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1 décembre 2025

Tchamé Dawa
1/12/2025


Il y a une semaine, il voulait marquer du sceau du ministère de la vérité toutes les sources d'infos qu'il jugerait valides. Depuis, il a lancé une vaste opération de communication qui nous laisse croire que le service militaire est de retour, sans aucun doute pour faire entrer dans nos crânes saturés l'idée d'une mobilisation nationale (de nos enfants qu'il faudrait sacrifier); il y a deux jours, il annonçait la guerre informationnelle (la guerre, encore, mais chacun sait que c'est contre nous qu'il la mène), et aujourd'hui, il reçoit pour la nième fois PianoZizi le corrompu avec qui il passe probablement plus de temps qu'avec Brigitte. De l'État palestinien, qu'il a reconnu en fanfare pour sa seule gloire internationale, il ne dit plus rien, tandis que notre ministre de l'Intérieur s'adresse à nous à la tribune du CRIF.
Quiconque n'est pas vigilant finira par confondre le monde avec cet océan de conneries, de mensonges, d'hypocrisies et d'horreur dans lequel les médias des puissants tentent de nous noyer.
J'ai parfois l'impression qu'on place devant moi une lampe surpuissante qui m'empêcherait de voir ce qui est autour, et d'être ainsi sommé de vivre dans un monde de faux-semblants créé de toutes pièces et imposé par la propagande.
Libre à chacun, face à cette lumière surgie des écrans, de se comporter comme un papillon qui se cogne à la lampe ou comme un prisonnier qu'on interroge et qui résiste. Libre à chacun, dans cette guerre de conquête de nos cerveaux et de notre attention, de se laisser happer et fasciner, de vivre au rythme des plans proposés par ce mauvais scénario.
Dans la caverne de Platon, la lumière vient par l'arrière. Les prisonniers sont tenus à l'écart de la réalité et d'eux-mêmes car ils ne voient que les ombres proposées par leurs maîtres. Ici, le jeu d'ombres a laissé place à un spectacle hypnotisant, rythmé et addictif, une lumière projetée droit dans les yeux, comme s'il s'agissait de crever le regard. Cette lumière est si violente et changeante qu'elle altère la perception elle-même : elle est comme un phare aveuglant qui serait devenu le seul objet perçu, un leurre dont trop peu ont conscience. C'est un phare hallucinant, sidérant, paralysant, à vocation perverse puisqu'il montre le cap qui conduit à d'autres phares, d'aveuglement en aveuglement, d'indignations stériles en indignations stériles, jusqu'au naufrage.
Il faut pour résister s'ancrer dans le réel, détourner le regard, s'extraire du tourbillon. L'attention volée doit être réapprise dans le contact avec ce qui est proche, tangible, sensible et immédiat. Immédiat signifie ici une relation établie sans "médias", en prise directe avec la réalité. Il nous faut donc partir du corps, que personne ne pourra isoler du réel, partir des sens et "se planter" dans la terre pour ne pas être emporté. On ne peut pas directement détourner le regard, il faut préalablement le retourner vers l'intérieur pour mettre un terme à l'aveuglement et casser le rythme littéralement infernal de l'information en continu. Il est indispensable de respirer, d'opposer un silence intérieur au vacarme de l’actualité et de se demander : "Si je n’avais rien su de ce qu’ont dit les médias depuis trois semaines, en quoi ma vie aurait-elle été altérée ? Que seraient devenues ces heures qui m'ont été volées par le phare médiatique ?"
Ces heures auraient pu être bien plus belles et bien plus bénéfiques pour tous. Tentez l'expérience. Il n'y a aucune culpabilité à avoir. Il faut avoir l'humilité toute stoïcienne de reconnaître que le monde tourne sans nous.