Translate

15 février 2023

La France, c’est pas encore l’Amérique

Gilles La Carbona

La diffusion des archives de Musk, sur Twitter, n’en finit pas de nous révéler des lots de turpitudes. Les commissions d’enquêtes de la Chambre des représentants se succèdent et nous découvrons enfin la vérité. Très différente de ce que les gentils défenseurs de la liberté maîtrisée pouvaient nous présenter depuis des années.

On apprend par exemple que le FBI était directement impliqué dans la censure de Twitter. Au début de l’audition des anciens patrons de Twitter, on y entend qu’il y avait un système de corruption au plus haut niveau, entre le FBI et Twitter. Selon un sondage sur l’affaire du portable du fils de Biden, 61% des démocrates auraient changé leur vote, s’ils avaient eu vent de cette affaire. On y apprend également que J. Baker ancien avocat général du FBI, a enquêté illégalement sur Trump, pendant la campagne de 2016. C’est donc de l’ingérence, et l’auditeur poursuit en affirmant : « C’est de la collusion, c’est de la corruption et c’est inconstitutionnel. »

Ceux qui criaient au scandale avaient donc une fois de plus, raison. Comment est-ce possible ? Ils étaient pourtant, officiellement, des complotistes. On se prend à rêver que des commissions similaires voient le jour, en France, surtout que les auditeurs soient aussi pugnaces dans leurs questions qu’aux États-Unis. On serait tenté de demander à Musk de sortir aussi les dossiers Twitter France, pour vérifier si des méthodes similaires n’ont pas été appliquées. Et si tel était le cas, nous serions en droit d’attendre de la justice qu’elle poursuive les coupables.

Mais nous semblons loin, très loin même, de connaître une issue semblable, ici en France, d’abord parce qu’à la différence des US, où il est interdit à l’État de pratiquer la moindre censure, rien de tel n’a cours en France, où le gouvernement ne se prive pas de tenter par tous les moyens de réduire la liberté d’expression à ce qu’il a envie d’entendre, ce qu’il juge admissible de dire. Sachant qu’il a le moyen de faire taire les médias d’opposition et de corrompre, par la subvention effrénée, les médias officiels. France-Soir a été dans sa ligne de mire et C-News est dans le collimateur de la ministre de « la Vérité », qui ne supporte pas, qu’on ne s’aligne pas sur la doxa officielle. C’est là, la conception toute macroniste de la liberté d’expression. N’avait-il pas envoyé les gendarmes dans le lycée de cette jeune fille qui avait osé l’apostropher en public ? Et quand L’État français n’intimide pas directement, il use des médias pour endoctriner. Ne s’est-il pas fendu de plusieurs campagnes télévisuelles sur la base : « On peut discuter de tout sauf des chiffres », pour forcer les gens à se vacciner… en utilisant de faux chiffres ?

Le silence sur toutes les révélations liées aux diverses corruptions et affaires actuelles, Qatargate, surmortalité dans les pays européens, dossier ukrainien… est de rigueur, mais combien de temps les journalistes subventionnés vont-ils pouvoir taire ce qui se passe ? Certains sont allés chercher directement les ordres à l’Élysée, ne cachant même plus leur collusion avec le pouvoir. Oserions-nous affirmer que c’est anticonstitutionnel ? Mais les institutions du pays auto-proclamé des « droits de l’homme », s’estiment au-dessus de tout soupçon. Pendant combien de temps, ces gens qui sont censés nous informer, vont-ils rester muets ? On peut rêver de voir ces journalistes poser en direct les vraies questions à leurs interlocuteurs, sans ménagement, sans prévenance outrancière vis-à-vis de la main qui les nourrit et qui est source de leurs privilèges.

Il sera intéressant de voir comment ils vont couvrir la plainte déposée par le New York Times contre l’impératrice Ursula von der Leyen, sur ses SMS avec Pfizer. Il semblerait que les événements prennent une autre tournure, car si jusqu’à présent elle a pu s’affranchir de la justice en Europe, elle aura beaucoup plus de mal avec cette plainte-là. Les choses bougent lentement, et chaque fois que nous avons cru que tout allait s’effondrer, nous en avons été pour notre argent. Cependant, à force de voir l’édifice trembler, secoué par des attaques qui viennent d’horizons bien différents, on se dit que ces mensonges, ces cachotteries, ne pourront pas rester dans le silence encore très longtemps. Surtout si en parallèle, les troupes russes finissent par détruire dans la totalité l’armée ukrainienne, ce qui, au vu des dernières nouvelles, est en très bonne voie.

Que diront nos journalistes, qui tiennent le 13 heures et le 20 heures sous leur coupe, quand ils devront avouer toutes ces turpitudes et qu’ils seront confrontés au temps qu’ils ont mis pour enfin informer ? Comment justifieront-ils ce silence, et surtout la somme de fausses informations qu’ils ont à dessein, répandue dans l’opinion publique, un peu comme quand le journal Le Monde avait publié la photo du petit Aylan mort sur une page, dans le but, avaient-ils fini par dire, « d’émouvoir ». Les médias se sont donc transformés en machine à créer du sentiment, provoquer des émotions calculées, formater les consciences, pour les besoins d’une politique, d’une idéologie, d’un pouvoir.

Marque de ce double quinquennat Macron, l’emprise gouvernementale s’est étendue comme jamais à la presse et à la justice. Au RPF, nous nous reprenons à rêver de contre-pouvoirs puissants, gages de bonne santé démocratique et dont les actions conjuguées seraient susceptibles de faire tomber un gouvernement dont le dérapage est devenu permanent.