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17 mars 2023

Le bon moment pour enfin renverser…

Gilles La Carbona

D’abord le 47.1 pour empêcher le débat. Ensuite le 44.3 pour bloquer les votes. Enfin le 49.3 pour forcer le passage, un de plus. On est loin de la superbe affichée par Macron il y a quelques jours, assurant qu’il aurait une majorité à l’Assemblée nationale. Goguenard, il nous a servi sa soupe habituelle qui s’oxyde au contact de la réalité. C’est sa réforme, ses commanditaires, son affaire, même s’il envoie Borne au feu, qui se fait huer. Il était sûr de lui, sûr de pouvoir manœuvrer tout le monde et le voilà obligé de recourir à l’article le plus controversé de notre constitution, pour faire adopter en force une loi que seuls lui et ses commanditaires désirent. La Constitution a été écrite pour un honnête homme et elle est exploitée par un arriviste. Le peuple n’en veut pas et la représentation nationale non plus, mais l’autocrate assumé s’en tamponne. Voilà ce qu’il fait de l’opinion du peuple et de la volonté des députés. Seul contre tous, Macron persiste et signe et fait un nouveau bras d’honneur à la nation.

Que Ciotti, Retailleau et consorts soient aller négocier avec lui n’a pas compté et il les maltraite eux aussi, les tient pour faibles et imbéciles et décide dans leur dos. On se demande s’ils ont seulement compris ce message ? Ils risquent, ces traîtres à leurs électeurs, de laisser adopter un texte qui dans n’importe quelle autre démocratie aurait été, si ce n’est abandonné, du moins rejeté par les représentants du peuple. Ils signent aussi la disparition de l’Assemblée nationale comme lieu où se font les lois, où la parole des représentants du peuple s’exprime. Macron n’aura pas besoin de dissoudre une assemblée dont il sait pouvoir s’affranchir dès qu’il n’a pas de majorité sur un texte essentiel, soit, tout le temps. Les députés seront ainsi face à 80% d’un peuple mécontent qui, quoiqu’il arrive, leur fera payer cet épisode.

On va enfin savoir, entre la posture ahurissante qui consiste à ne pas voter comme le RN par pure idéologie, ou une écoute du peuple, ce qui prime dans la tête de ces députés devenus godillots et dont on sent bien que la préoccupation première est de ne pas perdre leur statut de privilégié, leurs émoluments et pour le coup, leur régime spécial de retraite.

Il ne s’agit même plus de savoir si cette loi est justifiée ou non, quand la méthode n’est plus en adéquation avec les règles de bases d’une démocratie, où l’on respecte le vote de ses députés, il n’y a qu’un choix : renverser ce gouvernement. Inutile de nous seriner avec un : « on n’avait pas le choix ». En utilisant le 49.3 sur un texte d’une importance si haute, c’est le palais Bourbon qu’il vient d’effacer de la constitution. En laissant en place un gouvernement aussi sourd que celui-ci aux avis des parlementaires, les députés vont cautionner la disparition de nos institutions et accessoirement trahir la confiance des Français.

Que vaut une république gouvernée dans ces conditions ? Où voit-on un chef d’État qui n’écoute pas son propre parlement ? Dans quel pays ? Les républiques bananières où notre intéressé va donner des leçon d’une démocratie, qu’il n’applique pas ici.

Votez la motion de censure, renversez enfin ce gouvernement autocrate, ou regardez mourir notre pays.