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23 janvier 2023

Retraites : Macron en mission de traîtrise ?

Pierre Duriot

On se demande à quoi joue Macron avec sa réforme des retraites ? Le Conseil d’Orientation des Retraites lui dit et lui redit, tous les jours, que la retraite par répartition n’est pas en péril et que la réforme n’est pas nécessaire. Les syndicats, qui ont largement appelé à « faire barrage » à ce qu’ils appellent l’extrême droite, veulent maintenant combattre un programme qu’ils ont, de fait, avalisé. La majorité des Français est contre, même s’ils ne sortent pas dans la rue, rincés qu’ils sont par les confinements, la précarité, l’inflation et la terreur médiatique, instillée en permanence par les médias, tous prompts à faire la promotion des initiatives gouvernementales, ils sont largement subventionnés pour ça.

Dussopt, qui a une bonne tête de fusible, un peu à la Devaquet, en est réduit à défendre cette fichue réforme, avec des arguments d’égalité et de solidarité qui ne tiennent pas une seconde parce qu’ils sont faux. Le Ministre sait parfaitement qu’ils sont faux, il cause à reculons. Le seul effet tangible de cette réforme est que plus personne, entre maladies, invalidité, études à rallonge et périodes de chômage, ne pourra prétendre à une retraite pleine. Et que donc, la seule façon de s’en sortir sera de se planifier, pour ceux qui en auront les moyens, une retraite par capitalisation auprès des grands groupes, principalement américains, puisqu’ils sont largement prêts, totalement à l’affût et en plus, bons amis de Macron, le président. En particulier Black-Rock, mais pas que. Ce qui explique l’entêtement du président, qui fonce contre vents et marées, simplement parce qu’il doit avoir un contrat avec ces gens là.

Cela expliquerait aussi, pourquoi il coule EDF, pourquoi il a vendu Alstom et pourquoi il laisse les boîtes américaines, acheter une à une nos entreprises stratégiques. Il y a chez cet homme, pour les retraites, comme pour le reste, une traîtrise permanente à sa nation, au profit des Américains. Souvenons-nous qu’il a été formaté chez Rothschild. Certains arguent que le gouvernement pourrait utiliser l’article 47.1 en plus de la possibilité d’un 49.3 pour faire passer sa réforme des retraites, article qui n’a jusqu’ici, jamais été utilisé dans l’histoire de la 5ème République. Il est applicable au financement de la sécurité sociale. À savoir si le dossier des retraites pourrait rentrer dans ce volet du budget. Quoi qu’il en soit, ce 47,1 permet de couper court aux débats à l’Assemblée nationale et d’envoyer le texte directement au Sénat. Au-delà d’un délai imparti de 15 jours, comme le souligne la Constitution, les dispositions du projet peuvent être mises en œuvre par ordonnance, c’est-à-dire le chef de l’État, qui ferait ainsi le cadeau attendu à ses commanditaires. Le problème est qu’à force, ça commence à se voir.