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18 octobre 2022

Les communes aux abois

Pierre Duriot

Il aurait fallu y penser avant, mais en 2010, une loi, à l’époque soutenue par la gauche et par la droite, a obligé les communes à se fournir sur le marché privé de l’électricité. Ainsi, elles ont des contrats en dehors de l’opérateur historique, avec des boutiques, qui rappelons-le, ne produisent rien, mais achètent à bas prix à EDF et revendent avec bénéfices, à des particuliers, des entreprises et donc des communes, selon un tour de passe-passe en forme de non-sens industriel, dont l’objectif est uniquement d’engraisser des actionnaires privés, avec un produit généré par la collectivité, puisque l’État, nous donc, est actionnaire majoritaire d’EDF.

Et ces communes en sont à renégocier leurs contrats avec leurs fournisseurs qui proposent désormais des augmentations situées entre 300 et 400 %. Il est bien entendu qu’il s’agit là du résultat de la pure spéculation générée par le temps de guerre et les décisions ineptes de nos dirigeants, français et européens, souhaitant « mettre à genou » l’économie russe. Non seulement elle n’est pas à genou, mais Poutine s’en va voir ses copains au sommet Asie-Orient, montrant ainsi au monde, qu’il n’est en aucune façon isolé.

Les maires rament, doivent arbitrer entre subventions aux associations et chauffage. Cantines, médiathèques, piscines, gymnases devront peut-être, au cas par cas, être fermés. L’association des maires de France, celle des maires ruraux et autres, demandent à pouvoir rejoindre les tarifs de l’opérateur historique, par abrogation de la loi de 2010 et comptent les sous. Les conseils généraux et régionaux sont dans les mêmes cas avec leurs installations, lycées et collèges et mettent sur pied des fonctionnement dignes d’un pays du tiers monde, pour ne pas passer purement et simplement dans la banqueroute. Ils proposent également, que l’école ne commence qu’à 9 heures, pour économiser une heure de chauffage. Heureusement, le mois d’octobre est clément et les choses ne se voient encore pas trop : nous sommes quelques semaines avant la tempête.

Il est urgent, puisque l’apprenti sorcier qui nous sert de président clame que nous ne sommes pas en guerre avec la Russie, de lui proposer de racheter du gaz. Lui aussi, sent venir le Maelström.