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25 octobre 2023

UNE DÉSOLATION FRANÇAISE

Gabriel Nerciat

Quand notre Banquier Président va au Kremlin, devant Vladimir Poutine, il se dit pour le respect des accords de Minsk (dont il ne s'est au demeurant jamais préoccupé depuis son entrée à l'Elysée).
Lorsque le lendemain il se rend à Kiev, chez l'escroc Zelensky, il est contre - puisqu'il omet tout simplement d'en parler.
Quand il est à Paris, avant de prendre l'avion pour le Levant, il défend l'idée d'une trêve humanitaire à Gaza afin de préserver la vie des civils écrasés par les bombes.
Lorsque le lendemain matin il débarque à Tel-Aviv, les civils de Gaza ne l'intéressent plus - mais il évoque devant un Netanyahou, aussi ravi que narquois, la géniale et pitoyable idée d'une coalition internationale contre le Hamas incluant des pays arabes, à l'image de celle qui fut constituée par Washington, Moscou, Riyad, Le Caire et Paris contre l'EI.
Après-demain, sans doute, il sera au pied des babouches de l'émir de Doha, mécène et protecteur du Hamas, et la grande coalition anti-terroriste (dont bien sûr ni Israël ni les Seoud ni l'Egypte ni la Jordanie ni la Turquie ne veulent entendre parler) aura déjà déserté son esprit versatile quoique infatué, au profit d'un discours convenu sur l'amitié entre les civilisations et les droits inaliénables des Arabes palestiniens.
Ensuite, détour à Ramallah, où il a fait semblant de croire à la création d'un futur Etat palestinien, devant un Mahmmoud Abbas indifférent et pétri dans la naphtaline.
Ce soir, il est au Caire avec le maréchal Al-Sissi : pourvu qu'il n'exige pas de coalition militarisée menée par la France pour aider les armées de Pharaon à exterminer les Hyksôs ou ramener Moïse et les siens à l'ombre des pyramides.
Résultat : la France est méprisée en Russie, détestée en Ukraine, conspuée en Turquie, raillée en Israël et haïe dans l'essentiel du monde arabe (et tout particulièrement en Cisjordanie).
Le problème n'est pas tant qu'Emmanuel Macron soit un président inconsistant et incapable, qui dit toujours à son interlocuteur du moment exactement ce qu'il est censé vouloir entendre, sans s'inquiéter outre mesure des conséquences de ses revirements ou de ce qu'il a dit la veille.
Non ; le plus grave, c'est ce que cela ne nous indigne même plus.
Ce banquier-technocrate sorti de nulle part, que des bourgeois aussi lâches que lui ont élu au nom de sa compétence auto-proclamée, est dans sa nullité insignifiante et son conformisme brouillon exactement à l'image de ce que les élites libérales et occidentales sont devenues.
Si au moins il restait à Paris, au lieu d'entreprendre des voyages inutiles et illisibles, peut-être que le monde et nous-mêmes consentirions enfin à faire avec lui la seule chose dont il soit vraiment digne : l'oublier.