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9 janvier 2023

Conflit ukrainien

Jean Mizrahi

Il se joue en Ukraine bien autre chose que l'Ukraine elle-même. Une dangereuse partie d'échec entre les États-Unis et la Russie initiée par les premiers pour tenter d'annihiler les capacités de l'armée russe. Le problème pour Biden est que les États-Unis sont désormais en première ligne car les Européens, qui n'ont pas investi suffisamment dans leur défense, ne disposent pas des équipements qui sont nécessaires aux Ukrainiens pour affronter l'armée russe. Et cela commence à se voir. Or, au même moment, les Républicains viennent de prendre le Congrès, dans le désordre qui plus est. Les "neocons" américains poussent désormais pour une accélération du conflit et donc un engagement encore plus important des États-Unis, car ce qui est en jeu est la crédibilité américaine. Que la Russie vienne à gagner, et le monde verra que les États-Unis ne sont plus capables de piloter des conflits, il y a un risque (pour les Américains) de bascule encore plus rapide de l'influence internationale. On touche donc à un aspect existentiel tant du côté russe que du côté américain, et il n'y a donc que des risques majeurs à poursuivre dans cette voie, et ce à un moment où la Russie déploie des armes nucléaires sur d'autres théâtres. Le monde est dans une situation de risque maximal, c'est probablement pour cela que la Bourse ne cesse de monter, tant l'aveuglement est général. Je continue de penser que l'intérêt de tous est d'organiser une conférence pour la paix, et c'est ce que les Européens devraient imposer aux parties, car nous sommes aux premières loges. Mais l'aliénation européenne aux intérêts américains est désormais patente, l'initiative ne viendra pas de là. Elle ne viendra pas non plus de Chine, qui a tout intérêt à voir les États-Unis s'enliser et la Russie s'affaiblir. Il faut craindre que les États-Unis aient entrainé l'Occident vers sa perte.