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6 octobre 2023

Le grand écart intenable des LR

Gilles La Carbona


Revenons quelques instants sur les sénatoriales. Au soir du scrutin Retailleau annonçait la victoire des LR, ce qui est la réalité dans les faits, avec une perte de seulement six sénateurs. Nous avions noté ici même que cette baisse en pourcentage était de 9% ce qui, pour un renouvellement de la moitié des élus, était important. Les chiffres officiels sont tombés, c’est finalement douze sénateurs qui sont retournés à la maison. La chute n’a plus du tout la même importance, elle représente 18%. C’est énorme et c’est la conséquence des tergiversations et de la collaboration des LR avec Macron. Le brave Retailleau devrait faire profil bas et revoir ses prétentions. Mais il n’en sera rien, l’évidence saute aux yeux, le couple Retailleau/Ciotti est néfaste aux LR. Nous le disions déjà après la motion de censure loupée de la LIOT, où les LR s’étaient ligués pour sauver le gouvernement Borne, la tendance se confirme.

L’avenir, au rythme des compromissions renouvelées des LR, s’annonce encore plus dramatique pour ce parti, du moins ce qu’il en reste. L’aveuglement de ses caciques ne sert pas les plus éclairés, qui se laissent entraîner dans une débâcle prochaine. Pour tenter de retrouver une audience, à défaut d’une authentique crédibilité, voilà le sieur Ciotti qui veut faire des LR le parti de la baisse des impôts et de courir les plateaux pour nous vanter la valeur travail, lui qui n’a connu le monde du travail qu’à travers le prisme déformé d’attaché parlementaire, en clair, le donneur de leçon n’a jamais bossé. Décidément l’homme a trop côtoyé la macronie, il en a pris les travers et ne s’en rend même plus compte, il devient aussi détestable que son icône, sa seule apparition provoque une irritation.

Comment peut-il parler de baisse d’impôts, alors qu’il vient d’autoriser ce gouvernement à emprunter 284 milliards de plus en 2024 ? Comment compte-t-il rembourser cette dette supplémentaire ? Dire qu’il n’a aucune suite dans les idées devient un euphémisme. Il gesticule, il dit tout et son contraire, quand son culot ne le pousse pas à s’exprimer sur des choses qu’il ne connaît pas, comme le travail ? Sans consistance, ne sachant plus que copier à défaut d’innover, il entraîne son parti dans une chute qui ne semble plus être une simple vue de l’esprit, mais bel et bien une réalité, dont l’échéance, se rapproche. On se demandait dans ces colonnes, s’il était ouvertement cynique pour venir se plaindre d’un budget qu’il n’avait pas censuré, ou totalement décérébré… avec une telle sortie, la question a trouvé sa réponse. Les prochaines élections européennes seront-elles un test révélateur de la déconfiture d’un parti qui ne cesse de cumuler les antagonismes et contradictions ? Il semble qu’ils ne parviennent plus à coordonner leurs propres aspirations.

Entre une volonté de protéger Macron pour sauver leurs quelques places, et celle de s’afficher comme de farouches opposants, très fort en paroles, totalement absents au niveau des actes, le grand écart devient douloureux à maintenir, et surtout ridicule. L’impossible mariage de la carpe et du lapin, les LR n’ont, dans leur structure actuelle, strictement plus rien à nous apporter. Ils font du Macron en oubliant qu’eux ne sont pas au pouvoir et que leurs simagrées ne séduisent plus personne. Surtout, leur connivence dans la loi sur les retraites les suit, ils devront rendre des comptes. Ils viennent d’être sanctionnés par les grands électeurs qui par définition ne sont pas aussi sévères dans leur jugement que le peuple, c’est dire ce qu’ils risquent de subir… mais visiblement ils s’en moquent, ou sont incapables de se projeter. Cécité volontaire ou pas, la faillite du parti semble actée et ce n’est pas la victoire en trompe-l’œil des sénatoriales qui changera quelque chose.

Ce parti est composé de volontés disparates, et le salut des uns passera inévitablement par l’abandon de cet attelage de baudets en perdition, qui ne parvient plus à masquer les collusions évidentes qu’il entretient avec le pouvoir. Si cette connivence n’est l’œuvre que d’une poignée, les opposants qui ont voté la motion de la LIOT, seraient bien inspirés de quitter le navire avant de sombrer à leur tour dans le chaos. La confusion est trop avancée pour qu’une réelle distinction en épargne certains. Les électeurs ne retiendront qu’un sigle, LR, qu’une figure de proue, Ciotti. Rester acoquiné avec ce personnage c’est se préparer de sombres lendemains.

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