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29 septembre 2025

René Chiche

-27/9/2025- On s'approche de la date à laquelle une bande de m'as-tu-vu hypocrites va rendre encore une fois des hommages appuyés à Samuel Paty, Dominique Bernard et tant d'autres belles personnes qui ont fait les frais de l'incurie générale.
Parmi ceux qui me dégoûtent le plus se trouvent quelques personnes en quête de reconnaissance médiatique qui utilisent le nom de Samuel Paty pour vendre des livres où ils ne parlent que d'eux et font leur prêchi-prêcha sur la fameuse laïcité.
Comme si c'était le problème.
Comme si Samuel avait été décapité parce qu'il était un héraut de la laïcité ou un militant de leur cause, alors que chacun sait qu'il a été assassiné parce qu'il faisait son métier de professeur, qui est d'instruire, dans une institution qui ne soutient plus ses professeurs et se retourne même contre ceux qui font correctement leur job.
Cette vérité simple dérange, car elle révèle l'état catastrophique dans lequel se trouve présentement l'institution la plus utile en république.
Je suis donc très en colère, comme à la première seconde où j'ai appris l'horreur de ce qui s'était passé ce 16 octobre 2020, et profondément dégoûté par ces hommages mondains et hypocrites qui persistent à refuser de nommer les choses : car c'est d'abord l'institution qui a abandonné Samuel et l'a laissé sans défense, voire s'est retournée contre lui, à l'instar de ces quelques collègues qui par lâcheté ont estimé qu'il avait "merdé" alors qu'il ne faisait, et même faisait très bien, que son travail.
Samuel est mort parce qu'il était un très bon professeur.
Et que, dans ce qu'est devenue notre école, être un bon professeur peut constituer une faute.
Seule exception à mon jugement sévère et peut-être excessif, Mickaëlle Paty évidemment, dont le livre intitulé Le cours de Monsieur Paty devrait se trouver dans tous les CDI (ce que le ministère aurait dû à mon sens imposer) et être lu par tous les professeurs (ce pourquoi, à Action & Démocratie/CFE-CGC, nous en avons diffusé de larges extraits l'an dernier au million de personnels recevant notre lettre d'info).
Car son frère n'attend pas des hommages ni des salles de réunion dans les rectorats qui portent son nom, pas davantage que des rues ou des ronds-points qui portent son nom.
Il attend justice.
Le reste est sans intérêt.
Le système a bien récupéré la mémoire de Samuel pour se dédouaner, à coups d'hommages en veux-tu en voilà. Mais la justice n'est toujours pas passée, et l'œil est toujours dans la tombe, regardant Caïn...