Translate

19 octobre 2023

Hôpital Al-Ahli Arabi

Tiephaine Soter

18/10/2023 - Le bilan actuel est de plus de 800 victimes (morts + blessés), en quasi totalité des femmes et des enfants, ou des personnes âgées.
La Palestine accuse l'Etat juif, qui en retour accuse le Hamas d'avoir bombardé par accident l'endroit avec une roquette dysfonctionnelle.
Qu'est-ce que l'hôpital Al-Ahli Arabi ? C'est un complexe de santé de "proximité", d'assez moyenne importance, que vous pouvez voir sur la première photo. J'ai tracé en bleu ses contours approximatifs.
Pourquoi y a-t-il autant de gens décédés dans cet hôpital ? L'une des accusations faites par le régime sioniste est que le bilan est faux, et grandement exagéré. En réalité, les hôpitaux, les écoles, les centres religieux, et les centres d'assistance sociale et alimentaire ont toujours constitué des refuges "naturels" pour les populations civiles devant subir des assauts "à l'occidentale" : nous respectons les lois de la guerre que nous avons édifiées depuis 1625 et l'ouvrage fondateur de Grotius, dont la forme la plus aboutie est constituée par les 4 conventions de Genève et le statut de la Cour Pénale Internationale de La Haye. L'hôpital était bondé de blessés, mais aussi de leur famille, qui avaient trouvé refuge dans les bâtiments non médicaux du complexe, ainsi que dans l'église St. Philippe l'Evangéliste située de l'autre côté de la rue. Au moment de l'explosion, entre 4000 et 5000 personnes se trouvaient dans le complexe et ses abords immédiats.
"Il n'y a aucun bâtiment effondré, aucun cratère, c'est donc une roquette du Hamas". (deuxième photo)
Les roquettes du Hamas sont des engins artisanaux constitués de 20 kilos de poudre propulsive et d'explosif dégradé récupéré dans des obus repêchés dans les épaves qui jouxtent les côtes méditerranéennes. Lorsqu'elles touchent un "objectif", elles ne suffisent pas pour compromettre l'intégrité structurelle d'un bâtiment, ni pour l'incendier. De fait, le Hamas a beau en tirer des milliers, elles ne tuent que très rarement et ne font que des dégâts très superficiels. Affirmer qu'une roquette aurait pu tuer 800 personnes massées dans un complexe hospitalier revient à peu près à affirmer qu'une "balle de calibre .22 peut toucher sa cible à 1500 kilomètres" (expert BFMTV).
Il n'y a pas de cratère, parce que le modèle de bombe utilisé autorise une programmation pour une détonation à "proximité du sol", c'est-à-dire à plusieurs mètres avant celui-ci (l'altitude maximale de détonation est de 500 pieds, soit environ 165 mètres d'altitude). Le but de ces explosions en altitude est soit de créer un cône de shrapnels qui vont ravager une large zone au sol (plus de 50 mètres d'altitude), soit créer une déflagration aérienne dont l'effet sera de tuer par concussion des individus réfugiés dans des bâtiments sans forcément détruire ceux-ci.
Les juifs talmudistes possèdent de telles bombes, de modèle américain : il s'agit de bombes GBU dotées de charges de type MK82 (~250 kilos), MK83 (~500 kilos) et MK84 (~900 kilos), dotées d'un kit de guidage JDAM. Ils les utilisent en grande quantité à chaque agression contre les gazaoui, mais aussi le Liban, la Syrie, ou plus rarement l'Irak.
"Les talmudistes ont publié un audio entre deux militants du Hamas qui disent que c'est eux".
Là sérieusement on est dans la propagande pathétique et grossière, et ceux qui tombent dedans méritent sérieusement d'être cognés pour leur remettre les idées en place.
N'importe quel baltringue peut publier une vidéo de deux personnes anonymes qui discutent pour dire n'importe quoi. Ce n'est pas une preuve de quoi que ce soit, surtout quand ça vient du camp qui a commis ce crime. Avec les bons logiciels accessibles en deux clics sur Google, je peux vous concocter en 5 minutes un audio où vous entendrez Netanyahu expliquer qu'il aime la bite et qu'il dévore des cœurs d'enfants au petit déjeuner.
Arrêtez d'être con et de gober n'importe quoi.
"Les talmudistes ont publié une vidéo montrant une roquette du Hamas tirée depuis Gaza et tombée sur l'hôpital".
Il y a une vidéo qui circule en effet, et qui montre une roquette partir en cacahuète et apparemment exploser au dessus de Gaza. La vidéo a été prise une heure et demie avant le massacre de l'hôpital Al-Ahli Arabi.
Une demi-heure après la défaillance de cette roquette, l'armée des juifs suprémacistes a prévenu les dirigeants de l'hôpital qu'ils devaient évacuer parce qu'ils allaient bombarder les lieux.
Juste après le bombardement, le dirigeant juif a publié un message assimilant les Palestiniens aux "enfants des ténèbres" (image 3), et son porte-parole "digital" a directement revendiqué cette frappe (image 4). Les deux tweets ont été effacés face aux images abominables du carnage qui ont circulé presque immédiatement.
"Mais quand même, c'est pas les juifs, les juifs, ils sont gentils et moi, je les soutiens, parce que j'aime pas les musulmans."
Ben, t'es juste un gros connard et une immonde merde, et j'ai rien à te dire.
La première chose que les "gentils juifs" ont faite a été de détruire les mosquées, les écoles et les centres d'aide d'urgence, y compris ceux arborant les couleurs des Nations Unies. Ils ont coupé l'eau, l'électricité et les vivres à deux millions de personnes, et interdit à l'Egypte d'aider les civils. Chacun de ces actes constitue isolément un crime contre l'humanité. Si c'est ce que tu défends, alors prie très fort pour ne jamais te retrouver dans la situation des Palestiniens, parce que je te jure que je te regarderais crever avec plaisir.
"Mais tu défends le terrorisme ! C'est honteux !"
Le Hamas doit répondre de ses crimes, je n'ai jamais dit le contraire. Mais le Hamas, ce n'est pas les 2 millions de Palestiniens présents à Gaza. Le Hamas, c'est une organisation de quelques milliers de personnes, créée avec le soutien des juifs talmudistes dans les années 1960 pour empêcher l'OLP de Yasser Arafat de bâtir un Etat palestinien. Les talmudistes ont largement favorisé l'essor du Hamas en 2005-2006 pour tuer dans l'œuf tous les progrès qui avaient été faits pour la construction d'un véritable Etat palestinien.
Les Palestiniens ne sont pas des terroristes, le Hamas, oui. Si tu sais pas faire la différence, alors tu justifies les massacres indiscriminés de populations par les troupes allemandes dans les années 1940 en représailles pour des meurtres de soldats et de collaborateurs. Tu justifies Oradour-sur-Glane, et va pas trop falloir que tu passes à ma portée parce que ça va très mal se passer pour toi.
T'es pas du bon côté de l'Histoire, et ça, va falloir t'en rendre compte et vite.

(Désolé du ton employé, je suis tellement écœuré de ce qui se passe que certaines choses doivent être dites. On ne commente pas un match de foot, on parle de vies humaines anéanties par idéologie.)




Trop, c'est trop.

Tiephaine Soter

18/10/2023 - Il est difficile de rester neutre dans ce conflit qui déchire une fois de plus la Palestine. C'est un fait : les médias, de par leurs propriétaires, l'idéologie qui anime leurs journalistes, leur origine ethnique, parfois, aussi, n'aident pas à garder la tête froide et la raison. Nos politiciens, ces chiens de cirque narcissiques, multiplient les déclarations outrancières, faisant fi d'une tradition diplomatique pourtant millénaire qui a toujours été de respecter une distanciation et un équilibre.
C'était l'honneur de notre diplomatie, c'était ce qui faisait la renommée de notre Nation dans le monde : nous rayonnions littéralement sur le monde les valeurs de l'égalité, de la fraternité, de la liberté, et surtout, des droits humains.
Jusqu'ici, j'ai tenu à garder mes distances avec ce conflit. Ce soir, je ne le peux tout simplement plus.
Jamais, depuis la seconde guerre mondiale, un État n'a commis volontairement autant de massacres de populations civiles, en visant délibérément, ouvertement et en souriant, des femmes, des enfants, des malades, des blessés.
Les bombardements délibérés sur des convois de femmes et d'enfants qui évacuaient le nord de la bande de Gaza en empruntant l'itinéraire spécifiquement déclaré comme "sûr" par Tsahal étaient déjà profondément répugnants.
Ce soir, le bombardement par Tsahal d'un hôpital bondé de blessés suite aux bombardements aveugles de ces derniers jours, causant la mort de 200, 300, 500, 1000 personnes selon les sources (bilan provisoire !) est pour moi le crime de trop. Même pour moi qui suis habitué aux carnages de guerre, les images sont simplement atroces. Il n'y a pas de mots pour exprimer la révolte que l'on ressent en voyant des corps d'enfants pulvérisés dans les bras déchiquetés de leur mère.
La tentative pathétique, méprisable, immonde de Netanyahu et de ses sbires de rejeter la responsabilité de cette destruction sur le Hamas en accusant l'une des minables roquettes de ce groupe terroriste, je ne peux la supporter. Trop, c'est trop. (...)

18 octobre 2023

Car l’État fournit la sécurité, hein, bien sûr !

H16

18/10/2023 - Quelques jours se sont écoulés depuis les incursions terroristes des bandes du Hamas en Israël et depuis, les choses se sont quelque peu emballées, y compris sur le territoire européen : en quelques jours, nous avons ainsi la démonstration flagrante que les États sont absolument incapables de combattre le terrorisme et que leurs prérogatives en matière de sécurité des individus sont tout simplement usurpées.

Ainsi, est-il besoin de revenir sur la faillite consternante de la surveillance de la frontière entre Israël et la bande de Gaza ? Apparemment, le meilleur dispositif du monde peut être et a été débordé, et l’avenir dira dans quelle mesure l’État lui-même et ses dirigeants n’ont pas été au moins indirectement responsables, par action ou par inaction, d’un véritable massacre.

Et pendant qu’on réfléchira longuement sur la façon dont l’État doit tenir une frontière, on pourra constater que la faillite sécuritaire, catastrophique en Israël, est tout autant visible en Europe.

En une poignée de jours, deux événements tragiques ont rappelé à tous ce qu’on peut attendre de nos autorités, confirmant s’il était besoin que l’échec israélien est tout à fait à la portée des Européens, à commencer par la France et la Belgique.

Ainsi, à Arras, l’aventure d’un énième couteau déséquilibré islamiste aura entraîné la mort d’un nouvel enseignant. Magie d’une société toute tournée vers le recyclage : ceux qui avaient, il y a trois ans, confectionné des petits panneaux “Plus Jamais Ça” – et les avaient intelligemment conservés – pourront les ressortir hardiment, ils pourront servir tel quel. Les cargaisons de nounours et de bougies sont déjà en route depuis la Chine.

En tout cas, politiciens et journalistes, eux, n’ont pas eu de mal à dépoussiérer tous leurs slogans : l’habitude et les nombreuses répétitions garantissent la bonne exécution des gestes et des paroles. C’est rodé.


Ceci posé, il faut encore une fois constater qu’absolument rien n’avait été fait pour éviter le drame.

Bien évidemment fiché S, bien évidemment expulsable et pas expulsé, bien évidemment radicalisé depuis des lustres et connu des autorités pour cela, bien évidemment issu d’une famille elle-même connue pour ses “activités à caractère terroriste”, notre sémillant Tchétchène aura de surcroît bénéficié de la mobilisation des associations d’extrême-gauche délétères qui seront parvenues à le faire rester sur le territoire, et dont la part de responsabilité dans le drame ne devrait pas être passée sous silence si ce n’était les contorsions grotesques de toute la presse actuellement.

Autrement dit, c’était une histoire fort mal enquillée qui promettait de très mal se terminer. Et malgré ce pronostic évident, l’État s’est courageusement placé aux abonnés absents.

Depuis, c’est l’enfilade de perle communicationnelles par tout ce que le pays contient de parasites politiques, qui de surcroît nous prennent pour des débiles. Ainsi en va-t-il de l’homme-soja de l’Élysée qui a expressément demandé (avec des vibratos dans la voix) aux préfets que le fichier des radicalisés expulsables soit passé au peigne fin sans doute pour leur garantir une toison lustrée.

Ceci signifie donc que ce n’était pas le cas avant l’injonction consternante du chef de l’État et qu’il s’agit donc de pur foutage de gueule.


Dans la foulée et pour ne pas sortir des clowns à roulettes gouvernementaux, nous avons eu droit à l’actuel stagiaire au poste de ministre de l’Intérieur qui, penaud, nous a laborieusement expliqué qu’il voudrait bien expulser, mais qu’il ne peut pas, parce que la loi c’est compliqué, tout ça.

Seuls les plus jeunes et les plus hydrocéphales d’entre nous ne se souviennent pas que la même fine équipe de jocrisses n’avait pas trouvé le moindre obstacle dans la loi lorsqu’il s’agissait de choper du trottineur sur les plages pendant les confinements, de pruner du badaud sans auto-papelard ou de coller au gnouf les agités du gilet jaune.

Autrement dit, l’usage de la force est cantonné aux gens qui ne font pas de mal à une mouche, et surtout ceux qui ne peuvent et ne veulent pas vraiment répliquer. Pour ceux-là, la police et la gendarmerie sera partout, tout le temps. Pour les terroristes, les vrais, les durs, les quantifiés et les connus, il n’y a plus personne.


Le seul constat est celui d’un échec, complet, total, imputrescible et sur toute la ligne de toutes les institutions sécuritaires du pays. Encore une fois.

L’État, qui est très fort pour s’occuper du bilan thermique de votre baraque, qui va prendre des mesures exceptionnelles pour s’assurer que vous avez bien déclaré votre piscine ou votre cabane de jardin et qui n’hésitera pas à user de toute la force (héliportée au besoin) de la maréchaussée pour bien vous gauler quand vous êtes assis sur une plage, va se retrouver sans couilles et sans dents lorsqu’il s’agira de s’occuper d’individus connus, répertoriés, fichés même, pour leurs activités terroristes.

Ça vaut le coup de payer des impôts pour ça, non ?

Et ce qui est vrai en France l’est tout autant ailleurs.

On pourrait éplucher les autres pays européens, eux aussi progressivement écouillés par des années de laxisme, de préchi-précha gauchiste et de médiatisation à rebours du bon sens. Mais l’actualité nous fournit la Belgique puisque Bruxelles vient de supporter une nouvelle attaque terroriste.

Pardon, non, pas “une attaque”, mais une nouvelle “bousculade” comme l’explique le Mickey Président français dans une nouvelle saillie, sa logorrhée devenant maintenant pathologiquement incontrôlable.


Et là encore, on ne pourra que constater la faillite complète de l’État (belge ici) à simplement assurer un minimum de sécurité à ses citoyens. La ville dispose de caméras partout, fort pratiques pour choper du papy en Doblo diesel de 10 ans qu’on pourra consciencieusement taxer pour pollution et autres émissions de gaz qui font frémir les bobos. Mais dès qu’il s’agit de vraiment mettre la main sur un type en chasuble orange fluo sur un scooter avec un fusil d’assaut, le tout suivi en direct sur X avec vidéo à l’appui par des douzaines de personnes, là, c’est la panique, la déroute, les deux pieds gauches dans le même sabot droit.

Et il faut encore une fois constater qu’absolument rien n’avait été fait pour éviter le drame : notre frétillant tireur déséquilibré était connu puisqu’ayant demandé l’asile, il se l’était vu refusé, son dossier mentionnant qu’il avait eu maille à partir dans son pays d’origine notamment pour trafic d’être humain, séjour illégal et atteinte à la sureté de l’État.

Certains imbéciles chevronnés objecteront sans sourciller que le nombre d’individus avec un profil similaire est trop grand pour se permettre de tous les suivre assidûment… donnant ainsi de l’eau au moulin de ceux qui pointent à juste titre, depuis des lustres, que le travail de filtre préalable aurait dû être fait plus tôt (bien, bien plus tôt) et plus sévèrement (bien bien) des années auparavant.

Mais voilà : c’est trop tard.

À présent, la seule solution opérationnelle consisterait à rendre aux citoyens les moyens d’assurer leur propre sécurité, leur propre défense, dans le cadre le plus large et le plus compréhensif possible.

Et bien évidemment, les gouvernements refuseront obstinément toute méthode pratique qui consisterait à armer les civils et leur apprendre à se défendre, au moins dans l’esprit.

D’une part, il est ontologiquement impensable que l’État apprenne à se passer de lui, et il fait donc absolument tout pour faire croire qu’il peut et va régler le problème du terrorisme avec “plus de moyens” (car des moyens et des médiocres, c’est la seule chose qu’on a en trop) ou des technologies poussées (reconnaissances faciales, IA) qui montrent, tant en Europe qu’ailleurs, leur abyssale inutilité à ce sujet.

D’autre part, des armes dans les mains des citoyens, c’est le risque (voire la certitude) qu’elles seront un jour retournées contre les clowns qui nous gouvernent, et qui savent pertinemment que ce qu’ils font subir à la population n’est pas de l’incompétence, mais de l’acharnement sadique volontaire.

Et alors que les jeux olympiques de 2024 se profilent de façon guillerette, je vous conseille donc de conserver vos petits panneaux “Plus Jamais Ça”…


Denis Collin

Obono qualifie le Hamas d'organisation qui "résiste", Darmanin veut la poursuivre pour apologie du terrorisme. ils sont tous fous.
Obono est une foutue indigéniste, la "sœur" (sic) de Houria Bouteldja, le pire de ce qu'on trouve à LFI. Mais elle a le droit d'exprimer son opinion. Elle n'appelle pas à jeter des bombes. Elle dit simplement une ânerie de plus. S'il faut poursuivre devant les tribunaux tous ceux qui disent des âneries, il faut multiplier par 4 le budget de la justice.
Mais Darmanin sait ce qu'il fait. Il veut faire un exemple et marquer un nouveau pas dans la restriction de la liberté d'expression. IL le fait avec d'autant plus de facilité que la gauche en général et LFI en particulier n'ont pas été les derniers dans la volonté de criminaliser les "mauvaises pensées". Les arroseurs sont arrosés.
Je renvoie les lecteurs intéressés à mon livre de 2011, La longueur de la chaîne (Max Milo)

Arménie

LA FRANCE DE DOMINIQUE BERNARD

Gabriel Nerciat

D'après ce que je lis depuis hier dans la presse, Dominique Bernard, le professeur assassiné par un islamiste tchétchène vendredi à Arras, père de trois filles, était un enseignant érudit, discret, ironique, consciencieux, étranger aux modes littéraires et culturelles, plutôt rétif à la doxa pédagogique en vogue rue de Grenelle, amoureux de littérature, de cinéma italien et de théâtre, et qui avait à cœur d'essayer de transmettre à ses élèves d'un obscur petit lycée de l'Artois le goût des romans hautement civilisés de Marcel Proust et de Julien Gracq.
Peut-être que je m'abuse sous l'effet de l'émotion, mais il me semble que, lycéen, j'aurais aimé avoir un professeur de lettres tel que lui.
Et j'espère qu'il y a encore beaucoup de professeurs de lettres, en France, aujourd'hui, qui lui ressemblent.
Les discours convenus du Banquier Président ou de son ministre de l'Intérieur, qui avaient promis il y a trois ans qu'il n'y aurait pas d'autres Samuel Paty, sont au-delà de l'indécence, mais tout le monde à peu près s'en moque.
La seule chose qui est sûre, c'est que si dans les années qui viennent aucune commune de France n'a le courage de nommer Dominique Bernard un collège ou un lycée de Paris ou de province, si le lamentable et pathétique maire centriste d'Arras n'a pas le retour de dignité et de vigueur nécessaire pour baptiser du nom de Dominique Bernard l'une des rues principales de sa ville, alors ce sera le signe définitif, univoque, visible, net, sans bavure, que nous sommes devenus un peuple de zombies, de froussards, d'eunuques, de lâches, de iels et d'esclaves consentants.