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9 janvier 2023

Garot prêche dans le désert médical

Pierre Duriot

Le député socialiste de Mayenne Guillaume Garot, initiateur d’un groupe de travail sur la question des médecins, qui réunit des élus communistes, écologistes, LFI, socialistes, Liot, LR, MoDem, Horizons et Renaissance, planche sur ce qu’il appelle une « régulation » des installations de médecins et convie donc les jeunes généralistes sortant, à accepter d’être répartis dans les zones à faible densité de cabinets médicaux, c’est-à-dire les départements ruraux et les quartiers « populaires ».

Tout va bien pour ce député, il faut rendre accessible les études de médecins à des jeunes issus de toutes les classes sociales et à la sortie, on les met là où il y a des besoins, on le fait bien pour les pharmaciens, de quoi se plaindraient-ils ?

Sauf que les départements ruraux et les quartiers « populaires », monsieur le député, ce n’est pas du tout la même chose. Dans les départements ruraux, les médecins n’y vont pas parce qu’il n’y a pas de loisirs correspondant à leur standing, que leurs enfants sont loin de l’école, du collège et du lycée et qu’ils ont peur de s’y ennuyer à mourir. Mais les lois de la République s’y appliquent et les gens sont avenants et respectueux.

Les quartiers « populaires » sont en réalité « communautaires » et ce ne sont pas les lois de la République qui s’y appliquent, ou pas pleinement. Les médecins sont confrontés aux dogmes communautaires, aux fausses cartes Vitale. Et à la violence, tout comme les profs et les autres agents de l’État. C’est pour cette raison qu’ils ont déserté ces quartiers, comme du reste, les commerçants et les entreprises.

Mais dans la doctrine socialiste, pour ne pas voir la réalité, on met tous les problèmes dans le même sac, on propose des solutions de béni-oui-oui et on traite de factieux tous ceux qui ne sont pas d’accord. Pour preuve, ce groupe de député, appartenant à toutes les composantes de la vie politique, n’a pas daigné discuter avec les gens du Rassemblement National, pourtant démocratiquement élus et largement majoritaires dans les zones rurales. Pourquoi ne pas leur demander leur avis ?

Peu réalistes, peu démocratiques et pour tout dire, carrément sectaires, les députés, emmenés par Garot, pratiquent le moulinet médiatique. On ne va pas obliger de jeunes gens diplômés à aller dans des endroits où leur intégrité physique est menacée. Pour preuve, même depuis la fin du numerus clausus, il n’y a pas spécialement plus de jeunes qui veulent devenir médecins, comme quoi le problème est ailleurs. Il faudrait commencer, avant de vouloir soigner, par faire un diagnostic correct.