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10 novembre 2023

Radu Portocala

Après la récente visite à Kiev de dame von der Leyen, la Commission européenne (c’est-à-dire dame von der Leyen elle-même, en son âme et conscience et au nom de nous tous, ses sujets dociles) a recommandé l’ouverture des négociations en vue de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, notre vaste et heureuse famille. Son argument a été que l’Ukraine, en dépit de la guerre, a continué à se réformer « en profondeur ».
On ne sait pas jusqu’à quel niveau la présidente de la Commission a sondé pour faire cette constatation. On sait, en revanche, que son ami, le président Zelensky, a profité de ce satisfecit pour annoncer que l’élection présidentielle prévue pour mars 2024 ne se tiendra pas. « Ce n’est pas le moment pour des élections » a-t-il dit, ajoutant : « Nous devons décider que l’heure est à la défense, à la bataille […] et non à la farce que seule la Russie attend de l’Ukraine. »
Ainsi, pour le plus grand ami de l’Occident démocratique, les élections sont une farce et il n’y aurait que la Russie qui souhaiterait leur organisation. L’Union européenne dirigée par dame von der Leyen s’accommoderait, semble-t-il, très bien de cette entorse à la constitution ukrainienne et à « nos valeurs européennes » juste pour contrarier Moscou et surtout pour ne pas voir Zelensky rater (ce qui risque de se produire) sa réélection. Cette décision fait sûrement partie des réformes « profondes ». Les tréfonds seraient atteints si l’homme en kaki, agissant pour le bien de son pays et du monde entier qu’il défend vaillamment, se faisait oindre président à vie.