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12 novembre 2022

La gauche française et les révoltés iraniens

Yves BAUMGARTEN

Le peuple iranien, et notamment la jeunesse, a entamé depuis septembre une sourde, patiente, héroïque insurrection contre le pouvoir terrifiant des gérontes religieux au pouvoir depuis 79... Les jeunes femmes sont à la pointe de ce mouvement magnifique, elles et leurs camarades masculins font preuve d'un courage impressionnant. Il y a quarante ou trente ans nous aurions été des dizaines, peut-être des centaines de milliers à manifester en France notre solidarité avec le peuple iranien. Je me souviens qu'en 67 c'est contre la venue du Shah, le sinistre tyran perse installé par les US, que le mouvement étudiant radical allemand avait fait ses premières manifestations spectaculaires qui se traduisirent d'ailleurs par la mort d'un manifestant. En novembre 2022, rien, ou presque rien, quelques dizaines de manifestants par-ci, quelques centaines par-là. Que se passe-t-il dans les cerveaux de la "gauche" dite "radicale" ? Y aurait-il une "gêne" à soutenir des jeunes femmes qui n'en peuvent plus de la non-mixité imposée, de la "pudeur" contrainte, de la tentative d'invisibiliser les femmes dans l'espace public, de perpétuer partout la domination patriarcale, religieuse et politique ? Cette gêne aurait-elle un lien avec le soutien apporté par cette gauche soi-disant radicale aux diktats des islamistes français sur les corps des jeunes françaises "musulmanes" ou considérées comme telles ? Il est vrai qu'il est difficile de soutenir en même temps les jeunes iraniens et les salopards (hommes et femmes confondus) qui tentent d'imposer à une fraction de notre jeunesse les préceptes de l'islam le plus rétrograde. L'extrême gauche française (enfin, ce qu'il en reste, c'est-à-dire pas grand-chose) entame son agonie et le spectacle n'est pas beau à voir. Vive l'héroïque combat du peuple iranien contre les "bureaucrates de Dieu" !