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28 novembre 2022

La fraternité en France n’est plus qu’une valeur en déclin

Yann Bizien

Nous n’en parlons quasiment jamais. Mais la fraternité en France n’est plus qu’une valeur en déclin, virtuelle et de façade, affichée aux frontons de nos édifices publics. Car, de nos trois valeurs de Liberté, d’Égalité et de Fraternité, elle est aujourd’hui et demain l’une des plus menacée.
Quand la haine, la détestation et la peur écrasent notre valeur de Fraternité, elles transforment notre pays en poudrière et nous rapprochent de plus en plus d’une guerre civile que le pouvoir tente de faire reculer à grands frais. Car dans toutes les sociétés et de tous temps, haine, détestation, peur, hystérie et violence ont toujours fait bon ménage.
L’appel tout récent du gouvernement à déposer les armes à feu détenues à domicile doit nous interpeller, car il s’agit d’un acte politique qui n’est pas dénué d’arrière-pensées. En effet, les armes à feu ne sont pas des biens comme les autres du fait de leur dangerosité et surtout de leur potentialité dans les guerres civiles intra étatiques.
La France est rentrée dans un cycle de chaos et de violence sans fin que le pouvoir dépassé, l’actualité saturée et les médias partisans semblent banaliser pour mieux nous l’imposer en tant que norme sociale durable faute de pouvoir l’enrayer.
Mais jusqu’à quand, et jusqu’où ?
Partout, sur tout le territoire national, en région parisienne, en province, outremer, à Mayotte en ce moment, brutalité politique, sociale, criminalité, délinquance, vols, viols, égorgements et incivilités alimentent le flot d’informations nocives que nous recevons en continu et de façon de plus en plus intense.
Les mêmes schémas d’émeutes violentes, de révoltes et d’attentats se reproduisent ailleurs, aux États-Unis, en Europe et hier en Belgique avec même des atteintes à la souveraineté des nations.
Les informations que nous recevons ne traduisent pas un simple sentiment ou un fantasme politique. Dans notre société du contrôle numérique et de la surveillance permanente, elles sont le reflet de ce qu’est devenue la France dans sa plus simple réalité quotidienne : violente, islamisée, communautarisée, ensauvagée, délitée et décadente.
Les auteurs de ces violences en font souvent un motif de fierté. Ils nous l’infligent. Ils la célèbrent sur les réseaux sociaux, parfois au nom d’un désir historique de vengeance, pendant que nous la subissons et que nous l’endurons à nos dépends.
Plus personne ne semble à l’abri de cette violence. Du chef de l’État, qui reçoit une gifle lors d’une visite dans la France rurale, jusqu’au simple citoyen innocent chez lui, dans la rue, dans les commerces ou les transports publics, en passant par les maires, les enseignants, le personnel soignant, les femmes seules, les sportifs, les chefs d’entreprises et nos forces de sécurité intérieure.
Combien de familles brisées depuis 7 ans dans notre pays ? Combien de victimes innocentes ? Combien de drames non jugés ?
Qui peut nier qu’une grande part de ce fond permanent de violence n’aurait pas de liens avec le caractère multiculturel des sociétés concernées ? En France, c’est le taux de remplissage de nos prisons par des étrangers ou des français non assimilés et issus de l’immigration qui traduit concrètement ce lien.
Jadis dans la rubrique « papier » des faits divers, cette violence nous apparaît désormais au grand jour avec de courtes vidéos qui inondent les groupes WhatsApp et Telegram. Elle est mise en scène, coproduite par les victimes et les coupables puis diffusée à grande échelle via des moyens modernes et électroniques de transmission de l’information.
Les Américains ont près de onze fois plus de morts par arme à feu pour 100 000 habitants qu’en Australie, cinq fois plus qu’au Canada et quatre fois plus qu’en France. Ils ont accepté la réalité de la violence interculturelle et interraciale et font du deuxième amendement de leur constitution, c’est-à-dire du droit à disposer d’armes à feu, un moyen consacré à leur défense personnelle.
Il n’est donc pas inintéressant de s’interroger sur la démarche actuelle du gouvernement. Jusqu’au 2 décembre, les détenteurs non déclarés d’armes trouvées ou acquises par héritage, peuvent se rendre dans des sites de collecte spécialement ouverts partout sur le territoire, des « armodromes », pour soit s’en dessaisir auprès de l’État, soit les enregistrer dans le système d’information sur les armes (SIA) sans aucune poursuite judiciaire ou administrative. Ils ont donc le choix entre l’enregistrement officiel ou l’abandon.
Ces tendances à l’œuvre consument notre société à petit feu et peuvent l’enflammer à tout moment. Elles sont la marque d’un fond de guerre civile politique, culturelle, identitaire et religieuse qui déchire notre pays, rend quasi impossible l’art de gouverner quand le courage fait défaut, réduit le rôle de l’opposition à la dénonciation permanente comme à l’obstruction.
Triste bilan sur l’équation déséquilibrée de nos trois valeurs sacrées.
Les atteintes à nos libertés individuelles nous crèvent les yeux avec des restrictions de plus en plus nombreuses et la censure permanente.
L’égalité n’est pas encore morte puisqu’elle demeure le dogme du progressisme dominant ouvert à la diversification totale de notre démographie, au multiculturalisme et à la solidarité coûteuse et sans frontières.
Mais la fraternité a pris un sacré coup de pelle sur la tête en particulier avec l’emprise, le joug et le préjugé islamiste rigoriste sur notre société. Cette valeur s’est tellement effondrée dans notre pays, en si peu de temps, qu’elle est potentiellement notre source principale de fissuration, d’atomisation et de guerre civile qui peut advenir à chaque instant.
La stasis, la guerre civile, différente de la polemos, la guerre avec l’ennemi extérieur, n’a cessé depuis l’Antiquité de hanter le pouvoir et les philosophes car, faute de parvenir à la domestiquer, elle peut déchirer la vie en commun jusqu’à mettre tout le corps politique en péril.
Karl Marx, a d’ailleurs salué la guerre civile comme une occasion de changer la société à un moment donné, quand plus rien ne va.
La guerre d’Espagne a été l’archétype de la guerre civile totale, à la fois affrontement idéologique et ébauche du second conflit mondial, apogée d’une guerre civile européenne et mondiale.
La violence reste au cœur de toutes les sociétés humaines, insupportable vérité refoulée mais immuable dans le temps. La guerre civile n’est jamais très loin de l'état d’hyper violence tel que nous le subissons aujourd'hui. Elle ne disparaît jamais définitivement. Elle peut toujours revenir ou surgir. Elle est la pire de toutes les guerres.
Ceci n’est qu’une invitation à la réflexion sur les causes possibles et les conséquences potentiellement très graves des guerres civiles.
Ce n'est bien sûr pas une recommandation, ni un encouragement.