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31 octobre 2023

Pour Macron, la langue française est « métisse »

Radu Portocala

À Villers-Cotterêts, Emmanuel Macron a inauguré la Cité internationale de la langue française - une de ses idées de campagne et, sans doute, un « machin » inutile de plus qui n’arrêtera pas le recul de la francophonie dans le monde. Celui-ci est dû à l’abaissement constant du prestige de la France dans le monde, auquel le régime Macron a contribué grandement, et à la subordination croissante de la France aux lubies américaines.
Parlant de la langue française, M. Macron a expliqué qu’elle est « figée et mouvante » - ce qu’il a considéré, probablement, comme une belle formule. Mais il n’y a pas de langue figée, sauf les langues dites mortes ou celles que parlent les tribus isolées.
Et, pour être à la page, il l’a défini aussi comme étant « métisse et unifiée ». Mais y a-t-il une langue qui n’ait pas été enrichie par des apports de dehors ? Y a-t-il une langue qui ne se soit pas complétée en empruntant à d’autres langues ? Le français n’est pas une exception, il a simplement suivi l’évolution logique, banale.
Pourquoi, alors, souligner que la langue française est « métisse » ? Pourquoi, sinon pour montrer à certains que le politiquement correct est toujours de mise, que la France se « métisse » comme le veut Mélanchon, qu’il n’y a pas, comme il l’a dit durant sa campagne de 2017, une culture française, mais des cultures de France ? Une langue « métisse », donc, pour un peuple « métisse » dépourvu de culture, dépendant de la culture des autres.
Le président - qui refuse l’écriture inclusive, mais continue avec obstination à s’adresser à « celles et ceux » - ne pouvait rater une occasion de se baigner encore une fois dans les eaux troubles de l’« en même temps ».