsi de suite, mais voyez-vous, quand Poutine vient au secours des russophones du Donbass, ce n’est pas pareil. Le problème est que la plupart des dirigeants européens ont l’air d’envisager la guerre contre les Russes sans trop de gêne aux entournures, on se demande s’ils arrivent tous à se rendre compte de ce que serait une guerre nucléaire dans notre hémisphère nord, ou s’ils se sont déjà prévus, pour eux-mêmes, des bases de repli dans la douceur néo-zélandaise ? Il faut revenir à la table des négociations, sans la France, que ça ne regarde pas et dont le président passe son temps à jeter de l’huile sur le feu, sans Zelensky pour qui la guerre est l’occasion d’extorquer massivement de l’argent aux contribuables européens. Sans l’Europe plus généralement qui est le dindon de la farce et le financeur imbécile d’un conflit né de l’installation et de l’activité d’intérêts américains de la mandature démocrate…
Pierre Duriot

Le pangolin devenu drone...

-4/10/2025- Le pangolin chinois est devenu un drone russe. Il s’agissait, il y a cinq ans de nous obliger à nous injecter un produit inconnu, il s’agit aujourd’hui de nous convaincre de donner notre argent et nos enfants pour la guerre. Dans un cas comme dans l’autre, la menace est totalement imaginaire, mais l’orchestration est la même, avec les mêmes metteurs en scène, dont le nôtre, vous aurez remarqué, avec le même air si peu convainquant et le même slogan « Nous sommes en guerre »... soit il manque d’imagination, soit il nous prend à ce point pour des idiots qu’il ne se donne même pas la peine d’inventer autre chose. Les musiciens sont les mêmes aussi, dans les lucarnes, avec les mêmes mines graves de circonstance, les mêmes tonalités dans la voix et le même type de pseudo-spécialistes, médecins de plateaux, devenus généraux de plateaux. Combien sont-ils payés encore ceux là ? Le seul vrai problème que nous avons est que les gens sont encore en train d’y croire et d’ici trois ans, ceux qui regrettent de s’être faits vacciner pour les bonnes raisons que l’on connaît désormais, seront aussi ceux qui regretteront un fils ou un petit fils mort sur le front ukrainien, avec toujours cette habitude de ne pas y penser avant.

LE WEEK-END FATAL DE DONALD TRUMP ET SON DESTIN

Gabriel Nerciat

-4/10/2025- Le plus important, dans ce qui va se passer demain ou les jours qui viennent au Levant arabe, n'est pas de savoir si Donald Trump sera ou non le prochain récipiendaire du prix Nobel de la paix, mais qui, des États-Unis ou d'Israël, est encore un État souverain capable de résister à l'hégémonie de l'autre.
En acceptant la restitution des derniers otages juifs contre la libération de plusieurs centaines de prisonniers palestiniens condamnés à la perpétuité (dont sans doute Marwan Barghouti, la figure emblématique des deux Intifadas), le Hamas renverse sur Netanyahou la pression qui depuis des mois était exercée sur lui, et d'une manière ou d'une autre va accentuer celle de l'Arabie saoudite, de l'Egypte et du Qatar sur Trump pour tordre définitivement le bras de son vassal génocidaire – lequel a déjà dû, à la Maison-Blanche, présenter des excuses publiques et humiliantes à l'émir de Doha dont il a bombardé impudemment le territoire en pure perte.
Quelque chose me dit toutefois que Donald ne doit pas être à la joie en ce moment.
Il sait qu'il risque dans cette affaire, en cas d'échec ou de refus humiliant de la part de Bibi – bien plus que dans l'affaire ukrainienne dont il a toujours estimé qu'elle lui avait été imposée par Biden et Zelensky –, une défaite diplomatique autrement plus grave que la non réception d'un hochet scandinave.
Pour trois raisons, dont on peine à distinguer laquelle serait la plus dommageable pour lui.
La première est que s'il cède à Netanyahou en l'autorisant à poursuivre sa guerre génocidaire, il reconnaît implicitement qu'il s'est révélé incapable de résister à l'emprise de l'État profond washingtonien, dont l'actuel pouvoir israélien est un rouage essentiel.
La seconde est qu'il s'aliènera durablement l'hostilité des alliés arabes ou sunnites de l'Amérique, provoquant ainsi la ruine des accords d'Abraham qui avaient été la seule grande victoire diplomatique de son premier mandat (tout en étant à l'origine de l'attaque palestinienne du 7 octobre).
La troisième est qu'il mécontentera à nouveau, après le bombardement de la centrale nucléaire iranienne de Fordo et les suites de l'affaire Epstein (auxquelles Bibi, d'après Tucker Carlson, n'est pas du tout étranger), sa base MAGA, de plus en plus massivement hostile à Israël et au sionisme comme l'avait illustré, entre autres choses, l'évolution de Charlie Kirk dans les derniers mois de sa vie.
En revanche, bien sûr, si Netanyahou cède, voire est contraint d'abandonner le pouvoir, Donald rafle la mise, qui lui rapportera bien plus qu'un prix Nobel (dont je suis persuadé qu'en réalité il se moque bien).
Car la dernière chose dont l'Amérique soit encore vraiment capable est d'imposer à ses anciens alliés, criminels ou serviles, la marque au fer rouge de son ressentiment post-impérial et isolationniste.
Le reste n'a plus grande importance, car aux États-Unis comme peut-être aussi en Israël d'après Elie Barnavi, ce sont surtout les risques de guerre civile et intérieure qui pointent désormais.

CE PAYS QUI S’ENDORMAIT

Gaultier Lavigerie

Il y a des lieux où l’on sent que quelque chose a cessé de vivre, des lieux un peu déserts, un peu sales, où le dernier bureau de poste a fermé et où la boulangerie s’est transformée en kebab, sans que personne ne s’en soit vraiment ému. Un vague drapeau tricolore claque dans le vent d’octobre, au fronton de la mairie, mais il a pris des airs de vestige du passé. Il appartient à un décor oublié, comme une relique anachronique.
Il est une sorte de vieux jouet cassé dans une chambre d’enfant désertée.
Par endroits, c’est cela, la France d’aujourd’hui : un pays-musée, qui subsiste par les détails, mais dont l’âme s’est évaporée. On y respire l’odeur tiède de la résignation et du chlore bas de gamme des piscines municipales.
Pendant longtemps, l’Occident s’est cru éternel. Il se rêvait centre du monde, convaincu de sa supériorité, de sa mission civilisatrice. Il avait inventé la démocratie libérale, les droits de l’homme, le cubisme, la psychanalyse. Il pensait que tout le monde finirait par lui ressembler. Fille flamboyante d’un occident triomphant, la France croyait aux grands récits, aux Lumières, à Hugo, à Renan, à Proust, à Lévi-Strauss, plus tard à Ferré, à Brel, à Gainsbourg, aux troquets, à l’État-providence. Elle croyait à la galantine de lièvre aux pistaches, à la blanquette de veau, au vol-au-vent, au Pommard, au Brillat-Savarin, à l’incomparable crêpe Suzette... Pauvre folle !
Ce qui nous advient aujourd’hui n’est pas une guerre, pas exactement une invasion. C’est une dissolution, un effacement progressif, un glissement dans le sommeil profond dont on ne risque de ne jamais revenir. C’est une euthanasie sans morphine, en quelque sorte. Une autre culture s’installe. Elle est jeune, confiante. Elle est multitude et force sauvage. Elle croit encore, prie encore, fait des enfants, qui croient encore davantage et prient encore davantage. Elle fait aussi du bruit, beaucoup de bruit, mais au moins elle fait quelque chose. Pendant que nous parlons, elle s’ancre. Pendant qu’on trie nos déchets et qu’on hésite entre tofu bio et flexitarisme responsable, elle bâtit des mosquées, elle fonde des familles.
Les élites regardent ailleurs. Elles sont à Davos ou dans le Marais, selon les jours. Les classes moyennes se taisent ou fuient. Et les anciens, ceux qui se souviennent d’un pays homogène, d’un dimanche à la messe, d’une maîtresse à la craie blanche, d’un zinc familier, d’un jeu de quilles de bois, de vacances chèrement acquises et bien méritées… de tout ce qui faisait l’affectio societatis – ce concept ringard qu’aucun ministre ne connaît plus. Ceux-là sentent venir la fin, mais n’ont plus la force de dire non. Ils regardent The Voice en mangeant des rillettes Monoprix. Il avalent sagement ce que rejette l’époque.
L’Occident comate. Son cœur bat doucement. Il s’est laissé gagner par une léthargie qui menace de l’emporter. Le sommeil, c’est presque la mort. Et franchement, ce n’est même pas une mauvaise nouvelle.
Le plus troublant, c’est le caractère mécanique du processus. Aucun ministre, aucun plan quinquennal, aucune circulaire n’a orchestré cette transformation. Elle s’est produite comme l’érosion d’une falaise ou le lent recul d’une langue glaciaire. Naturellement. Presque gentiment. Une civilisation vieillissante, fatiguée, ouverte jusqu’à l’indifférence, a laissé venir d’autres peuples et d’autres habitudes. Pas de bataille. Pas de traité. Pas de résistance. Rien. Le suicide occidental s’est fait sans hurlements. En chaussons Eram.
On a beau parler de politique migratoire, de quotas, de frontières : ce sont des mots, des petits pansements Hello Kitty sur une hémorragie fémorale. La dynamique démographique, elle, poursuit sa logique interne, mathématique, brutale. C’est la logique du ventre, des utérus et de la Foi. Pendant que l’Occident débat de futilités sur X, l’autre culture construit des majorités. Elle ne conquiert pas, elle s’installe. Elle ne demande pas l’autorisation : elle vit.
Dans les journaux, on appelle ça une chance. "La diversité est une richesse", dit le panneau à l’entrée du quartier. Richesse pour qui ? Mystère. Derrière la rhétorique euphorisante, il y a l’impression diffuse d’une perte de contrôle. On ne sait plus qui gouverne. À vrai dire, on ne sait plus si quelqu’un gouverne. Les flux avancent. Les gouvernements passent. Les cartes restent les mêmes, mais le terrain change.
Ce qui est en train de se jouer n’est pas une crise passagère. C’est un basculement irréversible. Un peuple qui ne croit plus en lui-même, qui n’a plus d’enfants, qui ne lit plus, qui se méfie de tout, jusqu’à son ombre, ne peut rien maîtriser. Il subit. Il subit en râlant, bien sûr. C’est sa dernière forme d’énergie : la plainte passive-agressive. Dans les cafés encore ouverts, on continue à plaisanter, à voter, à faire des bilans carbone. C’est peut-être ça, la fin d’une civilisation : un enchaînement de gestes automatiques, une résignation automatisée.
Il y eut des invasions, des conquêtes, des colonisations. Rome, Byzance, les Mongols, les Espagnols. L’histoire est pleine de violences fécondes. Mais jamais une civilisation ne s’était effacée en douceur, avec le sourire, en tendant la main à ceux qui allaient la supplanter. Le spectacle est fascinant, presque esthétique. L’Occident se retire de lui-même comme une vieille actrice qui sent qu’elle n’a plus le rôle principal. Il cède sa langue, ses repères, sa mémoire. Et il appelle ça tolérance. Dans d’autres contextes, on aurait parlé de dépression collective.
On dira que cette autre culture n’a rien demandé. Qu’elle est venue sur invitation. Qu’elle a répondu à une annonce. Elle a pris l’avion. Elle est arrivée. Et peu à peu, ce n’est plus elle qui s’est adaptée, mais nous. Nous avons baissé le volume, changé les menus, modifié les prénoms. Le peuple d’origine s’est recroquevillé dans ses culpabilités et ses sophismes. Il a même appelé ça un "vivre-ensemble". Expression admirable, au fond, puisqu’elle ne signifie rien.
L’erreur, peut-être, fut de croire que tout serait soluble dans la République. Comme si la République était un lave-vaisselle. Mais les civilisations ne se diluent pas. Elles cohabitent un temps, puis l’une domine. Ce n’est pas un jugement moral, c’est une loi de la nature. Une société qui doute face à une société qui croit : inutile de lancer les dés.
Le fait est là : le peuple premier, celui des hussards noirs de la République, des paysans silencieux, des fonctionnaires de sous-préfecture et des prêtres de campagne, n’est plus majoritaire chez lui. Il vieillit, il se tait, il s’éteint en souriant, persuadé qu’il fait preuve de bienveillance. Il meurt avec élégance, en consultant son solde de points retraite.
Mais l’Histoire, parfois, prend des tournants imprévus. Elle est brutale, cruelle, imprévisible. Elle se moque bien de nos principes, de nos hashtags, de nos indignations en ligne. Elle ne s’intéresse qu’à la force nue.
En Grande-Bretagne, quelque chose vient de se produire. Ce n’est pas encore une révolution. Mais, ce n’est plus une plainte. C’est un sursaut. Le peuple premier s’est levé. Il n’a pas demandé l’avis du Conseil des Droits Humains. Il a dit : "Assez."
Les journaux y voient un cri de haine. Mais c’est un cri de vie, maladroit, rugueux, sincère. L’Angleterre éternelle, celle des landes brumeuses, des pintes tièdes, des pensionnats tristes, des romans de Jane Austen et des fish & chips graisseux, ne veut pas mourir dans un brouillard multiculturel. Elle le dit. Et ce seul fait rebat les cartes.
L’Europe s’était couchée. Les nations étaient devenues des hôtels sans âme, des aires d’accueil améliorées, où plus personne ne savait qui était le concierge. Mais voici que l’idée d’un peuple d’origine ressurgit. Pas comme une nostalgie : comme une énergie. Une énergie confuse, peut-être, mais indéniable.
Et si cette Europe-là, celle des clochers, des morts, des mères silencieuses, décidait – enfin – de ne pas céder la place ? Et si le confort cédait à la colère ? Et si l’élégance de la disparition laissait place à l’âpreté du refus ?
Le monde est fondé sur les affrontements. Il n’y a pas de paix longue. Chaque civilisation meurt ou résiste. L’Occident avait choisi de mourir avec panache, un dernier verre à la main. Peut-être, finalement, n’en a-t-il plus envie.
Il est trop tôt pour conclure. Mais un frisson parcourt l’Europe. Et peut-être, pour la première fois depuis longtemps, il ne s’agit plus d’un frisson de honte. Peut-être est-ce un début d’orgueil.
Romain Vignest

Cette enquête, en dépit de brèves considérations très contestables sur l’avenir des retraites, met en lumière avec méthode et précision le parcours et les procédés de Lary Fink et donne la mesure de la colonisation des États par BlackRock et de son emprise sur le monde. N’est-ce pas d’ailleurs en reconnaissance de ses services que le Global Citizen Award a été décerné par l’Atlantic Council et remis mercredi dernier par le président Fink au fonctionnaire Macron ?

Cliquer sur l'image (vidéo de 40 min 57 s) ↴

3 octobre 2025

Dessin de Delestre

Régis de Castelnau
3/10/2025

Rubrique : code de la route

Mais sortez le clown ! Par pitié, sortez le clown !
La planète entière se tape une gigantesque barre de rire. Notre kéké national vient de se vautrer dans les grandes largeurs. Il a fait arraisonner un pétrolier dans les eaux internationales, ce qui déjà, est un acte de piraterie en droit maritime. Accompli par un commando militaire, rien que ça. Pas une vedette de garde-côte qui aurait parfaitement fait l’affaire, non, des militaires cagoulés et armés jusqu’aux dents. Pour montrer comment que notre kéké à nous c’est pas un sacré guerrier. Tremble Poutine. Nono le neuneu te l’a déjà dit, on va effondrer ton économie. Avant de déployer les célèbres trouposols à ta frontière.
Avec zèle, la magistrature s’est précipitée au coup de sifflet du patron pour prestement embastiller l’équipage et le commandant chinois à Saint-Nazaire. Manque de pot, les pandores n’ont rien trouvé sur le bateau, ni Oreshnik, ni Kinzhal, ni kalachnikov, pas même un petit drone. Alors piteusement, il a fallu relâcher tout ce petit monde et pour ne pas avoir l’air trop con, on a décidé de quand même « poursuivre » le capitaine pour « refus d’obtempérer » (interdiction absolue de rire). Ben oui, le capitaine n’a pas immédiatement obéi aux militaires qui l’arraisonnaient. Ben c’est vrai quoi, des pirates surarmés et cagoulés intervenant illégalement dans les eaux internationales vous disent de vous arrêter, et vous n’obéissez pas immédiatement ? Mais c’est ignoble cette violation de l’article L1331-1 du code de la route français, quasiment un crime de guerre. Si les capitaines de marine marchande chinois ne respectent pas le code de la route français dans les eaux internationales alors qu’ils sont attaqués par des pirates, c’est la fin de « l’ordre international fondé sur les règles ».
Nouvelle preuve que le ridicule ne tue pas, Macron est en bonne santé. Les militaires et les magistrats aussi. Et au passage la France de nouveau humiliée, est la risée du monde. Et avec ce type c’est tous les jours, depuis huit ans absolument tous les jours.
Est-ce que ce cauchemar va finir par prendre fin ?

SAINT-GERMAIN-DES-PRÉS PERDU DANS LES SABLES DU PRÉSENT

Gabriel Nerciat
2/10/2025

Oh ben mince alors !
À la télévision et dans la presse, Julien Dray, Caroline Fourest, Bernard-Henri Lévy, Kamel Daoud, Arno Klarsfeld, la belle Abnousse Shalmani, le lumineux Jacques Essebag dit Arthur ou encore Charlotte Gainsbourg sainte et martyre ne cessent depuis des lustres de nous annoncer la chute imminente du sanglant régime des ayatollahs iraniens, sous l'effet de la révolte de la jeunesse urbaine américanisée et des jeunes femmes voilées diplômées (on ne sait pas comment) en attente d'émancipation (curieusement, le voile des femmes saoudiennes ou émiraties les intéresse beaucoup moins).
Et puis, ne voilà-t-il pas que c'est dans le Maroc du souverain alaouite, alcoolique, moderniste et pro-israélien Mohammed VI que survient la révolte ! Mohammed VI, le dernier signataire des accords d'Abraham, dis !
Sûr que les précités vont accourir par tweets et articles de presse en cascade, comme à l'époque de la guerre en Syrie ou de la chute de Kadhafi, pour soutenir les insurgés en proie à la répression meurtrière d'un autocrate islamique descendant du Prophète.
Pour l'instant je ne vois rien venir, mais peut-être que vous même, ma soeur Anne, êtes plus en avance sur moi ?
On nous le dit assez depuis deux ans : il n'y a pas que le génocide à Gaza dans la vie. Il faudrait un peu s'occuper du reste.
Eh bien, occupons-nous-en donc, par exemple de ce qui survient à l'occident du monde arabe.
Si d'aventure il y a un vague rapport avec les drames du Levant, on fera comme si c'était purement contingent, promis.
Prions seulement pour que la belle villa de BHL à Tanger, décorée par Andrée Putman, soit préservée de la fureur du temps...

H16
3/10/2025

Adieu les pubs, bonjour les micropaiements AI ? Le partenariat Google Deepmind et Coinbase qui pourrait booster les créateurs

Enfin, les geeks vont enfin pouvoir avoir des copines virtuelles qui leur réclament de l’argent !


Eh oui, dans l’intelligence artificielle, les choses avancent décidément très vite et même si le précédent billet sur le sujet ne date que d’un mois, l’actualité impose d’y revenir alors que Google et Coinbase viennent de créer un partenariat afin de créer une économie virtuelle, ou au moins les outils permettant de la construire et destinés aux agents d’intelligence artificielle.

Pour situer un peu, rappelons qu’un agent, dans le contexte de l’intelligence artificielle, est un programme ou un ensemble de programmes conçu pour être relativement autonome, qui perçoit son environnement (via des entrées logicielles) qui lui permettent de prendre des décisions et exécuter des actions concrètes afin d’atteindre un objectif spécifique assigné à son lancement.

Même si les agents qui existent actuellement sont, pour la plupart, relativement embryonnaires et d’une autonomie limitée, ils disposent d’une capacité à tenir un raisonnement, c’est-à-dire de décomposer un objectif complexe en plusieurs étapes, de choisir les outils appropriés (recherche web, connexion à des bases de données ou des programmes, etc.) et d’adapter son plan en temps réel en fonction des informations qu’il reçoit.

Au contraire des « chatbots » classiques qui se contentent de bavarder comme un oncle un peu lourd à un dîner de famille, l’agent peut aller bien au-delà de la fourniture d’une réponse puisqu’il est capable d’effectuer des actions pour le compte de son propriétaire : moyennant les bons outils, il peut agir exactement comme le ferait un utilisateur humain en ligne, depuis effectuer des recherches jusqu’à prendre des rendez-vous en passant par synthétiser des documents ou des vidéos ou automatiser des flux de travail complexes comme des opérations logistiques par exemple. En somme, c’est le stagiaire parfait sans les erreurs à la photocopieuse ou la machine à café.

Cependant, très souvent, ces opérations nécessitent des transactions financières. Or, pour le moment, il n’existe pas, à proprement parler, de protocole standardisé permettant à un agent d’effectuer un paiement ou d’en réclamer un. C’est précisément pour cela que Google (Deepmind) et Coinbase (une plateforme d’échange de crypto-monnaies) se sont retrouvés afin de créer un protocole autorisant des agents à négocier entre eux. Pour cela, Google DeepMind vient de publier un document sur l’économie dans le cadre d’agents virtuels et s’associe à Coinbase pour lancer le Protocole de Paiement Agentique (AP2), avec une extension appelée X402.


Ce protocole permet donc aux agents d’effectuer des transactions rapides et transparentes, des micro-paiements, de monétiser leurs propres services et de payer d’autres agents automatiquement au nom des utilisateurs. Ce système utilise des stablecoins (comme l’USDC) qui sont des cryptomonnaies adossées à une devise (ici, le dollar), ce qui permet des transactions rapides, sans les frais élevés des systèmes de paiement traditionnels comme Visa ou Mastercard, et surtout très fractionnables puisqu’on peut envisager des échanges pour l’équivalent d’un cent ou moins, ouvrant la voie à des microtransactions très peu chères (un millier de transactions pour un euro par exemple) mais très nombreuses, l’équivalent d’un pourboire numérique à un article.

Les applications ne manquent pas : l’exemple fourni imagine une personne en charge de ressources humaines qui utilise un agent pour filtrer les CV reçus et les faire correspondre au poste ouvert. Cet agent de Ressource Humaine pourrait aussi être chargé de la vérification des antécédents (diplômes bidons, casier judiciaire garni, par exemple, ou plus prosaïquement des accréditations pour certains types d’emplois) : cette vérification pourrait être effectuée par des agents spécialement développés pour cet objet. Le coût de la vérification pourrait être aisément négocié et facturé de ces agents vers l’agent RH, de manière transparente et sans intervention humaine directe.

De façon intéressante, un lien direct peut être fait avec le précédent billet consacré à l’intelligence artificielle. En effet, de plus en plus, certains producteurs de contenus voient leurs efforts contournés par l’intelligence artificielle : un article, lorsqu’il est vu par un humain, peut être rentabilisé au travers des publicités affichées autour de l’article ; un robot de « scrapping » qui va lire exclusivement le contenu de l’article ne regardera pas les publicités. L’annonceur ne rémunèrera pas, à raison, la vue correspondante.

L’usage des agents et de ce protocole de paiement peut, dans ce cas, ouvrir la voie à une résolution harmonieuse de la perte de revenus observée par les créateurs de contenus « aspirés » par les modèles d’IA : un agent pourrait par exemple payer des frais « d’exploration » (per-crawl fee) de quelques centimes ou fractions de centime pour accéder et utiliser des informations spécifiques, assurant ainsi une rémunération pour les publications, les créations originales, les artistes, les auteurs, les journalistes, etc.

Si l’on pousse le raisonnement un peu plus loin, on peut imaginer sans mal que l’infrastructure mise en place par Google et Coinbase (A2A, AP2/X402) ouvre la voie à des entreprises entièrement autonomes dirigées par de tels agents : non seulement, l’intelligence artificielle permet de voir des voitures autonomes se multiplier dans nos villes, mais on peut aller plus loin et disposer d’un véritable taxi autonome qui se gère lui-même, paye sa maintenance, et engage d’autres agents pour créer son site web ou gérer son marketing, l’humain intervenant ici au départ pour constituer le capital de départ (l’automobile, par exemple).


À terme, en utilisant ce genre de protocoles et de principes, on peut voir éclore un marché complet, avec des places de négociations sur toutes sortes de prestations et de prix dès lors qu’une automatisation est possible.

L’ampleur de la révolution qui se met en place est largement comparable à ce qui s’est passé lorsqu’internet s’est démocratisé au milieu des années 90, en mode turbo pour l’impact économique, avec des agents gérant un empire depuis votre chambre d’amis.

Ceux qui se placeront judicieusement dans ce qui est en train de se mettre en place seront les multimilliardaires de demain… Ou au pire, des geeks avec des copines virtuelles qui paieront leurs factures.


https://h16free.com/2025/10/03/82057-adieu-les-pubs-bonjour-les-micropaiements-ai-le-partenariat-google-deepmind-et-coinbase-qui-pourrait-booster-les-createurs

2 octobre 2025

Kuzmanovic Georges
1/10/2025

Interview de Natacha Polony sur Fréquence Populaire Media

Vidéo 2:03:34 ↴