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30 octobre 2022

Ciotti : expliquer l’inexplicable

Gilles La Carbona

Le grand show se poursuit chez les LR, avec Ciotti, au micro de RMC, qui tente à son tour d’expliquer pourquoi il était utile, voire nécessaire, de trahir l’opposition, en votant contre la motion de censure. L’homme, en presque pédagogue, nous explique doctement que voter la motion de censure, ce serait avoir Mélenchon comme premier ministre et Marine comme ministre de l’Intérieur. Au-delà du délire du propos, destiné à attiser les peurs, ce qui est la marque de la macronie, dont il reprend les préceptes, on comprend mieux pourquoi depuis le 25 octobre, l’argument est vide, l’allégation stupide et sans fondement, à l’image de son parti, vidé du bon sens, gorgé de trahisons et de renoncements. Le voilà, à se contorsionner dans l’espoir de s’attirer les bonnes grâces d’un électorat qui fuit désormais, cherchant dans la démagogie, un hypothétique rebond électoral. L’hémorragie ne va pas s’arrêter et il est probable qu’aucun de ces collaborateurs zélés du macronisme ne retrouvera son siège après une éventuelle dissolution.
« Faut-il en pleurer, faut-il en rire ? » chantait Ferrat. Ni l’un ni l’autre, le sort qui les attend n’est que celui qu’ils se construisent, à force de retournements de veste. Les LR n’ont toujours pas compris que derrière leur siège, il y avait des électeurs et qu’eux, loin de tremper dans de sordides compromissions, voulaient une opposition qui s’oppose et non des valets à la solde de Macron. On ne peut pas expliquer sans risque qu’il faut être gentil avec le pouvoir et raisonnable pour ne pas créer du chaos : c’est le chaos. Ils sont si peu à l’aise avec leur choix, qu’ils sont obligés de le justifier. Tout cela est bien peu convaincant, comme le montrent les commentaires des internautes, qui n’ont pas l’air de gober ces explications calamiteuses. Certes ils vont encore pérorer sur les bancs de l’Assemblée nationale, mais le retour dans les circonscriptions risque de s’avérer douloureux. Leur parole est discréditée, la confiance est brisée… et le pronostic vital est engagé.