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5 décembre 2022

La magnifique révolte de la jeunesse iranienne

Baumgarten Yves

La magnifique révolte de la jeunesse iranienne qui semble en mesure de se muer en processus révolutionnaire nous fait du bien. Elle nous démontre qu'aucune tyrannie, qu'elle soit politique ou théologico-politique, n'est à l'abri éternellement de son peuple. Elle "risque" en outre d'avoir des répercussions incalculables sur la jeunesse dans tout le Moyen-Orient qui, en cas de victoire du peuple iranien, se verra renforcée dans sa détermination à lutter contre toutes les formes de tyrannie auxquelles elle est confrontée, de l'Égypte à la Syrie, en passant par l'Algérie ou le Liban et même Israël... Elle a aussi fait une victime "collatérale" dans les pays occidentaux : le chantage à la soi-disant "Islamophobie" (concept bidon inventé par les autorités théoligico-politiques iraniennes pour semer le trouble dans les esprits). Sont-elles "islamophobes" ces héroïques jeunes femmes qui, chaque jour ou presque, risquent leur vie en défiant dans la rue le pouvoir despotico-patriarcal des gérontes enturbannés ? Sont-elles "islamophobes" quand elles brûlent leur foulard ou leur voile ? Cette jeunesse est admirable et sa radicalité me fait penser à celle de la génération 68, à ce détail près qu'elle est en danger de mort permanent, ce qui n'était pas vraiment le cas de la jeunesse européenne occidentale dans les années 60. Et je suis désolé de devoir le dire, mais les jeunes femmes françaises qui déclarent porter le foulard ou le "voile pour se mettre en accord avec leur religion et leur spiritualité", sont au mieux de pauvres ignorantes, et au pire des complices des tueurs de la jeunesse iranienne. Honte à elles et à tous les idéologues pseudo-radicaux qui, depuis plus de vingt ans, oublient les acquis essentiels de la pensée critique, héritière de ce qu'il y a de meilleur dans les Lumières radicales (de Spinoza à Marx en passant par Moses Hess, Heine et tant d autres), en nous intimant l'ordre de voir dans les revendications religieuses portées par les courants les plus rétrogrades de l'Islam, les signes d'une volonté d'émancipation.