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11 avril 2023

Destitution : se rendre à l’évidence

Gilles La Carbona

Nicolas Dupont-Aignan juge enfin que la destitution de Macron est la dernière solution pour sauver la France. Face au drame, devenu bien visible, il se range à la demande d’Asselineau, qui fut le premier à faire ce vœu. Il annonce qu’il reste au président trois moyens constitutionnels pour sortir d’une crise de régime qu’il refuse de voir. Soit il retire sa loi, soit il déclenche un référendum, soit il dissout l’Assemblée Nationale. Vu le profil psychologique du personnage, aucune de ces trois solutions ne devrait trouver grâce à ses yeux. Macron n’est ni un gentil, ni un démocrate. Il se sert d’une image de gendre idéal pour séduire et utilise l’argument démocratique pour abuser d’un pouvoir qu’il ne veut ni partager, ni déléguer, qu’il considère comme le sien exclusif, une fois l’élection passée.

Il hait le peuple et ce qu’il peut représenter, selon sa conception très réduite de l’utilisation du pouvoir et considère que la rue n’a aucune légitimité à s’exprimer. Cependant, face à la situation et malgré les imprécations qu’il lance comme des vérités absolues pour se rassurer, il est seul, obligé d’utiliser l’arme du 49.3, procédé des lâches qui, sans courage, se cachent derrière cet article pour gouverner. Tous ceux qui l’ont utilisé à outrance ne brillaient pas par leur courage. Quel régime dans le monde peut ignorer à ce point la colère de son peuple à part une dictature ? Le monarque se veut impitoyable et sans état d’âme, cependant sa morgue à des limites. L’homme est un couard et trouve toujours une excuse pour quitter le territoire, lorsqu’une manifestation d’ampleur se profile. Si jamais la rue prenait le dessus et venait le chercher…

Dupont-Aignan rejoint l’analyse d’Asselineau et la position que nous défendons au RPF depuis des mois et envisage enfin la destitution, tout en ne se faisant pas d’illusion sur le nombre de parlementaires qui oseraient franchir le Rubicon. Le temps est long, mais des voix s’élèvent à présent partout pour signifier la nocivité du personnage. Macron inquiète plus l’étranger que la France, du moins que la fameuse auto proclamée élite qui le couve. Mais les faits le montrant tel qu’il est, immature, imbu de sa personne, autoritaire, et stupide, au point d’aller menacer les chefs d’État étrangers, ne peuvent plus être passés sous silence. Certains éditorialistes commencent à cerner le président et le décrivent comme un homme incontrôlable et dangereux, parce que sans attaches historiques, ni conviction de son appartenance à une communauté d’idées. Il ne s’identifie pas au passé de notre Nation, n’en voit ni la grandeur, ni l’héritage, il ne peut avoir la volonté de construire un futur sur ces fondations là.

Il est désormais incapable de fédérer, sur sa personne, un quelconque « contrat social ». Il rêve en globaliste, sans se rendre compte que cette approche purement technocratique, en rupture avec le réel, ne peut conduire qu’à une impasse. Cette analyse a été faite récemment dans Libération, Pierre Rosanvallon l’étrille : « Il y a chez Emmanuel Macron une arrogance nourrie d’ignorance sociale » écrit-il le 3 avril dernier. Pour ce dernier, il n’a aucune attache de pensée politique, car il n’a pas d’enracinement historique, ce qui le rend dangereux pour la démocratie. Quand la majorité des députés et des sénateurs aura compris que Macron n’a rien à voir avec le démocrate qu’il prétend être, qu’il a vendu la France à l’étranger, qu’il n’a de cesse de détruire la société française et son peuple qu’il méprise, alors il sera destitué. Mais pour l’heure l’idée d’en arriver à cette extrémité ne fait pas encore l’unanimité. Pour autant, Dupont-Aignan souligne parfaitement le dilemme qui ne tardera pas à se présenter devant eux. Soit le destituer pour préserver la paix, soit laisser la violence de la rue tenter de réparer ce que nos représentants se refusent à faire, non par conviction politique, mais bel et bien par intérêt personnel.

Nous l’avons déjà écrit, la majorité des députés ne souhaite pas prendre le risque de perdre un siège qui donne privilège et sécurité. La place est bonne, ils s’accrochent. L’image qu’ils renvoient d’eux-mêmes est calamiteuse, déplorable, mais ils s’en moquent, seul compte leur petit confort. La France et son avenir est le cadet de leurs soucis. C’est bien là que le problème demeure. Comment un peuple peut-il se débarrasser d’un pouvoir qu’il ne veut plus à plus de 70%, quand ceux qui devraient valider ce sentiment le trahissent ? Si Macron refuse de voir une crise de régime que seul le suffrage universel peut résoudre, les députés ne sont pas mieux éclairés, car non seulement ils n’ont pas voté la motion de censure qui aurait évité tous ces débordements, mais surtout ils veulent ignorer la colère du peuple contre ce régime, en supposant que les Français n’auront pas le cran de transformer cette contestation en une véritable révolution, avec tout ce que ce terme peut véhiculer de drames et de violence.

C’est un pari non pas osé, mais totalement irresponsable. Quel drame faudra-t-il supporter pour que les esprits se réveillent et évitent que notre pays ne sombre dans le chaos ? La destitution est la dernière arme, elle est urgente à mettre en œuvre ne serait-ce que pour calmer une haine qui ne cesse de monter. La confiance entre le peuple et ses représentants est rompue, ce ne sont pas les futures déclarations du Conseil Constitutionnel, serviteur zélé de la macronie, mais nullement arbitre intègre, quoi qu’en dise Debré, qui apaiseront les tensions, bien au contraire. La folie s’est emparée de nos dirigeants, la destitution est la seule façon de retrouver le calme, mais nos parlementaires sont des apprentis sorciers.