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13 février 2023

L'affaire Palmade

Radu Portocala

Une certaine décence impose de ne pas organiser des tribunaux populaires, ni de s’improviser en juges dans l’affaire de l’accident de l’acteur Palmade.
Mais une autre forme de décence, peut-être plus grave, devrait faire en sorte que ceux qui traitent les faits dans la presse pèsent leurs mots et leurs propos.
Il est indécent d’écrire, comme le font pas mal de journalistes, « Pierre Palmade a été victime d’un accident » au lieu d’écrire « Pierre Palmade a provoqué un accident ». D’écrire « a été impliqué dans un accident », lui attribuant ainsi un rôle passif dans la tragédie qu’il a provoquée.
Il est indécent de s’escrimer à expliquer longuement par un passé triste et compliqué, et à justifier presque ainsi le fait qu’il ait pris le volant – non pas à 3 heures du matin, quand les routes sont vides, mais à 7 heures du soir – dans un état qui aurait dû lui interdire de le faire.
Il est indécent que la presse donne toutes les heures des nouvelles de son état, alors qu’elle est pratiquement muette sur la situation dans laquelle se trouvent ses victimes – celui-ci étant le seul mot qui puisse convenir, et non « les autres personnes accidentées », comme il est dit trop souvent.
La presse, encore une fois, presque dans son ensemble, montre qu’elle fonctionne à l’unisson, qu’elle est écrite par des gens qui pensent ensemble, qu’elle est mauvaise et partiale – en somme, qu’elle ne vaut rien.