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7 juin 2023

Maxime Tandonnet

Pour un discours politique de réconciliation et d’apaisement (entretien Atlantico avec M. Bruno Cautrès)


Au sein de la NUPES et de LFI, François Ruffin se démarque. Il l’a encore montré dans une interview à France info. Interrogé sur les mesures sociétales, le député de la Somme a estimé que « le cœur du sujet c’est le travail, le partage des richesses. Il faut de l’apaisement, dans ce cadre-là il ne faudra pas faire tout ce qui nous passe par la tête”. Des propos qu’il a ensuite nuancé sur Twitter. Il a également déclaré : « La gauche doit rassurer, on doit parler à tout le pays et pas seulement à sa ‘fanbase’. Il y a des gens qui ne votent pas pour vous mais ils ne doivent pas vous voir comme des adversaires ». Il a aussi récemment lancé une campagne de levée de fonds. Que cherche à faire François Ruffin ? Est-ce une bonne stratégie ?

Il est difficile de savoir si c’est une bonne stratégie pour lui et son parti. Mais en tout cas, il a des mots justes, rares dans la classe politique française : apaisement, stabilité, passerelles, réconciliation. Des mots qu’on aimerait entendre plus souvent. Il prend acte de l’extrême fracturation de la politique française entre trois blocs grosso modo : Nupes à gauche, RN à droite et macronisme au milieu avec le concours sporadique de la droite LR. Plus la politique est impuissante à améliorer la vie des Français, plus elle se radicalise et sombre dans la haine. Sans se prononcer sur la sincérité des paroles de M. Ruffin, il est clair que les mots qu’il a utilisés sont de simple bon sens. Son appel à l’apaisement voire à la réconciliation des Français est particulièrement opportun. On peut imaginer que ces déclarations sont effectivement dictées par un calcul et une ambition personnelle, notamment présidentielle. Pour atteindre 50% des voix, il faut s’adresser à une large frange de l’opinion. Mais quoi qu’il en soit, ce sont des paroles rafraîchissantes par rapport au contexte de mépris et d’hystérie haineuse qui domine la vie publique française.

La droite LR gagnerait-elle à voir émerger une figure similaire capable notamment de se montrer transgressif par rapport à son parti et à chercher à (re)conquérir un électorat ainsi ?

Bien sûr. Il est regrettable que la droite ne sache plus tenir ce genre de discours populaire de réconciliation des Français. Nous vivons une période dramatique où la fracture démocratique touche à son paroxysme. 80% des Français ont perdu confiance en la parole politique selon CEVIPOF. L’abstentionnisme a atteint 54% aux dernières législatives. La vie politique donne une image détestable entre d’une part les dirigeants au pouvoir qui incarnent l’arrogance intouchable et d’autre part les gesticulations désordonnées des oppositions à l’Assemblée nationale. La droite LR gagnerait à tenir un discours de dépassement des clivages et de réconciliation. Ces derniers temps, elle a fait tout le contraire. Par son soutien au report de l’âge du départ à la retraite à 64 ans, elle a donné le sentiment de choisir le camp du président Macron contre la Nation profondément hostile à une réforme considérée comme inutile et injuste. Elle a cautionné une accumulation vertigineuse de manœuvres pour imposer cette réforme au pays, sans débat ni vote démocratique. Elle a ainsi tourné le dos au peuple.

Qui pourrait être le François Ruffin de la droite ? Y-a-t-il actuellement au sein de LR des figures susceptibles d’incarner ce rôle ?

Quelques rares personnalités de droite ou du centre ont compris que la priorité absolue de la France actuelle (à l’image des propos de M. Ruffin), était de chercher la voie d’une réconciliation des Français et d’un retour à la confiance dans un contexte d’impuissance des politiques et de radicalisation des passions. Nous avons un président et une équipe au pouvoir et ses alliés qui ne cessent de jeter de l’huile sur le feu. Songeons aux provocations, « qu’ils viennent me chercher », « ceux qui ne sont rien », ou « j’ai très envie d’emmerder les non vaccinés ». L’adoption au forceps de cette réforme absurde des 64 ans est aussi une manifestation presque caricaturale du principe d’arrogance. A l’opposé, M. Charles de Courson (sans être LR) a voulu incarner avec son groupe Liot et quelques frondeurs de LR, une sensibilité populaire ou sociale et une voie de réconciliation. Le déchaînement de moqueries et d’insultes dont il fait l’objet de la part de la classe politique bien-pensante pour avoir été le porte-parole d’une sensibilité populaire, donne le vertige.

Quand on regarde les prises de positions de François-Xavier Bellamy sur l’Europe, David Lisnard sur le libéralisme ou d’Aurélien Pradié sur le social, cela pourrait-il être une ébauche ?

Il faut distinguer deux choses. D’une part, la pratique du buzz fait partie des outils politiques modernes. Elle consiste à lancer une petite phrase explosive contre son camp pour faire parler de soi dans les médias. Emmanuel Macron fut un champion dans cet exercice quand il critiquait par exemple les 35 heures, vache sacrée du parti socialiste, en 2015. L’idée est de choquer pour forcer l’attention. M. Ciotti (LR) s’y est essayé récemment en voulant « placardiser » le nom des personnes interpellées pour trafic de drogue. La limite de cet exercice tient dans sa banalisation : les coups de communication sont tellement nombreux qu’ils finissent par ne plus leurrer personne. D’autre part, la volonté d’explorer de nouveaux projets, de nouvelles idées en profondeur est une issue évidente à la crise du politique. Les trois personnes que vous venez de citer correspondent en effet à cette démarche de transgression. (M. David Lisnard ferait mieux de parler de liberté plutôt que de libéralisme – un mot mal connoté en France). Mais il me semble qu’il leur manque à tous les trois encore quelque chose : ils ne me paraissent pas avoir encore trouvé les paroles de l’apaisement, de la réconciliation de de la main tendue au peuple dans son ensemble, du retour à la crédibilité, à la confiance en la démocratie par-delà les clivages.


11 avril 2023

Denis Collin

On entend un peu partout que Macron prépare la victoire de Le Pen. Si je comprends bien, le pire des reproches qu'on ait à lui faire est celui-là. Par la même occasion, on énonce 1. que Le Pen est pire que Macron et 2. que, le moment venu, on choisira quand même le "moindre mal". Cela prouve à quel point les cervelles "de gauche" sont devenues de la bouillie, car 1. Macron est pire que tout, Le Pen compris (c'est la position que nous avions défendue dans "La Sociale" lors de la dernière présidentielle) et 2. C'est Le Pen qui soutient Macron, notamment se contentant de "faire peur" sans rien faire que servir d'alibi aux couardises de la "gauche".
Si j'avais été dirigeant de gauche, de la NUPES par exemple, je me serais adressé à Marine Le Pen, aux électeurs du RN pour leur dire : Macron détruit notre pays ! Macron détruit notre modèle social ! Comme vous, nous savons que la discipline de l'UE nous étrangle, alors, ensemble, manifestons et agissons pour virer ce nuisible !
Mais pour tenir ce discours, il eût fallu que notre "gauche" ne fût point composée de décérébrés, de petits arrivistes et de francs idiots, il eût fallu qu'une partie d'entre eux ne fût pas préoccupée de ne surtout pas rompre toutes les amarres avec le macronisme (n'est-ce pas M. Roussel ?). Bref, il eût fallu que fût résolu le problème principal : quelle alternative populaire, capable de fédérer toute la nation contre le capital et ses sbires ?

8 mars 2023

La NUPES en allié objectif de Macron

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF, chargé du suivi de la vie parlementaire

[Extraits] Le torchon brûle entre la NUPES et les syndicats, voire même les électeurs du mouvement. Traditionnellement représentative des organisations professionnelles, la NUPES est en désaccord profond avec elles. En cause, l’attitude des députés vis-à-vis de la réforme des retraites et des votes des motions de censure successives.

Il est un fait, la méthode de la NUPES ne passe plus. Absurde, contre-productive, faisant le jeu de Macron, les griefs pleuvent.

Les syndicats avaient déjà demandé à Mélenchon de faire retirer les amendements absurdes qui ralentissaient les débats sur la réforme des retraites. La NUPES ne l’a pas entendu de cette oreille, se croyant forte dans l’insulte et l’agitation, elle est restée de marbre. Las, de ce jeu puéril ne menant nulle part, l’incohérence de la méthode par rapport aux intentions affichées aura eu raison de la patience des syndicats.

La volonté de la NUPES de faire systématiquement l’inverse du RN, n’est plus un argument jugé valable, ou judicieux. Voilà la NUPES arrivée au bout du non-sens qui frise le ridicule et conduit à voir une réforme dont elle ne veut pas, en passe d’être adoptée. Les électeurs, du moins les plus sensés, sont éberlués par une telle attitude. Il ne convient pas de faire le contraire du RN au prétexte qu’idéologiquement ce serait mieux, mais de considérer seulement sa propre posture. Tout est perçu comme irrationnel – c’est le cas – le divorce est donc entamé entre la NUPES et ce qui était son soutien le plus efficient : les syndicats. Eux ont compris qu’il n’est qu’une nécessité, faire retirer ce texte inutile et dangereux. Mais la NUPES campe sur ses positions, tant que le RN dira la même chose qu’elle, elle fera l’inverse ou s’abstiendra. Les électeurs n'apprécient pas ce qu’ils jugent comme une trahison, ou le summum de la bêtise.

La NUPES peut-elle encore redorer son blason, retrouver un semblant de cohérence entre ses intentions et ses actes ? Rien n’est moins certain. Le bolchevisme latent de cette formation ne permet pas le discernement. Le Che (Mélenchon) fixe une ligne de conduite stérile : peu importe. L’essentiel est de se draper dans une fausse révolte, et d’aboyer sans jamais mordre. Pire, et c’est là que l’hypocrisie se confond avec la stupidité, la NUPES vote exactement comme Macron le veut. Est-ce pour cela qu’ils ont été élus ? Quand se décideront-ils à voter une motion de censure sans se soucier de ce que fait le RN ? Quel manque d’autonomie, de clairvoyance, qu’ils sont veules et faibles, eux qui ne savent se déterminer, non en fonction de leurs idées, mais en réaction à celles des autres. Si aujourd’hui nous en sommes à devoir mener une grève dure, c’est aussi à cause de l’attitude de la NUPES qui n’a pas voulu débattre de la réforme et rejeter l’article 7, seul pilier de cette loi. Si les salariés se voient à présent obligés d’envisager de perdre des jours de salaire, c’est à la NUPES qu’ils le doivent, elle est la seule responsable de cette impasse. Si l’espoir n’est plus que dans une lutte sans pitié contre Macron et ses commanditaires, c’est exclusivement à cause de la NUPES. On comprend bien aujourd’hui que les syndicats ne pourront s’appuyer sur la NUPES, mais ô disgrâce, sur le RN, seul dans cette affaire à avoir la volonté réelle de faire échouer cette réforme. Ils pourraient éteindre le feu, mais leur seul souci est de chasser les pompiers dont l’uniforme leur déplaît.


18 février 2023

Retraites : plus nul que la NUPES, tu meurs…

Gilles La Carbona & Pierre Duriot

Voilà, la réforme des retraites file au Sénat, sous l’œil satisfait de la macronie, sans que l’article 7, concernant les 64 ans n’ait été débattu. La controversée NUPES, ce ramassis de bras cassés provocateurs, est l’unique responsable de cette bévue. Avec plus de 20 000 amendements, ils ont volontairement ralenti les débats, jouant de l’obstruction comme d’une fine stratégie, alors que c’était la pire des choses à faire. Nous l’avions dénoncé au RPF, mais comme la NUPES n’écoute qu’elle-même, enfoncée dans sa stupide arrogance sectaire, elle a maintenu ses amendements, se croyant très forte. Prétendant ne pas faire comme le RN, elle a fait le jeu de la macronie, comme d’habitude, qui n’attendait que le terme des débats, pour tranquillement transmettre cette loi au Sénat. L’ami Larcher va se faire un plaisir de faire voter le texte, lui qui l’a promis à Macron cet été. La NUPES est tombée dans le piège grossier qui lui était tendu. Aveuglée par son idéologie rigide et intolérante, engluée dans sa sombre bêtise, elle a fait le jeu de la macronie… ses gesticulations post-débats n’y changeront rien. Les syndicats, pourtant amis, lui avaient demandé de retirer les amendements, pour que l’article 7 puisse être voté et rejeté. C’était le point le plus important, la réforme des retraites repose sur ce recul de l’âge, même un enfant de 7 ans l’aurait compris, mais les idiots utiles de la NUPES, non.

Autant de bêtise est désolant, et même agaçant. On se demande s’il n’y a pas eu collusion avec Macron. On en vient à douter de la sincérité de ces « opposants », tant l’évidence de la manœuvre saute aux yeux. Ces débats n’auront servi à rien, et l’indignation, les insultes, que cette formation s’est ingéniée à perpétrer durant les séances, n’ont pas grandi ses orateurs de supermarché, mais ont au contraire, mis en exergue leur manque de discernement. Ils ont, par leur absurde posture, contribué à faire passer cette loi. Macron n’en demandait pas tant, mais il savait à qui il s’adressait. Bouffis d’orgueil, prétentieux jusqu’à la nausée dans leur dogme érigé en véritable religion intransigeante, ils se sont laissés emporter dans une logorrhée furieuse, qui faisait le jeu de la macronie, obligée de rester calme face aux provocations, certaine qu’à la fin de l’envoi, c’est elle qui aurait le dernier mot. C’est exactement ce qui s’est passé, et nous l’avions au RPF, signalé il y a quelques jours déjà. Qu’ont-ils apporté dans le rejet de cette loi ? Rien, le bilan est à leur charge… négatif. La NUPES porte l’entière responsabilité du non vote de l’article 7, ce n’est pas une faute, c’est une collaboration zélée, dans le pur esprit pétainiste des « pleins pouvoirs ». Il reste à souhaiter qu’à l’issue de l’examen au Sénat, la commission mixte paritaire ne s’entende pas et qu’une nouvelle lecture soit faite, avec entre-temps une mobilisation suffisamment forte pour faire reculer le gouvernement. Si rien n’est perdu, rien n’est encore gagné, loin de là.

En face, Borne explique que le RN n’avait rien à proposer. Évidemment, il n’y a rien d’autre à proposer que le retrait pur et simple de cette réforme, dont tous les spécialistes, du COR et de l’INSEE, disent qu’elle n’est pas nécessaire, puisque le système n’est pas en péril. Dussopt, de son côté, explique qu’elle permettra d’atteindre le plein emploi. On ne voit pas le rapport. Toute la communication gouvernementale repose sur des postulats faux : la répartition n’est pas en péril et cette réforme n’a strictement rien à voir avec le plein emploi. Comme pour le Covid, le vaccin, le chômage, l’Ukraine, l’État use de propagande, de mensonges et de contre-vérités, pour faire passer un agenda ne contribuant en aucune manière au redressement du pays, mais qui poursuit d’autres objectifs, entre autres, celui de la liquidation des acquis de ce qu’on appelle le gaullisme-social et qui a garanti pendant des décennies le droit du travail et le maintien d’une rémunération honnête des retraités. La NUPES, par sa posture idéologique stupide et le comportement indigne de ses élus, a fait tomber, ce pour quoi elle prétend se battre : elle en sera redevable devant ses électeurs.


10 février 2023

DRÔLE DE JEU À L'ASSEMBLÉE ET DANS LA RUE...

Jacques Cotta

Le jeu politique qui se déroule sous nos yeux peut réjouir Macron :

1/ À l'Assemblée nationale :

Les députés NUPES considèrent qu'il est plus important de se démarquer du RN que de voter pour une motion référendaire qui permettrait au peuple français de dire non à Macron. Ils voudraient ainsi apporter une aide objective inespérée à Macron, ils ne feraient pas mieux. En plus l'argumentation est pour le moins fallacieuse. Elle montre une certaine gêne aux entournures. Il paraît en effet que "de toutes les façons la motion n'aurait pas eu la majorité". Mais alors pourquoi avoir revendiqué la présentation de la motion en lieu et place du RN, si cela ne servait à rien ?

2/ Dans la rue :

Outre que la démonstration de la nécessité d'un blocage, d'un mouvement organisé qui ne nous ballade pas de journées d'action en journées d'action, semble établie, nous voilà appelés à manifester samedi 11. Il faudra saisir l'occasion et être des millions. Mais pour cela, il faudra y être tous, sans distinction, comme ont su le faire les Gilets jaunes à l'époque. Cela indépendamment de son appartenance politique, de ses convictions personnelles, y être pour le retrait de cette réforme. Le RN, s'il ne veut pas avoir une position symétrique à celle de la NUPES à l'Assemblée, devrait appeler de son côté tous les Français à descendre dans la rue le 11.

En réalité, le dilemme est assez clair :
Tous contre Macron et pour le retrait de la réforme des retraites,
ou :
Tous avec Macron et pour le maintien de la réforme.
Pour les Français le choix est fait.

4 février 2023

LA GAUCHE COMPLICE DE MACRON ?

Jacques Cotta

Tout le monde s’accorde pour expliquer que l’heure est au rapport de force contre le gouvernement et sa réforme des retraites. Les syndicats et les partis de gauche, chacun à leur façon, y vont de leur couplet sur ce thème. Et tout le monde ne peut que s’en réjouir. Mais les choses sont-elles si évidentes que cela ?
1/ Des élections législatives partielles viennent de se tenir et, à la surprise générale, la candidate macroniste Laure Miller a été élue dans la seconde circonscription de la Marne contre la candidate RN Anne-Sophie Frigout qui pourtant avait 4 points d’avance au premier tour. Le taux d’abstention étant resté très élevé, la macroniste ne doit son élection qu’à l’appel en sa faveur de la NUPES.
Ainsi la conclusion s’impose: la NUPES parle rapport de force d’un côté, et fait élire un soutien de Macron de l’autre. L’argument RN ne sert en réalité qu’à faire élire les soutiens de la réforme des retraites contre laquelle « il est question de mettre en place le rapport de force ».
2/ Une motion référendaire pour demander un référendum dans le pays sur cette réforme que plus de 75% rejettent doit être défendue, après tirage au sort, par le RN. Elle est en tout point acceptable puisqu’elle ne fait que demander l’organisation d’un référendum qui mettrait sans doute en échec Macron et son gouvernement. Sandrine Rousseau pour EELV vient de déclarer qu’elle ne voterait pas cette motion car déposée par le RN. Donc pour parler clair, qu’elle laissera passer une des chances parlementaires de mettre en échec Macron et sa réforme.
Ainsi, là aussi, la conclusion s’impose : dans la NUPES, certains continuent de préférer Macron et sa réforme au prétexte que le RN s’y oppose. Alors qu’il ne s’agit en rien d’une alliance avec le RN, chacun continuant à dire ce qu’il entend, mais qu’il s’agit simplement de taper sur le même clou pour défaire Macron.
3/ « Certains continuent de préférer Macron. » Est-ce excessif de dire les choses ainsi ? La gauche a élu Macron pour « faire barrage à Marine Le Pen », Macron qui annonçait cette réforme mortelle. Il s’agit donc bien aujourd’hui, quelles que soient les raisons, d’une continuation pure et simple, d’un soutien au président de la république, ni plus, ni moins.
Je rappelle qu'au moment des présidentielles j'affirmais comme d'autres – de gauche – que le principal danger était Macron, capable de faire tirer sur le peuple et de défaire ce qui demeure d'état social, et que Marine Le Pen n'aurait pas des capacités de nuisance équivalentes. Ceux qui me traitaient alors de "fasciste" sont les mêmes qui aujourd'hui soutiennent de fait Macron, son gouvernement, sa réforme et ses mesures...
4/ Regardons où mène ce positionnement de la gauche dans son ensemble ? Si en 2005 le même raisonnement avait dominé et si l'ennemi désigné avait été le FN et non le traité constitutionnel, la division aurait sans doute permis au OUI de l’emporter contre la volonté majoritaire des Français de rejeter ce traité. Fort heureusement à l’époque, malgré toutes les fadaises sur le « non de gauche », un non est demeuré un non et dans les urnes, tous les non ont été plus nombreux que les oui.
En réalité, depuis les présidentielles, l’utilisation du RN et du prétendu combat anti fasciste mené par des antifascistes d’opérette ne sert qu’à soutenir dans les faits Macron. Pourquoi ? Sans doute parce que gauche et macronisme respectent le même logiciel, européen notamment, qui impose les mesures dramatiques qui frappent les Français, dont la réforme des retraites.
Hurler d’un côté, et agir de l’autre… Et si en bas on imposait que les actes soient en adéquation avec les paroles. Exigeons que toutes les diversions soient balayées et que rien ne soit mis en travers de l’échec de Macron et de l’union européenne. 3/1/2023