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22 janvier 2023

Du gaz qatari à défaut de gaz russe ?

Radu Portocala

Pour se libérer de l’emprise du gaz russe, pour ne plus « faire couler du sang ukrainien dans les radiateurs », comme l’a dit l’un de nos nombreux génies, une partie de l’Europe est allée acheter du gaz au Qatar. C’est-à-dire du gaz démocratique.
Cependant, des députés européens malveillants ont découvert que le Qatar a approvisionné en argent liquide, par sacs entiers, d’autres députés européens, plutôt socialistes et éminemment moralisateurs, afin qu’ils plaident en sa faveur dans diverses occasions.
Ainsi est né ce que la presse a appelé le Qatargate. Les méchants voulaient une enquête, l’espéraient, l’annonçaient même. Des révélations scandaleuses étaient attendues. Mais tout cela, comme on pouvait s’y attendre, a énervé le Qatar. Qui a fait savoir que si l’Union européenne continuait avec ces bagatelles, les livraisons de gaz allaient s’arrêter.
Nous voilà, donc, devant un dilemme plutôt cocasse : soit nous reconnaissons qu’un choix imbécile a été fait, et nous laissons la justice suivre son cours en nous privant de gaz ; soit nous arrêtons recherches et poursuites et continuons à acheter le gaz qatari, acceptant ainsi la victoire du chantage et l’impunité de la corruption. Ce serait être immoral au nom de la morale. Une posture qui ne peut en rien gêner les bureaucrates de Bruxelles et d’ailleurs.