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13 novembre 2022

Prof : ce n’est pas si facile que ça…

Pierre Duriot

Deux mois après la rentrée, voilà les professeurs recrutés au lance-pierre devant les réalités de terrain. Beaucoup ont déjà jeté l’éponge, remplacés par d’autres recrutés du même type, dont la même proportion jettera l’éponge à son tour. Selon une histoire sans fin.

Pour ceux qui restent et s’accrochent, le quotidien est dur, mais ils ont le mérite de tenir bon. L’un d’eux explique avec réalisme à la radio qui le sollicite, qu’il lui faudra cinq à six ans pour intégrer son nouveau métier et il est parfaitement dans le vrai. Il faut aussi cinq à six ans, formation comprise, pour devenir infirmière ou pilote de ligne. Mais ces enseignants, il leur faudra 5 à 6 ans, après leurs études de déjà 4 à 5 ans, c’est à dire qu’il faut dix ans, au bas mot, pour qu’un jeune soit opérationnel correctement devant une classe.

La solution pour réduire ce temps serait de remplacer ces six ans de galère en solitaire sur le terrain, par une formation solide de deux années. Quand on dit une formation solide, il s’agit d’une formation technique et pas du bourrage de crâne actuel, idéologique, sur les concepts à fourguer aux enfants en matière de lutte contre l’homophobie, d’écologie, ou d’accueil des migrants et on en passe.

Pour le Ministre aussi, le moment de réalisme est là. On ne peut pas recruter n’importe qui, pour faire n’importe quoi et le métier de prof ne s’improvise pas, comme on voudrait nous le faire croire et accessoirement, cela dispense d’augmenter les profs, qui n’ont pas la moindre compétence, vous voyez bien, puisque n’importe quel quidam peut les remplacer au pied levé. Eh bien non, justement.

Pour s’en sortir, il faut que les jeunes aient envie de faire ce métier et qu’ils n’y soient pas contraints, faute de trouver autre chose. Pour cela, il faut encore, entre autres, que les conditions de travail et les rémunérations soient plus attrayantes, que l’autorité de l’école soit restaurée et que le cadre éducatif tienne un peu mieux la route face aux attaques répétées des élèves, de leurs parents et que l’administration soutienne ses agents, sans la moindre faille, même dans l’adversité. Au RPF, la thématique de l’école et de l’enseignement est une question centrale. C’est sur l’instruction que l’on bâtit un pays moderne.