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26 septembre 2022

AUTOMNE 2022

Gabriel Nerciat

Je le dis presque chaque année, mais cette fois-ci c'est encore plus vrai que d'habitude : j'ai toujours aimé l'automne, que jamais je n'associe à la mélancolie ou à la hantise du déclin.
La certitude de l'hiver, surtout après les chaleurs étouffantes auxquelles nous parvenons difficilement à nous habituer, ne m'effraie pas plus que l'adieu à l'été ou que la fin des vacances, et cet entre-deux reste à mes yeux l'intervalle où se mûrissent les voluptés les plus discrètes, les émotions les plus profondes.
Même la douceur des femmes a quelque chose de plus tendre et de plus délicat au milieu des fastes rougeoyants du mois d'octobre que sertie par les gemmes érotiques de la beauté tapageuse déployée en juillet et en août.
Et puis, cette année, je ne sais pourquoi, le début de l'automne a quelque chose de sourdement exaltant, de silencieusement propice.
Les oiseaux migrateurs vont commencer à franchir les Alpes, et je les attends avec une joie qui intérieurement me semble plus sereine que d'habitude.