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19 septembre 2022

Le cas d’Ursula von der Leyen

Gilles Casanova

« Ils sont tombés »

Un coup d’État de grande envergure se déroule sous nos yeux, mais – aidée par les médias des milliardaires dont les journalistes sont plus encore convaincus que corrompus – la population regarde ailleurs.
Elle n’a jamais été élue par aucun des peuples des Nations qui composent cette organisation internationale qui porte le nom d’Union européenne.
Elle préside la Commission européenne, qui n’est qu’une des instances qui administrent cette organisation internationale. Selon les traités qui constituent cette organisation internationale, les pouvoirs de cette commission sont limités, et les pouvoirs de la présidente de la Commission elle-même, le sont beaucoup plus encore.
Or, insensiblement depuis l’arrivée du Covid-19, puis de plus en plus fortement depuis l’évolution militaire du violent conflit déclenché en 2014 par les États-Unis et certains de leurs alliés en Ukraine, elle se comporte comme si elle était l’impératrice toute puissante d’un Empire, sur lequel elle exerce un pouvoir de fer, violant non seulement les règles de cette organisation internationale, mais les lois des États et Nations qui en sont membres.
En général, lorsque l’on essaye de mettre en place une dictature ou un pouvoir personnel à tendance autocratique, c’est rarement pour défendre et promouvoir la vertu, quels que soient les discours de couverture utilisés pour habiller les diverses manigances indispensables à l’opération.
Le cas d’Ursula von der Leyen confirme ce que l’Histoire nous a enseigné.
Liée personnellement au laboratoire états-unien Pfizer, qui a engrangé plusieurs dizaines de milliards à l’occasion de la pandémie, elle a procédé à l’achat de centaines de millions de doses de vaccin, au nom des États membres de cette organisation, sans qu’aucune procédure transparente n’ait présidé à cela.
Elle a d’ailleurs pris soin depuis, de refuser – avec une véhémence confirmée – de transmettre les SMS qu’elle a échangés avec le dirigeant de cette compagnie, qui sont pourtant demandés avec insistance par les instances régulières de cette organisation internationale !
Elle avait précédemment imposé l’achat de millions de doses d’un médicament extrêmement coûteux – 2340 dollars par personne traitée –, le Remdesivir, dont rien n’indiquait qu’il eût la moindre capacité de combattre la maladie, et dont toutes les études ont prouvé depuis que le seul effet qu’il pouvait avoir était négatif.
Elle imposera ensuite un strict contrôle des populations à l’aide de QR codes, mais tout cela vous l’avez vécu vous-même.
Le conflit ukrainien fut initié en 2014 par un coup d’État baptisé par ses initiateurs « Euro-Maïdan ». Il était présidé en personne par le vice-président des États-Unis lui-même, Joe Biden, dont le fils est connu pour avoir des activités financières et privées spectaculaires en Ukraine. Il était à la tribune lorsque la foule présente décida – sur l’instigation de la tribune – l’interdiction dans tous les domaines de la langue russe, langue parlée par 45 % de la population ukrainienne, ce qui ne pouvait que conduire à un conflit de haute intensité. Ce conflit avait déjà fait 14 000 morts au début de cette année 2022 lorsque la Russie décida d’y intervenir aussi, selon les mêmes modalités que les pays de l’OTAN utilisèrent un si grand nombre de fois fièrement sous le nom : « Ingérence humanitaire ».
Est-ce un hasard, est-ce une curiosité, ou est-ce un autre phénomène, les États-Unis d’Amérique n’interviennent jamais, ne suscitent jamais de conflits, n’envoient matériel et conseillers militaires en abondance, ne bombardent massivement – au nom de la vertu et de la démocratie – que des pays qui ont pour caractéristique, soit de disposer de fortes réserves d’hydrocarbures dans leur sous-sol, soit d’être traversés par des pipelines stratégiques dans ce même domaine des hydrocarbures.
En général, l’Histoire nous montre que la première victime d’un coup d’État, c’est la liberté d’expression. Ce sont les organes de presse, quels que furent les moyens techniques existants à l’époque des événements, qui sont bâillonnés par le nouveau pouvoir autoritaire.
Fort logiquement, dès les premiers jours de cette intervention russe, la Kaiserin autoproclamée décida l’interdiction – en violation absolue des lois des États et des Nations qui constituent l’organisation internationale UE – des chaînes de télévision à même de critiquer son action, puisqu’elles n’appartenaient pas à la poignée de milliardaires qui contrôlent l’information en Europe occidentale, les chaînes du groupe RT.
Donc on voyait bien se mettre en place d’abord la dilapidation des moyens financiers, la corruption, l’autoritarisme, et l’interdiction de la liberté d’expression, on devait bien en arriver à des éléments un peu plus consistants qui justifient ce coup d’État.
Comme toujours chez les USA et leur personnel politique supplétif à l’étranger, l’opération exhale immanquablement un parfum de pétrole et de gaz naturel.
Après avoir décrété un embargo sur le gaz russe, voté par aucune instance démocratique d’aucun des États qui composent l’organisation qui siège à Bruxelles, elle déclara qu’il était inadmissible que la Russie cesse alors de lui livrer son gaz, dont elle voulait fixer elle-même le prix, et qu’elle refusait par ailleurs de payer.
C’est dans ce genre de situation que souvent les apprentis dictateurs confinent au comique troupier.
Elle décida donc souverainement de se tourner vers le très vertueux et très démocratique Azerbaïdjan, qui allait maintenant fournir – à sa demande – des populations qui n’avaient rien demandé, en pétrole et en gaz naturel.
Après s’être montrée en majesté avec l’autocrate local, elle lui a donc discrètement donné l’autorisation de reprendre les massacres d’Arméniens auquel il apprécie de se livrer régulièrement, dans un conflit déjà bien ancien et bien meurtrier.
Ainsi donc voilà la vertueuse, celle qui fait pleurer Margot chaque jour sur le sort des Ukrainiens-victimes-de-Poutine, qu’elle veut envoyer devant la cour pénale internationale – tout en gardant l’œil sec sur le conflit de haute intensité qui se déroule au même moment au Yémen, où des armes européennes, des avions européens, déversent sur des populations civiles des bombes européennes – la voilà qui bénit le massacre de chrétiens d’Arménie !
Nous avons les ingrédients du coup d’État, sous la forme de la prise du pouvoir, mais nous avons aussi tout ce qui va avec, sous la forme de la mise en place d’une forme dictatoriale progressive, qui finit toujours par faire couler le sang des innocents.
La morale, dont elle se pare chaque jour abusivement, les « Valeurs » dont elle dit être la garante, elles ont été très bien définies, il y a déjà plus de 150 ans par le gendre du Baron von Wesfalen, et beau-frère du ministre de l’intérieur de Prusse de l’époque : « Les eaux glacées du calcul égoïste » !
Qu’est-ce qui est le plus révoltant, cette prise de pouvoir, ce discours politique tenu chaque jour au nom de nations dont la tradition n’a rien à voir avec ce qu’elle raconte, ou bien la passivité dans laquelle elle se déroule, y compris lorsqu’elle fait couler – pour protéger la « valeur hydrocarbure » – le sang des chrétiens d’Arménie ?