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22 juin 2025

Gabriel Nerciat
22/6/2025

PAUVRES YANKEES ou L’ARDENTE NÉCESSITÉ DE LA BOMBE ATOMIQUE IRANIENNE

Pauvres Yankees. Il n’y a vraiment rien à faire avec eux.
Même avec un président anti-guerre (ce n’est pas la même chose que le pacifisme) porté au pouvoir par une base isolationniste, cela finit toujours de la même manière : vassalisation, corruption, baratin, bombardements, fiasco, nouveau baratin, nouveaux bombardements, nouveau fiasco, etc. Cuba, Vietnam, Serbie, Irak, Afghanistan, Libye, etc.
On connaît la chanson, hélas, plus prévisible qu’une comédie musicale de Broadway.
Reste l’essentiel, de loin le plus pitoyable : un petit État accapareur et prédateur du Levant arabe sorti il y a moins d’un siècle des bas-fonds interlopes du Yiddishland polonais a plus d’influence et d’importance aux yeux du président des États-Unis que les millions de citoyens américains qui ont voté pour lui en pensant qu’il les soustrairait pour de bon du cycle chaotique des guerres moyen-orientales.
« Rendre à nouveau sa grandeur à l’Amérique » ? Tu parles !
Vraiment, pauvres Yankees.
Pour les antisémites systématiques et obsessionnels du type Soral ou Nyssen, ce matin, c’est l’apothéose : depuis le temps qu’ils expliquent à qui veut l’entendre que le monde est dirigé en secret depuis deux cents ans par une camarilla occulte de quelques dizaines de milliers de dirigeants et de comploteurs juifs, le revirement de Trump est une aubaine.
Pour la plupart, ils étaient tocards. Les revoilà grâce à Bibi stars de l’année, et pour longtemps.
Dieudonné va pouvoir relancer au Zénith sa carrière en suspens – et Sophia Aram terminer la sienne au petit théâtre du casino de Deauville. À quoi ça tient, la vie, en fin de compte.
Curieusement, chez certains néo-cons ou bellicistes de toujours que j’imaginais en train de pavoiser ou de sabler le champagne, comme Nicolas Tenzer par exemple, c’est plutôt la retenue qui s’impose, voire une sourde inquiétude pas encore vraiment assumée.
Craignent-ils que la cause d’Israël et de son Premier ministre affameur d’enfants soit déjà suffisamment avariée pour nuire à leur grand dessein universaliste et impérial de toujours ?
Mystère.
Le plus pathétique, comme toujours, est l’attitude des Européens, ces gnomes engoncés dans l’impuissance et l’hypocrisie, qui, comme Macron, ont cautionné dès le premier jour l’agression israélienne pour feindre ensuite de s’émouvoir de ses conséquences et jouer la ritournelle du droit international sauvegardé. Quels tristes bouffons sommes-nous décidément devenus.
Pour moi, une seule certitude aujourd’hui demeure : la nécessité ardente de voir l’Iran détenir le plus vite possible l’atome militaire.
Contrairement à ce que croient les commentateurs superficiels et les suiveurs atlantistes, l’agression américano-israélienne de ce mois de juin va y contribuer plus que n’importe quel autre impératif.
Désormais, même les opposants libéraux au régime des ayatollahs (je ne range évidemment pas parmi eux l’héritier dégénéré des Pahlavi, qui a à peu près autant de chances de retrouver son trône que le comte de Paris ou le prince Bonaparte) devront reprendre en la matière leur résolution en vue de ce projet devenu vital pour la souveraineté et la puissance recouvrée de la nation perse s’ils veulent être en mesure d’être investis de la moindre légitimité future.
Le plus probable, de toute façon, est que le régime va sortir non pas affaibli mais plutôt ragaillardi et retrempé par la guerre qui commence, et qui va durer longtemps. Dorénavant en Iran, tout dissident favorable à Israël ou à l’Occident passera pour un traître à sa nation et en paiera le prix.
Au-delà du guide Khamenei, un homme de 86 ans dont le règne touchait à sa fin, c’est le pouvoir des Pasdarans, infiniment moins religieux qu’à l’époque de Khomeyni et devenu comme une sorte de garde prétorienne ou de phalange nationaliste détentrice de 40% de l’économie du pays, qui va renforcer son emprise sur la nation et diriger la suite des opérations.
La meilleure réponse serait d’ailleurs de sortir une fois pour toutes du traité de non-prolifération que Trump lui-même a violé depuis son premier mandat (et qu’Israël, au passage, n’a jamais signé). S’en réclamer encore n’est jamais qu’une hypocrisie de plus.
Seule bonne nouvelle au milieu de ce désastre : les États-Unis n’auront maintenant plus les moyens financiers et matériels de continuer à soutenir l’effort de guerre ukrainien.
Poutine devrait donc pouvoir achever la libération des quatre provinces russes du Donbass et liquider ce qui reste de l’armée de Kiev d’ici la fin de l’année. À toute chose malheur est bon, comme on dit.
Même les activistes franco-iraniennes qu’on invite partout depuis une semaine sont bien plus jolies que ces irritantes p.tains ukrainiennes, qu’il fallait se farcir à toute heure sur les plateaux de télévision depuis 2022. La vie est toujours pleine de surprises, malgré tout.