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18 décembre 2022

La trêve des complotisseurs

H16

Les températures descendent, le givre s’installe la nuit tombée, les écharpes et – surtout ! – les cols roulés sont de sortie : pas de doute, la période hivernale est là. Et à l’horizon, alors que tintinnabulent clochettes et hommes politiques au crâne vide, on distingue mille et une lumières colorées disposées là par des mairies résolument pas syntonisées avec Gaïa et peu conscientes des graves troubles à la sobriété que constituent ces éclairages festifs. Sapristi, mais c’est évident : Noël approche !


Or, alors même que nous nous apprêtons tous à passer un nouveau Noël dans une situation de guerre (mais si, le Chef de l’État le répète suffisamment, voyons !) et qu’on entend déjà les centrales électriques s’arrêter les unes après les autres, il est temps pour moi de faire une saine pause dans ce blog. Quelques jours vont être nécessaires pour préparer la dinde (au whisky, cela va de soi), empaqueter quelques cadeaux et faire des stocks pour les inévitables pénuries des prochains mois ; médicaments, PQ, coton-tige, lacets, haricots verts, clef de douze, moutarde ou fèves pour galette, comme on ne sait pas quelle sera la prochaine rupture de stock que nous concoctent les gros cerveaux aux manettes du pays, il va falloir viser large.

Pendant ces quelques jours, je vous encourage à revisiter quelques uns des billets précédents de cette année qui fut riche en découvertes, depuis le fait que le gouvernement aurait une tendance assez prononcée à nous raconter des carabistouilles (oh !) en passant par une corruption avancée de toute la classe politique (oh !) allant jusqu’à entacher la probité de la plupart de nos ministres (oh !), la collusion du Grand Capital (qui vous spolie) et du Gros État (qui vous spolie aussi, mais lui, c’est pour votre bien), et l’usage des moyens publics pour écrabouiller avec décontraction ceux qui oseraient penser de travers et en faire part autour d’eux plus loin que le zinc du bistrot.

Les complotistes, cette enquiquinante engeance qui a le fort mauvais goût d’avoir raison trop tôt, ont marqué pas mal de points ces derniers mois et ont, comme les autres, besoin de se reposer au lieu de s’empiffrer de sucres divers pour décéder soudainement d’un changement climatique inopiné.

Les prochains mois promettent encore plus de raisons rigolotes de mourir soudainement, de découvrir des bidouilles statistiques (sur tous types de données) toujours plus inventives et de justifier l’apathie de la presse mainstream. Jusqu’au bout, certains continueront de croire les mantras actuels de “sûr et efficace”, de “non truquées” voire “les plus sûres du siècle”, de “sobriété” ou même de “transition” (mots-clés à replacer dans leurs contextes respectifs). Jusqu’au bout et même lorsque la plupart saura que le Roi est nu, il s’en trouvera toujours pour admirer ses slips brodés à l’or fin. Le décalage entre ces admirateurs de slips fictifs et la réalité promet d’être intéressant et le commentaire des dissonances cognitives des bobos normoïdes croustillant, d’autant que ces derniers vont, à n’en pas douter, devenir de plus en plus rabiques.

Quelques jours seront nécessaires pour s’y préparer, et cela sera aussi l’occasion de vous remercier de votre lecture assidue, et des intéressants commentaires dont vous me gratifiez régulièrement. N’hésitez pas à me rejoindre aussi sur Substack si vous désirez obtenir le billet directement par e-mail au moment de sa parution sur le blog ou encore en vous abonnant à mon Twitter. Partagez, faites connaître, c’est le meilleur moyen de m’inciter à continuer

C’est bientôt Noël, et je souhaite donc ardemment la paix sur Terre aux individus de bonne volonté, et des grosses fessées pour les autres.