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13 juillet 2024

LE CADAVRE PUANT DE LA DROITE LR

Gabriel Nerciat

12/7/2024 - Le plus triste, à mon sens, dans cette élection confisquée, c'est la survie (certes heureusement réduite au minimum : 6% des suffrages exprimés et 66 sièges au Palais-Bourbon), grâce au pervers Front républicain initié par Gabriel Attal et le NFP, de tous ces vieux traîtres, barbots et tocards que sont les députés et sénateurs LR.
Surtout, j'en ai assez de les entendre pérorer depuis trois ou quatre jours, sur la rengaine lancée par le gros Larcher : "La Chambre et le pays penchent nettement à droite ; donc c'est à nous de décider ce qui doit se passer".
Quand ils ne réclament pas, purement et simplement, tels Xavier Bertrand ou Michel Barnier en sourdine, d'aller à Matignon.
Bande de minables !
Ils ne veulent pas entendre parler du RN ni passer le moindre accord de désistement avec lui, vouent Ciotti aux gémonies, tout en acceptant hypocritement de recueillir au second tour les voix des électeurs de gauche et de LFI dont les candidats se sont désistés en leur faveur.
Puis, dès que l'élection est passée et leurs sièges sauvés, ne les voilà-t-il pas qu'ils revendiquent sans vergogne pour eux - sous couvert de "droite" majoritaire - les dix millions de voix des électeurs de Jordan Bardella...
Franchement, je n'aime pas les électeurs de gauche mais au moins ils votent à peu près selon leurs convictions.
Les électeurs du parti de Jacques Chirac et d'Alain Juppé, comparés à eux, me paraissent infiniment plus méprisables, dans la mesure où ils ne croient plus en rien tout en feignant de se draper dans le manteau étroit des principes moraux.
La seule droite éternelle, en France : non pas celle de de Gaulle, Chateaubriand, Guizot, Barrès, Tardieu, Poincaré ou le comte de Chambord, mais toujours la même : celle de Monsieur Thiers et de Tartuffe.

12 juillet 2024

Le retour de M. Wauquiez dans l’arène politique

Maxime Tandonnet
(pour Atlantico avec M. Philippe Iribarne)


– Laurent Wauquiez s’exprimait, ce mercredi 10 juillet 2022, devant l’Assemblée nationale. Le président du nouveau groupe LR a été très clair sur sa stratégie pour l’avenir de la droite, expliquant d’abord que le groupe allait changer de nom et ensuite qu’il n’entendait pas participer (activement, à tout le moins), à une potentielle coalition gouvernementale. Que peut-on dire, pour commencer, de cette stratégie ? Quel semble être l’objectif de la droite républicaine ?

Laurent Wauquiez a d’abord fait un choix audacieux en retournant dans la mêlée politique et en se présentant aux législatives, un choix gagnant puisqu’il a été élu dans des circonstances non évidentes… Il semble avoir changé de stratégie. Jusqu’alors, il se cantonnait à une certaine discrétion en se maintenant sur la réserve, espérant, un peu sur le modèle d’Edouard Philippe, capitaliser en se tenant à l’écart de la politique. Il avait aussi pour référence historique la traversée du désert de Charles de Gaulle, qui s’était retiré à Colombey dans les années 1950 avant son retour au pouvoir. Clairement, il change de stratégie et se replace au centre de l’arène. Dans le pataquès et le chaos qu’est devenue la politique française surtout à la suite de la dissolution, il a considéré qu’il ne pouvait pas demeurer sur un piédestal comme président de région. Il a bien constaté aussi que la posture de la distanciation ne lui profitait pas dans les sondages. Quand la France est dans la difficulté, les électeurs risqueraient de lui reprocher une sorte de dérobade. Son objectif est clairement de revenir au premier plan national dans la perspective de 2027.

– En refusant de participer à une coalition, la droite républicaine semble chercher à retrouver un peu d’oxygène et d’espace politique autonome. Ne joue-t-elle pas, de la même manière, la crise de régime politique ? Ce risque est-il nécessaire, si elle espère reconstruire une potentielle majorité, un potentiel projet et un potentiel candidat présidentiable en vue de 2027 ?

C’est la seule solution plausible. Je vous rappelle que la droite semble divisée à cet égard. Xavier Bertrand, Olivier Marleix et Aurélien Pradié étaient jusqu’alors profondément hostiles à un accord de gouvernement avec la macronie. Du seul fait des circonstances, ils ont, d’après ce que l’on comprend, évolué sur cette question et réclament Matignon pour un LR avec un gouvernement de coalition centrale rassemblant LR et Ensemble. La situation n’est évidemment plus celle qui prévalait avant la dissolution. Leur choix s’explique par l’urgence et la volonté d’éviter l’arrivée au pouvoir d’une gauche extrémisée qui profère des menaces d’insurrection si elle n’obtient pas Matignon alors qu’elle ne dispose d’aucune majorité parlementaire avec seulement 178 députés – moins d’un tiers. Donc la position des trois ci-dessus peut se comprendre comme une mesure de salut public pour éviter un désastre.

Toutefois, elle est irréaliste car la droite coalisée à Ensemble n’obtient même pas une majorité absolue, donc une telle expérience paraît vouée à l’échec. La solution d’une troisième force centrale, bousculée en permanence par les deux « extrêmes », exposée à une motion de censure et d’ailleurs, sans véritable accord sur rien, conduit à un échec et au naufrage de la droite désormais entraînée dans l’abîme avec la macronie. En 2027, après l’atomisation d’une droite fondue avec la macronie, il resterait deux solutions crédibles politiquement : la gauche et le RN. Limiter la casse aujourd’hui pour avoir bien pire dans deux ans et demi, c’est-à-dire l’Élysée, Matignon et l’Assemblée nationale réunis dans les mains de la gauche mélenchonisée pour un quinquennat entier, est la solution la plus tragique pour le pays. Quant au RN qui échoue depuis plus d'un demi siècle, on peut douter de sa capacité à rallier plus de 50% des électeurs. Donc dans cette hypothèse, en l’absence d’autre alternative, ce serait les pleins pouvoirs pour cinq ans à une gauche extrémisée.

– Sans aller jusqu’à la crise de régime et au refus catégorique de participer à quelque coalition que ce soit, peut-on imaginer un scénario dans lequel la droite républicaine ne ferait tout simplement pas obstacle à une coalition jugée « responsable » ? Quel serait l’impact sur la capacité de cette même droite à reconstruire son espace politique ?

Il me semble que le scénario proposé par Laurent Wauquiez est le plus réaliste et le plus crédible à ce stade. Il ne faut surtout pas entrer dans un gouvernement, afin d’éviter d’être associé au désastre provoqué par la dissolution du président Macron et ses suites qui s’annoncent tout aussi dramatiques. On évite ainsi un amalgame entre la droite et l’effondrement de la France qui se produit depuis 7 voire 12 ans dans tous les domaines, sécuritaire, migratoire, financier (dette publique à 3200 milliards d'euros), prélèvements obligatoires de 44% du PIB, chômage de plus de 5 millions de personnes, catastrophe scolaire, pauvreté, etc. Un effondrement qui s’accélère et se traduit dans le chaos politique actuel… Mais tout en restant extérieur à la coalition et en rejetant tout risque d’amalgame avec le macronisme, on évite de jouer la politique du pire dans des circonstances épouvantables pour le pays, en votant des lois importantes comme la loi de finances, si elles conviennent, et les textes sur lesquels on est d’accord. Il faut bien voir que la France est au fond du gouffre en ce moment sur le plan politique. A juste titre, Laurent Wauquiez ne veut pas que la droite se lie à un boulet qui l’entraînerait dans la noyade. Mais il fait aussi le choix de refuser d’ajouter du chaos au chaos, ce que les Français ne lui pardonneraient jamais, surtout dans la perspective de 2027. Cette position me semble être, non la meilleure, mais la moins mauvaise possible dans le contexte actuel. - 12/7/2024

https://maximetandonnet.wordpress.com/2024/07/12/le-retour-de-m-wauquiez-dans-larene-politique-pour-atlantico-avec-m-philippe-iribarne/

27 mai 2024

UN FAUX AMI EN TROP

Gabriel Nerciat

Dans cette campagne des européennes (que contrairement à d'autres je trouve plutôt plus intéressante que celles de la dernière décennie), celui dont les airs de gentillesse hypocrite et de hardiesse parodique décidément ne me reviennent pas, c'est bien le Bel Ami de Laurent Wauquiez et d'Eric Ciotti.
Plus je le vois, avec ses yeux bleu canard et son sourire de pasteur méthodiste faussement ingénu, dans les nombreux débats où il tente péniblement de s'imposer, plus il me fait penser aux personnages incarnés par Bourvil dans les premiers films de Jean-Pierre Mocky, faux derches paroissiens qui pillent les troncs des églises ou veulent à grands frais rétablir l'ordre et l'harmonie dans les familles bourgeoises dispersées et alanguies.
Depuis quelques jours, tout le gratin journalistique le porte aux nues pour la pseudo-algarade assez puérile mais parfaitement préméditée qu'il a provoquée, tel un nouveau François Bayrou, chez Caroline Roux, après le débat entre Gabriel Attal et Jordan Bardella.
Bellamy qui veut défendre le pluralisme sur la télévision d'Etat, c'est un peu du même tonneau, à mes yeux, que Gérard Miller lorsqu'il entreprenait de défendre l'innocence féminine des actrices et des maquilleuses agressées par les metteurs en scène et les acteurs de cinéma.
Pourquoi personne ne lui rappelle-t-il que le parti auquel il appartient et qu'il représente dans cette élection (LR, ex-UMP) est précisément celui qui, avec le PS, a empêché pendant plus de vingt ans, par le maintien du scrutin majoritaire à deux tours et l'institutionnalisation du pseudo-cordon sanitaire inventé par François Mitterrand, plus d'un quart du peuple français d'avoir droit à une représentation digne de ce nom à l'Assemblée nationale ?
A l'époque, le manque de pluralisme, et le rejet grandissant dont faisaient l'objet les milieux parlementaires par leur faute, ne semblaient pas beaucoup gêner les partisans de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy.
Mais maintenant que la poule aux oeufs d'or a cessé de pondre et que LR ne sait plus trop comment contrarier sa lente entrée en agonie, ma foi c'est la vertu outragée que le gentil professeur de maintien catholique de Versailles croit pertinent de mettre en scène quand il passe en deuxième partie de soirée à la télévision.
A la place de Caroline Roux, je lui aurais répondu ceci :
"Quel est donc votre problème, petit Monsieur ? Votre candidate a fait moins de 5% à la dernière élection présidentielle, et les deux formations politiques auxquelles appartiennent l'actuel Premier ministre et le président du RN étaient déjà largement en tête lors des derniers scrutins nationaux et européen. Peut-être parce que eux ont vraiment quelque chose de clair à dire sur l'Europe, et ne font pas à Strasbourg, où vous allez voter pour la reconduction d'Ursula von der Leyen et les futurs traités de libre-échange, l'exact contraire de ce qu'ils préconisent à Paris.
Si vous ne connaissez pas la différence entre les premiers rôles d'une pièce et les personnages secondaires, ou entre les personnages secondaires et les figurants, il est grand temps de vous renseigner.
En fait vous devriez plutôt nous remercier : dans cinq ans, si vous êtes encore là, c'est avec Nathalie Arthaud et François Asselineau que vous aurez l'opportunité de débattre sur un autre plateau. Seulement après 23h30."
Pour moi, j'espère vraiment (sans trop y croire) que ce drôle de Tartuffe et ses pitoyables coéquipiers recueilleront moins de 5% des suffrages dans deux semaines.
Cela leur donnera enfin une vraie occasion de couiner.

6 octobre 2023

Le grand écart intenable des LR

Gilles La Carbona


Revenons quelques instants sur les sénatoriales. Au soir du scrutin Retailleau annonçait la victoire des LR, ce qui est la réalité dans les faits, avec une perte de seulement six sénateurs. Nous avions noté ici même que cette baisse en pourcentage était de 9% ce qui, pour un renouvellement de la moitié des élus, était important. Les chiffres officiels sont tombés, c’est finalement douze sénateurs qui sont retournés à la maison. La chute n’a plus du tout la même importance, elle représente 18%. C’est énorme et c’est la conséquence des tergiversations et de la collaboration des LR avec Macron. Le brave Retailleau devrait faire profil bas et revoir ses prétentions. Mais il n’en sera rien, l’évidence saute aux yeux, le couple Retailleau/Ciotti est néfaste aux LR. Nous le disions déjà après la motion de censure loupée de la LIOT, où les LR s’étaient ligués pour sauver le gouvernement Borne, la tendance se confirme.

L’avenir, au rythme des compromissions renouvelées des LR, s’annonce encore plus dramatique pour ce parti, du moins ce qu’il en reste. L’aveuglement de ses caciques ne sert pas les plus éclairés, qui se laissent entraîner dans une débâcle prochaine. Pour tenter de retrouver une audience, à défaut d’une authentique crédibilité, voilà le sieur Ciotti qui veut faire des LR le parti de la baisse des impôts et de courir les plateaux pour nous vanter la valeur travail, lui qui n’a connu le monde du travail qu’à travers le prisme déformé d’attaché parlementaire, en clair, le donneur de leçon n’a jamais bossé. Décidément l’homme a trop côtoyé la macronie, il en a pris les travers et ne s’en rend même plus compte, il devient aussi détestable que son icône, sa seule apparition provoque une irritation.

Comment peut-il parler de baisse d’impôts, alors qu’il vient d’autoriser ce gouvernement à emprunter 284 milliards de plus en 2024 ? Comment compte-t-il rembourser cette dette supplémentaire ? Dire qu’il n’a aucune suite dans les idées devient un euphémisme. Il gesticule, il dit tout et son contraire, quand son culot ne le pousse pas à s’exprimer sur des choses qu’il ne connaît pas, comme le travail ? Sans consistance, ne sachant plus que copier à défaut d’innover, il entraîne son parti dans une chute qui ne semble plus être une simple vue de l’esprit, mais bel et bien une réalité, dont l’échéance, se rapproche. On se demandait dans ces colonnes, s’il était ouvertement cynique pour venir se plaindre d’un budget qu’il n’avait pas censuré, ou totalement décérébré… avec une telle sortie, la question a trouvé sa réponse. Les prochaines élections européennes seront-elles un test révélateur de la déconfiture d’un parti qui ne cesse de cumuler les antagonismes et contradictions ? Il semble qu’ils ne parviennent plus à coordonner leurs propres aspirations.

Entre une volonté de protéger Macron pour sauver leurs quelques places, et celle de s’afficher comme de farouches opposants, très fort en paroles, totalement absents au niveau des actes, le grand écart devient douloureux à maintenir, et surtout ridicule. L’impossible mariage de la carpe et du lapin, les LR n’ont, dans leur structure actuelle, strictement plus rien à nous apporter. Ils font du Macron en oubliant qu’eux ne sont pas au pouvoir et que leurs simagrées ne séduisent plus personne. Surtout, leur connivence dans la loi sur les retraites les suit, ils devront rendre des comptes. Ils viennent d’être sanctionnés par les grands électeurs qui par définition ne sont pas aussi sévères dans leur jugement que le peuple, c’est dire ce qu’ils risquent de subir… mais visiblement ils s’en moquent, ou sont incapables de se projeter. Cécité volontaire ou pas, la faillite du parti semble actée et ce n’est pas la victoire en trompe-l’œil des sénatoriales qui changera quelque chose.

Ce parti est composé de volontés disparates, et le salut des uns passera inévitablement par l’abandon de cet attelage de baudets en perdition, qui ne parvient plus à masquer les collusions évidentes qu’il entretient avec le pouvoir. Si cette connivence n’est l’œuvre que d’une poignée, les opposants qui ont voté la motion de la LIOT, seraient bien inspirés de quitter le navire avant de sombrer à leur tour dans le chaos. La confusion est trop avancée pour qu’une réelle distinction en épargne certains. Les électeurs ne retiendront qu’un sigle, LR, qu’une figure de proue, Ciotti. Rester acoquiné avec ce personnage c’est se préparer de sombres lendemains.

https://rassemblementdupeuplefrancaiscom.wordpress.com

21 juin 2023

Accord droite LR/majorité présidentielle : la forte progression de l’esprit de compromission et de la bêtise

Maxime Tandonnet


Un récent sondage Odoxa du 20 juin montre que 56% des Français sont favorables à un accord entre la droite LR et le macronisme au pouvoir. Le même sondage Odoxa révélait que seulement 34% se prononçaient en faveur de cette alliance en le 29 novembre dernier. En six mois, l’opinion a basculé.

C’est le fruit d’un intense matraquage médiatique et des prises de position en faveur de cette solution de la plupart de figures emblématiques de la droite (Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, Rachida Dati, Raffarin, etc.) qui ont rajouté leur voix aux transfuges de 2017 et 2022 (Le Maire, Darmanin, Bachelot, Woerth etc.) La grande majorité des figures emblématiques de droite se sont prononcées en ce sens. Comment l’opinion pourrait-elle dans ces conditions, ne pas prendre acte d’une alliance inéluctable ? Ce basculement sondagier est dû aussi au soutien de la droite LR à l’absurde et injuste réforme des retraites. Réflexe normal : puisqu’ils sont d’accord sur l’essentiel, autant en tirer les conséquences…

Le calcul des figures emblématiques de droite LR est évident : une alliance LR/macronie permettrait de reconquérir le pouvoir et de revenir au premier plan contre les deux « extrêmes » Nupes et RN en 2027. Ce calcul est idiot. L’expérience macronienne, depuis 6 ans, voire 11 ans si l’on tient compte du rôle d’EM sous l’ère Hollande, est l’une des pires catastrophes de l’histoire politique française depuis 1945 : éducation, dette publique, insécurité, commerce extérieur, santé, libertés (Absurdistan sanitaire), énergie (fermeture Fessenheim), santé, immigration, pauvreté, corruption banalisée au plus haut niveau.

Cette période est celle d’une ère d’autocratie stérile et d’esbroufe narcissique nourrie de mépris du peuple (« ceux qui ne sont rien », etc.). Penser que le pouvoir macronien va changer radicalement de politique dans le cadre d’une alliance avec une droite LR, petite minorité à l’Assemblée, est une naïveté. Par delà les coups de menton, le macronisme a bien son idéologie (mélange de culte de l’argent, de bureaucratisme et de gauchisme sociétal), à laquelle il n’a aucune raison de renoncer. Et se lier les mains avec un pouvoir immensément impopulaire, et qui le sera encore bien plus dans quatre ans, est absurde et suicidaire. Cela revient à s’enchaîner à une majorité qui sera sanctionnée en 2027 et dès lors, renoncer à toute chance d’être une force d’alternance.

Où sont passés l’honnêteté et le bon sens ? Nous vivons une ère de néant politique où l’on est en droit de haïr autant le pouvoir en place que les oppositions radicales, démagogiques et gesticulantes que sont la Nupes et le RN. On est aussi en droit de haïr le goût de la compromission, de la magouille et la bêtise qui gagnent une partie de la droite à laquelle on a longtemps fait confiance. Et l’espoir de voir un jour tout ce sale petit monde balayé par une tornade populaire et l’émergence de nouvelles forces démocratiques, libérales et respectables, en partant de ceux qui n’auront jamais versé dans l’esprit de compromission et la crétinerie.

[NB : mon propos est dur mais il a le mérite d’être sincère, de refléter exactement mon sentiment.]

7 juin 2023

Maxime Tandonnet

Pour un discours politique de réconciliation et d’apaisement (entretien Atlantico avec M. Bruno Cautrès)


Au sein de la NUPES et de LFI, François Ruffin se démarque. Il l’a encore montré dans une interview à France info. Interrogé sur les mesures sociétales, le député de la Somme a estimé que « le cœur du sujet c’est le travail, le partage des richesses. Il faut de l’apaisement, dans ce cadre-là il ne faudra pas faire tout ce qui nous passe par la tête”. Des propos qu’il a ensuite nuancé sur Twitter. Il a également déclaré : « La gauche doit rassurer, on doit parler à tout le pays et pas seulement à sa ‘fanbase’. Il y a des gens qui ne votent pas pour vous mais ils ne doivent pas vous voir comme des adversaires ». Il a aussi récemment lancé une campagne de levée de fonds. Que cherche à faire François Ruffin ? Est-ce une bonne stratégie ?

Il est difficile de savoir si c’est une bonne stratégie pour lui et son parti. Mais en tout cas, il a des mots justes, rares dans la classe politique française : apaisement, stabilité, passerelles, réconciliation. Des mots qu’on aimerait entendre plus souvent. Il prend acte de l’extrême fracturation de la politique française entre trois blocs grosso modo : Nupes à gauche, RN à droite et macronisme au milieu avec le concours sporadique de la droite LR. Plus la politique est impuissante à améliorer la vie des Français, plus elle se radicalise et sombre dans la haine. Sans se prononcer sur la sincérité des paroles de M. Ruffin, il est clair que les mots qu’il a utilisés sont de simple bon sens. Son appel à l’apaisement voire à la réconciliation des Français est particulièrement opportun. On peut imaginer que ces déclarations sont effectivement dictées par un calcul et une ambition personnelle, notamment présidentielle. Pour atteindre 50% des voix, il faut s’adresser à une large frange de l’opinion. Mais quoi qu’il en soit, ce sont des paroles rafraîchissantes par rapport au contexte de mépris et d’hystérie haineuse qui domine la vie publique française.

La droite LR gagnerait-elle à voir émerger une figure similaire capable notamment de se montrer transgressif par rapport à son parti et à chercher à (re)conquérir un électorat ainsi ?

Bien sûr. Il est regrettable que la droite ne sache plus tenir ce genre de discours populaire de réconciliation des Français. Nous vivons une période dramatique où la fracture démocratique touche à son paroxysme. 80% des Français ont perdu confiance en la parole politique selon CEVIPOF. L’abstentionnisme a atteint 54% aux dernières législatives. La vie politique donne une image détestable entre d’une part les dirigeants au pouvoir qui incarnent l’arrogance intouchable et d’autre part les gesticulations désordonnées des oppositions à l’Assemblée nationale. La droite LR gagnerait à tenir un discours de dépassement des clivages et de réconciliation. Ces derniers temps, elle a fait tout le contraire. Par son soutien au report de l’âge du départ à la retraite à 64 ans, elle a donné le sentiment de choisir le camp du président Macron contre la Nation profondément hostile à une réforme considérée comme inutile et injuste. Elle a cautionné une accumulation vertigineuse de manœuvres pour imposer cette réforme au pays, sans débat ni vote démocratique. Elle a ainsi tourné le dos au peuple.

Qui pourrait être le François Ruffin de la droite ? Y-a-t-il actuellement au sein de LR des figures susceptibles d’incarner ce rôle ?

Quelques rares personnalités de droite ou du centre ont compris que la priorité absolue de la France actuelle (à l’image des propos de M. Ruffin), était de chercher la voie d’une réconciliation des Français et d’un retour à la confiance dans un contexte d’impuissance des politiques et de radicalisation des passions. Nous avons un président et une équipe au pouvoir et ses alliés qui ne cessent de jeter de l’huile sur le feu. Songeons aux provocations, « qu’ils viennent me chercher », « ceux qui ne sont rien », ou « j’ai très envie d’emmerder les non vaccinés ». L’adoption au forceps de cette réforme absurde des 64 ans est aussi une manifestation presque caricaturale du principe d’arrogance. A l’opposé, M. Charles de Courson (sans être LR) a voulu incarner avec son groupe Liot et quelques frondeurs de LR, une sensibilité populaire ou sociale et une voie de réconciliation. Le déchaînement de moqueries et d’insultes dont il fait l’objet de la part de la classe politique bien-pensante pour avoir été le porte-parole d’une sensibilité populaire, donne le vertige.

Quand on regarde les prises de positions de François-Xavier Bellamy sur l’Europe, David Lisnard sur le libéralisme ou d’Aurélien Pradié sur le social, cela pourrait-il être une ébauche ?

Il faut distinguer deux choses. D’une part, la pratique du buzz fait partie des outils politiques modernes. Elle consiste à lancer une petite phrase explosive contre son camp pour faire parler de soi dans les médias. Emmanuel Macron fut un champion dans cet exercice quand il critiquait par exemple les 35 heures, vache sacrée du parti socialiste, en 2015. L’idée est de choquer pour forcer l’attention. M. Ciotti (LR) s’y est essayé récemment en voulant « placardiser » le nom des personnes interpellées pour trafic de drogue. La limite de cet exercice tient dans sa banalisation : les coups de communication sont tellement nombreux qu’ils finissent par ne plus leurrer personne. D’autre part, la volonté d’explorer de nouveaux projets, de nouvelles idées en profondeur est une issue évidente à la crise du politique. Les trois personnes que vous venez de citer correspondent en effet à cette démarche de transgression. (M. David Lisnard ferait mieux de parler de liberté plutôt que de libéralisme – un mot mal connoté en France). Mais il me semble qu’il leur manque à tous les trois encore quelque chose : ils ne me paraissent pas avoir encore trouvé les paroles de l’apaisement, de la réconciliation de de la main tendue au peuple dans son ensemble, du retour à la crédibilité, à la confiance en la démocratie par-delà les clivages.

1 juin 2023

Envers et contre le peuple…

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF, chargé du suivi de la vie parlementaire

Le projet de loi de la LIOT a été torpillé en commission hier, vidé de sa substance par les LR, encore eux, qui n’en sont plus à une traîtrise près et ne se cachent carrément plus, de servir la soupe à Macron, à se demander ce qu’ils en attendent : des postes de ministres ? Ils ne les auront pas. Ils n'ont décidément toujours pas compris et se complaisent dans le rôle de paillasson. Sourds à la demande des Français qui se sont massivement exprimés contre le report de l’âge légal de la retraite, les félons LR ont permis l’abrogation de l’article 1, refusant une fois de plus à la représentation nationale dans son ensemble, de s’exprimer sur le sujet. Comme si ce brigandage n’était pas suffisant, les amendements déposés par l’opposition n’ont tout simplement pas été discutés. Double déni de démocratie en une seule séance, où les LR ont fait sortir les opposants de leurs rangs, pour assurer le vote au service de Macron.

Il reste à l’opposition de tenter de rétablir cet article 1 durant l’examen de la loi le 8 juin, mais ne rêvons pas, Braun-Pivet dégainera son arme secrète pour annihiler les velléités du retour de cet article, fer de lance du projet. Il ne restera qu’une éventuelle saisine du Conseil Constitutionnel, soit pour violation de la procédure durant l’examen en commission, soit pour contester l’application de l’article 40. Mais on connaît déjà les conclusions et les concussions avec le pouvoir des commanditaires de cette assemblée de pseudo-sages, censée modérer les accès d’autoritarisme du pouvoir. Où est passé le jeu démocratique quand on s’obstine à écarter du débat ce qui déplaît au prince et que l’on persiste à nier l’avis du peuple ?

La LIOT, pour autant, ne doit pas baisser les bras, mais au contraire demander dans la foulée un RIP, pour changer le fonctionnement et la composition de ce Conseil Constitutionnel, qui n’est plus que l’ombre de lui-même, traînant dans son sillage, casseroles et conflits d’intérêts, au grand désespoir des professeurs de droit. Dans le même temps, convaincre ceux qui n’ont encore rien compris du drame qui se joue, que ce pouvoir doit tomber, d’abord ce gouvernement, mais surtout le chef d’orchestre, semble difficile. Il va rester les inconditionnels soutiens, Ciotti, Retaillaud, Larcher, l’annexe de la macronie, sans qui Borne aurait dû dire adieu au pouvoir, lors de la dernière motion de censure. Eux sont irrécupérables.

Mais il reste les autres, ceux qui ne peuvent manquer de relever les atteintes systématiques à l’expression démocratique, à la tenue de débats et aux respects des élus, donc du peuple. Car les perfides LR oublient trop aisément, qu’ils ne sont que les débiteurs des électeurs et que ces derniers sont contre le recul d’âge de départ à la retraite. En supprimant l’article 1 de cette loi, ils ont donc fait un nouveau bras d’honneur aux Français, utilisant leur pouvoir, au détriment de la volonté générale, qui s’est exprimée dans la rue de façon si éclatante que Macron a dû vider la plus belle avenue du monde, pour défiler tranquille. Dans un contexte de déni démocratique ordonné, ces apprentis sorciers ne font que verser de l’huile sur le feu, entretenant sciemment la colère du peuple et le ressenti qui est passé de l’exaspération, à la haine. Les ingrédients sont maintenant tous mis en place pour laisser penser que la solution démocratique, pour voir le parlement s’exprimer sur cette loi, rejetée par 80% des Français, n’est plus envisageable.

Peu à peu, le refus d’entendre le peuple ne peut faire germer qu’une seul idée, celle que ce régime ne peut tomber que par la force. L’extrémité d’un tel constat fait froid dans le dos et plonge notre république dans la circonspection, avec en clé de voûte cette lancinante question : comment en sommes-nous arrivés là ? Qui a manqué à son devoir d’agir, pour qu’une poignée d’autocrates, sortis de nulle part, confisque le pouvoir et la démocratie, au point de songer qu’il ne peut y avoir de règlement pacifique avec ce régime, et qu’il faudra bien que les félons payent, le plus tôt serait à présent le mieux.

Le 8 juin, lors de l’examen du projet de la LIOT, il suffira à la présidente de l’Assemblée, chargée d’apprécier la situation, de déclarer irrecevable l’amendement du retour aux 62 ans, pour que le texte soit totalement vidé de sa substance, voire, même pas discuté. Le parlement saura alors qu’il ne servira plus qu’à faire semblant. À moins qu’il n’ait le courage d’entamer une procédure de destitution du président, les motifs ne manquent pas…


11 mai 2023

Réflexion sur l’explosion de la droite LR et les conséquences à en tirer

Maxime Tandonnet


- 6/5/2023 - Ce courant politique dit de la « droite modérée » est celui pour lequel j’ai toujours voté, sans exception, ne manquant jamais un scrutin présidentiel, législatif, municipal, depuis 1986 et que j’ai soutenu à travers ma participation à des cabinets présidentiels et ministériels. C’est donc avec amertume que j’ai constaté son explosion surtout depuis 2017, une explosion qui trouve sa cause principale en interne. Le bloc UMP ou LR qui fit la victoire de 2007 mais aussi les échecs de 2012 et 2017 est aujourd’hui fracturé en 5 factions irréductibles :
- Les ralliés au macronisme (le Maire, Darmanin, Woerth, Philippe).
- Les partisans d’un « accord de gouvernement » avec le macronisme (Sarkozy, Copé, Rachida Dati, Raffarin, Juvin).
- Les constructifs qui se disent dans l’opposition au macronisme mais volontaires pour soutenir sa politique au cas par cas à l’image de l’Absurdistan sanitaire ou de la réforme retraites (Retailleau, Ciotti, Pécresse).
- Les rebelles ou frondeurs, qui campent dans une opposition ferme et résolue au macronisme (Bertrand, Pradié, Guaino, Houpert).
- L‘aile droite qui a rompu pour rejoindre Reconquête de Zemmour.

Ces clivages (sauf le dernier) sont sans doute plus de calculs politiques, par rapport au macronisme, que de conviction ou d’idéologie. Il ne fait guère de doute que si la droite LR était restée ferme et unie en 2017, compte tenu de son implantation locale et électorale, elle aurait peut-être ses chances de représenter une alternance possible.

Il semble aujourd’hui quasiment impossible de recoller les morceaux, reconstituer le puzzle, tant les fractures sont profondes. Comment l’électeur pourrait-il s’y retrouver? Quelle raison de voter pour une étiquette aussi déchiquetée? L’existence de LR n’a plus beaucoup de sens. Ce n’est qu’un constat, sans méchanceté ni jugement de valeur. Le tropisme global, la tendance de fond sur six ans, malgré les tendances contraires et les démentis, serait plutôt au rapprochement avec le macronisme. Si LR devait se resouder, par miracle, ce serait donc en s’enchaînant au Titanic en train de sombrer.

Il faut savoir tirer les leçons de l’événement et de la réalité. Mieux vaudrait mieux tenter de reconstruire tout autre chose, en repartant à zéro, en s’appuyant sur le rejet viscéral du macronisme dans l’opinion et en lançant un appel au respect du peuple, à une réconciliation entre le peuple et la politique, ou la Nation et la démocratie, l’espérance d’une troisième voie entre le mépris des gens et la démagogie braillarde : la voie de la France.


11 avril 2023

Yann Bizien

Allons nous découvrir une rencontre de volontés et d'intérêts entre l'exécutif et les Républicains, qui ont abandonné le "monopole de l'opposition" à Marine le Pen en tête de plusieurs sondages, s'il fallait voter aujourd'hui pour élire un nouveau Président de la République ?
Les Républicains sont proches du "coup de grâce". Cette expression, qui remonte au Moyen Âge, était jadis une allusion au dernier coup porté par le bourreau à un condamné à mort pour abréger ses souffrances après une longue torture.
Je serai plus précis : les Républicains sont proches du "coup fatal". Il ne s’agit plus d’apaiser leur douleur, mais, au contraire, de leur porter le dernier coup politique, sans état d’âme.
Et ce coup fatal pourrait bien être décidé et proposé par Emmanuel Macron en cas de remaniement.
Les Républicains désespérés ne veulent pas "sortir de l'impasse politique". Ils veulent désormais sauver leur peau en rejoignant le camp présidentiel et le "centre autoproclamé de la respectabilité", contre le pays profond, après avoir refusé de censurer le gouvernement.
82% des Français se sentent aujourd'hui méprisés par la classe politique dirigeante. Les Républicains ci-dessous sont désormais prêts à la rejoindre et à cautionner son bilan désastreux pour la France.


18 mars 2023

LA SARKOZIE, UNE PORNOGRAPHIE D'AMATEURS

Gabriel Nerciat

Est-ce que quelqu'un a déjà essayé d'expliquer à cette g.rce au visage encore plus ravalé que celui d'une actrice pornographique polono-ukrainienne qu'en France, depuis la fin de la IVe République, les accords de gouvernement se négocient entre partis politiques avant les élections législatives et pas après ?
Si tant est que le Banquier Président accepte de gouverner avec les LR et que l'ensemble des élus LR acceptent d'intégrer sa majorité parlementaire, il faudrait qu'au terme de cet accord le nouveau contrat de gouvernement fût sanctionné par les Français par l'intermédiaire d'élections législatives anticipées (autrement dit au moyen d'une dissolution de l'Assemblée nationale, ce que justement un Ciotti ou un Marleix veulent à tout prix éviter).
Les p.tains décomplexées qui entourent Nicolas Sarkozy font vraiment peine à voir : le problème n'est pas qu'elles veuillent offrir leur cul au premier maquereau qui passe ; c'est plutôt qu'aucun maquereau bien ou mal établi ne jugerait digne de consentir à leur botter le cul et qu'elles semblent feindre de l'ignorer.
Car la prostitution reste un métier honorable, relié à un certain savoir-faire, au moins autant que celui de faussaire ou de perceur de coffres-forts.
C'est Madame Claude qui aurait dû rentrer au gouvernement ; elle au moins savait quels étaient les codes à respecter et ceux qu'on pouvait laisser violer avec un minimum de prudence.
Mais dans la vie politique des partis bourgeois modernes, on ne fait appel qu'à des intrigantes de bas niveau comme Dati ou des hippopotames nostalgiques de bains de boue oubliés comme Bachelot. C'est d'une médiocrité dont s'épouvanterait même la belle Otéro.

Un « accord de gouvernement » entre LR et Macron : l'idée de Dati pour sortir de la crise politique

Rachida Dati © Alain ROBERT / SIPA

16 mars 2023

UNE BELLE JOURNÉE PARLEMENTAIRE

Gabriel Nerciat

Joie.
Contrairement à ce que l'Élysée avait péremptoirement annoncé hier soir, Elisabeth Borne, dans l'impossibilité de réunir une majorité susceptible de voter à l'Assemblée nationale le texte sur la réforme des retraites négocié avec le Sénat, vient de recourir à l'article 49.3.
Une des crises politiques les plus intéressantes de la Ve République vient donc de commencer cet après-midi.
C'est évidemment un échec majeur pour le premier Ministre, et par voie de conséquence aussi pour le Banquier Président (lequel avait promis le vote rapide de cette loi à la Commission de Bruxelles en échange de l'adoption du plan de relance européen négocié lors de l'épidémie de covid).
Mais c'est surtout une défaite complète, terminale et salutaire pour tous ces caniches piteux du sarkozisme en déroute que sont Eric Ciotti, Bruno Retailleau et Olivier Marleix (sans oublier Laurent Wauquiez, le quatrième larron de la bande, qui se terre sans rien dire dans sa région lyonnaise).
L'énergie qu'ils ont mise depuis des semaines à permettre la victoire politique de Macron est réduite en cendres par la résistance de leurs propres troupes.
L'agonie de la droite chiraquienne, dont le cadavre faisait encore semblant de bouger depuis la défaite de Fillon, est maintenant enfin actée, et l'implosion du parti inéluctable.
Ce second quinquennat, qui ne durera peut-être même pas deux ans, me plaît décidément de plus en plus.


27 février 2023

Yann Bizien

Les Républicains sont devenus de fait les supplétifs et la béquille du pouvoir qui les manipule et les absorbe petit à petit, à chaque pas de danse, pour les confondre avec le centre droit.
Les Français qui aiment la France et qui veulent la sauver de son effondrement et de son ensauvagement attendent une vraie politique de droite. Une politique complète, courageuse, audacieuse, civilisationnelle, celle d'un État nation souverain, non aligné, indépendant de Bruxelles et des États-Unis, capable de commercer librement en fonction de nos intérêts, de chasser les dépenses inutiles, de protéger nos familles avec une solidarité nationale, de relancer la natalité, de redresser notre industrie, de stopper l'immigration, de réduire la violence au plus bas possible, un État fort de ses institutions régaliennes à même de peser dans le monde et de remettre la France sur une pente positive.

21 février 2023

Éviction d’Aurélien Pradié de la vice-présidence de LR

Maxime Tandonnet


L’éviction d’Aurélien Pradié de son poste de vice-président de LR (les Républicains) pourrait s’interpréter comme une simple anecdote dans la vie politique française

- 21/2/2023 - Cependant, elle est bien davantage, car révélatrice du mal profond qui ronge cette formation, probablement à l’image de la classe politique dans son ensemble. Ce mal a un nom : la déconnexion. Tout se passe dans ce dossier comme si les leaders de la droite LR avait perdu le sens des réalités, le contact avec la vie réelle et la population du pays.

Miné par la vague des ralliements au macronisme de 2017 et 2022, l’effondrement électoral de la dernière présidentielle et des législatives où il a perdu la moitié de ses députés, LR avait au départ choisi de camper fermement dans une posture d’opposition fustigeant les trahisons des transfuges.

Pourtant, son état-major a décidé de soutenir la réforme des retraites du président Macron et sa majorité, qualifiée de mère des réformes du quinquennat, c’est-à-dire une réforme emblématique de la transformation de la France selon le credo « macroniste ». Ce faisant, en soutenant une réforme aussi politique et aussi symbolique, LR a donné au pays le sentiment de se rallier à son tour de la majorité macroniste.

L’argument invoqué par LR était double : donner une impression de sérieux et de respectabilité par opposition aux courants « extrémistes » de la Nupes et du RN, et surtout offrir des gages de cohérence avec lui-même. Dès lors que le report de l’âge de la retraite à 65 ans figurait dans les programmes de M. Fillon en 2017 comme de Mme Pécresse en 2022, LR s’estimait lié par l’obligation de soutenir le projet de loi macroniste axé sur un report de l’âge de la retraite à 64 ans. Ce raisonnement exhalait un étrange parfum d’entêtement : au prétexte de ne pas se déjuger, LR collait à un programme qui à quatre reprises (deux présidentielles et législatives) a contribué à son échec.

Mais surtout, LR passait à côté de l’essentiel. De fait, la portée réelle du report à 64 ans qui cristallise la contestation sociale, est limitée compte tenu des 43 annuités obligatoires et d’un âge moyen du premier emploi en France situé bien au-delà des 21 ans. La règle des 64 ans visait au départ les travailleurs ayant fait peu d’études, entrés sur le marché du travail avant 21 ans, c’est-à-dire les travailleurs manuels, la France populaire.

Cette réforme des retraites, en soi d’un intérêt réduit (pour ne pas dire inexistant), a ainsi donné lieu à un vent de colère du pays dans son immense majorité contre sa classe dirigeante en raison de son caractère injuste. Elle a pris une dimension emblématique de la fracture démocratique entre les milieux dirigeants (ou les «élites ») et le peuple ou la France périphérique. Selon de multiples sondages concordant, 72% des Français y était opposés et 90% des actifs. Par le plus invraisemblable des paradoxes, dans ce bras de fer, les leaders d’un parti LR prétendument d’opposition et populaire, ont choisi le camp d’une macronie en plein doute, incarnation de la France des « élites », contre le peuple ou contre la Nation.

Aurélien Pradié et quelques députés de la jeune génération LR ont compris la nature de ce conflit bien avant l’état-major de LR, empêtré dans le dogme des 65 ans comme les généraux de 1939 campaient dans des stratégies obsolètes. Et c’est principalement l’activisme à l’Assemblée nationale des quelques rebelles de LR qui a poussé le gouvernement et la majorité présidentielle à annihiler presque entièrement la règle des 64 ans en imposant la généralisation des 43 annuités aux carrières longues – une évolution dont l’état-major LR se félicite désormais tout en accablant ceux qui en sont à l’origine ( évidemment sans pour autant admettre que de fait, les 64 ans ont été quasiment retirés…)

Dans cette affaire, ce sont évidemment les députés réfractaires auxquels les faits donnent raison (par-delà la satisfaction ostentatoire des partisans de la fermeté à leur encontre). Et les gardiens du temple ou du programme de 2017 et 2022 sentent bien au fond qu’ils se sont fourvoyés. D’où la raideur de leur réaction. L’autoritarisme conduisant à l’éviction de M. Pradié de la présidence de LR signe le désarroi de ceux qui ont conscience de s’être trompés. Sanctionner un député pour ses choix lors des débats parlementaires n’est pas conforme à la tradition d’un courant politique qui se réclame de la liberté et de la démocratie.

D’autant plus que les faits (la neutralisation par le gouvernement des 64 ans) donnent raison à ce député et ses alliés chez LR. En politique, l’autoritarisme est généralement un aveu de faiblesse. L’éviction de M. Pradié résonne avec des accents d’autorité « jupitérienne » ou « verticale » à l’image de la mésaventure du général de Villiers poussé à la démission en 2017 – pour avoir dit la vérité sur l’état des forces armées (évidemment avec des conséquences sans commune mesure). Elle sera ressentie, par l’état d’esprit qu’elle exprime, comme une trace supplémentaire de l’influence croissante du macronisme sur le leadership de LR. Quant à M. Pradié, il ne peut que se féliciter de cette séquence qui le victimise, lui permet (à tort ou à raison) de se présenter en défenseur du peuple en colère contre les dirigeants du pays et en homme de conviction, dans la posture avantageuse du rebelle solitaire, peu sensible à la perte d’un prébende.

https://maximetandonnet.wordpress.com/?fbclid=IwAR0EXbvode6y2e0h9joC5kaY0xhOOMmNin6ZYhfC4k_upka7U03tNdgtldg

18 février 2023

Sur l’avenir de la droite modérée au regard de ses divisions concernant la réforme des retraites

Maxime Tandonnet
(Pour Atlantico – extraits)


- 17/2/2023 - La fracture fondamentale [interne à ce parti] porte sur la stratégie de reconquête du pouvoir. Un parti qui a fait 4,8% des voix aux présidentielles et perdu la moitié de ses députés, ne s’interroge que sur la manière de revenir au premier plan. Il se déchire sur trois scénarios possibles, à l’horizon de quatre ans, reposant sur le constat que le président Macron ne peut pas se représenter en 2027 à l’issue d’un second mandat.

Un premier scénario préconise une alliance en bonne et due forme ou accord de gouvernement avec les macronistes (approche de M. Sarkozy et M. Copé). D’une force centrale, formée de Renaissance et des LR, opposée aux deux extrêmes, Nupes et RN, un leader venu de LR, selon ce schéma peut émerger et remporter la bataille des présidentielles puis des législatives. Le second scénario est celui de l’opposition constructive, ou celui de la respectabilité. LR reste en principe dans l’opposition mais démontre, en collaborant ponctuellement avec le pouvoir macroniste, son aptitude à revenir au gouvernement à l’inverse de la Nupes et du RN. C’est la ligne que l’état-major de LR (Ciotti, Retailleau, Marleix) tente d’imposer sur la réforme des retraites. Le troisième scénario est celui de l’opposition frontale, misant sur l’impopularité croissante du macronisme dans les années à venir : LR ne doit pas laisser le monopole de l’opposition à la Nupes et au RN mais tout au contraire, les prendre de vitesse pour s’imposer comme la seule opposition à la fois résolue et crédible (Pradié).

[…] Sur la réforme des retraites, LR (l’état-major) a commis une erreur titanesque. L’argument de la cohérence avec les 65 ans figurant dans les programmes de François Fillon et de Valérie Pécresse est absurde. En quoi un parti politique, après deux défaites consécutives, est-il tenu de s’obstiner à revendiquer un programme qui justement l’a conduit à la défaite ? Qu’est-ce qui lui interdit de réfléchir, d’ouvrir les yeux, et de se demander s’il est de bonne politique de se focaliser sur le totem de l’âge du départ, quand tout démontre que le nombre d’annuités est plus juste et plus souple ? Le drame de LR tient à la contradiction fondamentale de la position adoptée : se prétendre parti d’opposition populaire et faire le choix, sur un sujet aussi emblématique que les retraites, du soutien au pouvoir macroniste contre le peuple (dans son immense majorité). Et prétendre, dans la même logique, faire le bien des gens contre eux-mêmes.

Les idées et la culture de droite modérée, (l’héritage de Gambetta, Clemenceau, Poincaré, de Gaulle et Pompidou), sont probablement majoritaires dans le pays. Cependant, cet héritage est en ce moment noyé dans la médiocrité par ceux qui s’en réclament. J’ignore si l’éclatement est inévitable, en revanche, la descente aux enfers de ce parti semble bel et bien s’accélérer. […] L’effondrement du macronisme est inéluctable du fait de son immense impopularité, incarnation du mépris des gens et en tout état de cause, l’impossibilité pour le président Macron de se représenter. La Nupes fait naufrage dans la violence et le chaos. Le RN reste le RN, empêtré dans l’image clivante de Mme le Pen, insupportable pour une grande partie de l’opinion, une course éperdue à la dédiabolisation et inaudible sur le dossier des retraites. Alors, dans un contexte de chaos politique, de décomposition générale, la droite modérée pourrait avoir une carte à jouer. Pour l’instant, elle est en train de la gâcher.

9 février 2023

Les LR au bord de l’implosion ?

Gilles La Carbona

Les LR vont trahir. On s’en doutait, mais ça se précise. L’imposant Larcher menace les dissidents pour les faire rentrer dans le rang. Il utilise en cela les mêmes méthodes que Macron, normal c’est son mentor, son complice. Retailleau y va de sa plainte et agite la peur de l’effondrement du parti. Ils n’ont rien compris, c’est en votant cette loi inique et inutile, qu’ils vont précipiter leur chute. C’est en refusant de prendre en compte les recommandations du COR, en ignorant que presque 75% de la population ne veut pas de cette réforme, qu’ils signent leur désintégration. Ils seraient donc les seuls heureux détenteurs de la vérité absolue, avec Macron, et donc 75% de la population se tromperaient ? Mais quelle arrogance et quel mépris du peuple. Et ils se disent encore gaullistes ? Ils ne sont que les relais de la Commission européenne, qui veut cette réforme pour pouvoir vendre les retraites privées de leurs amis de la finance. Tout le monde a compris qu’avec 43 ans de cotisation, personne n’aura une retraite pleine à 64 ans, vu l’âge moyen d’entrée dans la vie active.

Une réforme d’autant plus inique qu’elle toucherait ceux qui sont à moins de 5 ans de la retraite, comme s’il fallait impérieusement embarquer ces classes d’âges qui arrivent au bout de leur carrière et qui voient les règles du jeu changer brusquement au dernier moment. Honteux. Et c’est ça que veulent défendre les LR… ? Qu’ils fusionnent directement avec les macronistes, au moins ils ne berneront plus personne.

Si des députés LR sont convaincus que le problème n’est pas de rallonger l’âge de départ à la retraite, mais bien d’avancer celui de l’entrée dans la vie active, comme nous le disons au RPF depuis des semaines, alors ils doivent quitter ce mouvement qui n’est plus qualifié pour se dire gaulliste, sans semer le trouble, sans déclencher la colère, sans susciter la honte des vrais gaullistes.

Non le système n’est pas en péril, au lieu de s’attaquer à nos retraites, que ces chers sénateurs LR s’inquiètent d’empêcher que des milliards n’aillent se perdre dans le régime nazi, corrompu, de Zelensky, se préoccupent de l’escalade bientôt irréversible des décisions de Macron dans cette guerre qui va finir par nous rattraper, et surtout qu’ils cessent de tancer leurs collègues de mal penser et les laissent libre de leurs choix. Un mandat impératif n’est-il pas nul dans notre constitution ? Patere legem quam ipse fecisti, qui peut se traduire par : respecte la loi que tu as faite. Larcher n’a pas à menacer ses pairs. Si la liberté de penser l’irrite à ce point, il peut essayer la Corée du Nord, mais au pays de Voltaire et de J.J. Rousseau, ne pas bêler avec le reste du troupeau, est une marque d’indépendance, de courage, et d’intelligence !

Si vous êtes fondamentalement convaincu que cette réforme est mauvaise et inutile ne pliez pas ! Résistez et soutenez la colère de 75% des Français. Votez contre.