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2 mars 2023

Sur l’aggravation de la misère et de la faim dans notre pays (information oubliée)

Tandonnet Maxime


Riches, pourquoi tant de haine? déplorent certains éditorialistes. Ainsi, on s’inquiète pour les riches. Mais il y a pire que la haine du riche, et beaucoup plus grave : le mépris du pauvre, le déni de pauvreté. Plus le drame de la pauvreté augmente, et moins on en parle. « Cachez ce pauvre que je ne saurais voir. » Car l’aggravation de la misère est une réalité et l’un des signes patents d’un désastre politique. Voici des extraits d’un rapport de 2023, du Réseau des banques alimentaires, dont les grands médias nationaux radio-télévision, largement à la botte du pouvoir, se sont bien gardés de parler.

« Les Banques Alimentaires, premier réseau d’aide alimentaire en France, accompagnent 2,4 millions de personnes en situation de précarité alimentaire. A la fin de l’année 2022, le réseau constatait une hausse de 9% de la demande d’aide alimentaire. En moins de deux ans, 400 000 nouvelles personnes se sont présentées dans les associations partenaires du réseau. En 2011, les Banques Alimentaires accueillaient 820 000 personnes. Le recours à l’aide alimentaire touche désormais de nouveaux profils : 17% des personnes accueillies sont à la retraite et 17 % d’entre elles ont un emploi (dont 60 % à temps partiel). Alors que l’alimentation devient le deuxième poste de dépense pour les ménages (derrière le logement et devant l’énergie), une nouvelle catégorie de personnes en état de précarité alimentaire émerge : les « travailleurs pauvres ». Au total, 94 % des personnes interrogées vivent en dessous du seuil de pauvreté. Pour deux tiers d’entre elles, l’aide alimentaire est jugée « essentielle, dont on ne peut pas se passer ». Ce critère accuse une progression de +15 points par rapport à 2020. Désormais, près de 6 personnes sur dix se présentent à une association d’aide alimentaire deux fois par semaine (+6 % vs 2020). Les personnes souhaitent en priorité avoir accès aux produits qui pèsent sur leur budget : produits protéinés (viande, poisson, œufs) et les fruits et légumes. Un enjeu d’équilibre nutritionnel majeur puisque 71 % des personnes déclarent au moins un problème de santé : problèmes de vue, problèmes dentaires, obésité ou encore diabète (…). 2 personnes sur 3 expriment le besoin d’être accompagnées et apprécient le soutien moral et social, qui, couplé à l’aide alimentaire, permet de faire face au quotidien de la précarité. Pour 70 % des répondants, leur motivation principale est la rencontre avec d’autres personnes, cela représente une progression de 15 points (vs 2020). Les personnes seules représentent plus de 40 % des personnes accueillies (+4 points vs 2020). »